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Top-15 des espoirs du CH | 6e position : Alex Newhook

Comme je vous l’avais mentionné lors de l’introduction de ce top-15 des espoirs les plus importants du CH, Alex Newhook, 22 ans, 159 matchs réguliers dans la LNH, allait faire partie de notre décompte. La raison étant toute simple : le Terre-Neuvien n’a tout simplement pas encore connu sa véritable éclosion et, littéralement, à ce stade, tous les espoirs sont encore permis dans son cas.

Et le CH a décidé de miser sur ces espoirs en se disant que celui qui a été repêché au 16e rang, tout juste derrière Cole Caufield en 2019, mérite encore d’avoir été repêché à ce rang, lui qui pointe au 9e des marqueurs de cette cuvée.

Alex Newhook, C/AG
Potentiel : 35/40
Assurance : 15 /20
Valeur d’usage : 24/30
Valeur d’échange : 7.5/10
Total  : 81.5 / 100

Potentiel

Un peu comme pour Kirby Dach l’an dernier, personne ne sait trop quel est le véritable potentiel d’Alex Newhook. On pense qu’il est peut-être un peu moins élevé que celui de Dach, mais on sait aussi que la récente acquisition du Canadien possède des qualités exceptionnelles qu’il n’a pas mis suffisamment en évidence au Colorado. Des qualités comme celles-ci, démontrées lors d’une édition annulée puis oubliée du CMJ  :

Il faudra donc une fois de plus se fier à l’évaluation des dirigeants du CH, qui voient sûrement en lui une étoile plus brillante que ce qu’il a été en mesure de démontrer avec l’Avalanche. Après tout, Kent Hughes n’a-t-il pas été l’agent du principal intéressé, et donc, un « croyant » de la première heure?

Plus spécifiquement, ce que l’on sait, c’est que Newhook est une véritable bombe sur patins, qu’il peut exécuter des jeux à haute vitesse, bien distribuer la rondelle et qu’il possède aussi un assez bon lancer doté d’une dégaine rapide.

Rajoutons à cela que même s’il n’est pas le joueur le plus imposant, il demeure tout de même « épais » (thick), pour reprendre les joyeux propos de son nouveau DG!

En gros, Newhook possède l’arsenal pour être un joueur offensif d’impact. Pas un Patrick Kane, on s’entend, mais il montre un profil et un style qui peuvent s’apparenter à ceux de Nikolaj Ehlers.

Ehlers, lui aussi un marchand de vitesse capable de marquer et de distribuer la rondelle, avait connu une première campagne de 38 points en 72 matchs à 19-20 ans à Winnipeg. Newhook avait pour sa part amassé 31 points en 71 parties avec l’Avalanche à 20-21 ans. On n’est pas à des années lumières.

Mais contrairement à Ehlers, Newhook n’a pas connu son éclosion dès sa deuxième campagne complète.

Est-ce l’Avalanche a abandonné trop tôt ou l’a-t-on échangé à temps alors qu’il avait encore une très bonne valeur?

Quoi qu’en disent les sources de David Ettedgui chez l’Avalanche, la question demeure entière.

Ainsi, on a déjà vu le « plancher » de Newhook dans la LNH, soit celui d’un centre de troisième trio capable d’une trentaine de points. Il y a des Lars Eller de ce monde qui ont connu des assez belles carrières avec ça. Ironiquement, c’est ce même Eller rendu sur le déclin qui est venu un peu prendre la place de Newhook en fin de saison avec l’Avalanche l’an dernier, sans grand succès…

Ne reste plus donc qu’à espérer voir la pleine hauteur du « plafond » du nouveau #15, que l’on peut encore estimer dans les eaux de 60 points par saison. Pour cela, on lui suggère de devenir un joueur important en avantage numérique où le CH se cherche toujours un joueur dominant pour transporter la rondelle, ainsi que dans le fameux rôle de « bumper ». RHP étant celui qui a probablement fait le mieux à cette position l’an dernier…

Assurance d’atteindre son potentiel

Peut-être parce qu’il n’était tout simplement pas encore prêt pour un tel rôle ou que la commande au centre était trop grosse pour lui, ça n’a pas fonctionné en relève de Nazem Kadri au poste de deuxième pivot l’an dernier avec le Colorado.

Ça ne veut toutefois pas dire qu’avec un peu plus d’expérience ça fonctionnera pas à Montréal, dans un nouveau contexte plus axé sur le développement. Parions d’ailleurs que Martin St-Louis sera très tenté de refaire ce qu’il avait fait avec Dach et voudra aider son nouveau poulain à trouver « sa game » offensive à l’aile avec de bons joueurs, une opportunité qu’il a peu obtenu l’an dernier alors que l’Avalanche a été décimée par de nombreuses blessures au sein du top 9.

Encore ici c’est donc MSL qui nous donne le plus d’espoir de sortir le meilleur d’un joueur comme Newhook.

Il nous apparaît que le Terre-Neuvien possède trop de qualités dominantes pour que ça n’aboutisse pas tôt ou tard et l’ancienne gloire du Lightning semble avoir le don de mettre ses ouailles en confiance en trouvant les bons mots, et surtout, en les plaçant dans des situations favorables à leur réussite.

En se basant sur les expériences passées avec Caufield et Dach, on serait tenté de penser qu’il y plus de chances que ça fonctionne que de chances que ça fasse patate avec St-Louis au commande de ce « nouveau projet ».

Mais il y a aussi, la fameuse «loi de la moyenne », qu’on doit prendre en compte. Tôt ou tard, les coups de génie de Hughes/Gorton et la baguette magique de St-Louis ne pourront peut-être pas toujours fonctionner…

Cela dit, assez bizarrement, Newhook, 22 ans, possède un style et un grand nombre d’habiletés similaires à celles de son nouveau coach du temps qu’il était joueur…Et on se rappellera que ça n’a pas vraiment débloqué avant l’âge de… 27 ans pour St-Louis à Tampa Bay! On laissera donc la chance à Newhook et St-Louis de nous montrer le fruit de leur collaboration.

Mais avec la feuille de route ordinaire de Newhook autant en saison régulière qu’en séries au Colorado et le peu d’hésitation chez l’Avalanche à l’envoyer sous d’autres cieux, on peut dire de l’assurance que Newhook atteigne son plein potentiel qu’elle demeure douteuse et il s’agit d’un pari assez audacieux de la part du Canadien, surtout en retour de deux choix assez hauts au repêchage.

Un scénario qu’on avait curieusement déjà vu il n’y a pas si longtemps en 2016 lorsque Marc Bergevin avait mis la main sur Andrew Shaw… Les junkies du repêchage se souviendront que Alex DeBrincat (39e) et Samuel Girard (47e) auraient été disponibles pour le Canadien.

Est-ce que l’histoire se répétera avec le talentueux défenseur Mikhail Gulyayev choisi au 31e rang par l’Avalanche et le jeune ailier québécois, Ethan Gauthier, finalement sélectionné au 37e rang par le Lightning en retour de l’attaquant Colton Ross?

Valeur d’usage

Étant donné qu’on vient de se départir de trois ailiers gauches qui ont joué leur part de minutes sur les deux premiers trios dernièrement en Drouin, Hoffman et Pitlick, qu’on en a un autre, Byron, qui ne jouera probablement plus jamais dans la LNH, et qu’on ne croit pas que Dvorak et Monahan figurent dans les plans à long terme de la nouvelle direction, Alex Newhook est rapidement devenu un espoir très important à court, moyen et, on l’espère, à long terme pour le Tricolore.

À peu près personne n’en a parlé, mais même à l’aile sur l’un des deux premiers trio, et même si ce n’est pas une grande force dans son jeu (41,35 % de réussite l’an dernier), Newhook, un gaucher, pourrait prendre une bonne quantité de mises en jeu en substitution aux droitiers Dach et Suzuki ou en relève à un autre gaucher, Sean Monahan.

Considérant toutes ses cartes offensives et sa polyvalence et les besoins de son équipe, on comprend la décision de Hughes d’avoir cédé deux hauts choix au repêchage pour faire son acquisition. Dans le portrait d’ensemble, avec la rareté du talent de pointe à l’attaque, Pierre-Luc Dubois qui prend la direction de Los Angeles et la décision déjà prise par l’organisation de ne pas opter pour Matvei Michkov, l’ajout du jeune Newhook la journée avant le repêchage, se voulait presque une nécessité.

Hughes se devait une fois de plus cet été d’ajouter un jeune attaquant avec un haut potentiel pour accélérer sa reconstruction sans trop sacrifier d’avenir.

Bien sûr, on ne saura jamais si Pierre-Luc Dubois est vraiment venu prêt de s’entendre avec le Canadien. Il y avait peut-être beaucoup de fumée venant des deux côtés dans ce dossier et Newhook est comme par magie débarqué à Montréal dans les minutes qui ont suivi l’annonce de l’échange entre les Jets et les Kings. Appelons ça un « plan B» si on veut, mais le Terre-Neuvien a ainsi rejoint les Suzuki, Caufield, Dach et Slafkovsky, un jeune noyau offensif de 24 ans et moins qui n’a vraiment pas encore atteint sa pleine maturité. Plus globalement, on a donc ajouté un autre joueur digne du top-15 de sa cuvée à l’équipe et on estime qu’il en faut généralement une bonne dizaine de ce type pour devenir une superpuissance.

Ils grandiront donc tous ensemble et ce à un prix abordable pour encore un bon nombre de saisons.

Mais devront se greffer à eux au moins deux autres attaquants d’impact – Roy? Beck? 1er choix de 2024? Joueur autonome? – si on veut un jour (à partir de 2025-2026?) parvenir à faire du « gros bruit » dans la puissante division Atlantique.

Donc, avec tous ces départs et les changements encore à venir à l’attaque du CH, Newhook, arrive dans un contexte où il aura toute la latitude pour se développer aux cours des prochaines saisons. Mais, la présence d’autres jeunes talents comme Slafkovsky, Roy, RHP et Beck fait en sorte que rien n’est pour autant acquis dans son cas.

Parce qu’on l’a acquis assez chèrement, on donnera sans doute beaucoup de corde au nouveau venu, mais il ne faudrait pas qu’il se pende avec celle-ci comme s’est arrivé au Colorado l’an dernier…

Valeur d’échange

Très peu de mystère ici! La valeur à court terme de Newhook vient d’être établie alors qu’il a été échangé pour deux hauts choix avant même d’avoir éclos dans la LNH.

Hughes vient de s’entendre avec lui pour les quatre prochaines années à moins de 3 M$ par saison, rien pour lui faire perdre de la valeur, même au contraire pourrait-on penser.

Dans le pire des cas, Newhook fera sa petite affaire, restera près de son « plancher » et fera sa niche comme joueur de 3e trio… avec un salaire de joueur de troisième trio.

Mais si Newhook débloque offensivement, il va sans dire qu’il serait une aubaine sur le marché à ce prix. Mais, justement, cette éclosion offensive est aussi très exactement ce qu’espère le Tricolore de sa part! On ne l’a pas acquis dans l’idée de s’en départir, le CH en a besoin!

Mais Hughes ne s’est pas peinturé dans le coin avec le contrat de Newhook. Avec un aussi bon contrat, si jamais ça s’avèrerait plutôt timide pour lui à Montréal et/ou que d’autres jeunes le tassaient un peu, le DG du Canadien devrait pouvoir le refiler ailleurs sans trop perdre au change.

Conclusion

Même s’ils n’ont pas du tout le même style sur la patinoire et que leurs rôles pourraient diverger dans l’organisation, autant au plan du potentiel, de l’assurance d’atteindre celui-ci et de la valeur d’usage, les profils de Roy (7e rang dans notre décompte) et de Newhook se ressemblent. On est seulement parvenu à donner une valeur d’échange légèrement supérieure à Newhook en se basant sur les choix de 31e et 37e qu’il a coûté au CH.

Mais pour le reste, dans les deux cas, on parle d’attaquants qui auront sans doute, tôt ou tard, des auditions importantes sur le top-6, qui auront aussi des chances de se faire valoir en avantage et possiblement en désavantage numérique.

Enfin, dans les deux cas, c’est au niveau de l’assurance d’atteindre ce fameux potentiel qu’on fait preuve d’une certaine prudence avec un note de 15/20 que certains pourraient encore trouver assez généreuse…

Est-ce que celui qui se classera au 5e rang se démarquera nettement de Roy et Newhook?

Faudra revenir la semaine prochaine pour le savoir!

En attendant, vous pouvez toujours lire et relire tous les articles de notre décompte annuel, c’est la fin de semaine!

Introduction, promotions et mentions honorables
Positions 15 à 13 (Farrell, Mesar, Heineman) et une « wild card » (Lias Andersson)
Positions 12 à 10 (Fowler, Mailloux, Xhekaj)
Positions 9 et 8 (Engstrom et Barron)
7e Position : Joshua Roy

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