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Caufield, Guhle, Mysak : Un bulletin du CMJ plutôt rassurant pour le CH

Le Canadien pouvait compter sur la présence de trois espoirs au CMJ qui vient de prendre fin. Que doit-on retenir de leurs performances?

Si aucun ne nous a jeté en bas de notre chaise ou franchement épater à la Romanov, on peut néanmoins, dans l’ensemble, se sentir rassuré par les jeunes de la Flanelle présents lors de la compétition 2021.

Personne n’a amèrement déçu, loin de là. Ils ont plutôt simplement été pas mal où on les attendait.

Cole Caufield, AD, USA : 2 buts, 3 passes en 7 matchs
Commençons par celui qui a sans doute retenu davantage l’attention des amateurs : Cole Caufield.

(Crédit: Twitter – Here’s Your Replay) : Il aurait sans doute voulu en marquer davantage, mais, au final, il aura été une menace constante pour les Américains.

Caufield n’a pas cassé pas la baraque lors de ce CMJ au grand dam de plusieurs qui en espéraient peut-être davantage de sa part.

Mais sa production, on va dire,  « correcte », pour un joueur offensif de 19 ans (il a eu 20 ans le 2 janvier) n’a absolument rien de dramatique.

Pourquoi?

Parce que Caufield a été bon, bien meilleur que l’an dernier. Il a joué son rôle, peut-être pas toujours à la perfection – ça lui aurait pris quelques buts de plus – mais il a bien rempli son rôle en général.

Caufield a multiplié les chances de marquer A1, autant pour lui-même que ses coéquipiers. Il a été l’un des bons attaquants de l’équipe championne à tous les matchs. Ses 24 tirs au but – plusieurs très dangereux – en 7 matchs, sont un assez bon indicateur de sa performance.

Employé à profusion en supériorité numérique où il était constamment en mouvement entre le « bumper » et littéralement le reste de la zone, le jeu de Caufield attirait souvent la défensive adverse, permettant ainsi plus de temps et d’espace à Zegras pour exploiter son grand talent et créer beaucoup de dommage à partir du mur droit.

Bien sûr, avec un peu plus de chance – il a dû frapper 3-4 poteaux! – et de confiance ici et là, Caufield aurait facilement pu enfiler 4-5 filets supplémentaires et terminer au 2e rang des pointeurs de son club. La constance de son effort et son ratio de tirs de qualité étaient au rendez-vous pour justifier pareille affirmation. Mais, comme bien des marqueurs, Caufield est destiné à connaître des séquences fastes et d’autres plus tranquilles dans la colonne des buts et des points. Il rejouerait le même tournoi que sa production serait peut-être doublée, c’est bête de même!

Je ne remettrai pas non plus en question la décision du coach Leaman de lui avoir préféré Arthur Kaliyev sur le premier trio en compagnie de Turcotte et de Zegras. Même s’il semblait un peu lent pour les deux autres par moments, Kaliyev se voulait un très bon complément sur cette unité. Sa carrure lui permettait de planter ses deux gros patins dans l’enclave pour déranger l’adversaire et donner de l’espace à ses talentueux coéquipiers. Sans oublier que le tir et les talents de marqueurs de Kaliyev n’ont rien à envier à ceux de Caufield, comme on l’a vu sur son but vainqueur en toute fin de match contre la Finlande. Wow! Mettons qu’il a l’air fort au tir au poignet (bras de fer) celui-là!

Globalement, j’ai trouvé que le rôle de Caufield avec Team USA cette année pourrait drôlement ressembler à celui qui risque de l’attendre avec le Tricolore le moment venu; celui d’un ailier de deuxième trio, spécialiste du jeu de puissance.

Pour le reste, même s’il a encore des crampes au cerveau dans sa zone par moments (manque encore régulièrement ses couvertures), on a aussi vu Caufield bien se tirer d’affaire le long des rampes en quelques occasions pour ensuite créer de belles lignes de passes, ce qui n’était pas le cas l’an dernier. Et même si la chimie avec Beniers et Boldy laissait parfois à désirer, Caufield a affiché une belle créativité avec la rondelle en général.

Dans cette veine, si on veut le comparer à un autre marqueur bien connu des gens d’ici, le jeune Caufield est un bien meilleur passeur et fabricant de jeu que ne l’était Max Pacioretty à une époque pas si lointaine. Caufield voit le jeu et exécute rapidement avec des passes vives et précises. On est loin du #67…

Certains aimeraient le voir davantage s’impliquer et réquisitionner plus souvent la rondelle. Pour ma part, j’ai vu beaucoup de progrès de ce côté, et je me dis qu’à 5’6 et 165 lbs, il est mieux de continuer à se faire oublier, puis à se pointer le nez dans les zones payantes au moment opportun plutôt qu’essayer de devenir un joueur qu’il n’est pas. Si en plus il continue à développer ses talents de passeur, il ne sera jamais parfait, mais il deviendra un très bon joueur offensif dans la LNH.

Enfin, pour ceux qui voudraient remettre en question sa sélection (15e rang, 2019) par le Tricolore au terme de ce tournoi, et pour ne parler que des deux cas les plus évidents, on ne peut pas dire que les Newhook (16e) et Krebs (17e), nous ont paru globalement supérieurs.

Et pourtant les deux Canadiens ont été bons eux aussi. Ils sont sans doute plus complets comme joueurs, mais ne semblent pas avoir le talent offensif et le dynamisme de Caufield. Quand Caufield a la rondelle en territoire offensif, la défensive adverse semble toujours un peu plus sur les nerfs qu’à la normale…

Bref, considérant la manière générale avec laquelle il a joué, on lui donne une note de 8/10 pour son tournoi. Avec un taux de conversion supérieur, Caufield aurait frisé le 9/10.

À titre comparatif, on lui aurait difficilement donné 5.5/10 l’an dernier…

Kaiden Guhle, DG, Canada : 2 buts, 1 passe en 7 matchs

Pour un défenseur de 18 ans, Guhle a été bon, voire très bon, au sein de la très puissante Équipe Canada. Il a été utilisé sans gêne par Tourigny tout au long du tournoi.

Le jeune Albertain avait quand même la pression d’être meilleur que Hendrix Lapierre et les autres joueurs, comme Mercer, Schneider, Zary et Barron que le Tricolore aurait pu repêcher au 16e rang en octobre dernier. Une contre-performance de sa part aurait soulevé des doutes, voire de la grogne chez les fans, c’est évident.

À cet égard, on peut dire que c’est un premier test réussi avec brio pour Guhle qui poursuivra bientôt son parcours au camp du Rocket de Laval.

(Crédit: Capture d’écran : Twitter) Son fameux plomb contre la Suisse… On dirait presque Weber en gaucher.

Pour la très petite histoire, rappelons que même si on avait pensé que le CH aurait dû se tourner vers Lapierre au 16e rang, on avait placé Guhle au 12e rang (Floride) dans notre dernier mock draft, un rang qui nous semblerait encore fort justifié aujourd’hui.

Au final, Guhle a été exactement tel qu’annoncé depuis son repêchage : mobile, robuste, fiable, solide, sans crainte de « pincher » et de s’aventurer au besoin en territoire offensif.

Et quel tir!

Parlez-en au gardien suisse, qui a encore mal aux oreilles suite au tir parfait de Guhle qui a retenti à l’intérieur de son poteau droit : piiinnng!

Malgré quelques difficultés ici et là avec la rondelle sous pression derrière son filet, et un Alex Turcotte qui lui a filé entre les doigts sur le premier but des Américains en finale, l’essentiel c’est que Guhle a été généralement très solide en montrant d’excellents indicateurs de réussite au Tricolore et à ses fans.

Enfin, à moins de faire le saut dans la LNH dès l’automne prochain, Guhle pourrait fort bien se retrouver sur la première paire défensive du Canada, alors que le tournoi sera à nouveau joué en Alberta en 2022.

Restera à voir si on lui fera confiance pour patrouiller la ligne bleue et décocher ses petits plombs en avantage numérique l’an prochain, une phase de jeu qu’on lui a refusé en 2021. Montrer qu’il peut aussi s’imposer offensivement à un haut niveau ajouterait pas mal à sa valeur globale. À suivre très bientôt à Laval…

Bref, considérant son âge et son rôle, Guhle se mérite lui aussi une belle note de 8/10… et on entend un petit soupir de soulagement pour Trevor Timmins!

Jan Mysak, C, République tchèque : 2 buts, 1 passe en 5 matchs

Mis à part pour quelques vidéos sur Youtube, on connaissait assez peu le jeune Mysak, et nous attendions avec intérêt les parties de la République tchèque pour parfaire notre évaluation de celui qu’on avait classé au 30rang (Dallas) lors de notre mock draft d’octobre dernier.

Le Capitaine des Tchèques – finalement sélectionné au 48e rang par le CH – ne nous a pas déçus, loin de là!

Capture d’écran : Twitter
(Crédit: ) Jan Mysak se trouvera-t-il une place dans notre prochain décompte des 12 espoirs les plus importants du CH? 

Commençons par le plus évident : difficile de parler de Mysak sans faire de parallèles avec son compatriote et nouveau mentor Tomas Plekanec.

Mysak ressemble un peu à Plekanec sur la glace. Mais c’est surtout à la fin de partie qu’on réalise qu’il coche pas mal toutes les mêmes cases que l’ancien du Canadien : éthique de travail irréprochable, gagne des mises au jeu importantes, très intelligent et toujours du bon côté de la rondelle, se replie profondément pour aider ses défenseurs, exécute vite et bien, pas de dentelle inutile, belle vitesse, bonne agilité, bonnes passes, belle vision.

Le CH tient là un vrai joueur de centre, complet, intelligent et très mature au niveau stratégique. Quand on le regarde de près, on se rend vite compte que Mysak joue déjà pas mal comme un pro.

Au cours de la compétition, il était clair qu’il faisait partie des joueurs possédant un niveau de talent et de hockey IQ supérieur à la moyenne des ours.

Ces dernières observations nous ont même conduits aux réflexions suivantes :

Mysak, le meilleur attaquant tchèque, aurait-il pu se tailler une place avec Équipe Canada?

Est-il d’un niveau semblable à Dawson Mercer, Connor Zary ou Ryan Suzuki, les attaquants du bas de la formation?

Est-il comparable, voire supérieur, à Hendrix Lapierre, repêché au 22e rang par Washington et retranché de la bande à Tourigny après un camp décevant?

Impossible de trancher avec certitude sur ces questions à partir du petit échantillon du CMJ. Mais quand on regarde tous ces joueurs, on a l’impression que Mysak fait partie du même tiers qu’eux, comme on dit dans le jargon des recruteurs.

Si Timmins et Churla pensaient qu’un joueur comme Mysak avait encore des chances d’être disponible en milieu de deuxième ronde, ça expliquerait peut-être pourquoi ils ont cavalièrement passé par-dessus des centres comme Mercer et Lapierre au 16e rang, en plus de ne pas avoir voulu lever le nez sur Guhle, évidemment…

Considérant qu’il a bien rempli son rôle de leader et surtout pour la qualité et la maturité de son jeu, Mysak se mérite un solide 8/10 pour l’ensemble de son tournoi. C’eut été encore plus agréable de le voir entouré de meilleurs ailiers celui-là…

Prolongation

-J’ai eu beau regarder avec attention et le plus objectivement possible le jeu des Byram, Drysdale, Harley, Sanderson, Heinola, Bjornfort et Broberg – tous des choix de première ronde – aucun ne m’a semblé aussi dominant à cette compétition que ne l’a été Romanov à 19 ET 18 ans. Ça ne veut pas dire que Romanov connaîtra une meilleure carrière que tous ces joueurs, mais j’ai comme un petit peu hâte de le voir à l’œuvre avec la flanelle sur le dos, lui… Ça sent le steak-frites de course!

-Parlant de défenseurs, c’est bien dommage que Jayden Struble n’était pas de l’équipe américaine, lui qui a 8 points en 8 matchs à Northeastern jusqu’ici cette saison. Il aurait ajouté une dimension qui, je croyais, allait manquer à la défensive américaine contre le Canada. Mais étant donné que le Canada a oublié de se présenter pour la finale, ça n’a pas changé grand-chose…

– Dans un autre ordre d’idées, sent-ce vraiment la Coupe à Montréal? En tous cas, ça fait vraiment du bien d’en parler sérieusement! Au moins, les prochains mois seront télévisuellement et danslescoulissement intéressants pour les amateurs!

Bonne année à tous!

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