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Patience : le dernier plan du CH montrera son vrai visage en 2025-2026

Une acquisition majeure n’est bien sûr pas à écarter d’ici là, mais si on demeure sur Terre, dans une optique conservatrice, en ne comptant sur aucune acquisition majeure, on peut voir la saison 2025-2026 comme la première saison où le Tricolore reviendra parmi les très bons club de la LNH à partir de son noyau actuel.

Pour les « Thomas » de ce monde, les sarcastiques ou les éternels négatifs, on rappellera que le CH a plutôt bien réussi ses plus récents plans quinquennaux avec des demi-finales en 2010 et 2014 ainsi qu’une finale en 2021.

C’est de loin supérieur à la moyenne de la LNH.

Mais à choisir entre le plan de Gainey/Gauthier qui a rapidement donné des fruits en 2010, ceux concoctés par Bergevin qui ont culminé en 2014 et 2021 et celui que sont en train de mettre en place Hughes et Gorton, j’aurais une petite préférence pour la façon de faire de ces derniers.

Aucune improvisation jusqu’ici, une culture saine et positive et un plan clair qui repose sur des principes et des fondations solides.

Mais, même s’ils ont encore un peu de ménage à faire, ils peuvent quand même remercier Bergevin pour leur avoir laissé quelques bons morceaux, ne l’oublions pas.

Une attaque productive et peu dispendieuse

Après deux années de misère et à l’aube d’une saison 2023-2024 qui s’annonce sous le signe de la transition, il est facile de sous-estimer la jeune attaque du Tricolore, tout simplement parce qu’on a encore presque rien vu d’elle.

Suzuki et Caufield n’ont pas encore connu les saisons de 80 points et de 45-50 buts dont on les croit capables.

À cause des blessures, malgré des signes très clairs d’éclosion, Dach n’a pu eu le temps de nous démontrer toute l’étendue de son talent.

Puis, puis malgré des qualités spéciales indéniables, Slafkovsky et Newhook n’ont tout simplement pas encore connu leur éclosion dans la LNH.

Donnons-leur encore deux saisons complètes pour parfaire leur art.

C’est seulement en 2025-2026 que tous les membres du jeune noyau actuel à l’attaque seront arrivés à un bon niveau de maturité dans des rôles importants.

Et ce encore à un prix d’ami, de là l’avantage compétitif dont on parlait dans notre dernier article.

Qu’il soit premier ou deuxième centre, Nick Suzuki aura 26 ans, entamera la deuxième portion de son contrat et devrait être à son zénith.

Caufield, Dach et Newhook auront tous 24 ans et seront encore dans les premières années de leur prime.

Pour un, Dach écoulera la dernière année de son présent contrat et pourrait déjà avoir signé sa prochaine entente. On verra s’il aura l’occasion de prendre l’ascendant sur Suzuki d’ici là. À mon avis, son potentiel est supérieur…

À la troisième année du pacte de quatre ans qu’il vient de conclure avec l’équipe, la fusée Newhook voudra de son côté se donner des arguments pour renégocier son prochain contrat dès l’été qui suivra.

Pour sa part, Caufield devrait être au sommet de son art en flirtant à nouveau avec la marque des 50 buts, comme il l’aurait sans doute déjà fait l’an dernier n’eut été de sa blessure à l’épaule.

Puis, de son côté, si tout se déroule comme prévu, à 21 ans, Slafkovsky débutera son second contrat et sa quatrième saison à Montréal. Or, on sait que c’est souvent lors de leur quatrième tour de piste que les espoirs dans son style prennent leur élan.

Et comme on l’a démontré, on pourra facilement greffer un, voire deux attaquants d’impact à ce quintette par voie de transaction ou sur le marché des agents libres.

Et on n’a pas parlé du développement et de l’apport important qu’auront logiquement de très bons employés de soutien comme Beck, Mesar, Roy, Ylonen et Harvey-Pinard, pour ne nommer que ceux-là.

L’heure des choix en défensive : qui seront les élus et les sacrifiés?

Si la situation est plutôt claire en attaque, en défense, bien d’autres changements sont à prévoir, car on doit déjà négocier avec une certaine congestion.

C’est donc fort probablement par des transactions impliquant des défenseurs qu’on pourrait aller chercher du renfort à l’attaque.

En faisant preuve de doigté et en y allant de choix judicieux, Hughes et Gorton, pourront alors capitaliser sur l’autre avantage compétitif qu’ils ont décidé de se donner en défensive.

Si on prend pour acquis que Savard et Wideman ne feront assurément plus partie de l’équipe en 2025-2026, qui garder et qui céder dans cet organigramme?

Défenseurs 2025-2026
Gauchers Droitiers
Matheson Barron
Guhle Kovacevic
Xhekaj Mailloux
Hutson Reinbacher
Harris
Struble
Engstrom
Trudeau
Beaudin
Norlinder

 

Hutson et Reinbacher : les « intouchables »

À 21 ans, possiblement à la dernière année de son contrat d’entrée, Lane Hutson sera probablement déjà l’un des plus électrisants jeunes défenseurs de la LNH et devrait être la pierre angulaire de l’avantage numérique du Tricolore. Grosse saison à prévoir…

David Reinbacher, 20 ans seulement, devrait déjà avoir donné quelques coups de patins dans la LNH lors de la saison précédente. On ne lui donnera pas encore nécessairement un rôle de premier plan, mais il se voudra une option de qualité à faible coût à la ligne bleue.

Hutson et Reinbacher sont à mes yeux les seuls « intouchables » en défensive. Ils ne formeront peut-être pas encore le premier duo du club en 25-26, mais ça ne saurait trop tarder.

Ces deux-là sont au cœur du plan du Hughes et Gorton et incarne le style et la mentalité de jeu qu’on veut implanter : être vif à réagir autant en offensive qu’en défensive.

Un choix difficile entre Matheson… ou Guhle?

Si on ne l’échange pas d’ici là alors qu’il est au sommet de sa valeur – ce qui demeure une réelle possibilité –  à 32 ans, Mike Matheson en serait à sa dernière année de contrat avec le club de son enfance.

La présence du sympathique, talentueux et productif vétéran pourrait être un ingrédient important pour cette jeune équipe, surtout si on croit qu’elle pourrait faire du bruit en séries.

Au pire, on pourrait voir Matheson comme un de ces fameux « joueur de location évoluant déjà avec l’équipe ». Mais une prolongation de contrat n’est pas à écarter s’il veut terminer sa carrière dans sa ville natale…

Qu’on le garde ou qu’on l’échange, Matheson représente donc un bel atout pour le CH.

Il pourrait soit être un excellent défenseur top-4 ou permettre l’acquisition d’un ingrédient manquant à l’attaque.

Si on se tourne maintenant du côté de la jeunesse, de la façon dont il joue, il faut déjà commencer à sérieusement se demander si Kaiden Guhle est en mesure de demeurer en santé durant 82 matchs. Depuis son repêchage en 2020, Guhle a subi d’importantes blessures dans la WHL et la LNH à chaque saison.

S’il ne modifie pas son approche du jeu ou si l’on croit qu’il représentera toujours un risque de blessure important à cause de son style kamikaze et son historique médical, le Canadien pourrait devoir prendre une délicate décision dans son cas.

En effet, l’Albertain deviendra joueur autonome avec restriction au terme de la saison 2024-2025 et il faudra alors décider si on veut s’entendre avec lui sur les termes d’un deuxième contrat.

Guhle n’aura que 23 ans en 2025-2026 et devrait être au sommet de sa valeur s’il est en santé, mais il pourrait aussi en avoir perdu un peu ou beaucoup s’il ne l’est pas. Sans comparer les deux joueurs, pensons à ce qui s’est passé avec Noah Juulsen…

Mais bon, même si au quatre coins de la LNH certains doutes pourraient subsister quant à sa santé et sa durabilité, voilà peut-être le genre de joueur qui, à la Chychrun, pourrait rapporter un joli pactole, particulièrement pour de la force de frappe à l’avant.

Un carte cachée

À 21 ans, le gaucher Adam Engstrom, déjà habitué au hockey professionnel, pourrait-il être une option aussi polyvalente en défensive tout en étant capable de demeurer plus souvent dans l’alignement que Guhle?

Voilà peut-être une possibilité pour le CH.

C’en est du moins une qui m’est venue en tête en regardant jouer Engstrom au camp de développement au début juillet. Laissons germer cela et gardons l’esprit ouvert… Engstrom est peut-être l’as de pique caché dans la manche de HuGo.

Les autres…

De son côté, Arber Xhekaj représente exactement le genre de défenseur polyvalent et de protecteur que l’on souhaite avoir en tout temps dans la formation et particulièrement en séries. Avec l’arrivée de son jeune frère dans l’organisation, je crois que le CH souhaitera s’entendre à long terme et à bon prix avec le bon Arber.

Un favori de la foule, Xhekaj est peut-être le plus « intouchable » du groupe après Hutson et Reinbacher. Sa valeur d’usage pour le CH est et sera probablement toujours plus grande que sa valeur d’échange. Il faudra vraiment une offre insensée pour que Hughes s’en départisse.

En théorie, les droitiers Barron et Mailloux n’ont pour leur part pas beaucoup de compétition à l’interne. Avec Reinbacher, ils pourraient patrouiller le côté droit pendant longtemps si tout le monde y trouve son compte au niveau du temps de jeu. Mais ils représentent aussi tous deux de très belles monnaies d’échange pour acquérir un peu de renfort à l’attaque en temps et lieu.

C’est d’ailleurs exactement dans cet esprit que l’Avalanche avait transigé Barron au Canadien en retour de Lehkonen.

Harris, Struble et Trudeau – rajoutez Kovacevic si vous voulez – semblent pour leur part être de belles polices d’assurance pour la dernière paire en défensive, mais ils pourraient tout aussi bien tous se retrouver sous d’autres cieux d’ici 2024-2025.

Un modèle éprouvé

Comme le font encore plusieurs partisans et commentateurs depuis la non sélection de Matvei Michkov, on peut toujours décrier que le Canadien ne mise encore sur aucune supervedette offensive.

Bien sûr, lors des 15 dernières années, on a tous vu Crosby et Malkin soulever la Coupe à trois reprises, même chose du côté de Patrick Kane.

On n’oubliera pas les deux titres de Kopitar et Kucherov et ceux, tant attendu, d’Alex Ovechkin et Nathan MacKinnon.

Enfin, même s’il n’a pas présenté des statistiques offensives renversantes, ce serait malhonnête de ne pas considérer Jack Eichel comme une supervedette offensive.

Mais de tous ces exemples, seuls les Penguins de 2017 – qui ne pouvait compter sur la présence de Kris Letang – n’ont pas vraiment misé sur un club équilibré entre la défense et l’attaque. Mais ils étaient menés par le meilleur joueur complet de sa génération au sommet de son art…

Si on ajoute les titres des Bruins et des Blues, on arrive à la conclusion que pour gagner la Coupe, ça prend une conscience défensive et, règle générale, un équilibre des forces entre la défense et l’attaque.

C’est pour ça que dans sa forme actuelle, le modèle des Leafs et des Oilers ne fonctionne pas.

C’est pour ça que celui des Jets s’est écroulé suite aux départs des Trouba, Byfuglien et Chiarot.

Bien sûr, il n’y aura jamais aucune garantie de succès, mais le plan du Canadien, pour peu qu’on puisse croire à l’actualisation du potentiel de ses principaux acteurs, s’appuie sur un échantillon important de récents succès.

Certains comme Mathias Brunet ont beau répéter qu’il n’existe pas une seule recette pour gagner, il demeure qu’un équilibre entre la défense et l’attaque semble être un ingrédient de base incontournable pour au moins se donner une chance.

Comme la farine et le sucre dans un bon gâteau.

Seul le dosage change un peu.

En misant sur une défensive élite et une belle profondeur à l’attaque à laquelle on pourra toujours ajouter une bonne tasse de sirop d’érable en temps et lieu, le Canadien aura en masse de farine et de sucre pour faire un bon mélange en 2025-2026.

Ne restera à Martin St-Louis qu’à faire lever la pâte.

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