Des comparables (plus) pertinents pour Juraj Slafkovsky : 2e partie

Tiens donc, Juraj Slafkovsky a enregistré 4 points à ses 5 derniers matchs et a probablement été le meilleur attaquant des siens hier contre les Sharks…

Poursuivons maintenant notre analyse!

On s’était quitté samedi dernier en se disant qu’on allait revenir plus en détails sur les attaquants de puissance de la génération de Slafkovsky qui se présentent comme étant des comparables beaucoup plus pertinents que, disons, les 50 derniers premiers choix au total après leurs 50 premiers matchs dans la LNH.

Après tout, le CH savait très bien qu’il n’allait pas repêcher Jack Hughes, Crosby ou McDavid.

Pas plus qu’un Matthews ou un Ovechkin.

Et pas plus qu’il ne souhaitait repêcher un Patrik Stefan ou un Brian Lawton.

Puis, on ne parlera même pas des nombreux défenseurs repêchés au 1er rang au fil des ans. Là, on mettrait carrément des brocolis dans la salade de fruits…

Bref, afin de trouver des comparables pertinents, scrutons plutôt le top-10 des repêchages de 2013 jusqu’à 2023 afin d’identifier les attaquants de puissance repêchés tôt et à partir de la même intention que celle que les dirigeants du CH avaient à l’endroit de Slafkovsky : dénicher un des meilleurs attaquants de puissance de sa génération.

Quelques points méthodologiques pour nos comparaisons

Étant donné que personne ne sait exactement combien de points Slafkovsky aurait enregistré sur 82 matchs à sa première saison à 18 ans (10 points en 39 matchs), on se laissera une marge de manoeuvre allant de 20 à 35 points.

Trois facteurs à prendre en considération pour expliquer cette marge de manoeuvre:
1) Martin St-Louis souhaitait lui donner de plus en plus de responsabilités en 2e moitié de saison;
2) Plusieurs comparables pertinents ont eu la chance d’évoluer dans un environnement beaucoup plus favorable;
3) Né le 30 mars (2004), Slafkovsky est un des plus jeunes parmi ses comparables. Plusieurs ont fait leurs premiers pas dans la LNH à 19 ans.

Voilà, on est prêt! 

Les comparables pertinents

2013
Valeri Nichushkin, AD, 10e au total

Après une première saison intéressante (34 points) à Dallas à 18 ans, en partie aux côtés de Tyler Seguin et Jamie Benn au sommet de leur art, dans un club un peu dégarni à l’aile droite, Nichushkin a pris énormément de temps avant de passer au niveau supérieur. Ce n’est qu’à sa 9e campagne après son repêchage – incluant quelques saisons dans la KHL –  qu’il a finalement éclos dans la LNH : 52 points en 62 matchs et 15 autres en 20 matchs de séries avec les vainqueurs de la Coupe Stanley de 2022, l’Avalanche du Colorado, aux côtés de MacKinnon, Rantanen, Makar et compagnie.

De par sa force physique et son éclosion (très) tardive, Nichushkin demeure un des comparables les plus pertinents lorsqu’on parle de Slafkovsky. Même si cet exemple nous fait prôner une patience extrême que n’ont pas eu les Stars, on va souhaiter que le déblocage se produise quand même un peu plus rapidement dans le cas du Slovaque…

Constat : Considérant que Nichushkin jouait régulièrement plus de 15 minutes par match à son année recrue de 34 points (pas le cas pour Slaf), mais qu’il a par la suite plafonné, voire régressé, pour toutes sortes de raisons lors des sept saisons suivantes (blessures, etc.), on ne peut pas dire que Slafkovsky montre un retard sur le Russe en début de carrière. Appelons-en à un match nul à 18-19 ans.

2014
Leon Draisaitl, C/AG/AD, 3e au total
Après un début très timide, semblable à Slaf à 18 ans, en fait, plus 19, car il est né un 27 octobre (9 pts en 37 matchs), Draisaitl est retourné dans la WHL. Il a ensuite commencé l’année suivante dans la AHL (6 matchs, 2 points) avant d’être rappelé à tout juste 20 ans pour ne plus jamais regarder en arrière (51 points en 72 matchs), en compagnie d’un certain nouveau venu du nom de Connor McDavid.

Le reste, c’est de l’histoire.

Ce serait un peu comme si Slaf jouait avec Connor Bedard cette année à sa deuxième saison… Ça aiderait!

Constat : Aussi étonnant que ça puisse paraître, Slafkovsky n’est donc pas en retard sur Draisaitl au même âge, il est même techniquement un peu en avance sur lui à 19 ans! Ça en jette juste de penser ça! Maintenant, on a tous hâte de voir si la tendance se poursuivra à 20-21 ans… Qui sait quel joueur il deviendra à maturité! Mais bon, considérant le joueur monstrueux de 120 points que Draisaitl est devenu aux côtés de McDavid, gardons ici les choses en perspectives avec Slaf et ne partons pas en peur!

2015
Timo Meier, AD, 9e au total

Considéré comme un « late » (né le 8 octobre 1996), Meier a joué ses premiers matchs dans la LNH à l’âge de 20 ans, environ un an et demi après son repêchage, enregistrant 6 points en 34 matchs en 2016-2017 après avoir joué 33 matchs (23 points) dans la AHL lors de la même saison.

Il a ensuite marqué 21 buts à 21 ans et 30 filets à 22 ans avec les Sharks, avant d’atteindre son plein potentiel en 2021-2022, à 25 ans avec un récolte 76 points en 77 matchs.

Constat : Slaf est clairement en avance sur Meier à 18-19 ans. Il a fait mieux à 18 ans que ce que Meier a fait à 20 ans. C’est donc sans appel. On laissera ici une autre petite note aux nombreux Prix Nobel qui traitent Slafkovsky de flop du haut de toute leur sapience sur les réseaux sociaux…

2015
Mikko Rantanen, AD, 10e au total

Lui aussi un « late » (né le 29 octobre), Rantanen a joué 9 matchs à 18-19 ans dans la LNH (0 point), mais en a inscrit 60 en 52 parties dans la AHL et a même joué 4 parties dans cette même ligue la saison suivante avant de s’établir définitivement à 20 ans avec l’Avalanche, pour y inscrire 38 points en 75 parties. Il a explosé à sa 3saison après son repêchage avec une production de 29 buts et 84 points aux côtés d’un certain Nathan MacKinnon et s’affirme comme un véritable métronome depuis.

Cet autre ailier de puissance de l’Avalanche, par son style de jeu – efficace défensivement, sillonnant le long du mur droit en avantage numérique, capable de converger au filet – est lui aussi un des comparables les plus pertinents pour Slafkovsky, alliant, force et finesse.

Constat : Au même âge, à 18-19 ans, on peut logiquement en appeler à un match nul entre les deux. On verra la saison prochaine si Slafkovsky fera mieux que 0.5 point par partie à 20 ans, mais si vous me dites qu’il inscrira 84 points à 21 ans, je signe le papier tout de suite!

2016
Jesse Puljujarvi, AD, 4e au total

Ça ne fera certainement pas plaisir aux plus ardents admirateurs et défenseurs de Slafkovsky, mais en étant objectif, il faut inclure Jesse Puljujarvi parmi ses comparables pertinents. On a là deux gros ailiers de puissance européens, assez rapides et talentueux, qui avaient épaté dans des tournois internationaux à leur année de repêchage.

Après avoir inscrit 8 points en 28 matchs à 18 ans avec les Oilers, puis fait du surplace dans l’organisation pendant quelques années avant de retourner une saison et demie en Finlande. Puljujarvi a montré quelques signes encourageants à son retour avec les Huileux à 22-23 ans (36 points en 65 matchs en 21-22), mais sans plus.

Échangé aux Hurricanes depuis, le Finlandais s’est fait opérer à la hanche l’été dernier et espère faire un retour dans la LNH en décembre à 25 ans à titre d’agent libre. Il demeure un pari intéressant, l’opération pourrait relancer sa carrière, mais entre temps, Puljujarvi demeure un nom régulièrement évoqué par les « haters » de Slaf qui n’hésitent pas à utiliser l’ignoble mot en « F » pour le qualifier.

Constat : Puljujarvi n’était clairement pas un meilleur joueur de hockey que Slafkovsky au même âge et on ne parlera même pas de l’attitude générale… On pense aussi que le sens du jeu du Slovaque est plus évolué que celui du Finlandais, Enfin, considérant la progression et la maturité tactique au même âge, puis le fait qu’il n’a pas eu la chance d’évoluer avec McDavid ET Draisaitl, on se doit déjà de donner un certain avantage au Slafer.

Matthew Tkachuk, AG, 6e au total
Enregistrant une très solide production de 48 points à sa première saison à 18-19 ans, déjà mature et à l’aise dans son corps, le frère ainé n’a pas  déçu à ses débuts dans la LNH. Il a explosé dès sa troisième saison avec un production de 77 points entouré de Gaudreau, Monahan, Lindholm et Giordano, tous fumants cette année-là :

(Crédit: capture d’écran / Hockeydb.com)

Auteur de deux saisons consécutives de plus de 100 points à 24 et 25 ans, on peut aujourd’hui considérer Matthew parmi les 10 meilleurs joueurs de toute la LNH.

On se rappellera qu’au printemps dernier, l’état-major du Canadien avait envoyé des vidéos de Matthew Tkachuk à Slafkovsky pendant sa convalescence afin qu’il s’inspire de son style de jeu intelligent, lourd, confiant et efficace. Voilà un excellent modèle à suivre.

Mais quoi qu’il advienne, la courbe de progression de Slaf ne ressemble déjà pas à celle de Matthew Tkachuk, beaucoup plus mûr pour la LNH, beaucoup plus mature physiquement et tactiquement au même âge. La pomme n’était pas tombée bien loin de l’arbre de papa Keith…

Constat : Choisi au 6e rang, Matthew Tkachuk a rapidement fait regretter bien du monde, dont les Oilers qui se croyaient chanceux de mettre la main sur Puljujarvi au 4e rang. Il était aussi bien meilleur que Slafkovsky au même âge (19 ans).

Aucun comparable pertinent en 2017
Même s’ils mesurent respectivement 6’2 et 6’3, les centres Nolan Patrick et Cody Glass n’étaient pas vraiment perçus comme des attaquants de puissance à leur année de repêchage. Dans les deux cas, pour diverses raisons (blessures, etc.), leurs carrières n’ont jamais vraiment décollé. Next!

2018
Andrei Svechnikov, AD, 2e au total
À tort ou à raison, voici un attaquant auquel on a énormément comparé Slafkovksy avant son repêchage ainsi qu’à sa première saison dans la LNH. Après une fructueuse année avec les Colts de Barrie, le Russe, né à la fin mars comme l’espoir du Tricolore, a inscrit 37 points, dont 20 buts, à 18 ans avec les Hurricanes. Ceux-ci comptaient déjà entre autres sur Aho et Teravainen au sommet de leur art, ainsi que sur le vétéran Justin Wiliams pour lui montrer le chemin.

Svechnikov était plutôt bien entouré à ses premiers coups de patins dans la LNH…
(Crédit: capture d’écran / Hockeydb.com)

La production de Svechnikov n’avait surpris personne, lui qui présentait déjà une belle maturité physique et tactique dans la OHL, en étant lourd sur la rondelle et en n’hésitant pas à utiliser son tir dans les zones payantes. On était déjà proche du produit fini. C’est donc toujours sans surprise qu’il a explosé dès sa deuxième année avec 61 points en 68 matchs, mais on notera qu’il n’a jamais vraiment changé de palier par la suite.

Constat : Victoire pour Svechnikov à 18 et 19 ans!

Brady Tkachuk, AG, 4e au total 
Le frère cadet aurait très bien pu devenir un membre du Canadien de Montréal si la direction de l’époque n’avait pas été obnubilée par le besoin d’aller chercher un joueur de centre (Kotkaniemi) au 3e rang cette année-là (et non, KK, malgré son gabarit, n’est pas vraiment un comparable pertinent pour Slaf puisqu’il avait d’abord et avant tout été repêché pour ses qualités de joueur de centre 2-way et non pour sa puissance).

Sans être aussi prolifique que l’aîné, la carrière de Brady a été construite sur du solide dès le départ et, de façon très classique, il a explosé à sa 4e campagne avec 30 buts et 67 points en 79 matchs, avant d’inscrire 35 buts et 83 points la saison dernière.

On notera aussi que Brady est un vrai de vrai late, lui qui a eu 19 ans (16 septembre) avant même le début de sa première saison suite à son repêchage!

Au niveau du style, il sera intéressant de voir si Slaf se rapprochera de celui « meat and potatoes » de Brady ou s’il sera vraiment plus près de celui beaucoup plus polyvalent de Matthew, comme semble le souhaiter la direction de l’équipe et le principal intéressé.

Enfin, moyennant, un certain déblocage dans les 64 prochaines parties, on est curieux de voir si Slafkovsky pourrait s’approcher des 45 points que Brady a produit à 19 ans. À suirrrrrrrrrrre…

Constat : Année faste pour les attaquants de puissance en 2018, mais il n’y a pas photo, autant Brady Tkachuk que Svechnikov ont connu des débuts de carrière plus impressionnants que Slafkovsky, qui est arrivé moins matures physiquement et tactiquement que ces deux-là.

2019
Kappo Kakko, AD, 2e au total
Autre attaquant de puissance (un peu light, cela dit) régulièrement comparé à Slafkovsky – notamment parce qu’il a été repêché par Bobrov et Gorton – Kakko peine encore à trouver son élan et sa place au sein des Rangers, où il a plus souvent qu’autrement évolué sur le 3e trio lors de ses quatre premières saison. Celui qui aurait fait 28 points sur 82 matchs à son année recrue a atteint le plateau des 40 points pour une première fois l’an dernier à sa quatrième saison. La véritable explosion n’a pas encore eu lieu.

Choix très consensuel au deuxième rang derrière Jack Hughes en 2019, voilà un joueur rendu à sa 5e saison qui a peut-être été tout simplement été surévalué par la planète hockey à son année de repêchage. Mais aussi coincé derrière des riches et productifs vétérans, peut-être qu’un changement de décor pourrait lui faire grand bien…

Constat : Match nul à 18-19 ans. Mais je pense que Slafkovsky, à maturité, aura un jeu beaucoup plus lourd et défini comme power forward que ne l’aura jamais Kakko. On notera aussi que ce dernier connaît un début de saison atroce cette année…

2020

Alexis Lafrenière, AG, 1er au total
Power forward n’est pas nécessairement le premier qualificatif qui nous vient en tête lorsqu’on pense à Lafrenière, 6’1, 194 lbs, mais lorsqu’on le regarde jouer et qu’on relit les commentaires et analyses pré-repêchage sur le Québécois on rencontre assez fréquemment l’épithète accolé à son nom. Lourd sur la rondelle, capable de créer et terminer des jeux, il est donc un comparable tout à fait pertinent et, en boni, il a été repêché premier au total, tout comme Slafkovsky.

Même s’il est lui aussi un authentique late (né le 11 octobre) et qu’il a donc joué sa première saison dans la LNH à 19 ans, Lafrenière n’a absolument rien cassé lors de ses trois premières saisons dans la LNH. Il a tout de même montré une progression constante, passant de 21 à 31 à 39 points dans un solide environnement, mais un environnement qui l’a aussi privé de minutes de qualité sur les premiers trios et en avantage numérique.

Un environnement riche, à la fois profitable et dommageable pour Lafrenière.
(Crédit: capture d’écran / Hockeydb.com)

Avec 8 buts, 12 points en 17 parties, il semble toutefois en train d’éclore à sa quatrième saison. Rien de bien original là-dedans, comme vous commencez à le remarquer. Et même s’il ne devenait pas le meilleur joueur de 2020 (Allo, Tim Stützle!), Lafrenière ne sera pas un flop pour autant. Une petite sagesse à retenir, au cas où…

Constat : Lafrenière était un 1er choix overall 10 fois plus consensuel que Slafkovsky. Pourtant, en considérant le fait qu’il avait 19 ans à sa première année, et qu’il a évolué dans un environnement quand même plus favorable à une éclosion précoce que Slafkovsky, on ne peut pas vraiment dire que Lafrenière a connu un meilleur début de carrière que l’espoir du CH. Match nul.

Quinton Byfield, C/AD, 2e au total
Voilà un comparable très intéressant souvent oublié lorsqu’il est question de Slafkovsky. Certains plaçaient Byfield au premier rang devant Lafrenière en 2020, évoquant sa vitesse, son gabarit impressionnant et son jeune âge (encore 17 ans au moment du repêchage, étant né le 19 août 2002).

Vu de l’extérieur, l’Ontarien a mis du temps avant de se mettre en marche (11 points à ses 46 premiers matchs à 18 et 19 ans, puis 22 en 53 matchs à 20 ans), mais en voici un autre qui semble vouloir connaître son éclosion à sa 4e saison (15 points en 17 matchs).

On n’a donc rien précipité avec Byfield à L.A.

À l’origine, on l’a repêché pour qu’il prenne un jour la relève de Kopitar (qui est pour l’instant son joueur de centre), mais entre temps, on a aussi fait signer des ententes aux pivots québécois Danault et Dubois. Bref, on a laissé Byfield se développer à son rythme dans la AHL (exceptionnellement à 18 ans, because la covid qui a fermé la OHL), puis sur la 4e ligne l’an dernier à L.A., en lui mettant le moins de pression possible, et ça semble fonctionner.

Le Canadien n’a peut-être pas exactement le même luxe avec le développement de Slaf, et a décidé de poursuivre son apprentissage directement dans la LNH. Mais qu’on aime l’idée ou non, MSL et l’organisation semblent quand même méthodiques dans l’octroi des responsabilités au jeune Slovaque.

Constat : Allons-y avec un autre match nul. Byfield et Slafkovsky se ressemblent beaucoup au même âge : pas tout à fait à l’aise dans leur corps encore en changement et pas encore rendus tactiquement. Si la patience et les petites bouchée ont payé pour l’un, il y a de grosse chance que ça s’appliquera pour l’autre…

2021
Mason McTavish, C, 3e au total
9 matchs, trois points à 18 ans avant de retourner dominer dans le junior. Pas le power forward le plus grand et le plus lourd, mais McTavish joue pesant et à l’intérieur des cercles en plus de posséder une belle touche de marqueur et de montrer une belle intelligence sur toute la surface glacée. 43 points en 80 matchs, la saison dernière à 19-20. Un futur lumineux apparaît devant ce jeune et costaud Canard qui a brillé de toutes ses plumes contre le CH plus tôt cette semaine.

Constat : Avantage McTavish. Slaf était déjà dans la LNH à 18 ans, mais McTavish a connu une très bonne saison à 19-20 (né le 30 janvier) et roule déjà autour du point par match jusqu’ici cette saison… Un peu comme les Tkachuk, McTavish possède une maturité physique et tactique impressionnante pour son âge.

2022
Cutter Gauthier, AG, 5e au total
Gauthier a fait le choix d’évoluer une autre saison dans la NCAA plutôt que de se rapporter aux Flyers qui l’auraient sans doute accueilli à bras ouverts. Il évolue cette saison à Boston College (11 buts, 15 points en 12 matchs) en compagnie de ses compatriotes Gabriel Perreault, Will Smith et Ryan Leonard en plus d’un certain Jacob Fowler devant le filet…

Au niveau du style, il sera de loin le comparable le plus intéressant pour Slafkovsky dans cette cuvée, même s’il est un peu plus reconnu pour son tir et ses qualités de marqueur que pour sa puissance en tant que telle.

Constat : Gauthier a impressionné aux derniers championnats mondiaux junior et senior, mais à bientôt vingt ans (19 janvier), il ne joue toujours pas dans la LNH et n’est donc techniquement pas en avance sur le Slafer. 

2023
Ryan Leonard, AD, 8e au total

Leonard à 6’0, 192 lbs, ressemble un peu à un power forward, il a du moins été repêché dans cet esprit par les Capitals…  Pour la petite histoire, Fantilli (3e) et Carlsson (2e) ont de bons gabarits, mais étaient largement perçus comme des joueurs nettement supérieurs au #20 du CH à 18 ans et sont surtout davantage reconnus pour d’autres qualités que leur physique imposant et leur puissance (vitesse, QI hockey, finesse, tir, etc.).

Dalibor Dvorsky, C, 10e au total
Nouvellement transféré à Sudbury dans la OHL, une nouvelle qui n’a pas fait grand bruit ici, le centre, compatriote de Slafkovsky, présente lui aussi un élément de puissance dans son arsenal (6’1, 205 lbs) et joue très lourd en possession du disque aux abords du filet adverse en plus de posséder un tir dévastateur.

Constat : Ces deux joueurs n’évoluent pas dans la LNH, Slafkovsky semble simplement en avance sur Leonard et Dvorsky au même âge.

Conclusion

Ainsi, seulement quatre power forwards comparables sur 15, sélectionnés dans le top-10 depuis 2013, ont été clairement supérieurs à Slafkovsky lors de leurs débuts dans la LNH à 18 ou 19 ans : les deux frères Tkachuk, Andei Svechnikov et Mason McTavish.

C’est tout!

Leur point commun? Les quatre sont arrivés dans le show plus matures à tous les points de vues, physiquement, tactiquement, mentalement.

Bien sûr, on n’est pas en train de vous dire que Slaf va nécessairement devenir supérieur aux onze autres, dont les Draisaitl et Rantanen de ce monde.

Pas pantoute!

On dit juste qu’il s’inscrit facilement dans la moyenne de ces 15 joueurs comparables au même âge.

Un flop, vraiment?
En fait, seulement un sur 15, Puljujarvi – au grand dam des Oilers – est clairement devenu un flop, même si une éclosion archi-tardive, à 25 ans, à la Nichushkin, est toujours possible.

Autrement dit, les chances que Slafkovsky devienne une erreur monumentale sont de l’ordre de 6,66%.

Ou 13,3%, si on veut être un peu « sévère » et pressé, et que l’on souhaite tout de suite y ajouter Kappo Kakko…

Bref, en étant le plus objectif possible, on se répète, mais tout est normal jusqu’ici pour Slafkovsky!

Il semble beaucoup plus parti pour se situer dans le 87% de « réussite » que dans le 13% d’« échec ».

Et à voir la confiance avec laquelle il commence à jouer, ce n’est pas juste une question de pourcentage…

Il est même en avance sur quelques-uns, et non les moindres, au même âge.

Ainsi, ceux qui croient dur comme fer que Slafkovsky est déjà un flop ont donc presque 90% de probabilités d’être dans les patates, ou d’être simplement des évaluateurs de talent un peu précoces, c’est selon…

Même si des progrès sont déjà palpables, comme pour la plupart des joueurs analysés, son talent risque davantage d’éclore au grand jour à sa 3e, voire encore plus probablement à sa 4e année, qu’à sa 2e campagne.

Des pommes avec des pommes…
Enfin, j’espère que cet exercice en a rasséréné quelques-uns au sujet du premier choix de 2022.

En se basant sur nos comparables pertinents, le Slovaque a donc théoriquement environ 9 chances sur 10 de devenir un très bon attaquant de puissance qui répondra aux attentes de ses employeurs.

Sinon, si vous êtes un « amateur de  50 » qui aimez la « salade de fruits avec un peu de brocoli dedans », vous pourrez toujours le comparer aux autres premiers choix au total de l’histoire et scander que Slafkovsky est le 4e pire premier choix des 50 dernières années après 50 matchs tant que vous voudrez.

Grand bien vous fera.

On est juste pas certain de vouloir manger de cette salade

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