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Top 12 des espoirs du CH | 11e position : Jordan « le dépanneur » Harris

Après l‘introduction à notre classement et l’analyse de Filip Mesar en 12e position, nous retrouvons déjà un visage familier en 11e place, celui de Jordan Harris, qui en est déjà à sa quatrième présence dans notre top 12.

Après être monté aussi haut qu’à la 7place l’an dernier, Harris est de retour à la 11e place qu’il avait occupée dès son entrée en 2019.

Qu’est-ce qui explique cette légère chute ou ce genre de retour à la case départ?

Jordan Harris
Potentiel/talent :  28 / 40
Assurance d’atteindre ce potentiel :  17 / 20
Valeur d’usage / rareté :  21.5 / 30
Valeur d’échange : 6.5 / 10
Total : 73 / 100
Dernier classement : 7e

Potentiel
Les premiers coups de patin de Harris à Montréal ont été plutôt convaincants. Harris est arrivé exactement comme on nous l’avait vendu ses admirateurs comme Simon Boisvert et Mathias Brunet. Un superbe patineur, très solide sur ses jambes malgré une charpente modeste, qui fait peu de bavures défensives, très calme, intelligent, la tête haute, mais qui demeure somme toute un peu timide offensivement, montrant un goût du risque très modéré. On notera aussi un tir moyen (comme sur son premier but dans la LNH dans la vidéo ci-bas). On a du mal à lui trouver un comparable, mais disons un genre de T.J. Brodie, en moins offensif.

Par contre, au fil des matchs, on a pu constater que sa prise de décision n’était souvent pas assez rapide ce qui en a poussé plusieurs à penser qu’un assez long séjour à Laval en 2022-2023 pourrait lui être bénéfique afin de faciliter son adaptation dans la LNH.

Harris est un brillant jeune homme, mais ses talents de hockeyeur, mis à part son patin, ne sont pas au-dessus de la moyenne dans la LNH. Son plafond ultime serait celui d’un 4e défenseur régulier. Il serait toutefois plus réaliste de simplement voir en lui un très honnête défenseur de troisième paire, capable de prendre la relève des membres du top 4 au besoin.

Harris vient à peine d’avoir 22 ans (juillet), s’il peut encore développer son jeu offensif et améliorer sa vitesse d’exécution, c’est à Laval qu’il aura davantage la chance de le faire. Matheson et Edmundson sont bien en selle du côté gauche et on voudra probablement donner toutes les chances à Guhle.

Harris peut cependant jouer à droite avec une certaine facilité et il pourrait sans doute venir en aide si Savard, Wideman ou Barron tombaient au combat ou avaient besoin de repos.

Assurance
On lui donne somme toute une assez note ici. Harris aura une assez longue carrière dans la LNH. Après ses quatre ans à l’université, on a déjà l’impression que le produit fini a déjà presque été livré, ne reste qu’un peu de rodage à faire. Seules d’importantes blessures pourraient faire dérailler Harris de sa trajectoire méthodique vers son but ultime.

L’intelligence et la maturité des joueurs sont souvent garantes de la réalisation de leur potentiel. Avec sa polyvalence, ce sont ces deux traits qui ont en bonne partie permis à Harris de passé d’un espoir intrigant B lors de son repêchage à un espoir plutôt sûr, peut-être l’équivalent d’un bon choix de fin de première ronde.

Les commentaires sans équivoque de son ancien coach Jim Madigan à Northeastern, ainsi que la volonté rapidement exprimée de Gorton et Hughes de lui faire signer un contrat avec le Canadien avant l’été et l’atteinte son autonomie complète sur le marché, nous indiquent aussi que Harris représente une valeur sûre aux yeux pour l’organisation.

Valeur d’usage
On ne sait pas si Harris deviendra un jour un défenseur top 4 capable de jouer 20 minutes de qualité par partie dans la LNH sur une base régulière, mais on parle d’un patineur fluide qui tend à gagner la confiance de ses patrons. On polissant son jeu à Laval, il pourrait réalistement aboutir à Montréal en relève au vétéran Chris Wideman, signé au salaire minimum pour les deux prochaines saisons. Mais, s’il n’y a pas trop de mouvements de personnels et de blessés en haut, je ne m’attends pas à voir Harris sur une base régulière dans la LNH avant un an, probablement deux.

Weber, Chariot et Romanov sont partis pour de bon et l’avenir de Norlinder et Struble dans l’organisation est très incertain. Mais les arrivées récentes de nombreuses options plus jeunes et talentueuses comme Matheson, Guhle, Barron, Mailloux et Hutson dans l’organisation ont fait perdre un peu de valeur d’usage à Harris. Ces cinq-là risquent fort d’occuper des rôles plus importants que lui avant longtemps et pour assez longtemps dans la hiérarchie à la ligne bleue…

C’est pourquoi on croit qu’il faut voir Harris comme un Francis Bouillon nouveau genre, le dépanneur ultime à la ligne bleue, capable de jouer des deux côtés et avec à peu près n’importe qui comme partenaire. Ça pourrait bien être sa carte de visite dans la LNH.

On ne risque pas de le voir très souvent sur jeu de puissance, mais sa mobilité et une bonne lecture du jeu pourraient lui assurer des minutes en désavantage numérique.

Valeur d’échange
Avec une entrée correcte chez les pros à 21-22 ans et une étiquette de « dépanneur » à la ligne bleue qui risque fort de coller sur lui, la valeur de Harris, qui avait déjà une excellente réputation, se porte sans doute assez bien sur le marché.

Règle générale, on n’aime pas trop échanger d’aussi jeunes défenseurs issus des rangs universitaires, surtout que la nouvelle direction a trimé dur pour convaincre Harris de finalement s’entendre avec l’équipe qui l’avait repêché.

Mais avec la congestion envisageable à la ligne bleue, Hughes et Gorton devront faire des choix et Harris ne sera pas jamais parmi les intouchables. On peut très bien l’imaginer aller jouer au dépanneur dans un autre club un jour, comme c’est souvent le cas avec des défenseurs de troisième paire et il y aura toujours des acheteurs pour des joueurs polyvalents comme lui.

Conclusion
Jordan Harris occupe le 11e rang parce toutes les bonnes équipes ont besoin d’un dépanneur de sa trempe. Grâce à son aisance sur patin, le fait qu’il puisse jouer des deux côtés le rend assez unique dans l’organisation. On lui donne donc de bonnes notes au niveau de l’assurance d’atteindre son potentiel (relativement modeste) dans la LNH ainsi qu’au niveau de sa valeur d’usage et d’échange. Mais on croit que plusieurs – dont moi! – ont peut-être eu tendance à le voir un juste un petit peu trop gros avant son arrivée chez les pros.

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