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Jeff Gorton : pour évaluer un espoir, il recherche quatre qualités précises

Hier, tout au long de la journée, Jeff Gorton s’est offert une petite tournée médiatique au Québec. On l’a notamment vu parler à Marc de Foy (Journal de Montréal), mais il a également offert un entretien à Alexandre Pratt et à Guillaume Lefrançois (La Presse) en soirée.

Et quand un visage aussi important de la direction hockey à Montréal parle, il y a souvent pas mal de choses intéressantes.

Gorton a notamment parlé à Pratt de son implication dans le processus derrière la préparation pour le repêchage. Il a donné du gros love à Juraj Slafkovský par la bande, mais on a appris un peu ce qui est à la base de son dépistage.

En fait, Gorton affirme qu’il recherche quatre qualités précises chez un espoir : le courage, le caractère, le coup de patin et le sens du jeu.

Il se concentre également sur une statistique avancée en particulier : les «clean touches» (ou touches franches), c’est-à-dire la fréquence à laquelle un joueur lâche la rondelle à un meilleur endroit qu’à celui où il l’a prise. Ça sert à évaluer la prise de décision, en gros.

Ce qui est intéressant, c’est de considérer ces qualités en repensant aux choix des deux dernières années chez le Canadien. Gorton affirme lui-même que David Reinbacher est un expert des clean touches, mais quand on regarde Slafkovský, on se dit qu’il lui manque peut-être un peu de sens du jeu parmi les quatre qualités.

J’aime les trois autres chez lui, mais il doit encore peaufiner son sens du jeu. Je suis confiant que ça viendra avec le temps, mais ça va devoir se faire un jour où l’autre.

Mais dans les faits, la philosophie de Gorton change un peu selon la ronde du repêchage. En première ronde, il recherche des gars qui ont les quatre caractéristiques (et, visiblement, qui ont de bonnes touches franches), mais vers les dernières rondes de l’encan, il se concentre sur les joueurs qui ont l’une de ces caractéristiques à un niveau élevé plutôt que des joueurs qui ont un peu des quatre.

Clairement, on semble faire confiance à l’équipe de développement pour travailler les autres par après. Et dans les faits, miser sur des joueurs qui ont un atout élite en fin de repêchage est, à mon sens, une meilleure idée que d’aller chercher des joueurs «ordinaires dans tout». Difficile de transformer ces gars-là en joueur de premier plan, alors qu’il ne suffit que de quelques étincelles pour transformer les autres en bons joueurs.

Et jusqu’à maintenant, la stratégie rapporte en fin de repêchage. Parmi les espoirs qui emballent le plus Jeff Gorton en Europe et dans la NCAA, il mentionne Adam Engström, Bogdan Konyushkov et Yevgeni Volokhin, trois gars repêchés plus tardivement sur lesquels on a misé sur de belles qualités.

Il n’a étonnamment pas mentionné Lane Hutson, par contre. Ceci dit, Engström a donné raison à son patron de croire en lui avec un beau but en Europe ce matin.

On verra donc si les prochaines années donneront raison à la philosophie de Gorton, qui semble avoir un moule précis en tête quand il évalue des jeunes espoirs.

Au final, ce seront les résultats dans quelques années qui dicteront si la mentalité était la bonne. Jusqu’à maintenant, les résultats sont prometteurs, mais attendons encore quelques années avant de poser un jugement.

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