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Selon Patrick Huard, les fans ont acheté le rêve Connor Bedard et non pas une reconstruction

Je ne m’en cacherai pas, je suis pour la reconstruction. Voilà, c’est dit. Après, mon opinion, est-elle si importante? Un peu, mais pas tant que ça non plus. Je suis désolé de vous l’apprendre, mais à l’unité, toutes nos opinions n’ont que très peu de poids dans la balance. C’est à la gang qu’on peut influencer, un tant soit peu, le cours des choses. Mais après tout, en dehors de Geoff Molson, Jeff Gorton et Kent Hughes, il y a bien peu de gens dont l’opinion compte réellement.

Cela étant dit, ne pas avoir d’impact, ça ne nous empêche pas d’appeler dans les lignes ouvertes et de verbaliser nos opinions et de les partager. Certains sont même payés pour partager les leurs même s’ils n’ont pas plus de poids que vous et moi dans l’équation. C’est le cas pour tous les analystes des différents réseaux de télévision et des chaînes de radio.

Ce matin, nous avons eu droit à un bel exemple de ça sur les ondes de BPM Sports lors du segment de Tony Marinaro avec Jean-Charles Lajoie. Reconstruction, pas reconstruction, mais surtout, est-ce que les partisans achètent réellement le projet? Au-delà de partager leur propre opinion, ils extrapolent sur la vôtre et la mienne, nous prêtant un clan ou un autre massivement.

Marinaro, lui, croit que le public a acheté l’idée de la reconstruction. JiC, pour sa part, croit l’inverse. Les deux s’appuient sur des anecdotes personnelles. Le commentateur raconte que lorsqu’il croise des partisans, ils ne sont pas en maudit que le Canadien ait perdu des matchs. Ils sont même très optimistes sur le développement des jeunes et la capacité de Martin St-Louis à occuper les rôles d’entraîneur-chef malgré son inexpérience.

« La plupart des gens que je rencontre, ils achètent [le plan]. Celui qui n’a pas acheté, c’est toi! » – Tony Marinaro

L’animateur considère que les gens ne regardent plus autant les matchs, avouant au passage qu’il venait tout juste d’annuler ses billets de saison. Ce sympathique match de ping-pong, d’un argument à un autre entre les deux intervenants, a alors été interrompu par l’arrivée en onde de Patrick Huard.

L’humoriste, comédien et animateur avait le goût d’ajouter son grain de sel à la discussion et il n’a pas tardé à sortir un as de sa manche.

Plus encore, celui qu’on surnomme le préfet de discipline à BPM Sports, considère qu’il a tellement été mentionné souvent que la cuvée au prochain repêchage était forte que les gens croient, dans leur inconscient, que les 200 premiers joueurs disponibles sont extraordinaires.

Ça fait beaucoup de supposition d’un côté comme de l’autre.

Je crois que… On me dit que… Les gens pensent que…

J’ai le goût, moi, de vous demander ce que vous en pensez réellement de tout ça. Est-ce que la saison prochaine, vous allez exiger du Canadien qu’il soit compétitif et qu’il vise une place en séries ou si vous êtes encore patient pour les deux ou trois saisons évoquées par Hughes l’autre jour?

Mais j’ai surtout le goût d’ajouter un bémol dans l’énoncé de Patrick Huard. Est-ce que les gens réclamaient moins de défaites la saison dernière même si le premier choix n’a jamais été vanté comme Bedard l’est actuellement? De ce que j’ai pu voir, pas vraiment. Le Centre Bell était plein lors des matchs et lors de la séance de repêchage. Les gens ont même acheté le projet Juraj Slafkovsky dès que son nom a été prononcé sur l’estrade par Kent Hughes aux dépens de celui de Shane Wright.

Le Centre Bell était plein comme il est encore actuellement, et ce, même si le supposé impératif de la compétitivité à tout prix a pris le bord depuis deux saisons.

J’ai l’impression que nous vivrons tous un genre de blues post-repêchage si Bedard devait atterrir ailleurs qu’à Montréal, mais de là à arrêter d’acheter l’idée de la reconstruction, je ne sais pas ou, du moins, je ne crois pas que ce sera le cas. Comme je l’ai déjà mentionné, le pouvoir que nous avons, c’est avec notre portefeuille. Tant que le Temple sera plein, il n’y aura pas de presse et de raccourcis dans le processus.

Notre opinion a beau ne pas avoir beaucoup de poids, notre argent, elle, en aura toujours!

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