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Top 12 des espoirs du CH | 2e position : Cole « Goal » Caufield

Nous voici donc rendus à la deuxième position de notre top 12 des espoirs les plus importants du CH. Jusqu’ici nous avons tenté de justifier l’ordre suivant (un ordre qui sera légèrement revu à la lumière des nouvelles informations que nous aura fourni le camp d’entraînement) :

12. Filip Mesar
11. Jordan Harris
10. Joshua Roy (égalité au 9e rang)
9. Logan Mailloux
8. Sean Farrell
7. Cayden Primeau 
6. Justin Barron
5. Kirby Dach 
4. Lane Hutson 
3. Kaiden Guhle

Nous avions un choix difficile à faire entre les deux joueurs restants. D’un côté, Cole Caufield, un prolifique marqueur qui compte déjà 77 matchs de saison régulière et 20 matchs de séries dans la LNH. De l’autre, un puissant ailier slovaque de 18 ans, sélectionné au premier rang au total du dernier repêchage après avoir marqué les esprits lors des Jeux olympiques et le Championnat mondial senior.

Nous avons tranché en faveur du Slovaque par un poil.

2. Cole Caufield (Dernier classement : 1ère place)
Potentiel : 37 / 40
Assurance : 18 / 20
Utilité : 27 / 30
Valeur d’échange : 8.5 / 10

Total : 90.5 / 100

Potentiel
L’automne dernier, Caufield avait peu de temps pour se reposer après une saison éreintante qui s’était terminée en finale de Coupe Stanley en juillet. Sans surprise, il semblait s’être très peu développé physiquement entre le mois de juillet et le mois de septembre. Il a même laissé tomber cette semaine, que la différence entre cette année et l’an dernier au camp est qu’il est en santé et non blessé. Ça explique sûrement une bonne partie de son départ catastrophique.

Mais aussi, Caufield, avec la fin de saison prometteuse et les excellentes séries qu’il avait connues en 2021, s’était sans doute mis une tonne de pression sur les épaules. Et puis il est entré dans le même vortex de morosité qui a aspiré toute l’équipe sous Ducharme pendant la première moitié de saison. On en était rendu à le faire jouer sur le 4e trio à défaut de ne pouvoir l’envoyer à Laval en raison des trop nombreuses blessures…

Et dès qu’on a pu, on l’a envoyé à Laval!

Mais que de chemin parcouru depuis le 9 février dernier!

En gros, ce qui s’est produit l’an dernier avec Caufield avant l’arrivée de St-Louis n’avait rien de normal. On s’attendait à ce que Caufield ait environ 15 buts à son actif en première moitié de saison, pas juste un!

Bien sûr, peut-être que Caufield a « surproduit » un brin suite à l’arrivée de son nouveau coach et mentor, lui qui s’est mis à marquer à un rythme de 50 buts et plus d’un point par match sur 82 parties, soit à peu près sa cadence de la NCAA.

Mais justement, c’était une erre d’aller beaucoup plus normale selon ses propres standards.

Si on se fie à sa deuxième moitié de saison, on pourrait même avancer qu’en temps plus normal, Caufield aurait eu des chances de remporter le trophée Calder devant Moritz Seider, lui qui était légitimement perçu parmi les favoris en début de saison.

Voici le genre de but qu’il peut marquer lorsqu’il se laisse aller :

Le petit Américain est un joueur offensif exceptionnel, un passionné de la game avec des qualités élites, dont un tir vif d’une précision chirurgicale. C’est un tir qui semble encore plus puissant cette saison, grâce à un été d’entraînement qui l’a vu prendre cinq livres de muscle.

La norme dans son cas, c’est que ses statistiques reflètent son talent. Je suis convaincu que son début de saison 2021-2022 représentera la plus grosse anomalie de sa carrière…

Maintenant, une fois qu’on a vanté tous ses mérites offensifs, il faut toutefois relever ses carences défensives et ses limites au niveau physique qui rendront bien difficile la mission de Martin St-Louis d’en faire un joueur complet.

C’est ce qui nous empêche de lui attribuer une note supérieure à 37/40 (seuil de l’élite) au niveau de son potentiel général comme joueur de hockey. À titre comparatif, c’est ainsi qu’un ailier comme, disons, le jeune Marian Hossa, qui allait possiblement devenir l’ailier le plus complet de sa génération, se serait sans doute mérité une note supérieure selon nos critères.

Assurance
C’est donc essentiellement en raison de sa très bizarre saison en deux temps en 2021-2022 que Caufield fait encore partie de notre décompte des espoirs. Bien sûr, il est déjà un joueur établi dans la LNH, mais suite à sa première saison complète, il nous était bien difficile de dire si son potentiel offensif est de 60 ou 80 points. Contrairement au gradué et son aîné Nick Suzuki, on n’est pas encore absolument certain de ce que le CH possède entre ces mains en Caufield qui aura 22 ans en janvier prochain.

On espère 80 points et plus de sa part et on penche un peu plus de ce côté, mais Caufield sera-t-il du genre à connaître de longues disettes à chaque saison? Voilà ce que l’on ne sait toujours pas… Une saison plus constante pourrait effacer pas mal de doutes et transformer ces espoirs en certitudes…

Cela dit, si on efface sa première moitié de saison l’an dernier, ce que je suis totalement enclin à faire étant donné la gravité de l’anomalie, le niveau d’assurance quant à la capacité de Caufield de réaliser son plein potentiel demeure tout de même très élevé et l’est sans doute encore davantage sous St-Louis qui l’a tout de suite replacé au côté de Suzuki.

À ce stade, tout nous invite encore à penser que Caufield deviendra un attaquant dans le moule d’Alex DeBrincat – ce qu’on lui prédit depuis son repêchage – soit un petit poison offensif capable d’une production annuelle constante de 35 – 45 buts et près d’un point par match. Tant qu’il aura la confiance de son coach, qu’il jouera avec un centre talentueux et intelligent comme Suzuki et qu’il comptera sur un ailier puissant pour faire la sale besogne (Allo, Juraj!), Caufield jouera dans ses forces et mettra des points au tableau.

Un autre facteur qui peut nous rassurer quant à l’atteinte de son plein potentiel, c’est que Caufield ne s’expose pas au contact physique. Il joue la tête haute en possession du disque, ne s’expose pas outrageusement, et a compris depuis longtemps qu’il n’a aucun intérêt à aller s’éreinter le long des bandes contre des mastodontes. Pas par paresse ou manque de courage, mais par intelligence. S’il voit qu’il n’a que très peu de chances de sortir du coin avec la rondelle, Caufield va se concentrer à provoquer une erreur ou anticiper le prochain jeu de l’adversaire. Et c’est parfait comme ça. Le Canadien a besoin de Caufield sur la glace, pas à l’infirmerie suite à un jeu survenu à 200 pieds de son filet.

Valeur d’usage
On se répète sans doute : l’utilité de Caufield c’est la production offensive, comme on le voit depuis ses débuts dans la LNH. À sa dernière saison dans la NCAA Caufield tentait souvent de tout faire seul, mais avec des joueurs de la LNH qui ont souvent des qualités complémentaires aux siennes, il peut focaliser à faire le bon jeu ou encore mieux, le « meilleur jeu », dixit Martin St-Louis, et souvent le meilleur jeu pour lui sera tout simplement de se démarquer pour utiliser son tir.

Du fait de ses capacités offensives au-dessus de la moyenne – Caufield possède aussi une très belle accélération – son utilité avec le Canadien n’est pas dépassée par beaucoup de joueurs dans l’équipe. Comme on l’a vu jusqu’ici, Caufield, un des bons joueurs à trois contre trois dans la LNH, peut faire gagner plusieurs matchs à son équipe en prolongation.

Comme dans la chanson, donnez-lui de l’espace et la puck et il va en compter des buts.

Est-il un fan de la toune des Colocs? Faudrait la lui faire apprendre dans ses cours de français! Une petite idée marketing gratuite pour les réseaux sociaux du CH…

Si à trois contre trois, ça va plutôt bien, étrangement, sa production en avantage numérique a cependant été décevante jusqu’ici, comme en font foi ses cinq petits buts marqués en pareilles circonstances l’an dernier. Avec ses exploits universitaires, on s’attendait à ce qu’il transforme presque à lui seul la pitoyable attaque massive du Tricolore dès sa première année. Ça n’a pas été le cas… il semblait souvent tendu, hésitant.

À sa défense, les bons avantages numériques de la LNH sont tous menés par de véritables quarts-arrière passés maîtres dans l’art de refiler la rondelle au bon moment aux joueurs démarqués et faciliter des lignes de tir pour eux. Or, même à son meilleur, Jeff Petry n’était pas un grand cerveau du jeu de puissance. Combien de fois l’a-t-on vu ignorer un Caufield totalement démarqué dans le cercle gauche l’an passé?

Et, si on vise un jour le seuil de respectabilité de 20 % de réussite, Chris Wideman demeurait au mieux une alternative pour une deuxième unité…

Maintenant, ses quatre buts sur le PP en matchs présaison sont-ils de bon augure? On le sent moins hésitant, moins tendu et beaucoup plus incisif comme sur cette séquence :

On verra bien ce que ça donnera avec la pression des matchs de saison régulière et une équipe complète.

Enfin, pour être utilisé encore davantage dans toutes les situations, ce qui est le cas de tous les meilleurs joueurs de premier trio de la LNH, il faudra qu’il devienne plus difficile à affronter défensivement. Un peu plus de hargne naturelle ne nuirait pas, mais St-Louis souhaite sans doute l’aider à mettre davantage à profit son sens du jeu et son anticipation lorsque son équipe n’a pas la rondelle.

Valeur d’échange
Pour le plaisir, on jase purement et simplement, je serais très curieux de savoir ce qu’un club comme les Devils du New Jersey serait prêt à laisser aller en retour de Caufield afin qu’il retrouve son bon ami Jack Hughes. L’été dernier, le 2e choix au total a même été évoqué à quelques reprises.

On peut aussi penser au franc-tireur suédois Alexander Holtz, un ailier droit au physique plus imposant que Caufield, très productif dans la AHL comme recrue et qui peut faire un peu penser à un Filip Forsberg. Comme Caufield, il possède tout un lancer. Holtz tente présentement de se tailler une place avec le club au camp. Les Devils auraient sûrement à débourser davantage pour obtenir Caufield, un attaquant plus aguerri, dynamique et talentueux que le Suédois, peut-être même jusqu’à un autre choix de première ronde.

Mais, revenons sur Terre, il faudrait vraiment que Kent Hughes et Jeff Gorton décrochent de Caufield et/ou que les Devils ou un autre club présente une offre irrésistible pour que le petit numéro 22 quitte Montréal.

Sauf, peut-être Suzuki et Slafkovsky, aucun joueur n’est autant au cœur du plan hockey et du plan marketing du CH (et des réseaux télé) que Cole Caufield.

Conclusion
Avec un score de 90.5 / 100 (on lui avait accordé une note de 91 /100 au moment de son arrivée avec le club au printemps 2021), Caufield se présente encore comme un espoir de catégorie élite, même si la dernière saison ne s’est pas passé comme prévu.

Au même âge, à sa saison recrue en 2017-2018 à Chicago, dans un contexte un peu plus favorable que celui du CH l’an dernier, Alex DeBrincat avait enregistré 28 buts et 52 points en 82 matchs. Caufield lui a dû se contenter 23 buts et 43 points en 67 parties, mais 22 buts et 35 points en 37 rencontres sous St-Louis… Je pense donc que la comparaison entre les deux tient toujours autant la route et nous ne sommes certainement pas les seuls à l’entretenir.

Reste à voir si Caufield enregistrera quelque chose d’analogue aux 41 buts et 76 points de DeBrincat à sa seconde saison complète, mais disons que notre niveau de confiance est assez élevé.

On espère même que vous avez pris Caufield dans votre pool!

On reconnecte avant le lancement de la saison avec notre analyse justifiant la position # 1 de vous-savez-qui et la version revue et corrigée de notre décompte en conclusion!

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