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Top-15 des espoirs du CH | 5e position : Owen Beck

Jusqu’ici nous avons analysés tous ces braves jeunes gens dans ce décompte :

Introduction, promotions et mentions honorables
Positions 15 à 13 (Farrell, Mesar, Heineman) et une « wild card » (Lias Andersson)
Positions 12 à 10 (Fowler, Mailloux, Xhekaj)
Positions 9 et 8 (Engstrom et Barron)
7e position : Joshua Roy
6e position : Alex Newhook

Nous voici donc rendus au top-5!

On ne veut absolument rien enlever aux jeunes joueurs que nous avons classés jusqu’ici – plusieurs pourraient d’ailleurs surprendre – mais il nous apparaît assez clairement et simplement que les 5 espoirs qu’il nous reste à examiner sont les plus à même d’amener le Tricolore au prochain niveau.

Que l’on parle de Slafkovsky, Hutson, Reinbacher, Guhle ou Beck (pas nécessairement dans l’ordre!), les cinq apportent des qualités et des ingrédients très importants qui sont actuellement manquants ou « en développement » au sein du grand club.

Slafkovsky, c’est bien sûr un assemblage assez unique de talent, de vitesse et de force dans un format géant à l’aile.

Hutson, c’est le dynamo offensif à la défense, le contrôle de rondelle, le quart-arrière, le quatrième attaquant à chaque présence sur la patinoire.

Reinbacher, c’est le défenseur complet de 24-25 minutes pouvant relever toutes les missions et celui qui devrait justement permettre à Hutson de faire ses affaires.

Guhle, c’est le soldat de première ligne, le guerrier au coeur vaillant, le défenseur robuste conçu pour les séries et qui rendra la vie misérable aux attaquants adverses.

Et, enfin, nous commençons aujourd’hui ce top-5 avec Owen Beck, possiblement le meilleur centre défensif repêché par le CH depuis des lunes.

Owen Beck, C
Potentiel : 34/40
Assurance : 16 /20
Valeur d’usage : 24.5/30
Valeur d’échange : 8/10
Total : 82.5/100

Pour répondre à la question à la fin de mon dernier texte, non, Owen Beck ne se démarque pas tant que ça d’Alex Newhook et de Joshua Roy dans mon analyse, du moins pas au niveau de sa note globale sur 100.

Son potentiel, ou si vous préférez, son fameux « plafond » est même un petit peu plus bas que celui des deux autres.

Mais je lui accorde de meilleures notes dans les trois autres catégories et, au bout du compte, je considère simplement que Beck, en tant que seul vrai joueur centre de ce top-15 (croyez-le ou non!), est un jeune homme appelé à jouer un rôle plus important dans les succès futurs de l’équipe que Roy et Newhook.

Surtout si on prend en compte les qualités assez uniques qu’il montre à sa position pour un joueur de 19 ans.

Ce n’est pas un hasard si Peterborough s’est rendu à la Coupe Memorial après avoir fait son acquisition. Beck s’est vu confier les missions les plus périlleuses dès son arrivée avec les Petes. Il était l’homme de confiance de son coach.

Même si on aurait aimé le voir faire plus de points (il a quand même enregistré 82 points en 83 matchs au total l’an dernier, séries incluses) et, plus superficiellement, qu’il présente un différentiel un peu plus reluisant (surtout en séries avec un frisquet -5), Beck joue de la proverbiale « bonne façon ». Il ne triche jamais et pense toujours à l’équipe en premier.

Un pro chez les juniors.

Potentiel

En introduction on disait de Beck qu’il était le meilleur centre « défensif » repêché par le Tricolore depuis des lunes.

À quand remonte cette fameuse lune, demandez-vous?

Probablement à l’été 2001, alors qu’en 3e ronde, au 71e rang, les recruteurs de l’époque avaient arrêté leur choix sur un certain Tomas Plekanec. Ce dernier allait par la suite connaître une « petite » carrière de 608 points, +65 en 1001 matchs réguliers, sans oublier – au grand dam de ses détracteurs – ses 53 points en 94 matchs de séries, tout en couvrant les meilleurs joueurs adverses…

Je ne crois pas que Beck soit appelé à jouer un rôle aussi « offensif » que, par défaut, Pleky a dû à jouer à Montréal – on n’avait pas mieux que lui pendant de trop nombreuses années – mais dans un club maintenant plus fort au centre, on pourrait très bien imaginer Beck connaître une carrière proportionnellement comparable à celle du Tchèque.

Les qualités sont là et elles sont à peu près les mêmes.

Quand on regarde jouer Owen Beck, on voit rapidement plusieurs attributs d’un futur très bon centre dans la LNH : dominant au cercle des mises en jeu, patineur supérieur à la moyenne, excellent positionnement et constamment en mouvement et près de la rondelle.

Les plus fins observateurs auront aussi remarqué que l’Ontarien possède même un bien meilleur tir que l’homme au légendaire col roulé

Maintenant, Beck n’a pas toute la finesse et la patience offensive d’un Patrice Bergeron ou d’un Nick Suzuki. Il n’est pas une « double menace » à chacune de ses présences dans la zone payante, mais il demeure quand même dangereux et peut surprendre les gardiens et défenses adverses grâce à son tir et d’assez belles qualités de passeur.

On lui reconnaît aussi une assez grande intensité qu’il devra même apprendre à contenir par moments.

Même s’il a mal paru sur cette séquence qui mettait fin à un match difficile et sans doute frustrant où il avait été sur la glace pour quatre buts des Knights de London en finale de la OHL, règle générale, après la transaction qui l’a fait passer aux Petes de Peterborough, Beck a été utilisé dans toutes les phases de jeu et à outrance dans les missions défensives. C’était encore plus évident lors des séries éliminatoires et à la Coupe Memorial où il semblait prendre toutes les mises en jeu importantes de son équipe.

Sa moyenne lors des mises en jeu en séries?

64,9 %!

Pour la petite histoire, il avait dû se contenter d’un « maigre » 58,6 % en saison régulière…

Bref, le 33e choix au total de l’encan 2022 n’aura jusqu’ici déçu personne depuis sa sélection.

Après avoir signé un contrat d’entrée avec le Tricolore suite à son premier camp d’entraînement, il a même eu droit à un rappel d’urgence avec le grand club l’hiver dernier alors que la direction de l’équipe l’avait préféré à Joshua Roy à cette occasion.

Considérant tout cela, difficile de ne pas voir en Beck l’archétype du joueur de centre de troisième trio idéal dans un très bon club, aussi capable de jouer plus haut dans l’alignement au besoin et, surtout, d’alléger la charge défensive de ses coéquipiers plus créatifs offensivement.

Bref, Beck est le genre de centre qu’une équipe a besoin pour grimper au classement et faire du dommage en séries.

C’est pour ça qu’il fait partie du top-5 de ce décompte. Il est à ce point important.

Et, à mes yeux, dans un rôle plutôt défensif, il a clairement l’avantage sur Oliver Kapanen

Assurance

C’est la maturité du jeu, les qualités de leader et l’intelligence de Beck qui nous donne le plus d’assurance quant à sa réussite dans la LNH. Avant même son repêchage, Beck tentait de calquer son jeu sur des joueurs comme Patrice Bergeron et il n’a fait que s’améliorer et gagner encore plus la confiance de tous depuis.

Mais, en plus de l’aspect tactique, Beck sait aussi que l’aspect physique est important dans la LNH et après un autre été d’entraînement, il fait maintenant osciller la balance à 197 lbs. À 5’11, c’est pas mal le poids idéal, pour combiner force et vitesse.

En plus de son rappel à Montréal, Beck, alors âgé de seulement 18 ans, avait aussi été préalablement appelé en renfort pour le Canada au CMJ afin de remplacer le frère de Kirby Dach, Colton, blessé lors de la compétition.

Ajoutez à cela les propos confiants et rassurants du directeur du développement Rob Ramage à son sujet et on voit mal comment Beck – un étudiant modèle– pourrait rater son coup chez les pros.

Il est le rêve d’un entraîneur. Il est un meneur, très, très consciencieux. Tu sais que ce gars-là va jouer. – Rob Ramage

Si ce n’était pas des règles asymétriques pour les jeunes joueurs d’âge junior, c’est peut-être dans la AHL que le développement de Beck serait le mieux servi cette année. Mais à défaut de ce fameux monde idéal, une dernière année dans le junior serait une excellente option pour lui afin qu’il puisse peaufiner son jeu offensif, particulièrement apprendre à devenir un peu plus patient et créatif en possession de la rondelle.

On devrait aussi le voir dans un rôle prépondérant avec Équipe Canada junior durant le temps des Fêtes.

Valeur d’usage

On l’aura compris, Beck fait partie intégrante des plans à moyen et long termes du Tricolore.

Sans dire qu’on lui réserve le poste de troisième centre, disons qu’à l’interne, on serait sans doute déçu qu’il ne puisse l’occuper avec brio assez rapidement, soit d’ici le jour où le CH sera à nouveau très compétitif, hypothétiquement en 2025-2026. Il deviendrait ainsi une belle option économique pour le CH dans un rôle important et ça permettrait à Hughes et Gorton de dépenser leurs sous ailleurs pour combler des besoins à d’autres positions.

Après son camp très convaincant de l’an dernier, il ne faudrait pas non plus complètement écarter la possibilité de le voir débuter la saison avec le Tricolore pour un essai de neuf matchs, surtout si on prend pour acquis que Christian Dvorak ne sera pas encore remis de sa blessure et que Evans est sujet aux petits et gros bobos.

Somme toute, c’est un rôle semblable à celui de Guy Carbonneau à l’époque, ou encore à celui qu’on aurait rêvé pour Phillip Danault, soit un peu plus bas dans l’alignement, qui l’attend le jour où Beck sera prêt.

Il libérera ainsi Suzuki et Dach des grosses mises en jeu en territoire défensif, et plus souvent qu’autrement son club devrait s’en sortir avec la rondelle.

Vous trouvez qu’on exagère au sujet de Beck?

Alors, faites la réflexion suivante.

Avant d’être les meilleurs buteurs/pointeurs dans la LNH, les Ovechkin, Stamkos, Crosby, McDavid et compagnie ont tous été les meilleurs buteurs et marqueurs dans chez les juniors.

Dans la même logique, pourquoi Beck, un excellent étudiant de la game, outrageusement dominant au cercle dans la OHL, ne pourrait-il pas devenir un des meilleurs de tous les temps dans cette phase de jeu et un des bons centres défensifs de sa génération?

Imaginez l’utilité d’un tel joueur, que certains estiment déjà supérieur à Shane Wright! À partir de ce qu’on a tous pu voir des deux joueurs, j’ai déjà entendu des idées plus folles…

Valeur d’échange

Cela dit, même si on pense que l’Ontarien pourrait avoir un très bel avenir avec le Canadien, et qu’on estime que l’état-major ne serait pas très chaud à l’idée de le transiger, Hughes pourrait profiter de l’excellente réputation de Beck pour l’inclure dans une transaction en vue d’acquérir un joueur d’impact, préférablement un centre gaucher dominant.

À cet égard, qui sait si le nom de Beck n’a pas déjà fait surface dans les discussions entourant Pierre-Luc Dubois?

Beck a-t-il déjà été proposé dans un « package » pour PLD?
(Crédit: Capture d’écran/Twitter)

Si c’est le cas, on comprendra Kevin Cheveldayoff, le DG des Jets, d’avoir préféré l’offre des Kings. Pour un, Vilardi, joueur clé de la transaction, représente un joueur de centre plus aguerri avec un potentiel offensif supérieur à celui de Beck.

Mais si jamais une possibilité de transaction analogue survenait dans les prochaines années, un Beck un peu plus expérimenté représenterait un bel as dans la manche de Hughes.

Si la courbe de progression de Beck s’accentuait un peu et qu’il connaissait une année du tonnerre dans la OHL et au CMJ, sa valeur – déjà bonne –  pourrait encore augmenter substantiellement.

Bien sûr, comme on l’a vu, son utilité/rareté (valeur d’usage) pour le CH est fort intéressante à nos yeux (24,5/30), digne du futur meilleur centre défensif de l’équipe et du meilleur homme pour prendre les mises en jeu cruciales.

Aucun problème à le garder à Montréal!

Mais, considérant son talent offensif qu’il ne pourra peut-être jamais exploiter pleinement à Montréal derrière Suzuki et Dach, sa valeur d’échange pourrait-elle être encore plus grande et aider davantage le CH à accéder à un niveau supérieur dans un délais raisonnable par le biais d’une transaction?

Pour cela, il faudrait vraiment que le retour en vaille la peine… et, idéalement que Oliver Kapanen puisse lui assurer une certaine relève pour les missions plus défensives.

Conclusion

Par son utilité et sa rareté, Owen Beck pourrait jouer un rôle très important dans les plans du CH, que ce soit sur la glace du Centre Bell ou, qui sait, par ce qu’il pourrait rapporter par voie de transaction. Il est d’ailleurs le premier à qui on accorde un note de 8 sur 10 au niveau de la valeur d’échange.

Mais surtout, c’est peut-être avec Beck qu’on commence à saisir vraiment tout le sens que je tente de donner année après année à ce décompte des espoirs les plus importants où les positions ne sont pas attribuées essentiellement à partir du potentiel des joueurs que l’on croit être les « meilleurs », les plus talentueux, mais davantage sur leur utilité future, les probabilités qu’ils ont d’occuper un gros rôle dans les plans de l’équipe, pour qui la Coupe Stanley doit demeurer l’objectif ultime.

À ce compte, «Lindsay»  « Beck » risque fort d’être le nom que l’on verra très souvent au dos du chandail de celui qui prendra les prochaines mises au jeu cruciales du CH en séries.

Voilà! On plonge un peu plus à l’intérieur du top-5 la semaine prochaine avec la quatrième position!

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