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Top 12 des espoirs du CH | 7e position : le toujours important Cayden Primeau

Nous avons établi jusqu’ici l’ordre suivant dans notre décompte 2022 :
12. Filip Mesar
11. Jordan Harris
10. Joshua Roy (égalité au 9e rang)
9. Logan Mailloux
8. Sean Farrell

Aujourd’hui, nous nous transportons en terrain assez connu avec une analyse qui porte sur un espoir qui maintient presque le même rang dans ce décompte depuis quatre ans : Cayden Primeau.

Cayden Primeau | Dernier classement : 6e
Potentiel : 32/40
Assurance : 14/20
Utilité : 24.5/30
Valeur d’échange : 7/10

Total : 77,5 / 100

Potentiel
On semble se répéter, mais bien malin celui qui peut prédire le genre de carrière que connaîtra Cayden Primeau dans la LNH. Plusieurs équipes semblent avoir de jeunes gardiens athlétiques et talentueux au profil similaire à celui de Primeau, mais combien deviendront des numéros 1? Lesquels seront les gardiens élites de demain? Dans les dernières années, Vasilevskiy en est devenu un. Après quelques saisons convaincantes, Jarry et Shesterkin semblent être bien en selle. Après eux? Il y en peut-être quelques autres, mais règle générale, on ne se bouscule pas aux portes et tout reste encore à prouver pour la majorité des « jeunes » gardiens de la LNH ou ceux qui sont sur le point de l’atteindre.

La réalité est donc que bien peu deviennent des gardiens partants avant l’âge de 25 ans. Et à c’est en plein l’horizon qui se dessine encore pour Primeau, qui vient tout juste d’avoir 23 ans.

Après avoir été un des bons gardiens de la NCAA et excellent pour les États-Unis lors du CMJ de 2019, même s’il a connu des hauts et des bas la saison dernière, le fils de Keith demeure l’un des meilleurs jeunes gardiens de la AHL depuis son arrivée à Laval. Après une saison un peu houleuse (sans vilain jeu de mots avec le nom de son coach), il a sans doute été le joueur par excellence du Rocket lors des dernières séries, ce qui en a sûrement rassuré plus d’un, dont ses propres patrons…

En fait de potentiel, Primeau n’est pas le prochain « meilleur gardien de but de sa génération ». Il doit encore améliorer ses déplacements et quelques autres aspects techniques. Or, c’est mentalement que tout finira par se jouer et en séries de la AHL le printemps dernier Primeau a fait une importante démonstration de caractère.

À moins que le train ne déraille totalement, il a donc encore des chances de faire partie de la prochaine génération de gardiens partants du circuit Bettman. Entre temps, il pourrait commencer par devenir un très bon numéro deux, si ce n’est pas cette saison, l’an prochain.

Assurance
Primeau était souvent encensé par son ancien coach Joël Bouchard qui le voyait comme un « joueur spécial ». Pour Bouchard, Primeau jouait comme un pro, s’entraînait, mangeait et dormait comme un pro. Primeau s’occupe donc très bien de lui-même. Et comme ça a déjà rapporté, il s’occupe même de la planète!

En plus de son talent que l’on croit encore au-dessus de la moyenne, c’est aussi l’intelligence, le caractère, et le sérieux qu’il affiche qui nous rassurent quant à son futur avec le Tricolore ou ailleurs dans la LNH. Le gars a clairement une tête sur les épaules. Dans les traces de son père, il a toujours su ce qu’il fallait faire pour devenir un pro. Pour plusieurs, ce n’est pas quelque chose d’acquis avant la mi-vingtaine…

Enfin, il y a aussi que le Canadien n’a pas eu à précipiter son arrivée à Montréal avec la présence des Price, Allen et Montembeault. Certains l’auraient peut-être espéré plus tôt à Montréal, mais avec les précautions prises à son endroit, on ose encore penser que lorsque le moment sera venu, Primeau sera prêt pour le rôle de numéro deux à Montréal, et à partir de là pourra s’entamer une vraie lutte pour le poste de partant.

Selon certaines échos à l’interne, Primeau commençait à soulever certaines insatisfactions l’an dernier quand il avait du mal à répondre aux attentes. Mais il faut parfois un peu d’adversité dans les mineures pour qu’un jeune espoir puisse passer au niveau supérieur et c’est exactement l’expérience qu’a pu aller chercher le jeune américain l’an dernier en séries à Laval après s’être fait bousculer en cours de saison dans la hiérarchie des gardiens par le vétéran Kevin Poulin.

Valeur d’usage
Le temps a passé et il semble bien que les petits et gros bobos finiront par avoir raison de Price. Par la même occasion, la valeur d’usage de tous les gardiens de l’organisation a augmenté considérablement et celle de Primeau – que l’on pense ou non qu’il pourrait éventuellement devenir numéro un à Montréal – n’y fait pas exception.

Bien sûr, le Canadien compte maintenant sur quelques autres gardiens intéressants dans ses filiales, dont les gigantesques Jakub Dobes (5e ronde, 2020), un Tchèque, excellent avec Ohio State University l’an dernier, et le Danois (5e ronde, 2019), Frederik Dichow, qui a pour sa part épaté en deuxième division suédoise avant d’être promu en SHL avec Frolunda cette saison.

Trevor Timmins a lancé deux dards en 5e ronde en 2019 et 2020, et il reste à voir s’il a atteint la cible ou pas. En ce moment, on ne saurait trop dire si le potentiel de Dobes et Dichow est supérieur ou équivalent à celui de l’Américain, mais Primeau n’est plus seul dans la banque d’espoirs à sa position comme ce fut le cas pendant un certain temps. Les deux géants sont certainement intrigants et font très bien depuis leur repêchage respectif.

Cela dit, les succès de Dobes et Dichow dans des ligues inférieures, c’est bien. Mais il ne faudrait surtout pas faire l’erreur de s’enflammer avec ça. Ils sont encore loin de la LNH et on n’est certainement pas rendu à tout refaire les plans de l’organisation en fonction d’eux.

Et après avoir tant investi en Primeau, on voit mal pourquoi l’organisation cesserait de croire en lui alors qu’il vient de connaître d’aussi bonnes séries (14 matchs, 2,17, .936). Si Primeau enchaîne avec une grande saison derrière ce qui devrait être une autre assez bonne équipe à Laval en 2022-2023, on lui accordera sûrement quelques matchs dans la LNH, surtout si l’on compte échanger Allen après les Fêtes, lui qui en est à sa dernière année de contrat.

Si tout est concluant pour Primeau cette saison à Laval et Montréal, et que les choses se passent bien au camp suivant, ce n’est pas le salaire de 1 M$ consenti à Montembeault qui lui bloquera l’accès en permanence au Centre Bell en 2023-2024.

Il n’est évidemment pas impossible qu’un gardien, relativement jeune, avec un profil supérieur au sien débarque dans l’organisation d’ici là. Des noms sont déjà évoqués, dont celui du prometteur Devon Levi, récemment acquis par les Sabres des mains des Panthers…

Mais les Sabres ou n’importe quelle autre équipe, ne céderont pas aux Canadiens un jeune gardien avec un potentiel légèrement supérieur Primeau pour le plaisir de la chose…

On comprend donc que la valeur de Primeau pour le CH pourrait changer du tout au tout dans les 12 prochains mois. Tout dépendra de lui. Si par ses performances, il fait ravaler les paroles de son DG Kent Hughes – qui l’a peut-être un peu piqué au vif le printemps dernier en affirmant qu’il ne voyait pas de gardien capable d’être #1 dans l’organisation –  on pourrait le retrouver aisément dans le top 4 de cette liste l’an prochain. Si au contraire Primeau trébuche ou qu’il ne monte aucun progrès, c’est peut-être sa dernière présence dans ce palmarès.

Chose à peu près certaine, après quatre saisons à osciller entre la 5e et la 7e place, il risque fort d’y avoir du changement dans son cas l’an prochain!

Valeur d’échange
Il ne faudrait pas sous-estimer la valeur d’échange de Primeau. Sans être le prochain Shesterkin, il est le meilleur espoir du CH dans les buts et ce n’est pas toutes les organisations qui comptent sur un aussi bon espoir que lui à cette position. Malgré cela, le jeune Américain n’a pas un profil si rare et il nous apparaît encore comme un cas classique dont la valeur d’usage pour le club excède sa valeur sur le marché.

Les organisations savent que les gardiens n’atteignent presque jamais leur plein potentiel avant l’âge de 25 ans et prennent donc le temps de développer tranquillement un, deux, voire trois bons espoirs dans les buts. Le Canadien n’est pas très original ici. Sauf pour les rares « can’t miss this guy », la valeur d’échange de ces jeunes gardiens prometteurs en développement demeure assez nébuleuse.

Toutes les organisations se disent aussi que si jamais ils ont un besoin à court terme à combler devant la cage, il y aura des options temporaires intéressantes disponibles sur le marché ou au ballotage. C’est comme ça que Jake Allen est arrivé à Montréal et que le valse des deuxièmes gardiens se perpétue chaque saison dans la LNH, et que d’autres comme Montembeault peuvent se rajouter pour acheter encore un peu de temps avant que l’espoir numéro un de l’organisation soit prêt.

Bref, à moins d’un échange surprise qui impliquerait presque assurément un autre jeune gardien en retour, tout indique que l’organisation laissera la chance à Primeau de jouer ce qui sera sans doute la saison la plus déterminante de sa carrière. Ne reste plus qu’à lui faire signer un contrat qui pourrait nous en dire un peu plus sur ce qu’elle pense de lui…

Conclusion
La raison pour laquelle on a encore placé Primeau devant des espoirs comme Mesar, Harris, Mailloux, Roy et Farrell est plutôt simple : du lot, il est celui pour qui le CH devrait entretenir le plus clairement des plans définis dans un rôle important, voire très important.

Qu’il devienne un deuxième gardien d’une trentaine de matchs ou un premier gardien d’une cinquantaine de parties, tout ça me semble avoir plus de valeur que des joueurs aux profils somme toute assez communs dont on ne sait trop à ce stade s’ils atteindront ou non leur plein potentiel. Avec Primeau, 23 ans, et tout ce qu’il a démontré dans sa carrière jusqu’ici, on sait déjà un peu plus à quoi s’en tenir et on pourrait avoir cruellement besoin de lui dès cette saison.

Même si le Canadien visera davantage le dernier que le premier rang au classement général pour une deuxième année consécutive, la pression sera grande sur le meilleur espoir de l’organisation devant la cage.

Price n’est plus là.

Allen, qui pourrait rapporter un choix de première ronde cet hiver, en est peut-être à ses derniers milles à Montréal, à moins qu’il accepte de demeurer plus longtemps à titre de vétéran qui stabilise l’organisation.

Et, en vertu de son contrat Montembeault ne demeure clairement qu’une police d’assurance.

La voie est donc libre pour que Primeau fasse sa place d’ici deux ans. Il doit seulement éviter de prendre le champ…

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