Top 12 des espoirs du CH | 10e position : la police d’assurance, Jan Mysak

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Jesse Ylonen nous a lu et veut nous faire mentir! C’est clairement un complot!

Celui qui impressionne depuis son arrivée à Laval en a encore rajouté une couche hier avec un but à l’embouchure du filet et un autre sur un dévastateur tir à la Stamkos!

Ça nous apprendra!

Mais, même si les choses peuvent changer vite au hockey, l’abondance d’ailiers droitiers bien en selle avec le grand club nous semble encore mettre en doute son utilité anticipée pour le Canadien. C’est en gros pourquoi on l’avait placé de façon très (trop?) conservatrice au 11^e rang de notre décompte.

Tout juste devant lui on retrouve aujourd’hui un jeune prometteur qui évolue à une position plus névralgique pour le futur du CH et qui, à 18 ans, fait des choses qu’Ylonen ne faisait pas…

10. Jan Mysak, C |18 ans, 5’11, 175 lbs | 2^e ronde, 48^e, 2020
Potentiel : 31.5/40
Assurance : 15.5/20
Valeur d’usage : 24/30
Valeur d’échange : 6.5/10
Total : 77.5/100.

Potentiel
Tomas Plekanec. Voilà à qui ressemble Jan Mysak lorsque l’on regarde ce qu’il apporte sur la glace match après match. À 18 ans, capitaine de la République tchèque lors du dernier CMJ, Mysak possède un bel éventail de qualités aimées des recruteurs et qui, en plus de son physique, font penser à l’ancien centre au col roulé du CH.

Ils ont même tous deux joué pour les Bulldogs de Hamilton, juste pas dans la même ligue!

Blague à part, deux petites différences : Plekanec à ses belles années était peut-être un patineur légèrement supérieur à Mysak qui est quand même loin d’être lent. En revanche, ce dernier possède clairement un meilleur tir et semble montrer une meilleure touche de marqueur que son aîné et mentor.

Voici d’ailleurs son très beau deuxième but chez les pros, une séquence où l’on croit justement revoir Pleky en zone neutre et où l’on remarque aussi la qualité supérieure du tir de son dauphin :

On ne peut garantir qu’il connaîtra une carrière aussi productive, mais comme c’était le cas pour celui qui a terminé son parcours LNH avec 608 points en 1001 matchs, le sens du jeu de Mysak est impressionnant.

Toujours du bon côté de la rondelle, très mature tactiquement, Mysak peut lui aussi jouer dans toutes les situations. Il n’est peut-être pas le plus créatif, mais on aime son dynamisme et sa vitesse d’exécution. Il est toujours en mouvement, se tient près de la rondelle et semble savoir quoi faire avec celle-ci avant qu’elle n’arrive sur sa lame de bâton.

Tout ça, on l’avait noté en l’observant de près lors du dernier CMJ et, dans une moindre mesure, ce sont ces mêmes qualités qu’on a revues avec Laval jusqu’ici.

Mysak n’a cependant pas de grand facteur « wow » dans son jeu qui en ferait un espoir soulevant davantage les passions. Il ne vous impressionnera pas très souvent avec des feintes renversantes et des montées à l’emporte-pièce ou des passes entre trois paires de patins à la Patrick Kane, par exemple.

En contrepartie, il possède un excellent « moteur » et ça demeure un assez bon passeur et marqueur. C’est juste qu’on est plus dans l’efficacité que dans l’esthétique : des petites passes courtes, du jeu nord-sud, une bonne gestion de la rondelle, du travail honnête dans les trois zones.

Somme toute, il a le profil d’un futur très bon joueur de centre de 3^e trio, intelligent, polyvalent, et qui pourrait faire sa part de points. À terme, il aura peut-être même le talent pour aspirer aux deux premiers trios de certaines équipes, car on sait que les deux premiers postes au centre seront occupés par vous savez qui pendant plusieurs années à Montréal…

Cela dit, il ne faudrait pas l’écarter trop vite de l’avantage numérique. Mysak n’avait vraiment pas l’air fou sur le mur droit pour le compte des Tchèques l’hiver dernier :

Assurance
Son style de jeu sobre, mature et efficace lui confère une assez bonne note côté assurance d’atteindre son plein potentiel dans la LNH un jour. En général, pour un joueur de 18 ans qui évolue dans la AHL, il n’a vraiment pas l’air perdu sur la glace. C’est déjà une autre très bonne note dans son jeune dossier.

Il lui faudra bien sûr ajouter du muscle à sa charpente dans les prochaines années pour gagner un peu de force, mais à 5’11, 175 lbs, on ne parle pas d’un défi très difficile à relever.

Avec son sérieux, son éthique de travail, son talent et sa compréhension du jeu, on serait très étonné que Mysak ne trouve son chemin jusqu’à la LNH dans un avenir très raisonnable. On n’a pas l’impression que le CH s’est lancé dans un projet très compliqué avec lui, à la McCarron.

Mysak est un projet simple et réaliste. Il cognera à la porte du 4e trio de l’équipe bien assez tôt. Et si pour une raison ou une autre les ouvertures se présentaient à lui dans les prochaines années, il se tiendra prêt pour monter dans la hiérarchie.

Bref, Mysak n’a fait que rassurer le CH depuis sa sélection. Pour un joueur qui aura 19 ans en juin prochain, il est déjà pas mal avancé.

Valeur d’usage
L’organisation veut construire autour de Kotkaniemi et Suzuki au centre, mais ceux-ci sont encore en plein développement.

Phillip Danault devra mettre de l’eau dans son vin s’il veut demeurer à Montréal. Personne ne sait comment se conclura ce dossier…

Après une saison décevante, Ryan Poehling prend du millage et tente de gagner en constance à Laval. Mais même si on voit une nette amélioration dans son jeu cette année, rien n’est encore joué pour lui.

Enfin, les capacités limitées de Jake Evans sont de plus en plus évidentes au niveau de la LNH.

Il y avait donc probablement un raisonnement en fonction d’un besoin derrière la sélection de Mysak. Le CH avait besoin d’approfondir sa ligne de centre en se dotant d’une belle police d’assurance pour le futur.

Après avoir opté pour Kaiden Guhle au 15^e rang plutôt que les Dawson Mercer et Hendrix Lapierre encore disponibles, Montréal se devait donc de bondir sur un joueur comme Mysak au 48e rang. Le Tchèque était vu par plusieurs (dont nous!) comme un choix tardif de première ronde. Son jeu lors du dernier championnat junior nous avait d’ailleurs fait soulever cette hypothèse :

Mysak, le meilleur attaquant tchèque, aurait-il pu se tailler une place avec Équipe Canada?

Est-il d’un niveau semblable à Dawson Mercer, Connor Zary ou Ryan Suzuki, les attaquants du bas de la formation?

Est-il comparable, voire supérieur, à Hendrix Lapierre, repêché au 22^e rang par Washington et retranché de la bande à Tourigny après un camp décevant?

Impossible de trancher avec certitude sur ces questions à partir du petit échantillon du CMJ. Mais quand on regarde tous ces joueurs, on a l’impression que Mysak fait partie du même tiers qu’eux.

Valeur d’échange
Mysak semble donc être un peu passé sous le radar ou snobé par plusieurs organisations au dernier repêchage. Certaines formations le trouvaient sans doute un peu frêle, d’autres ne lui trouvaient pas suffisamment de facteurs « wow », d’autres ne l’ont peut-être pas assez vu jouer. Allez savoir. Toujours est-il que la valeur d’échange de Mysak n’a rien d’exceptionnel pour l’instant.

Mais il demeure qu’on a là un jeune joueur de centre assez prometteur, mature et responsable dans les trois zones et qui possède suffisamment de qualités de leader pour avoir été nommé capitaine de son pays à 18 ans au dernier CMJ. Rajoutez à cela que son adaptation au jeu nord-américain est réussie et on se dit qu’il y aura toujours quelques acheteurs pour ce genre de profil…

Mais pour toutes les raisons évoquées plus haut, il se veut surtout une superbe police d’assurance
pour le futur de l’équipe au centre. Il ne sen va pas nulle part pour l’instant.

Mais si Danault s’entend pour quelques saisons avec le Canadien et que Poehling devient finalement le gros joueur de centre polyvalent que l’on anticipait il n’y a pas si longtemps, Mysak pourrait alors s’avérer un bel atout pour compléter une transaction.

Parce que des clubs mal pris au centre, y’en aura toujours (avec la voix de Bob « Elvis » Gratton qui parle des pauvres!)…

« Fait que, c’est ça mon Bob, t’es parfait de même, bouge pu! »

On reconnecte plus tard pour jaser de la neuvième place!