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En attendant la loterie : Lane Hutson est-il la supervedette tant attendue?

C’est demain qu’on saura enfin si le Tricolore remportera la « loterie Connor Bedard » (8,5%).

Si ce n’est pas le cas, peut-être aura-t-il la chance de repêcher Adam Fantilli ou Leo Carlson ou Will Smith au 2e (8,6%) ou au 3e (0,3%).

Sinon, il a 82,7% des chances de repêcher 5e (24,5%), 6e (44%) ou 7e (14,2%).

À ces rangs, Michkov pourrait encore être disponible d’après ce qu’on entend.

Mais on entend aussi que le CH ne serait peut-être pas très intéressé à prendre ce genre de risque aussi haut pour le talentueux russe.

Mais bon, s’il ne repêche pas Bedard, Fantilli, Carlson, Smith ou Michkov, qu’on peut qualifier de « Big 5 », Il se retrouvera à repêcher un joueur dont les chances de devenir une supervedette seraient théoriquement déjà beaucoup plus minces.

On pense principalement au centre slovaque Dalibor Dvorsky, à l’ailier tchèque Eduard Sale, ou encore au défenseur droitier autrichien David Reinbacher.

Personnellement, je ne placerais pas Zach Benson dans cette catégorie…

En dehors du « Big 5 », mon choix s’arrêterait probablement sur Dvorsky ou Reinbacher. Il y a de grosses chances qu’on ait à en reparler abondamment dans les prochaines semaines… À suivre!

Mon point c’est qu’à partir de Dvorsky et Reinbacher on semble tomber dans une catégorie de joueurs semblables à Slafkovsky, Suzuki, Caufield et Guhle : ils seront de bons, voire de très bons joueurs, voire des vedettes, mais des supervedettes, c’est beaucoup moins certain, voire très improbable.

Or, une super vedette de l’avis de plusieurs récemment sondé par The Athletic, c’est ce qui manque le plus cruellement à l’organisation

Bien sûr, on peut gagner la Coupe Stanley avec des O’Reilly, Tarasenko et Pietrangelo. On n’a donc pas nécessairement besoin d’une supervedette pour gagner les grands honneurs ou pour devenir une superpuissance.

Mais dans les 15-20 dernières années, pour une victoire de St-Louis, on en compte combien de Tampa Bay, Pittsburgh, Chicago, Los Angeles et Colorado?

C’est ça : 12.

Le cas du Canadien
En décembre dernier, on se demandait si le CH était destiné à devenir une superpuissance dans un avenir raisonnable.

À l’époque, Kirby Dach n’avait encore rien montré au centre, mais avait déjà débloqué de façon claire à l’aile. On l’avait inséré sans hésiter dans les 6 joueurs dignes d’être repêchés dans le top – 15 faisant déjà partie du grand club.

Sans en faire une science exacte, si on regarde le noyau des derniers clubs gagnants de la Coupe Stanley, disons, les clubs de l’ère du plafond salarial, il faut au moins entre 10 et 12 joueurs de ce calibre pour présenter une formation pouvant sérieusement aspirer aux grands honneurs.

Du lot, il faut assurément compter sur deux joueurs de centre de très haut niveau. quelques excellents marqueurs aux ailes, d’excellents défenseurs dont idéalement au moins un ou deux de niveau élite, et un bon gardien (à tout le moins, un qui est hot au bon moment).

À l’attaque
Même en soustrayant Sean Monahan qui est encore un des très bons joueurs du repêchage de 2013 (et qui pourrait tout de même revenir avec le club), le CH avec ses Suzuki, Dach, Caufield et Slafkovky, compte déjà sur quelques éléments probants en attaque. Puis, Josh Anderson qui, sans nécessairement être digne du top-15 de son repêchage, peut certainement faire partie d’une recette gagnante.

À ceux-ci, il restera à voir si les Sean Farrell, Owen Beck, Felip Mesar, Joshua Roy sauront s’ajouter au portrait. Puis, bien évidemment, les choix de 1ère ronde de cette année, si tant est qu’on repêche au moins un attaquant ou qu’on les utilise pour mettre la main sur des Lafrenière et/ou Dubois de ce monde.

À voir…
Bref, Bedard et compagnie ou pas, on peut assez facilement anticiper que le CH pourra miser sur au moins six attaquants de haut niveau d’ici 2-3 ans. La cible serait ainsi pas mal atteinte à l’avant, du moins, en théorie, car, comme on le sait, il peut se passer bien des choses d’ici là. Par exemple, un Caufield qui aurait perdu de sa superbe suite à son opération à l’épaule droite ou un Slafkovsky qui s’exposerait trop souvent aux contacts violents…

Devant le filet
Dans les buts, peu importe ce qu’on pense de Montembeault, Allen, Primeau ou Dobes, on n’a pas encore à trop s’en préoccuper. Comme on le voit une fois de plus cette année en séries, l’époque des « gardiens-sauveurs » est bel et bien révolue. Il faut seulement espérer que quelqu’un dans le lot  – ou par voie de transaction – saura être à la hauteur au bon moment. L’important depuis le lock-out de 2005 étant surtout de pouvoir compter sur un bon noyau de patineurs qui facilitent le travail du gardien, dont l’essentiel demeure maintenant de ne pas faire perdre son équipe.

Les gros morceaux de l’attaque se placent donc peu à peu et la situation des gardiens n’est pas un grand facteur de stress.

Reste donc, la défensive.

En défense

On peut certes encore y voir un point fort de l’organisation, mais des inquiétudes, surtout médicales, commencent déjà à surgir.

Guhle, qui selon ce même sondage réalisé par The Athletic est perçu, et le loin, comme l’espoir le plus emballant de l’organisation – j’avoue ne pas la comprendre celle-là  – a certes montré de belles choses à son année recrue, mais son carnet médical a déjà de quoi nous préoccuper. En comptant ses années junior, c’est la troisième saison consécutive où Guhle subit au moins une blessure importante. Ses genoux, ses épaules et ses mains sont déjà hypothéquées.

Ça fait beaucoup pour un joueur de 21 ans… Il ne faudrait pas qu’il se noahjuulsenise et devra apprendre à choisir un peu plus ces batailles.

https://twitter.com/HabsHappy/status/1638452548305657856?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1638452548305657856%7Ctwgr%5Ee51c1cd688801078e2d360bda039d767141fd303%7Ctwcon%5Es1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Fpublish.twitter.com%2F%3Fquery%3Dhttps3A2F2Ftwitter.com2FHabsHappy2Fstatus2F1638452548305657856widget%3DTweet

On peut en dire quasiment autant de Justin Barron, qui a lui aussi été sérieusement blessé à son année de repêchage et, maintenant, deux fois en autant de saisons chez les pros.

Xhekaj, un autre candidat réalistement digne du top-15 de son repêchage (2020) – même s’il n’a pas été repêché ! – vient lui aussi de subir une importante blessure à l’épaule qui le forcera peut-être à se tenir plus tranquille dans les prochaines années…

On se sait pas top si Matheson, qui vient d’atteindre son apogée à la fin de la vingtaine, sera encore dans le décor dans trois ans alors que la fenêtre d’opportunités du CH pourrait commencer à s’ouvrir, mais c’est un peu la même chose avec lui aussi ; beaucoup de blessures au fil des ans…

Quant à Harris, sa façon plus prudente de jouer semble le prémunir contre les gros bobos, mais personne ne le voit vraiment devenir un défenseur réellement dominant dans la LNH. On serait très surpris qu’il fasse un jour partie des 15 meilleurs joueurs de son repêchage…

Même si sur papier cette brigade défensive semble prometteuse et montre un beau potentiel collectif et individuel, la fragilité de plusieurs d’entre eux a déjà de quoi inquiéter.

Le gars qui n’est pas encore là
Mais qui voit-on poindre à l’horizon ?

Est-ce la réincarnation du Christ? Est-ce Elvis qui sort de son île déserte ? Est-ce le pain tranché en patins?

Bien sûr, personne ne sait encore si Lane Hutson sera LE sauveur ou la meilleure chose depuis Suspicious Minds ou la réincarnation du pain tranché, mais personne ne peut nier ses statistiques à sa première année dans la NCAA : 48 points et un différentiel de + 25 en 39 matchs.

Comme ç’a été dit et redit, ces statistiques se comparent avantageusement aux meilleurs des 30-35 dernières années, de Makar à Leetch en passant par les frères Hughes.

Au plan statistique, Hutson les a tous battus. On ne parle pas de deux de pique ici. C’est la crème de la crème des États-Unis lors des 30-35 dernières années !

Toutes proportions gardées, ce sont des statistiques offensives aussi nettement supérieures à celles de Cole Caufield (36 points et 36 matchs), un attaquant, à sa première années au Wisconsin !

Lorsqu’elles se situent dans cette stratosphère, ces statistiques se veulent généralement des indicateurs probants de très, très, très belles choses à venir. Comme dans le cas de tous les susnommés, sans exception.

Et la belle affaire c’est que, si la tendance se maintient, Hutson, qui de surcroît a déjà gagné deux pouces depuis l’été dernier, ne s’exposera que très rarement aux contacts violents. Il a appris bien jeune à éviter les coups et surtout à défendre avec son bâton au lieu de ses épaules. Pour le reste, la plupart du temps, c’est lui qui a la rondelle, en plein contrôle, alors que sa tête, bien haute, est occupée à évaluer la meilleure option.

Difficile de se retrouver à l’infirmerie quand personne ne parvient à te frapper ! En plus de Harris, en voilà au moins un autre qui nous rassure quant au volet santé.

L’autre belle affaire, c’est que le Canadien commence à jouer un style qui lui ira à ravir dès son arrivée avec le club qui devrait se faire au printemps 2024, à la conclusion de sa saison universitaire.

Comme on l’a vu en fin de saison alors que la brigade défensive menée par Matheson accumulait les points à la pelle, Martin St-Louis et l’état-major actuel semblent hautement valoriser l’implication offensive des défenseurs. On semble vouloir adopter un genre de positionless hockey, une approche révolutionnaire.

Or, rien n’est plus naturel pour Hutson qui devient régulièrement le 4e attaquant de son équipe dès qu’il en a l’occasion. Je dirai même que c’est généralement lui qui crée ces occasions, souvent à partir de presque rien. Une petite feinte de la tête d’un côté, et le voilà parti de l’autre alors que l’adversaire se demande encore ce qui vient de se passer.

Un joueur spécial. Un ingrédient qui, malgré l’éclosion offensive de Matheson, manque cruellement à la recette du Canadien, comme en fait foi son avantage numérique anémique depuis déjà trop d’années et son faible nombre de buts marqués à cinq contre cinq.

Or, le Tricolore semble déjà tout mettre en place et faire toutes les bonnes choses pour accueillir le jeune défenseur américain à bras ouverts le moment venu. On a donc toutes les raisons de croire que Hutson, tout comme les Makar et Hughes – qu’on a aussi laissé macérer un peu dans la NCAA avant de les faire graduer – aura un impact immédiat dans la LNH.

Sans savoir ce que nous réserve la « loterie Bedard », si on avait dès maintenant un joueur à identifier comme étant celui qui serait le plus à même d’amener le CH au prochain niveau, il faudrait se tourner vers Hutson.

Le potentiel de supervedette le plus élevé de l’organisation à l’heure actuelle, c’est lui qu’il l’a. Peut-être à défaut de mieux pour l’instant, mais qu’importe.

Après un CMJ où il m’est plus souvent qu’autrement apparu comme le meilleur défenseur des Américains, on ne manquera certainement pas sa présence au Championnat du monde qui se mettra en branle vendredi prochain.

S’il parvient à se démarquer contre des adultes et des professionnels, il ne nous restera plus beaucoup de cases à cocher dans son cas.

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