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Tous les joueurs repêchés par le Canadien entre 2011 et 2020 n’ont que six buts cette saison

La saison dernière, après la date limite des transactions, Dominique Ducharme avait affirmé qu’il avait les mains liées dans la composition de sa formation. Après tout, le Canadien était dans une posture délicate au niveau de sa marge de manœuvre avec le plafond salarial et le nombre limité de rappels faisait en sorte que le CH ne pouvait pas rappeler un gars comme Cole Caufield pour jouer avec le grand club.

Or, cette année, j’ai envie de vous dire que je remarque que Ducharme a encore les mains liées. Or, dans le cas présent, ce n’est pas pour des raisons financières, mais bien pour des raisons de talent repêché et développé à Montréal.

Je m’explique.

Plus tôt aujourd’hui, Alexandre Pratt a publié une statistique extrêmement intéressante : le nombre de buts inscrits par tous les joueurs repêchés par une même équipe entre 2011 et 2020. Les Hurricanes sont (de loin) premiers avec 43 filets, tandis que les Sharks (28 buts), les Ducks (27 buts) et les Blue Jackets (27 buts) font belle figure. Pour vous donner une idée, la moyenne est de 18 buts par équipe.

Quant au Canadien, ce n’est pas bien difficile, il est carrément au dernier rang de la LNH avec seulement six buts. Ça exclut toutefois les Golden Knights et le Kraken, qui n’existaient pas en 2011.

Oui oui, seulement six buts ont été inscrits depuis le début de la saison par tous les joueurs repêchés par le Canadien entre 2011 et 2020.

Là où ça devient encore pire, c’est quand on regarde qui sont les joueurs qui ont marqué ces buts. Dans ce lot, Mikhail Sergachev (Lightning) en a deux et Jesperi Kotkaniemi (Hurricanes) en a lui aussi inscrit deux.

Si on fait le calcul, ça veut donc dire que, chez le Canadien, seulement deux buts cette saison ont été inscrits par des joueurs repêchés par l’équipe entre 2011 et 2020. Alexander Romanov et Jake Evans en ont chacun un.

Une équipe, ça se construit par le repêchage. Je suis bien conscient qu’on peut regarder les chiffres et se dire que les deux buts de Sergachev sont en quelque sorte annulés par les deux buts de Jonathan Drouin, mais reste que ce n’est pas normal de voir d’aussi piètres performances par les gars repêchés par le Canadien.

Parce qu’encore là, ça démontre que la faute ne revient pas entièrement au « marché montréalais ». La plupart des joueurs repêchés à Montréal durant cette période sont présentement ailleurs dans la LNH et ils ne jouent pas forcément du meilleur hockey.

En fait, il y a seulement neuf joueurs repêchés par le Canadien entre 2011 et 2020 qui ont joué un match dans la LNH cette saison. En plus des quatre joueurs précédemment mentionnés, on peut également ajouter Victor Mete (trois passes en neuf matchs à Ottawa), Nathan Beaulieu (une passe en huit matchs à Winnipeg), Cole Caufield (une passe en 10 matchs à Montréal, présentement dans la LAH), Artturi Lehkonen (une passe en 12 matchs à Montréal) et Michael Pezzetta (aucun point en deux matchs, un gars qui a plutôt le calibre de la LAH).

Vous comprenez pourquoi je trouve que Ducharme a présentement les mains liées en termes de talent repêché et développé à Montréal?

Ces chiffres-là ne donnent pas fière allure au travail de Trevor Timmins et des dépisteurs du Canadien. Après tout, est-ce réaliste de s’attendre à une équipe aspirante quand elle est incapable de repêcher des gars qui finiront par s’établir dans la LNH? À la limite, ça témoigne d’un travail exceptionnel de la part de Marc Bergevin d’avoir colmaté les énormes brèches qui en ont résulté.

Oui, la pépinière d’espoirs du Canadien est plus solide aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a 10 ans, mais c’est encore une preuve qu’il faut tempérer les attentes. Et c’est également une preuve qu’il faut considérer les facteurs qui expliquent cette déroute avant de demander la tête d’un entraîneur qui a amené ce groupe-là en finale de la Coupe Stanley la saison dernière.

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