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Top-15 des espoirs du CH | Révision post-camp d’entraînement

Comme l’an dernier, l’ordre du top-15 des espoirs a essentiellement été établi avant même le début du camp d’entraînement. Je dirais que seul le dilemme entre la première place (Reinbacher) et la deuxième (Hutson) a été réglé dans les deux dernières semaines…et qu’il peut encore faire l’objet de discussions!

Or, le camp et les débuts de saison en Europe nous fournissent toujours de nouvelles informations pertinentes pouvant influencer la hiérarchie chez les espoirs.

Ainsi, suite au camp, on voit habituellement certains joueurs gravir quelques échelons et d’autres en descendre quelques-uns…

Voici donc un petit retour critique sur notre top-15 maison des espoirs du CH.

Y retrouvera-t-on de nouveaux visages ?

Méta-analyse!

Les positions entre parenthèses représentent les positions originales de notre top-15.

1. David Reinbacher, DD (1er) : En tout honnêteté, avant de voir Reinbacher au gros camp, c’est Lane Hutson que j’avais placé tout en haut de la hiérarchie des espoirs du CH lors de mes écrits estivaux. Hutson avait été tout simplement fumant au camp de développement en juillet et, à 4 contre 4, c’est lui qui tirait la charrette alors que Reinbacher l’accompagnait… Il a donc fallu que je réécrive une bonne partie des textes sur les deux joueurs! Est-ce que la présence de Hutson sur la même patinoire que Reinbacher au gros camp aurait confirmé mon choix initial? Impossible à dire. Ce qu’on sait, toutefois, c’est que l’entraînement estival a été payant pour Reinbacher et que sa performance des dernières semaine au gros camp a été des plus convaincantes pour un jeune défenseur de 18 ans. Il n’y a pas si longtemps, disons à l’époque de Victor Mete, Reinbacher serait peut-être resté avec l’équipe faute d’options plus matures. Même s’il aurait été très intéressant de le voir à Laval, le retourner en Europe cette saison est un luxe qui devrait payer à long terme. Et, pour ce que ça vaut, ça semble justement déjà bien parti à Kloten…

2. Lane Hutson (2e), DG :  Avec le début tardif de l’action dans la NCAA, il y a longtemps qu’on n’avait pas eu de nouvelles du (très) bon Lane. Mais déjà les médias sociaux se remplissent de séquences toutes plus renversantes les unes que les autres qui mettent en vedette le 62e choix au total en 2022… En voici une première cargaison :

En voilà un qui semble vouloir s’inscrire dans la lignée des révolutionnaires à sa position à la suite des Karlsson, Q. Hughes et Makar… Enfin, Hutson aura bientôt une autre méga-occasion de faire taire ses encore trop nombreux détracteurs en dominant le Championnat mondial junior, lui qui pourrait bien être nommé capitaine de l’équipe américaine. La pression sera forte et on a hâte de voir comment il réagira, lui qui semble parti pour jouer des matchs de plus de 25 minutes à profusion à Boston University en guise de réchauffement…

3. Juraj Slafkovsky, AG/AD (3e) : Saint-Doritos que les opinions sont polarisées pour rien au sujet de Slafkovsky! C’est à croire que personne ne regarde les matchs et préfèrent jouer au jeu du téléphone ou des « chambres d’écho », comme on dit en 2023. Tout le monde répète ce que tout le monde dit et ça amplifie, ça amplifie… Il faut pourtant tout simplement mettre les choses en perspective et être le plus objectif possible quand on analyse le jeu de Slafkovsky (ou de n’importe quel joueur). Sans connaître un camp parfait (qui a été parfait?), Slaf a été solide et on l’a vu progresser tout du long. On lui conseille de continuer à faire sa petite affaire et ne pas trop regarder les médias sociaux qui auront sans doute un œil averti du côté de l’Arizona cet hiver…

4. Kaiden Guhle, DG (4e) : Guhle a connu un bon camp et, si on pense strictement dans l’immédiat, il est peut-être présentement le meilleur espoir de l’équipe. Mais notre classement est plutôt pensé dans un perspective à long terme, sur un horizon de cinq ans. C’est alors que les plafonds plus hauts des trois joueurs devant lui, la profondeur impressionnante chez les défenseurs gauchers (on lui a déjà préféré Xhekaj pour auditionner sur la 2e unité de l’avantage numérique) et les risques de blessures liées à son style « kamikaze » entrent en jeu. Même s’il dit avoir comme priorité de demeurer en santé, déjà, en matchs préparatoires, on a eu quelques frousses en regardant Guhle s’engager encore à corps perdu dans des batailles à un contre un et pour bloquer des tirs dangereux…

5. Joshua Roy, AG/AD (7e) : Voilà déjà un premier changement notable, Roy monte de deux échelons après un excellent camp. Une idée qui était déjà présente dans mon texte et qui a fait son chemin dans la tête de quelques analystes au cours du camp aura été celle d’éventuellement tester le Beauceron aux côtés de Suzuki et Caufield. Ce n’est pas encore arrivé, mais ce n’est que partie remise… Je ne pense pas que son sens du jeu dans les trois zones ne trouve son égal au sein des attaquants de l’organisation. Roy est toujours là où il doit être. On aime entendre Jean-François Houle dire que l’organisation a des attentes élevés à son endroit à Laval. Mais Laval, c’est pas très loin de Montréal dans le cas du bon Joshua…

6. Alex Newhook, C/AG (6e) : Après un assez bon camp dans l’ensemble, Newhook maintient sa position dans notre classement en s’étant surtout affirmé au camp à une position qu’on ne lui avait pas nécessairement assignée dans notre texte original : au centre. Il se peut que Newhook joue éventuellement sa part de matchs avec Caufield et Suzuki ou ailleurs dans la formation, mais on l’a senti un peu perdu à l’aile, comme s’il était sous-utilisé. Il semble être à son meilleur lorsqu’il est en possession de la rondelle et celle-ci se retrouve plus souvent sur la palette du joueur de centre.

7. Owen Beck, C (5e) : En plus des performances convaincantes et un peu plus tape-à-l’œil de Newhook et Roy, Beck n’a simplement pas connu un camp qui marquera les mémoires. Il a été le moins bon des trois qu’on a classé aux positions très serrées 5 à 7.  Pas mauvais, loin de là, Beck, mais on s’attendait à plus. Peut-être n’était-il pas encore tout à fait à l’aise de jouer à un poids de 197 livres, mais on le sentait un peu moins explosif. Étonnement, il a aussi connu des moments difficiles au cercle des mises en jeu lors du tournoi des recrues. Malgré tout, Beck demeure un espoirs très important pour le CH et devrait occuper un rôle clé avec Équipe Canada au prochain CMJ. Il ne faut vraiment pas voir ce petit recul bien théorique de deux positions comme un désaveu à son endroit. C’est plus les deux autres qui nous ont confirmé des belles choses.

On arrive maintenant aux positions 8 à 11 où on retrouvait 4 défenseurs avec un très petit écart entre eux lors de l’évaluation pré-camp. Comment s’en sortent-ils après le camp et le début de saison en Europe?

8. Logan Mailloux, DD (11e): Malgré une certaine enflure médiatique, il faut dire que l’Ontarien a connu un bon camp dans l’ensemble après un départ un peu chaotique lors du tournoi des recrues et quelques erreurs en matchs préparatoires. Mature physiquement, Mailloux possède des qualités offensives impressionnantes et ne manque certainement pas de confiance en ses moyens et de caractère. Il aura tout le loisir d’améliorer son jeu défensif et sa prise de décision avec le Rocket où les attentes seront grandes envers lui. Si tout se passe pour le mieux, on pourrait le revoir plus au sud sur la ligne orange en cours de saison… Malgré un QI hockey encore douteux, sur le long terme, le potentiel de Mailloux est juste trop grand pour ne pas être considéré et on a dû revoir notre évaluation légèrement à la hausse dans son cas, mais il devra trouver un meilleur équilibre dans son jeu.

9. Arber Xhekaj (10e), DG : Xhekaj a connu de bons et de moins bons moments au camp, mais son « audition » sur la deuxième unité du jeu de puissance confirme encore un peu plus son potentiel offensif. Mais l’audition pourrait ne pas être de longue durée car d’autres attendent aussi leur chance… Malgré quelques carences dans ses lectures défensives, le Sheriff aux qualités uniques est à nos yeux indispensable pour le CH et fait partie intégrante de son noyau pour les années à venir.

10. Adam Engstrom (9e), DG : Malgré son petit différentiel négatif (-2), l’ultra-mobile Engstrom, 20 ans en novembre, connaît un début convaincant en Suède dans la meilleure ligue au pays. Il joue sur la première paire à Rogle et a jusqu’ici cumulé 4 points en 8 matchs. On avait longuement hésité entre lui et Justin Barron en 8e position, mais ce dernier ne s’est pas tellement aidé en matchs présaisons… La très forte impression que Engstrom m’avait laissé au camp de développement ne s’est pas dissipée, une intelligence hockey impressionnante et plus de talent offensif qu’on le croyait… Juste dommage qu’il ne pouvait être présent pour lutter avec les autres au gros camp.

11. Justin Barron (8e), DD : Après une deuxième moitié encourageante (dont une séquence de 14 points en 20 matchs) la saison dernière, la valeur en bourse de Barron a une fois de plus rechuté lors du camp. Il a commis quelques bourdes difficiles à oublier et son manque d’intensité, de sentiment d’urgence, de confiance en ses moyens, commence à inquiéter un peu. Athlétiquement, Barron a tout pour lui, patin, tir, physique, mais dans son cas c’est entre les deux oreilles qu’il y a le plus de travail à faire. Il devra rebondir rapidement car avec le surplus à la défense, l’heure des choix arrivera bien assez tôt pour Hughes et Gorton. Hutson et Reinbacher seront dans la formation dès l’automne prochain, peut-être même au printemps…

12. Jacob Fowler, G (12e) : Avec juste un petit match de joué jusqu’ici dans la NCAA avec Boston College (une victoire!), Fowler ne bouge pas dans cette réévaluation. Mais une première campagne très convaincante dans les rangs universitaires américains auréolée d’une participation au CMJ pourrait confirmer un peu plus son statut de gardien d’avenir du Tricolore. Attendons, donc, avant de le faire grimper (ou descendre) dans ce classement. Mais, chose certaine, Billy Ryan, recruteur amateur et directeur de l’évaluation des joueurs le voit gros (voir à partir de 7m30s)!

13. Bogdan Konyushkov, DD (non classé): Here’s the new kid on the block! Complètement passé sous le radar lors de mon évaluation estivale, Konyushkov fait une entrée remarquée dans ce palmarès revu et corrigé. Celui qui avait enregistré un intrigant total de 25 points en 64 matchs dans la KHL l’an dernier semble avoir élevé son jeu de quelques coches en ce début de saison avec ses 9 points en 16 matchs, dont cette soirée du tonnerre.

On note aussi, avec l’ancien collègue (que je salue!), Nicolas Cloutier, les propos très encourageants de la part de son entraîneur, le légendaire Igor Larionov, qui croit que son protégé aurait été en mesure d’aider le Canadien dès cette saison, même d’être un joueur clé! Le mobile et brillant Konyushkov est cependant sous contrat jusqu’en 2026 avec le Torpedo en KHL… Appelons ça des munitions à long terme pour l’état-major du CH.

14. William Trudeau (mention honorable) : Celui qu’on aurait classé 17ea poursuivi sur sa lancée de la deuxième moitié de saison à Laval et s’est imposé comme un des bons jeunes défenseurs lors du camp des recrues et lors des affrontements intra-équipes. un peu moins convaincant lors des matchs préparatoires, Trudeau demeure un défenseur solide dans les trois zones, confiant avec la rondelle et un jeune homme sérieux et intelligent dans ses propos. Le Varennois fait partie de la profondeur du côté gauche et donne des options à ses patrons pour les mois et les années à venir. Il aura sans doute droit à une audition avec le CH cet hiver si les circonstances s’y prêtent.

15. Mattias Norlinder (non classé) : Après une saison couci-couça à Laval, Mattias Norlinder est revenu sur la carte! Qui l’eût cru! Le Suédois a joué exactement comme Barron aurait dû jouer, avec abandon et urgence, en montrant ses forces, en faisait fi de la pression. Norlinder a plutôt bien paru en avantage numérique en matchs préparatoires et s’est attiré des propos élogieux de la part de Martin St-Louis qui voit en lui un joueur intelligent.

On n’est pas encore convaincu de ses lectures en territoire défensif et de sa force physique, mais Norlinder a tout donné lors du camp et s’est refait un nom. Rendu à sa dernière année de contrat, le CH doit tout faire pour monter sa valeur que ce soit pour son usage maison ou pour le marché des transactions – comme ne s’en cache même pas Kent Hughes qui n’hésite pas à l’identifier publiquement comme un joueur de la LNH- et on peut dire que Norlinder a fait sa part pour aider sa cause. Car, rappelons-le, avec l’arrivée quasi imminente de Lane Hutson, son chien est pas mal mort à Montréal. N’empêche, très curieux de suivre son début de saison à Laval aux côtés des Trudeau, Mailloux et compagnie…

Mention honorable : Jared Davidson

On avait rapidement évoqué son nom dans nos pensées en toute fin d’article, mais Davidson mérite une mention honorable soulignée en caractère gras suite à un excellent camp où il s’est montré plus rapide, et encore plus combatif, intelligent et productif que ce qu’on avait vu de lui à la Coupe Mémorial avec Seattle. Il possède un bon tir ce Davidson. Sa valeur a monté en flèche et la suite sera intéressante à Laval.

Conclusion

Après un camp somme toute assez tranquille, la maison n’a pas été virée à l’envers par cette relecture de notre classement estival.

L’échantillon d’évaluation est petit durant le camp et l’écart demeure très mince entre plusieurs joueurs. Bref, on a plus bougé les chaises sur le pont qu’autre chose, pour reprendre un mot à la mode.

Mais au moins ce n’est pas le pont du Titanic !

Plutôt que de s’enfoncer dans les eaux glacés, le CH commencera, tranquillement, cette année son ascension au sein de la division la plus forte de la LNH. Pas qu’il va nécessairement finir devant ses opposants, mais s’il évite un peu les blessures, il devrait accumuler considérablement plus de victoires et de points au classement que l’an dernier.

Cela dit, le camp a cependant confirmé que les espoirs que certains fondaient sur Farrell (15e), Mesar (14e) et dans une moindre mesure, Emil Heineman (13e), doivent être revus.

Pour Farrell, classez-moi carrément parmi les athées.

Pour Mesar, parmi les sceptiques de la première heure. Sauf erreur, j’ai été le premier à dire que j’aurais plutôt opté pour Kulich dans mon analyse du repêchage de 2022.

Pour Heineman, le CH tient quelque chose, un solide ailier, bon patineur doté d’un excellent tir. Mais il ne nous a juste pas montré grand-chose, du moins offensivement, lors du camp. QI hockey à développer à Laval…

Du côté de la « wild card », Lias Andersson, il a tout simplement confirmé que ses prouesses de la AHL ne sont que ça, et qu’il ne possède absolument aucune qualité dominante pour s’accrocher à la LNH.

Enfin, le « préféré » de Grant McCagg, son 4e plus bel espoir du CH l’été dernier, Oilver Kapanen (mention honorable, 16e), connaît un début de saison atroce en Liiga finlandaise, avec une toute petite passe en 9 matchs, -4…

Alors voilà, on se reparle bientôt!

Bonne saison tout le monde!

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