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Top-10 du repêchage 2024 (mi-saison) | 2e partie : les positions 6 à 10

On s’était quitté la semaine dernière avec un top-5 pas piqué des vers composé dans l’ordre par les attaquants Celebrini, Demidov, Lindstrom, et les défenseurs droitiers offensifs Levshunov et Parekh.

Sont-ce les même cinq joueurs que Martin Lapointe a identifié comme étant de calibre « élite » récemment sur NHL.com?

Mystère.

Mais, à l’évidence, tous seraient des joueurs dignes d’intérêt pour le Tricolore s’ils étaient disponibles au moment de monter sur scène, même les deux défenseurs. Le talent est là.

Or, comme le CH pourraient encore techniquement repêcher à n’importe quel rang dans le top-10, notre 2e partie aura peut-être plus d’intérêt au niveau local. Car si on est réaliste, au plan des probabilités, c’est pour l’instant dans cette seconde moitié du top-10 que Montréal a le plus de chance (87,6%) de prendre la parole.

Restera-t-il des joueurs vraiment prometteurs aux rang 6 à 10?

Pas de doute là-dessus!

Mais rappelons qu’il s’agit d’un classement de « mi-saison » et que rien n’est présentement définitif au niveau des évaluations.

6- Michael Brandsegg-Nygard  

Je suis assez étonné de ne pas retrouver Brandsegg-Nygard plus souvent dans le top-10 des autres listes (ou très rarement). Pour ma part, à la mi-saison, je ne vois pas un meilleur choix que le Norvégien à cet échelon.

Après avoir impressionné au dernier CMJ, dans un scénario probabiliste où le Canadien repêcherait entre le 6e et le 10e rang, je réitère que je n’aurais aucun mal à endosser la sélection de « MNB ».

Ainsi, au terme du tournoi, au sein d’un club minable qui a montré un différentiel collectif de – 19, le « bon Michael » a terminé la compétition avec 5 points en 5 matchs et un différentiel positif de + 1!

Vous avez bien lu.

Sans doute un des patineurs les plus puissants et un des joueurs les plus complets et matures de tout le repêchage, le costaud MBN évolue chez les pros en Suède en « deuxième division » (Allsvenskan) avec Mora. De l’avis de plusieurs, il s’agit d’une des ligues où il est le plus difficile de faire du « scouting ». Le jeune natif de Oslo ne joue en moyenne que 14 minutes par match, un peu comme un certain Slafkovsky en Finlande il n’y a pas si longtemps…

On se rappellera les hauts cris et les inquiétudes de certains en 2022 par rapports aux stats de Slaf en Liiga. Mieux vaut en rire aujourd’hui

Sans surprise, donc, quelques-uns s’inquiètent de la production de MBN à Mora et doutent de son potentiel offensif. Mais je ne crois pas qu’il faille accorder beaucoup d’importance à ses statistiques (14 points en 34 parties) puisque, comme Slaf, il possède trop de qualités et d’habiletés évidentes : QI hockey, patins, force physique et lancer au-dessus de la moyenne. Sans déculotter l’équipe adverse à chacune de ses présences, MBN, possède aussi de bonnes mains et a quelques bons moves dans son arsenal.

Joueur intense, souvent la pédale au plancher, il excelle également en défensive, fait peur en échec avant et gagne ses batailles le long des rampes. Disons simplement qu’il n’a aucun défaut frappant. Un ailier de puissance complet comme il s’en fait peu. Dans le junior canadien, MBN serait tout simplement une arme de destruction massive.

Mais ce qu’il y a de sûr, c’est que MBN a été carrément fumant au dernier CMJ où il était de toutes les situations, toujours « dans la face » de l’adversaire. Et il a produit en masse contre des joueurs de son âge.

Quand il était sur la glace à cinq contre cinq, même les puissants Américains ne pouvaient dicter le rythme contre la Norvège; la glace « penchait d’un bord », littéralement. Il s’est aussi imposé contre une autre puissance de 2024, les Slovaques, dans un match au cours duquel il a inscrit deux buts d’anthologie – son tir du poignet est foudroyant  – en plus d’ajouter une passe. Ces deux matchs contre les USA et la Slovaquie m’ont presque jeté par terre!

Le droitier de 6’1, 198 lbs, 19 ans en octobre, ressemble déjà à un très solide ailier qui pourrait évoluer dans la LNH dès l’automne prochain… ou à tout le moins très bientôt. Un genre de Filip Forsberg en plus robuste et moins fancy? Peut-être bien. En tous cas, leurs statistiques sont presque identiques au même âge dans la même ligue

On pourrait aussi le voir comme un genre de « mini-Slafkovsky » droitier…

Bref, MBN coche toutes les cases pour la Flanelle, autant au niveau « talent/attitude/caractère » qu’au niveau « besoins. » On le verrait bien sur un « 2e trio de qualité ».

7- Zeev Buium
En voilà un autre qui pourrait brouiller les cartes dans ce top-10. On gardera à l’œil le jeune défenseur gaucher américain Buium, surprenant avec ses 3 buts, 5 points (+11) lors du dernier CMJ et tout simplement dominant avec l’Université de Denver (34 points en 26 parties, +12).

Arborant le #28, il ressemblait presque à s’y méprendre à Lane Hutson (#20) sur la patinoire par moments dans le temps des Fêtes. À l’œil, ils avaient aussi à peu près le même gabarit et le même style. Même si Buium est légèrement plus grand et costaud que l’espoir du CH, j’avais dû porter attention à plusieurs reprises pour ne pas les confondre.

Même s’il doit encore progresser défensivement, on a là le prototype du défenseur moderne comme on les aime, beaucoup de flair offensif, superbe patineur, excellent contrôle de rondelle, bon lancer.

C’est justement le Californien qui avait porté le coup de grâce à la Suède au début de la 3e période du match final en y allant d’un plomb de la ligne bleue à la suite d’une mise au jeu.

Traditionnellement, les États-Unis ne font pas jouer énormément de défenseurs de 18 ans lors de cette complétion, mais comme ils l’avaient fait avec Lane Hutson l’an dernier, ils aiment bien en préparer au moins un pour qu’il devienne leur pilier l’année suivante.

Vous pouvez déjà parier que Buium sera le boss des États-Unis à la ligne bleue en 2025.

8- Sam Dickinson
Au niveau physique et athlétique, Dickinson a tout pour lui. 6’3, 200 lbs, à 17 ans… Un des patineurs les plus fluides et élégants de tout le repêchage et un des bons des 10-15 dernières années. Dans le style de Noah Hanifin au même âge.

Il est absolument IMPOSSIBLE de se tromper de beaucoup avec Dickinson, la définition même d’une valeur sûre qui ne devrait pas trop s’éloigner du top-5 selon plusieurs. il s’agirait probablement du choix le plus safe qu’on pourrait faire à ce rang.

Mais au niveau du talent brut, du niveau de compétition, du sens du jeu, il me semble derrière Parekh, Levhshunov et Buium.

Dickinson n’est pas le joueur qui m’emballerait le plus si j’étais recruteur du Canadien étant donné la profondeur du côté gauche de la défensive et le nombre de défenseurs partageant un style « un peu semblable » au sien.

Mais si jamais on se tournerait vers lui en tant que « meilleur joueur disponible », sa venue ouvrirait encore davantage de scénarios d’échanges pour Kent Hughes, des scénarios qui pourraient justement mieux se réaliser au moment du repêchage…

Alors, comme dirait James Bond ou Justin Bieber, ne disons jamais « jamais ».

9- Tij Iginla
Parlant de valeur sûre, il serait difficile de faire mieux que de sélectionner le « fils de Jarome » vers la fin du top-10. Si vous pouvez l’imaginer, Tij, c’est son père croisé avec Brad Marchand!

Intelligence. Fougue. Efficacité.

Rien n’est fait pour rien sur la glace avec ce type de joueur. Tout est calculé en fonction de mettre la défensive adverse dans le trouble, même si on aimerait qu’il soit un peu meilleur pour fabriquer des jeux et passer la rondelle. À mon avis, son QI hockey est juste un peu moins bon que celui de Brandsegg-Nygard, et il lui est aussi légèrement inférieur au niveau de la force et des attributs physiques. Iginla demeure néanmoins très énergique, agile sur patins, puissant pour sa taille et son lancer est excellent.

Si jamais le Canadien arrêtait son choix sur lui, il aurait trouvé son prochain « Gallagher » (en plus talentueux) pour les 10-12 prochaines années et corrigerait un peu l’erreur historique de Terry Ryan, choisi à la place de son père Jarome au 8e rang en 1995…

10- Anton Silayev
« Licorne » (unicorn), voici le mot que vous risquez d’entendre le plus concernant le défenseur Russe format géant, Anton Silayev (6’7), au cours des prochains mois. Seul espoir de la cuvée 2024 à avoir occupé un rôle aussi important dans un calibre de jeu aussi élevé, tout ça à 17 ans, il ne faudrait pas trop le sous-estimer. Moyennant, une bonne fin de saison dans la KHL, Silayev, coéquipier de l’espoir du CH Bogdan Konyushkov à Nijni Novgorod sous les ordres de l’entraîneur Igor Larionov, pourrait être une option dès le 2e ou 3e choix au total, selon les recruteurs sondés par Bob Mackenzie.

Mais il pourrait aussi descendre dans les classements de plusieurs, comme c’est le cas ici. Les matchs que j’ai vu de lui m’ont tous laissé sur mon appétit.

Après six points à ses six premiers matchs dans la KHL, il n’a presque rien fait offensivement depuis. C’était la même chose dans la MHL l’an dernier : 8 points en 41 matchs. C’est simple, Silayev ne produit pas parce qu’il n’a pratiquement aucun attribut offensif. Tout dépendra donc de ce que l’on cherche au repêchage. Mais si vous voulez un peu de talent capable de mettre des points au tableau, vous allez regarder ailleurs.

En ce qui me concerne, oubliez tout de suite les comparaisons boursoufflées avec Pronger, Chara et Hedman. Silayev est un gros défenseur défensif, pas bien méchant, sans grand talent et sans grande imagination. Son lancer est très ordinaire et, pour l’instant, bien qu’assez bon patineur, on remarque un équilibre sur patins un peu « Bambi » par moments.

Cela dit, si l’on sort la boule de cristal et que l’on voit, à terme, un gros arrière étanche capable de fermer le centre de la patinoire, il peut être votre homme. Je ne vois rien d’autre comme projet de carrière pour lui. Et, j’insiste, il faudra être patient car son apogée ne pourrait être atteinte que tard dans la vingtaine…

Mais, en soi, avoir le potentiel de devenir un des bons défenseurs défensifs de sa génération, vaut certainement son pesant d’or pour plusieurs équipes et ce sera pour cette raison difficile de sortir Silayev du top-10.

Personnellement, même si aucun ne possède un potentiel défensif aussi élevé que Silayev dans l’organisation, je m’imagine mal le CH se tourner vers le (très) grand russe considérant la profondeur chez les arrières gauchers. Mais, s’il fait partie des cinq joueurs que Martin Lapointe a identifié comme étant de calibre « élite » pour le repêchage de 2024, un peu comme pour Dickinson, rien n’est impossible encore ici…

Conclusion

Récapitulons donc ce top-10 :

1. Macklin Celebrini
2. Ivan Demidov
3. Cayden Lindstrom
4. Artyom Levshunov
5. Zayne Parekh
6. Michael Brandsegg-Nygard
7.
Zeev Buium
8. Sam Dickinson
9. Tij Iginla
10. Anton Silayev

Hein? Pas de Cole Eiserman et pas de Trevor Connelly dans le top-10???

Pas de Berkly Catton non plus?

Et Helenius? Et Yakemchuk? Où sont-ils?

Pour faire court, ils n’ont tout simplement pas fait la coupure!

On reviendra sur ces cinq joueurs plus en détails la semaine prochaine en tentant de justifier pourquoi on les a exclus du top-10 malgré des attributs certains.

Pour l’instant, on retiendra qu’à partir du quatrième rang tout est possible. Peut-être même à partir du deuxième échelon, qui sait…

Mais, peu importe l’ordre exact, je suis pour l’instant très à l’aise avec les individus qui composent ce top-10 de mi-saison : 5 attaquants, 5 défenseurs.

Ce sont tous des joueurs avec des qualités spéciales, de bons patineurs avec une belle dose de maturité dans leur jeu, et surtout des jeunes qui possèdent un QI hockey très élevé ainsi qu’une éthique de travail qui ne semble jamais remise en question, bien au contraire.

N’hésitez pas à commenter sur FB afin de poursuivre nos discussions de la semaine dernière!

À bientôt!

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