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Top-15 des espoirs du CH : Introduction, promotions et mentions honorables

Et nous revoilà à ce temps-ci de l’année : le temps de notre bon vieux palmarès des espoirs les plus importants du CH!

Petite nouveauté, signe de la quantité et de la qualité des jeunes du Canadien, notre liste passe de 12 à 15 espoirs qui méritent d’être considérés comme des espoirs importants, c’est-à-dire qui pourraient avoir un impact significatif dans les succès futurs de l’équipe.

Preuve de la qualité et de la profondeur du bassin d’espoirs de l’équipe, l’an dernier, tout juste à l’extérieur du top-12, dans nos « mentions honorables », pas moins de trois joueurs, ont joué plus de 30 matchs avec le grand club : Harvey-Pinard, Ylonen et Xhekaj.

Il était vraiment temps de rallonger la liste un peu!

Introduction : Qu’est-ce qu’un espoir? Des exemples pour mieux comprendre

S’il y a bien un concept qui peut laisser place à une assez grande subjectivité dan l’univers du hockey, c’est bien celui d’espoir.

Pour ma part, ce n’est pas une question de savoir si le joueur est soit disant établi pour de bon dans la LNH. Juraj Slafkovsky s’est établi dans la LNH l’an dernier, mais c’est juste qu’on a décidé de le développer plutôt qu’ailleurs. On est encore loin du produit fini dans son cas.

Il n’y a pas non plus un nombre de matchs magique.

Un peu comme le yogourt « meilleur avant » le 30 juillet qui ne devient pas subitement immangeable à minuit (quoiqu’en pense Tendre Moitié), l’espoir ne devient pas soudainement un vétéran qui nous a tout montré son potentiel parce qu’il a joué 50,  80, voire 110 matchs dans le show.

Ce n’est pas non plus une question d’âge. On peut débloquer à 18 ans comme à 25.

À 24 ans, Harvey-Pinard a prouvé à tout le monde l’an dernier qu’il pouvait encore s’améliorer et parvenir à s’établir avec brio dans la LNH un peu sur le tard.

Comme on l’a vu, RHP a dominé la AHL pendant quelques saisons, puis a débloqué dans la LNH avant même d’y jouer 40 matchs et est finalement apparu comme le fameux Gallagher 2.0 que l’on voyait en lui depuis longtemps. Des saisons de 20 buts et plus – il en a inscrit 14 en 34 matchs la saison dernière! – sont maintenant à prévoir pour lui dans les prochaines années dans un rôle de dépanneur/grinder/marqueur sans oublier que le Québécois sera un excellent ailier baromètre pour des espoirs comme Slafkovsky.

Du genre, « Tu veux jouer à l’aile dans le top-6, Slaf? Ok, faut que tu sois meilleur que ce gars-là ».

Dans une moindre mesure, car son éclosion a été plus modeste, on peut penser que Jesse Ylonen, 24 ans en octobre, a atteint pas mal le même niveau de maturité que Harvey-Pinard. Après avoir maintenu une moyenne de points par partie de 0.71 au cours des trois dernières saisons à Laval, ces 16 points en 37 matchs dans la LNH l’an dernier sont pas mal représentatifs de son potentiel, soit celui d’un joueur de bas de formation capable de contribuer grâce à sa vitesse et son lancer au-dessus de la moyenne, mais limité au plan de la constance et de l’implication physique. Celui qui vient de signer un contrat d’un an à deux volets avec le CH n’est donc plus vraiment un espoir à proprement parler. Il est eut-être capable d’un peu plus de productivité s’il parvient à se tailler une place régulière sur la 2e unité en avantage numérique, mais en gros what you see is what you get.

Pour d’autres, le grand déblocage ou la grande confirmation, peut être un peu plus tôt, on pense à Caufield à 21-22 ans, mais aussi à un gars mature et intelligent comme Harris à 22-23 ans. Pour la suite, qui s’attend à beaucoup mieux offensivement (17 points en 65 matchs) et défensivement (+7) de cet arrière provenant des rangs universitaires qui est arrivé comme un produit presque fini?

Les cas limites de ma définition non statique d’un espoir seraient Kirby Dach et Alex Newhook, les deux acquisitions emblématiques de l’ère Hughes-Gorton.

Dach a maintenant 210 matchs derrière la cravate dans la LNH et on peut avoir l’impression qu’il lui reste encore bien des choses à nous montrer. Mais ce qu’il lui reste à montrer, ce sont essentiellement des statistiques sur une saison complète. L’essentiel, il nous l’a montré l’an dernier. Étant donné qu’il a connu son grand déblocage et que le joueur qu’on a vu à partir de novembre dernier semblait souvent être le meilleur joueur sur la patinoire, je crois que sa cause est entendue.

Dach a atteint sa maturité physique et tactique et on voit maintenant son vrai potentiel d’attaquant dominant dans la LNH, ce que les recruteurs des Hawks avaient vu en lui en 2019. Reste juste à voir à quel point il peut être dominant soir après soir et les saisons de 60 points et plus qui viendront avec.

De son côté Newhook, 22 ans depuis janvier, a déjà 159 matchs dans le corps, mais n’a pas encore connu sa grande éclosion malgré un potentiel considérable, dont une vitesse de pointe hors du commun et un tir pas piqué des vers.

Il fera donc partie de notre liste, comme Guhle, Slaf, Xhekaj, Barron et même un certain Lias Andersson…

Donc, en gros, un espoir c’est un joueur relativement jeune duquel il y a encore quelque chose de plus à espérer de façon rationnelle et réaliste. Quelque chose comme une éclosion, une confirmation du potentiel, un autre niveau qu’il lui reste encore à atteindre sur une base régulière dans la LNH, comme l’ont récemment fait les Suzuki, Caufield, Dach et RHP.

Encore cette année, on essaiera donc d’établir un ordre d’importance cohérent et défendable parmi les espoirs du CH en se posant ces questions : Lesquels apparaissent comme les plus à même de faire du Canadien une meilleure équipe? Lesquels ont le plus de chances de devenir les joueurs les plus utiles de la formation? Pour plus d’explication sur notre façon de compiler les espoirs, je vous redirige vers cet article de 2021.

Plongeons donc sans plus tarder dans nos mentions honorables de 2023.

Oliver Kapanen | C, droitier, 20 ans, 6’1, 179 lbs | Dernier classement : Non classé

Non, je ne crois pas que je suis un aussi grand fan de Kapanen que Grant McKaag qui le classe présentement au 4e rang des espoirs du club n’évoluant pas dans la LNH et qui voit en lui un potentiel de 2e centre dans le meilleur circuit au monde.

Vrai qu’il a montré des statistiques intéressantes en Liiga finlandaise (27 points en 55 matchs) à 19 ans, mais comme premier centre de son pays au dernier CMJ, Kapanen, capitaine de son pays, n’a absolument rien cassé offensivement alors qu’il avait pourtant la chance d’évoluer avec un tireur d’élite en Joakim Kemell. En deux ans à ce tournoi, il ne totalise que cinq points en 12 matchs.

Malgré un talent offensif limité, Kapanen n’est pas un pied de céleri pour autant, loin de là.

Ténacité, hargne, leadership, éthique de travail, voilà les vraies cartes de visite du Finlandais qui joue déjà un style de jeu professionnel, semblable à celui d’Owen Beck, mais avec un peu moins de talent et de dynamisme.

Kapanen a d’assez bonnes chances d’évoluer un jour dans la LNH, grâce à son éthique de travail et son style de jeu responsable, mais si c’est le cas, ce sera uniquement comme joueur de soutien sur un bottom-6. Il ressemble étrangement à ce fameux centre droitier de 4e trio qui fait le bonheur de bien des coachs dans la LNH…

Disons que d’avoir le luxe de placer un espoir de la trempe d’Oliver Kapanen dans les mentions honorables nous en dit déjà pas mal long sur la qualité la banque d’espoirs du Canadien, qui se classe sans doute encore autour des 10 meilleures de la LNH.

Mais pourquoi Kapanen n’est pas plus important à mes yeux pour le CH, demandez-vous encore? Tout simplement parce qu’en misant déjà sur Suzuki, Dach, Beck et Mesar qui peuvent tous agir comme centres droitiers, Kapanen n’est pas exactement rare dans l’organisation et on peut miser quelques dollars que Hughes et Gorton ont déjà placé Beck et Mesar (qu’ils ont repêché) devant Kapanen (que Timmins et Bergevin ont repêché) dans l’organigramme du club.

William Trudeau | DG, 20 ans, 6’1, 187 lbs | Dernier classement : Non classé

Peu de défenseurs de 20 ans connaissent le genre de saison que Trudeau a connu l’an dernier dans la AHL. 27 points en 60 matchs et une fiche de +8, ce n’est pas rien! Personne n’avait vu venir cela de la part de ce choix de 4e ronde en 2021.

Trudeau n’est pas très flashy, mais il est solide comme le roc défensivement comme en font foi son impressionnant différentiel +/- dans le junior et dans la AHL. Il est aussi capable de produire sa part de points par son efficacité et son intelligence au jeu. Il prend régulièrement de bonnes décisions sur la glace et exécute vite et bien.

Pour les amateurs d’analogie de construction, le plafond de Trudeau n’est peut-être pas le plus haut, mais son plancher arrive presque à la hauteur des genoux. Le hic dans ces cas-là, c’est qu’on peut craindre que la courbe de progression du joueur tire déjà à sa fin et que le Trudeau de 24 ans ne sera pas bien différent de celui de 20 ans. Mais avec ce qu’il a fait à 20 ans dans la AHL, il faut quand même lui accorder de bonnes chances de percer un alignement de la LNH un jour et de s’y établir pour un certain temps sur une troisième paire.

Bien entendu, avec la congestion organisationnelle encore très importante du côté gauche de la défensive, la valeur d’usage de Trudeau n’est pas si grande pour le CH et pour le moment, on n’a pas de meilleur plan que de poursuivre son développement à Laval.

Mais pour différentes raisons, Matheson, Guhle et Xhekaj pourraient être sujets à d’autres blessures et Harris est loin d’être un intouchable, tout comme Struble d’ailleurs. Puis, Engstrom n’est pas encore en Amérique et Hutson n’arrivera pas en ville avant le printemps prochain. Si les astres s’alignent un peu, Trudeau pourrait donc avoir la chance de se faire valoir sous les gros projecteurs dès cette année.

Et si c’est le cas, sa valeur montera sans doute autour de la LNH. Jouer dans la LNH à 21 ans en tant que défenseur demeure un exploit vraiment pas banal et les équipes en prennent bonne note. Pour l’instant, Trudeau serait au mieux un throw in dans un échange majeur. Mais il pourrait devenir une cible intéressante s’il a la chance de progresser encore cette saison.

Tôt ou tard, ce sera à Kent Hughes de bien jouer ses cartes et de faire les bons choix avec sa filière de défenseurs gauchers. Pour avoir une bonne valeur, chacun doit donc avoir l’occasion de s’illustrer, que ce soit à Laval, en Europe ou à Montréal.

Si le Québécois devient le défenseur # 1 du Rocket dès cette saison – il l’était déjà certains soirs l’an dernier – avec toute la nouvelle bande d’espoirs de qualités qui devraient le retrouver, il fera ouvrir bien des yeux à Montréal et ailleurs. Trudeau ferait partie du top-15 de bien des équipes, ne perdons pas ça de vue…

Cayden Primeau | G, 23 ans, 6’3, 203 lbs Dernier classement : 7e position

Après s’être maintenu dans notre top-10 de notre palmarès depuis son arrivée chez les professionnels, il est maintenant temps de revoir l’importance que Primeau a pour le Canadien de Hughes et Gorton qui viennent justement de repêcher pas moins de trois gardiens au dernier encan amateur et qui sont sur le point de prolonger le contrat du sympathique, encore jeune et très efficace Samuel Montembeault.

C’est n’est quand même pas un désaveu total à son endroit, car comme le rappelait l’excellent Anthony Marcotte, peut-être celui qui connaît le plus les joueurs du Rocket de Laval de toute la communauté des observateurs, n’eut été des prouesses de Primeau, le Rocket n’aurait pas fait les séries l’an dernier et n’aurait pas connu le parcours inatendu de 2021-2022 en séries.

Il y a aussi le « facteur Adin Hill », lorsqu’on réalise que des Hill, Binnington et Kuemper ont gagné trois des cinq dernières Coupe Stanley, il fait commencer à sérieusement reconsidérer l’importance générale des gardiens de but dans le succès des équipes dans la LNH.

Primeau débutera cette année une saine compétition à Laval (s’il passe au ballottage) avec le jeune Jakub Dobes, et on verra quel effet ça lui fera d’avoir pour la première fois un jeune à ses côtés alors qu’il sera dans le rôle du vétéran.

Le Canadien pourrait devoir soumettre Primeau au ballottage dès cet automne s’il ne trouve pas preneur pour lui dans le cadre d’une transaction. Mais l’Américain a un contrat garanti de la LNH jusqu’à la fin de la saison 2024-2025 et il faudra vraiment qu’une équipe soit en amour et ait une place pour lui dans la LNH pour faire son acquisition considérant son salaire.

Jayden Struble | D, gaucher, 6’0, 194 lbs | Dernier classement : mention honorable

On avait fait une évaluation plutôt favorable de Jayden Struble suite à sa sélection au 46e rang en 2019 dans ce palmarès annuel. On se rappellera qu’à l’époque, Trevor Timmins lui trouvait des ressemblances avec un certain P.K. Subban. Si Struble – 22 ans en septembre – a continué d’améliorer grandement son jeu défensif l’an dernier à Northeastern, on s’attendait encore à beaucoup plus de sa part au plan offensif, lui qui n’a pas vraiment progressé à ce niveau lors de ses trois dernières saisons dans les rangs universitaires. Bizarre quand on pense que c’était sa principale carte de visite quand on l’a repêché. Mais il y avait aussi la robustesse :

Struble retournera sans doute à Laval à l’automne, lui qui avait impressionné Jean-François Houle par la qualité générale de son jeu à son arrivée avec l’équipe le printemps dernier. En espérant que les blessures qui ont ralenti son développement soient maintenant choses du passé, il serait intéressant de voir quelle place il occupera dans la hiérarchie à la ligne bleue du Rocket.

Avec la congestion du côté gauche de la défensive qui se maintient après les départs de Romanov et Edmundson et l’arrivée du vétéran Matheson, Struble fait partie de ceux qui pourraient tôt ou tard être sacrifiés par l’organisation. Mais rien ne presse maintenant qu’il est sous contrat pour les deux prochaines saisons.

Vinzenz Rohrer | C, AD, 18 ans, 5’10, 161 lbs | Dernier classement : mention honorable

Rohrer, un choix de 3e ronde en 2022, brillant jeune homme, avait été repêché pour sa vitesse, sa fougue et un bon sens du jeu et on était passablement emballé par sa sélection l’été dernier. Mais il faut  maintenant prendre en considération les deux importantes blessures de l’an dernier (rondelle au visage et chute sur la tête suite à une mise en échec) et qui ont sans doute un peu ralenti son développement. Au sein du meilleur club de la OHL Rohrer n’est pas parvenu à se démarquer autant qu’on l’aurait espérer sur la feuille de pointage.

Malgré tout, Rohrer, qui n’a encore que 18 ans (!), avait fait assez belle figure pour l’Autriche au dernier CMJ et demeure un joueur utile même s’il ne marque pas. Rappelons enfin qu’il a aussi pris une décision audacieuse en juin quittant les 67 d’Ottawa pour devenir pro au profit des Lions de Zurich en Suisse. On continuera donc de le garder à l’oeil, car un rôle de profondeur n’est pas à écarter pour lui dans le futur, surtout s’il parvient à se démarquer en Suisse en temps.

C’est donc ici qui prennent fin nos mentions honorables, bien qu’on peut sans doute encore avoir des pensées pour Luke Tuch, Cédrick Guindon, Riley Kidney, Tyler Smilanic, Xavier Simoneau, Jared Davidson, Jakub Dobes et Nicolas Beaudin.

Du lot, il y en a peut-être un ou deux qui vont percer

On reconnecte la semaine prochaine avec les positions 15 à 13! 

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