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Top-15 des espoirs du CH | 2e position : Lane Hutson

Pourquoi considérer Lane Hutson, choisi au 62e rang en 2022, comme un espoir plus important pour le CH que le gros attaquant Juraj Slafkovsky (3e), et plus important que Kaiden Guhle (4e) qui occupe déjà une chaise confortable sur le top-4 de l’équipe à 21 ans seulement?

Tout simplement parce qu’un an après son repêchage, on peut déjà raisonnablement anticiper que Hutson aura un plus gros impact sur les performances du Tricolore que Slafkovsky et Guhle.

Les missions défensives et « offensives » de Guhle pourraient être effectuées en bonne partie par plusieurs autres au besoin. La profondeur du CH en défense est à ce point impressionnante.

Même s’il y a pour l’instant beaucoup moins de profondeur à l’attaque et que personne ne possède son coffre à outils, les Anderson, Dach, Suzuki, Caufield, Monahan, Harvey-Pinard et Roy peuvent tous des tâches qui reviennent à Slaf.

Or, personne dans l’organisation, sauf peut-être Caufield à l’avant, ne possède le génie offensif de Hutson.

Hutson est un joueur unique.

En fait, c’est probablement le petit défenseur américain qui incarne le plus le style de jeu de possession de rondelle que voudra jouer le Canadien et qui en fera sa signature. C’est aussi Hutson qui pourra le plus permettre aux jeunes ténors de l’attaque montréalaise – les Suzuki, Caufield, Dach et cie – de réaliser leur plein potentiel offensif.

On peut également croire que la spectaculaire année recrue qu’il a connue dans la NCAA, et le rôle qu’on anticipe déjà pour lui à Montréal, ont même motivé en partie la sélection de David Reinbacher, celui déjà perçu par plusieurs pour être son futur partenaire à la ligne bleue.

Bref, à défaut de pouvoir compter sur une véritable supervedette à l’attaque, le CH pourrait compter sur un des meilleurs défenseurs offensifs de sa génération en Hutson.

Tous les critères utilisés pour le classer dans ce décompte des espoirs les plus importants de l’équipe ont monté en flèche par rapport à l’an dernier.

2. Lane Hutson, DG | Dernier classement : 4e rang

Potentiel : 37/40
Assurance : 18/20
Valeur d’usage : 27/30
Valeur d’échange : 8.5/10
Total  : 90.5 / 100

Potentiel : 37/40

Lorsque c’est rendu que plus personne ou presque ne se gêne pour balancer les noms de Cale Makar ou Quinn Hughes dans la même phrase que le sien, à commencer par le principal intéressé lui-même et son futur partenaire, David Reinbacher, ça en dit long sur le potentiel et la confiance du jeune Hutson.

On est ici en présence d’un joueur spécial. Pas parfait, mais spécial. 

Une première preuve éclatante est bien sûr le record de points pour un défenseur recrue de la NCAA qu’il a battu l’an dernier en dépassant le légendaire Brian Leetch.

Ce n’est pas compliqué : quand on dit que Hutson a le potentiel pour devenir un des meilleurs défenseurs offensifs de sa génération, c’est parce qu’on en a déjà un premier gros indice.

Il devrait littéralement dominer la compétition à la ligne bleue des États-Unis au prochain CMJ, lui qui, à mon avis, aurait déjà mérité un temps de jeu supérieur ou équivalent à celui de Luke Hughes l’an dernier, à 18 ans.

Cela dit, sans être un danger dans zone, loin de là, ce ne sera jamais parfait défensivement pour Hutson. Bien sûr à cause de son modeste gabarit, mais aussi en raison de son patin à reculons qui fait encore un peu défaut. Voyons s’il peut continuer à améliorer ses lacunes lors de son dernier tour de piste à Boston University.

Manifestement, il compense déjà largement ses carences par son QI hockey, une excellente utilisation de son bâton et un haut niveau de compétitivité. Je sais qu’on ne parle pas de la LNH, mais ce n’est pas un hasard si Hutson affiche un brûlant différentiel de +133 et une une ahurissantes production de 161 points, à ses 148 derniers matchs, toutes compétitions confondues!

Ça fait un peu penser aux 165 buts lors des 171 derniers matchs que Cole Caufield avait inscrit avant d’arriver avec le CH au printemps 2021.

Des chiffres extra-terrestres, généralement annonciateurs de grandes choses…

Assurance : 18/20

S’imposer à un si jeune âge et battre un record aussi important à sa saison recrue de la NCAA aurait normalement de quoi rassurer les plus sceptiques.

Mais tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas mis des statistiques impressionnantes au tableau dans la LNH, son gabarit en fera toujours douter plusieurs, plus Thomas que la moyenne.

Or, sauf peut-être pour quelques rares exceptions joueurs, tous les petits joueurs « spéciaux » finissent par s’imposer dans la LNH et Hutson appartient certainement à cette lignée.

Il fallait le voir dominer offensivement au dernier championnat mondial senior pour s’en convaincre, comme sur cette pièce d’anthologie.

Ou encore sur cette accélération et cet impressionnant tir.

Il fallait le voir en juillet lors de la dernière journée du camp de développement contrôler le jeu à chaque touche de rondelle. Sur 50 minutes de jeu, on en est ressorti avec l’impression que Hutson l’a eu sur sa a palette pendant 10 minutes.

Il fallait le voir entre les deux périodes aller s’asseoir seul sur le banc pour faire de la visualisation.

Hutson visualise ses petits miracles à venir...

Jeune homme confiant, mais discret et peu bavard, Hutson mange du hockey et veut être le meilleur chaque fois qu’il embarque sur la glace.

Et pour ceux que ça intéresse, Hutson a déjà grandi et pris quelques livres depuis sa sélection en 2022. À maturité, il devrait mesurer 5’10 et faire osciller la balance à près de 175 livres. Il n’aura qu’à choisir ses batailles et jouer intelligemment comme il l’a toujours fait et ça ira.

Pour ma part, avec la façon dont il joue, ce n’est pas un ou deux pouces et quelques livres par-ci, par-là qui vont changer quoi que ce soit dans son cas.

C’est presque impossible de le coincer et lui enlever la rondelle, et lorsqu’il la perd c’est souvent pour mieux la reprendre dans la seconde qui va suivre.

Au sens figuré comme au sens propre, il ne lâche pas facilement le morceau, Hutson.

Et tout ça laisse croire qu’il ne manquera pas son coup dans la LNH.

Valeur d’usage : 27 / 30

Comme Quinn Hughes et Cale Makar avant lui, le jeune Hutson devrait avoir un impact immédiat dès son arrivée dans la LNH, même si cette entrée devait se faire sur une troisième paire.

Puisque le Canadien aura d’autres ressources intéressantes en défensive, on voudra peut-être chercher à ne pas trop l’exposer aux meilleurs attaquants adverses en début de carrière. Mais c’est une situation qui ne devrait être que temporaire.

À terme, Hutson devrait évoluer sur la première paire défensive, fort probablement avec Reinbacher, et aura comme mission de générer de l’offensive à partir de la défense à forces égales.

À cela, il faudra lui ajouter le mandat d’être un des quarts-arrières de l’avantage numérique, ce qui devrait régulièrement lui garantir des soirées de plus de 20 minutes de travail.

On lui préférera peut-être encore un défenseur gaucher plus costaud et fiable défensivement pour certaines situations corsées en fin de période ici et là, mais tout dépendra de son développement défensif en début de carrière.

Valeur d’échange 8.5/10

Encore disponible au 62e rang en 2022, Hutson avait – et a encore très certainement – sa part de détracteurs parmi les organisations de la LNH. Il n’est probablement pas l’espoir du CH le plus prisé autour de la LNH – une majorité préférerait probablement Guhle, Slafkovsky et Reinbacher – et c’est pourquoi je serais porté à croire que sa valeur d’usage pour le CH est plus grande que sa valeur d’échange.

Mais plusieurs dirigeants regrettent sûrement déjà leur manque d’audace à son endroit. Hutson doit, à mon avis, être considéré comme un quasi intouchable au sein de l’organisation.

Si jamais Kent Hughes le rendait disponible, ça se devrait être dans le cadre d’une transaction majeure qui ferait trembler les murs du temple, rien de moins.

Aussi bien dire que cet échange n’est pas pour demain la veille.

Conclusion

Diable qu’il aurait été intéressant de voir Hutson à l’oeuvre lors du présent camp d’entraînement. À vue de nez, il aurait probablement été meilleur que tous les autres jeunes défenseurs qu’on voit défilé ces jours-ci.

Qu’à cela ne tienne, même si Jeff Gorton n’a bizarrement pas mentionné son nom dans une récente entrevue avec La Presse, nous sommes de plus en plus nombreux à penser que Hutson pourrait fort bien débuter sa carrière dans la LNH le printemps prochain, et dans son cas, on s’attendrait plus à un départ à la Caufield qu’à la Farrell, mettons.

Est-ce que Matheson sera encore un membre du Canadien lorsque Hutson arrivera? Guhle? Harris?

Est-ce qu’on attendra à l’été, voire à la saison prochaine, pour faire un certain ménage en défensive – particulièrement du côté gauche – pour aller chercher du renfort à l’attaque?

En temps et lieu, restera aussi à voir si Hutson deviendra une vraie supervedette, la première du club depuis P.K. Subban, si on fait abstraction de Carey Price. Pour ceux qui ne pensent pas que Subban ait été une supervedette, l’ancien #76 a remporté le Norris à Montréal et a été finalistes à deux autres reprises dans sa carrière, juste ça…

Bref, si par supervedette, on veut dire un niveau de jeu et une production semblable à celle d’un Quinn Hughes ou d’un P.K. Subban, je crois la chose possible.

Subban avait ce don de faire lever la foule et réaliser de gros jeux quand la situation le commandait. Hutson sera tout aussi électrisant sur la glace, peut-être même plus. Mais au grand bonheur de plusieurs, il affichera beaucoup plus de retenue lorsqu’il n’aura pas de patins aux pieds.

Vous vous doutez maintenant pas mal du nom de celui qui occupera la première position la semaine prochaine, mais pour l’instant, disons simplement que ce fut un choix déchirant entre lui et Hutson…

En attendant, vous pouvez (re)lire notre série d’articles :
Promotions et mentions honorables
Positions 15 à 13 (Farrell, Mesar, Heineman) et une « wild card » (Lias Andersson)
Positions 12 à 10 (Fowler, Mailloux, Xhekaj)
Positions 9 et 8 (Engstrom et Barron)
7e position : Joshua Roy
6e position : Alex Newhook
5e position : Owen Beck
4e position : Kaiden Guhle
3e position : Juraj Slafkovsky

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