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Ces espoirs qui nous font mentir…

Il est toujours hasardeux de faire le décompte des espoirs d’une équipe de hockey en les classant par ordre d’importance. C’est un terrain sur lequel très peu osent s’aventurer.

Comme le répète souvent un grand sage, « c’est plus facile de parler du match de la veille que d’anticiper le futur de jeunes joueurs de 18, 19, 20 ans! »

Et tellement de choses peuvent changer le temps d’un été, d’un camp d’entraînement, d’une demi-saison. Le temps de quelques décisions des dirigeants aussi.

Le risque d’erreur est grand.

On fait quelques bons coups, on en rate aussi quelques-uns… Primeau et Struble reviendraient sans doute dans le top-15, par exemple.

Et peut-on dire que si c’était à refaire en date d’aujourd’hui, je replacerais Slafkovsky au premier rang du classement des espoirs les plus importants du CH?

La tentation serait sans doute très grande. Considérant ce qu’il a accompli cette saison, comment ne pas le replacer premier?

Mais Reinbacher et Hutson n’ont peut-être pas dit leur dernier mot…

Slaf : un déblocage spectaculaire
L’automne dernier, en faisant passer Juraj Slafkovsky de la première en 2022 à la troisième place en 2023, je me suis peut-être fait un peu avoir par ce qu’il avait eu le temps (ou pas) de nous montrer à sa première saison.

Même s’il n’avait que 18 ans et qu’il n’avait pas du tout mal fait à mon sens, la première saison de Slafkovsky avait fait planer juste assez de doute dans mon esprit pour que je revoie son statut dans la hiérarchie légèrement à la baisse en lui enlevant quelques points de pourcentage.

Chez ses « compétiteurs », la saison recrue incroyable et spectaculaire de Lane Hutson à Boston University, ainsi que ses participations concluantes aux championnats du monde junior et senior en 2023, m’avaient fait penser que le petit quart-arrière qui brise tous les records dans la NCAA pourrait bien avoir un rôle plus grand à jouer dans les succès futurs du Canadien qu’un gros attaquant de 65 points.

Assez pour faire passer le jeune quart-arrière placer au deuxième rang, en tout cas.

Et dans l’optique où l’archi-complet Reinbacher, fraîchement repêché au 5e rang par le CH en tant que « meilleur défenseur » de l’encan 2023, était appelé à former une paire dominante avec Hutson et que sa sélection confirmait la future identité dominante du CH en défensive, je l’avais classé au premier rang.

Même s’il est impossible de faire l’unanimité avec ce genre de classement, placer Hutson et Reinbacher devant Slafkovsky n’avait pas soulevé de grandes passions sur les rèsôs-sôssieaux en septembre dernier.

Faut dire que Hutson (90,5%) et Reinbacher (92,5%) n’avaient quand même pas perdu Slafkovsky (87%) dans la poussière, on s’entend. Ça s’était surtout joué sur « l’assurance de réaliser leur plein potentiel » que sur ledit potentiel en tant que tel.

À tort ou à raison, Hutson et Reinbacher m’étaient simplement apparus comme des espoirs plus « sûrs » en ce sens.

Mais, comme plusieurs, j’avais sous-estimé la force de caractère du Slafer, sa volonté de s’améliorer et d’être le meilleur. Disons, que toutes ses vertus morales ont eu un impact assez direct sur sa courbe de progression!

Il a réussi a trouvé l’équilibre entre la pression externe et la pression interne qu’il se mettait sur les épaules. Il a inclus un peu de patience et d’indulgence par rapport à lui-même au niveau mental.

La progression de Slafkovsky a été si spectaculaire qu’il n’est plus du tout farfelu de le comparer au même âge aux meilleurs power forward des 10 dernières années.

Sa présence dominante sur la glace et sa production de 46 points sur 82 matchs à 19 ans le place maintenant dans la même catégorie que les Tkachuk, McTavish et Rantanen et devant les Draisaitl (!), Byfield, Lafrenière, Meier et Nichushkin.

Regardez les matchs attentivement et complétez vos recherches sur les statistiques de tous ces individus à 18-19-20 ans et c’est la seule conclusion possible : Chacun a ses petites particularités et qualités spéciales, mais Slaf est de ce niveau-là au même âge.

Il s’améliore à vitesse grand V sous nos yeux, lui qui flirte avec le point par matchs depuis le début février en réalisant régulièrement ce genre de jeu, quel passeur!

Aujourd’hui, il faut voir en Slafkovsky un futur ailier de puissance élite, absolument dominant, de plus d’un point par match. Il ne fait « que se réchauffer », selon ses propres dires…

Bref, on revient à notre rêve du repêchage 2022.

Un trio de joueurs dominants?

On verra donc si les débuts attendus de Reinbacher et Hutson dans le giron montréalais me feront « mentir » à nouveau d’ici quelques mois!

À 19 ans, Reinbacher me semble déjà le défenseur le plus convaincant et le plus complet à Laval. Il a été le meilleur arrière des siens dans 2 des 4 premiers matchs qu’il a joué avec le Rocket la semaine dernière.

Comme pour la saison de Slafkovsky en Liiga finlandaise en 2022, je n’accorde aucune importance à la saison de l’Autrichien dans son club moribond en Suisse. C’est juste très dommage qu’il n’ait pas joué à Laval toute l’année.

Si Hughes et Gorton pouvaient remettre le dentifrice dans le tube, ils le feraient sur celle-là…

Parce qu’il possède un processeur hockey ultra-rapide entre les deux oreilles Reinbacher est CLAIREMENT un genre de défenseur qui bénéficie de jouer avec des joueurs de haut calibre qui pensent le match à la même vitesse que lui. Pour cette raison, il sera encore meilleur à Montréal dès l’an prochain.

Les comparaisons avec les Seider et Pietrangelo me semblent encore très pertinentes dans son cas. Un vrai futur défenseur de première paire.

Quant à Hutson, encore plus dominant à BU cette saison et vainqueur de la médaille d’or dans le rôle de défenseur #1 des USA au dernier CMJ, il n’a absolument rien fait pour descendre dans notre classement, au contraire! Et sa saison n’est même pas encore finie…

Les quelques matchs qu’il devrait avoir la chance de jouer à Montréal nous indiqueront bien assez vite si sa taille sera un problème pour lui chez les pros dans la LNH. Pour Farrell, on a eu notre réponse tout de suite l’an dernier.

Mais Hutson n’est pas Farrell et, après la NCAA, on saura bientôt s’il continuera de se maintenir au niveau des Makar, Fox et Hughes dans la LNH.

Bref, qu’on puisse encore penser que Reinbacher et Hutson aient des chances raisonnables de tenir leur bout vis-à-vis Slafkovsky au sommet des espoirs les plus importants du CH, malgré les succès remarquables de ce dernier, laisse croire que l’organisation est en assez bonne posture.

Peu importe l’ordre, ces trois joueurs m’apparaissent donc toujours comme les plus à même de faire passer le CH au prochain niveau.

Et un quatrième espoir de ce calibre, voire meilleur, devrait se joindre à eux en juin.

Le plan suit son cours.

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