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Top 12 des espoirs du CH | 5e position : Le « pari » Kirby Dach

Jusqu’ici, dans notre classement, nous avons établi l’ordre suivant :
12. Filip Mesar
11. Jordan Harris
10. Joshua Roy (égalité au 9e rang)
9. Logan Mailloux
8. Sean Farrell
7. Cayden Primeau 
6. Justin Barron

Au cinquième rang, nous retrouvons aujourd’hui Kirby Dach qui, à 21 ans, ne présente que 152 matchs au compteur dans la LNH et n’a toujours pas atteint son plein potentiel.

Selon notre définition, il est donc encore un espoir au sens le plus fort du terme.

Un espoir qui risque de faire jaser pas mal…

Kirby Dach
Potentiel : 33.5/40
Assurance : 14.5/20
Valeur d’usage : 24.5/30
Valeur d’échange : 8.5/10

Total : 81 / 100

Potentiel
Honnêtement, on a peu de souvenirs de Dach, 3e choix au total en 2019, lors de sa première saison à Chicago, la saison avant la COVID, alors qu’il n’avait que 18 ans. Dach s’était assez bien tiré d’affaire, enregistrant au passage 23 points en 64 matchs tout en montrant un honnête différentiel de -1 dans une équipe ordinaire. Cela dit, on peut aisément retracer quelques flashs de sa saison recrue et même de son temps à Saskatoon avec les Blades.

Mais on se rappelle davantage de l’élégance, de la vitesse et des mains de Dach – capitaine de l’équipe canadienne – qui avait tout de suite attiré notre regard lors des matchs préparatoires au Championnat mondial junior de 2021 avant qu’il ne subisse sa grave blessure au poignet.

Qui sait d’ailleurs ce que serait aujourd’hui devenu Dach sans cette fameuse blessure?

Mais je doute fort qu’il serait passé aux Canadiens en retour du 13e choix (Frank Nazar) et du 66e choix (Gavin Hayes) en juillet dernier.

À 17-18 ans, Dach n’était peut-être pas une machine à points dans la WHL, mais c’était déjà un bon joueur sur 200 pieds qui possédait tous les outils pour réussir en tant que joueur de centre : QI hockey, vitesse, mains, gabarit, etc.

Or, si l’on tente d’interpréter les intentions de Hughes et du Canadien lorsqu’ils en ont fait l’acquisition, il faut le voir à tout le moins comme un joueur dont la contribution générale aux succès de l’équipe excédera celle d’Alexander Romanov, le joueur clé à l’origine des transactions qui ont mené à l’arrivée de Dach :

Il faut ensuite lire ce qu’anticipe l’organisation à la lumière du contrat de quatre ans qu’il vient de signer.

Et à quoi peut ressembler cette contribution générale anticipée de la part de l’organisation?

Pour l’instant, elle semble voir en Dach un jeune pivot de troisième trio qui peut aspirer au poste de deuxième centre lors des quatre prochaines saisons, tout en produisant de 35 à 55 points. Mais pour demeurer au centre Dach devra s’améliorer au cercle des mises en jeu, sans quoi un transfert à l’aile n’est certainement pas à écarter.

Peut-être qu’un tel transfert pourrait faciliter un certain déblocage offensif dans son cas.

À suivre…

Assurance
Encore une fois, tout dépend des attentes lorsqu’il est question de l’assurance qu’un espoir réalise son plein potentiel.

Dans le cas de Dach, il nous faut oublier son rang de sélection en 2019 et repartir sur de nouvelles bases, sinon on risque d’être déçu.

Comme le Canadien l’avait fait un an plus tôt avec Kotkaniemi, les Hawks ont commis le grave péché du « reach » ou, si vous préférez, de la recherche aveuglée du besoin à combler au 3e rang…

Or, si avec de nouvelles lunettes on voit Dach, non plus comme la réincarnation de Jonathan Toews, mais plutôt comme un troisième centre qui, dans un contexte favorable, pourrait progressivement en devenir un deuxième honnête dans la LNH, les chances qu’on soit déçu s’amoindrissent grandement.

Le mot clé ici est cependant : progressivement. Et, comme on le disait, il ne faut pas exclure un passage à l’aile si l’expérience au centre ne s’avérait pas concluante.

Car, oui, que ce se soit au centre ou à l’aile, il y a encore beaucoup de place pour le progrès dans le jeu de Dach, et ça, c’est à nul autre qu’à Martin St-Louis que reviendra la co-responsabilité de le développer ; le joueur demeurant toujours le premier responsable de son propre développement.

De ce qu’on a pu voir, Dach, plutôt longiligne, à 6’4, 197 lbs, a encore besoin de prendre un peu de muscle afin d’exploser davantage sur patins et mieux se défendre le long des rampes. Il peut aussi encore améliorer son lancer.

Mais bon, on peut certes voir dans la présence du pédagogue Martin St-Louis un facteur positif et rassurant au sujet de Dach.

Valeur d’usage
On sera plutôt bref ici avec ce qu’on vient de dire au sujet de son potentiel et de l’assurance que Dach puisse réaliser celui-ci.

Afin de bien construire son club, le Canadien avait besoin d’un troisième, voire d’un deuxième centre, de préférence jeune.

S’il pouvait corriger ses lacunes au cercle, Dach correspondrait en tous points à ce profil.

Son arrivée officielle avec les Canadiens est survenue quelques minutes après que l’organisation ait préféré l’ailier Slafkovsky aux centres Wright et Cooley. On a donc cru en lui à Montréal et on s’est dit qu’à 21 ans, il y avait déjà quelques étapes de terminées dans son développement.

Mais on soulignera aussi que dès la fin de la première ronde et le début de la deuxième, les dirigeants du Tricolore ont opté pour deux joueurs de centre droitiers, Mesar et Beck, qui, même s’ils ne mesurent pas 6’4, peuvent aussi aspirer à remplir des rôles similaires sur les troisième et deuxième trios.

Ça lui enlève un peu de rareté, disons. Et ça nous dit peut-être aussi que le CH n’était pas 100% convaincu que son avenir allait être au centre…

Qu’à cela ne tienne, Dach cadre dans les plans généraux de l’équipe. C’est que confirme son contrat de quatre ans à hauteur de 3,362 M$ annuellement, un salaire typique pour un jeune joueur que l’on croit capable d’évoluer dans le top 9, voir le top 6, entre 21 et 25 ans.

Voilà pour son utilité et sa rareté avec le Canadien.

Valeur d’échange
Mais aussi logique et avantageux ce contrat puisse-t-il être pour le CH au plan de la valeur d’usage de Dach à Montréal, cette même entente risque aussi d’augmenter la valeur de l’Albertain à travers la LNH.

Si Dach débloque de façon marquée dès cette saison – officiellement sa 4e dans la LNH – ce qu’espèrent Hughes et Gorton, le CH aura un joueur avec une valeur d’échange optimale : un jeune joueur, pouvant évoluer au centre ou à l’aile sur un top 6 de 6’4 avec un salaire de moins de 3,5 M$ de dollars par année.

Qui dit mieux?

Ce serait le genre de contrat et le genre de joueur que rechercheraient plusieurs organisations et ça explique pourquoi sa valeur d’échange est la plus élevée jusqu’ici dans notre palmarès.

C’est aussi celle qui risque le plus de faire jaser…

Et si l’acquisition et le contrat de Dach étaient liés à Pierre-Luc Dubois?
Même si c’est immanquablement ce qu’on va nous reprocher, notre but ici n’est pas d’échanger Dach avant qu’il n’ait joué un seul match avec le CH !

Dubois garde toujours un oeil sur Montréal…

Mais, pour le plaisir de la chose, spéculons un brin ou quatre en nous mettant dans les souliers des deux principaux directeurs généraux concernés.

Il est évident qu’un jeune homme de l’Ouest canadien comme Dach, avec une entente à long terme de quatre ans, pourrait particulièrement intéresser un club comme les Jets de Winnipeg et la relation de type « patate chaude » qu’ils ont développé avec un certain Pierre-Luc Dubois (PLD).

Les Jets auront toujours toutes les misères du monde à conserver leurs joueurs vedettes à Winnipeg et Dach, pour une fois, aurait le profil d’un joueur d’impact qui pourrait vouloir s’établir dans cette ville pour un bout. En raison de son âge, il cadre aussi parfaitement avec les plans de l’équipe de vouloir relancer rapidement cette concession suite aux départs anticipés de PLD, Wheeler et Scheifele lors des deux prochaines saisons.

Mais si Dach débloque et devient un centre two-way peu coûteux de 45 à 55 points ou un ailier productif pourquoi le CH l’échangerait-il, même si c’est pour aller chercher Dubois, demandez-vous?

La réponse courte c’est qu’au final, Dubois est un meilleur joueur et le sera encore pour un bout. On voit aussi très mal les Jets le laisser partir sans rien obtenir en retour, eux qui ont dû céder Laine et Roslovic pour l’obtenir.

Ensuite, une partie de la réponse longue appartient à Filip Mesar et Owen Beck.

Avec les performances et la démonstration évidente de talent que les deux jeunes centres droitiers hyper-polyvalents ont offert au tournoi des recrues et parce que Dach ne représentait tout de même pas une valeur sûre au centre lorsque le CH a fait son acquisition, on comprend un peu plus pourquoi le CH s’est tourné vers eux coup sur coup en juillet dernier.

Et si on rajoute à ça le départ anticipé de Dvorak, les recruteurs semblent avoir vu juste ; valait mieux couvrir nos arrières au centre aux positions 26 et 33 avec Mesar et Beck.

Maintenant, c’est cette profondeur qui pourrait justement placer Hughes en position de force : il n’aurait pas à échanger Dach si celui-ci performe, mais il pourrait aussi se permettre de s’en départir si la bonne offre se présentait, et s’il produit, les offres seront meilleures!

Dans le scénario PLD, celui-ci sera RFA l’été prochain et atteindra son autonomie complète dans deux ans. Donc, d’ici là, en théorie, rien ne presse pour Hughes avec son équipe en reconstruction et tout le monde connaît l’intérêt de PLD pour Montréal.

Toujours en théorie, dans deux ans, le Québécois pourrait donc s’entendre à long terme avec le CH sans que Hughes ait à donner quoi que ce soit à son homologue manitobain.

Mais Hughes a très mal caché l’intérêt qu’il porte à PLD plus tôt cet été et il est évident que des discussions très sérieuses ont eu lieu entre lui et Kevin Cheveldayoff au cours des derniers mois.

La possibilité de conclure une entente pour acquérir ses services avant l’autonomie de PLD n’est donc pas à écarter et plusieurs noms ont fait surface durant l’été, dont celui de Dach,

On n’invente donc rien de nouveau ici.

Prêtons-nous donc au jeu.

Si on était à la place de Cheveldayoff, on aurait décliné toute offre impliquant Christian Dvorak, mais, du même souffle, on aurait aussi probablement répondu qu’on désire en voir un peu plus de la part de Dach. On aurait aussi voulu se donner le temps d’analyser ce que d’autres équipes seraient prêtes à offrir en retour de PLD. Bref, on aurait voulu demeurer le plus possible en position de force.

Si jamais le plan de Cheveldayoff de faire les séries cette saison tombait à l’eau, un club aspirant à la grande danse pourrait profiter des services de PLD pour deux tournois printaniers en faisant son acquisition cet hiver même s’il devient RFA l’été prochain. Qui sait, ce club pourrait même profiter du temps qu’il y passera pour le charmer et réussir à lui faire oublier son rêve de jouer pour le Canadien.

Entre temps, du côté de Hughes et du Canadien, on a fait nos devoirs en concluant une entente parfaite avec Dach, un contrat en théorie tout aussi parfait pour les Jets.

Cheveldayoff ne pourra pas se permettre de perdre pour rien un joueur dans la force de l’âge qui a si clairement fait savoir qu’il n’est pas intéressé à rester à Winnipeg à long terme.

Et n’oublions pas que si jamais PLD débarquait à Montréal à son autonomie, il faudra bien que Hughes fasse un peu de ménage dans ses coffres, car le Québécois risque de vouloir un contrat ressemblant étrangement à celui de Nick Suzuki. Soustraire des livres le 3,362 M$ de Dach aurait alors bien du sens.

Moyennant une assez bonne saison de la part de Dach et une course aux séries enlevante à Winnipeg pur laquelle on aurait retenu les services de Dubois, un scénario logique pour les deux clubs serait alors un échange Dach (+ xyz) contre Dubois à l’été 2023 avec, idéalement, l’annonce immédiate d’une prolongation de contrat de huit ans du Québécois avec le CH.

Donc, quelle est la valeur d’échange de Dach?

Du tac au tac, elle est au moins celle d’un 13e choix et d’un 66e choix au repêchage!

Mais moyennant son éclosion, avec le contrat parfait qu’il a en poche, Dach pourrait permettre aux Canadiens de mettre la main sur un joueur avec un plus gros impact, un joueur comme PLD.

Conclusion
Pour l’instant, personne ne sait exactement quel genre de joueur pourrait devenir le natif de Fort Saskatchewan, Alberta.

À 21 ans, après l’avoir repêché au 3e rang en 2019, les Hawks ont préféré ne pas parier sur lui.

Les Canadiens, de leur côté, se sont dit qu’avec le surplus de défenseurs gauchers et en ne repêchant pas Wright/Cooley, il valait la peine de faire son acquisition.

D’autres DG, comme Cheveldayoff des Jets, observeront maintenant avec curiosité la suite des choses.

Tout ce beau monde commencera bien assez vite à obtenir des réponses à leurs questions.

En attendant, ce semble être un beau petit pari bien peu risqué qu’a pris l’organisation à son endroit, elle qui pouvait se permettre le départ de Romanov qui évoluait à une des positions de force de l’organisation.

Petit ou pas, le pari sur Dach pourrait quand même rapporter gros, que l’Albertain demeure à Montréal ou qu’il quitte pour une autre destination.

Au pire, et pour le temps que ça durera, Dach sera un troisième joueur de centre ou un ailier intéressant avec un salaire à l’avenant.

Au mieux, le moment venu, il pourrait avoir le profil tout désigné afin de mettre la main sur un joueur avec un impact encore plus grand, un Pierre-Luc Dubois ou un autre joueur du genre.

Donc, pas à dire, tous les scénarios semblent couverts avec Kirby Dach avec le contrat que lui a fait signer Kent Hughes.

On reconnecte bientôt avec la 4e position!

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