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Les 12 espoirs les plus importants du CH | le duel final : Romanov VS Suzuki

Après les espoirs de 12 à 9 et de 8 à 5, puis le début de notre top 4, on termine aujourd’hui notre décompte des espoirs les plus importants du CH avec notre duel final qui opposera Nick Suzuki à Alexander Romanov.

Les réactions ont été plutôt fortes à la suite de notre dernier article dans lequel Caufield et Kotkaniemi se sont respectivement succédés au quatrième et troisième rang.

À la lumière de ce que j’ai pu lire sur Twitter et Facebook, plusieurs classeraient Romanov derrière KK et Caufield, voire loin derrière pour certains.

Ça se défend sûrement et nul ne peut prédire l’avenir avec exactitude. Parlez-en à (inscrivez ici le nom d’un recruteur professionnel choisi au hasard).

Pour ma part, je juge que les espoirs du top 4 sont tous très rapprochés. À partir des données que nous avons, aucun ne se démarque si clairement. Leur notes oscillent entre 31.5/40 et 34/40. Les différences se font à coup de 0.5 par ci, 0.5 par là. Ils ont tous des arguments en leur faveur et quelques prises contre eux. Ça m’a d’ailleurs pris plusieurs semaines (pas à temps plein, on s’entend!) avant de pouvoir m’arrêter sur un ordre précis que je pourrais défendre de façon satisfaisante et cohérente.

Mais c’est justement en les classant par ordre d’importance, en leur octroyant une valeur pour le CH à moyen et long terme, et pas juste en analysant leur potentiel brut, qu’on arrivera à comprendre la logique de ce classement.

Si vous préférerez, on peut aussi les classer en se posant cette simple question : Qui a le plus de chance de devenir le prochain joueur le plus utile (MVP) du CH?

Notre duel final oppose donc les deux jeunes joueurs qui à nos yeux sont les plus à même de faire progresser le CH et, peut-être, gros peut-être, d’aider le Canadien à se hisser parmi les clubs aspirants…si une telle chose devait arriver un jour!

Commençons avec celui qui vient de s’entendre avec le club et que plusieurs, dont son agent, espèrent voir évoluer à Montréal dès cet été lorsque l’action de la LNH reprendra.

2. Alexander Romanov DG | 5’11, 185 lbs | 20 ans | 2018, ronde 2, 38e
Potentiel : 8
Assurance : 8.5
Utilité : 8.5
Valeur : 8
Total : 33/40
Classement précédent : 4e (32,5/40)

 

Potentiel

Ce fut un autre très solide Championnat mondial junior pour Romanov, assez pour faire de lui le défenseur russe le plus productif de l’histoire de cette classique hivernale. Malgré ses statistiques encore modestes en KHL, le Tsar, sans être la réincarnation de Bobby Orr, semble bien plus qu’un simple arrière défensif comme certains l’avançaient encore tout récemment. Ses talents en relance ainsi qu’en transport et en mouvement de rondelle semblent sous-estimés.

Personnellement, je fais partie de ceux qui, comme Marc Denis, voit en lui un genre de mélange, un entre-deux bien dosé, de Markov et Emelin, tout en étant bien plus fluide sur patins que ces derniers. Ce qui nous rapproche aussi d’un profil qui rappelle ceux de défenseurs hybrides comme Hamrlik jadis, ou encore, d’un McDonagh. D’autres parlent de McAvoy… Vous voyez le genre, fiable, mobile, polyvalent, sans oublier un bonne dose leadership dans son cas.

Autrement dit, sans s’enflammer à son sujet, comme nous le conseillerait Scott Wheeler, on voit tout de même très mal comment Romanov ne pourrait être considéré comme le meilleur espoir à la défense du Canadien depuis P.K. Subban (2007). Faut dire que si on enlève Sergachev de l’équation, la compétition n’est pas très forte…

Son profil et ses accomplissements chez les joueurs d’âge junior (jouer en KHL pour le meilleur club de la ligue et dominer outrageusement deux CMJ consécutifs) sont infiniment supérieurs à ceux des Bennett, Tinordi, Beaulieu, Lernout, Fleury, Brook, Mete et cie. Au fil des ans, ceux-ci ont tous été au mieux évalués comme des joueurs (ou plus souvent qu’autrement des projets) qui pourraient peut-être, si tout va bien, s’ils se développent, si les astres s’alignent, jouer un jour sur un top 4. Seul Beaulieu a soulevé des espoirs plus ambitieux, et encore…

Assurance
Pour Romanov, le top 4 apparaît plus comme un minimum garanti qu’un « projet » et, avec lui, ce ne sera pas non plus par défaut comme ce fut clairement le cas pour Victor Mete.

Le CH tient en Romanov une valeur sûre.

Pour faire une analogie culinaire, s’il était un repas, Romanov serait un steak-frites concocté et accompagné à la perfection : du solide, du goûteux et du satisfaisant à chaque bouchée. Un classique de bistro qui aura toujours du panache.

Ça demeurera peut-être un joueur « meat and potatoes », comme diraient les anglais, mais certainement pas sans saveur.

On ne parle pas de patates bouillies, granuleuses, sans beurre et sans sel ici.

Et on ne parle pas d’une tranche de rôti trop maigre, trop cuite, trop grise et sans sauce.

On parle de belles frites dorées, double cuisson, bien salées, croustillantes à l’extérieur, tendre à l’intérieur, avec un petite mayo maison juste assez relevée.

On parle d’un appétissant steak de côte d’un pouce et demi, juste ce qu’il faut de gras, bien vieilli, température pièce avant une cuisson parfaite, accompagné de bons champignons poêlés au beurre, salés et poivrés en masse. Quelque chose qui ressemble à ça :

 

Bon, j’ai oublié les champignons sur la photo mais ça reste du gros « menoum » de course. Merci au Marchand du Bourg!
(Crédit: Tony Patoine) 

 

Et on agrémente d’un généreux, bah, deux tant qu’à y être, verres de rouge qui accotent la bidoche comme il se doit.

Et voilà! Bonheur total!

C’est ça Romanov : tu ne peux pas te tromper. Pas d’erreur. De la qualité à chaque présence.

T’as besoin d’anticipation pour faire avorter des jeux?

T’as besoin d’une solide mise en échec? De robustesse?

T’as besoin d’une sortie de zone ou d’une montée avec la rondelle sans fioriture?

D’un repli défensif exceptionnel?

D’un tir bloqué?

De gagner des bagarres à un contre un?

D’intelligence défensive en infériorité numérique?

De solides jeux en avantage numérique sur une deuxième unité?

T’as besoin de leadership?

C’est Romanov qu’il te faut!

Toutes ces qualités et la confiance qu’il inspire font de lui un espoir avec de très fortes probabilités de réaliser son plein potentiel. C’est ce qui lui permet de devancer par un poil un gars comme Kotkaniemi.

Ses employeurs trépignaient d’impatience de le voir traverser l’Atlantique? Ce sera chose faite.

Tout indique qu’ils ne seront pas déçus.

Utilité
Mais est-ce que tout cela sera suffisant pour que Romanov puisse prétendre un jour au titre de MVP du Canadien? C’est là que sa production offensive maximale anticipée de 30-40 points par année nous empêche d’être trop enthousiaste à son sujet.

Un séjour de quelques mois à Laval pourrait-il l’aider à développer davantage son côté offensif en lui laissant davantage le droit à l’erreur qu’à Moscou et Montréal? Peut-être un peu. Ça ne pourrait faire de tort. Mais ses outils offensifs plutôt moyens, c’est-à-dire, ses mains, son lancer, sa vision et sa créativité, ne pourront pas changer du tout au tout…

Romanov sera probablement plus le genre de joueur qui ne fera pas perdre son club, pas le genre qui le fera gagner. Autrement dit, il contribuera très, très souvent à la victoire, mais de façon moins directe et spectaculaire qu’un Caufield, par exemple.

Il en faut des profils comme le sien dans un club, surtout en défensive. Être un game breaker, comme un jeune P.K. Subban, est une qualité qu’on ne verra pas très souvent chez Romanov, et c’est bien correct ainsi.

Sa mobilité et son niveau d’alerte en défensive forment ses qualités premières, des qualités qui valent leur pesant d’or.

Si les prédictions de Marc Bergevin – qui le voit dans la LNH depuis deux ans – sont à peu près exactes, voici dans les mots du DG ce qui nous attend avec The Destroyer.  Bergevin parle de lui comme la sélection dont il est le plus fier depuis son arrivée en poste en 2012 :

Ce sera un jeune défenseur qui, à 23, 24 ans, nous donnera 24, 25 minutes contre les meilleurs trios adverses. Le genre de défenseur qu’on envoie sur la glace pour protéger une avance, jouer en infériorité numérique, peut-être jouer les 30 dernières secondes de la supériorité numérique quand tu sais que l’autre équipe revient avec son gros trio. Mais il faut lui donner du temps. Un défenseur comme ça, je le considère aussi important qu’un défenseur capable d’obtenir 60 points, mais à risque. 

Si on résume, le stud de la défense, ça va être lui. Il sera, peut-être assez bientôt et pendant longtemps, le défenseur le plus fiable et efficace de l’équipe.

Voilà ce qui le rapproche davantage d’un MVP et ce qui le place devant Cole Caufield et Kotkaniemi dans notre décompte.

C’est pourquoi il est si haut placé dans un décompte des espoirs importants et non pas des « meilleurs » espoirs. Un club avec trop peu de défenseurs de qualité est un club chambranlant, fragile, irrégulier, sujet aux déconfitures. Romanov sans être Markov, viendra redonner une rigueur certaine au côté gauche de la défensive qui en a arraché depuis le départ du Général.

« Si Romanov avait joué au Canada, il aurait été repêché parmi les 10 premiers espoirs! »
– Dan Milstein, agent de Romanov, le jour de son repêchage.

En jetant un coup d’oeil au repêchage de 2018, avouez que la citation de Milstein, son agent, semble pas mal plus lucide que plusieurs le pensaient à l’époque…

Maintenant, vous vous doutez bien qui mérite d’être au-dessus de cet excellent et très satisfaisant steak-frites tout en haut du menu…

 

1. Nick Suzuki : C | 5’11, 201 lbs | 20 ans | 2017, ronde 13e
Potentiel : 8.5
Assurance : 8.5
Utilité : 8.5
Valeur : 8.5
Total : 34/40
Classement précédent : 6e (30/40)

 

Le jeune Ontarien de 20 ans (21 en août) montrait des statistiques fort impressionnantes à sa première saison dans la LNH. Malgré une baisse de régime dans les dernières semaines avant l’arrêt des activités, il se dirigeait tout de même vers une saison de 47 points sur 82 matchs. Pas banal. Il aurait probablement termineréentre le 5e et le 7e rang pour le Calder.

Disons que Suzuki a pas mal déjoué tous les pronostics à sa première saison, les nôtres en tous cas! On l’avait classé au 6e rang de notre liste l’été dernier, tout juste derrière Primeau. Mais il faisait quand même partie du fameux groupe de six joueurs qui nous semblaient pouvoir permettre au CH de se classer parmi les clubs possédant une des très bonnes banques d’espoirs de la LNH :

Mais, à mon sens, c’est peut-être en concentrant notre attention au niveau du top 6 qu’on apprécie encore davantage cette banque d’espoirs : aux trois joueurs de premier plan qu’on vient de nommer s’ajoutent des Romanov, Primeau et Suzuki, des joueurs dont l’impact sera peut-être presque aussi important que les trois premiers. C’est énorme.

Ce top 6 nous parait-il toujours aussi fort aujourd’hui? On y reviendra en conclusion…

Je n’attendais pas Suzuki à Montréal avant novembre-décembre et je ne le voyais certainement pas passer en un coup de vent devant Kotkaniemi… Mais voici tout de même ce que j’avais écrit à son sujet en conclusion du même article datant d’août dernier :

Il y a quelques années on aurait été enthousiasmé par la seule présence d’un Suzuki dans le top 3. Aujourd’hui, malgré tout son potentiel et la finesse de son jeu, on n’est pas parvenu – à tort ou à raison – à trouver suffisamment d’arguments satisfaisants pour le placer dans le top 5. Si mon évaluation est à peu près juste, il faudrait voir cela comme une excellente nouvelle pour tous les partisans de la Flanelle!

Bon, premièrement, c’était clairement à tort!

Deuxièmement, je serais aujourd’hui curieux de savoir si un seul des milliers d’internautes qui liront cet article oserait le placer en dehors du top 3!

On avait assurément sous-évalué l’importance de sa performance pourtant étincelante lors des séries de la OHL et lors du tournoi de la Coupe Mémorial. Mais comment est-il parvenu à progresser autant et à se rendre aussi important aussi vite dans la LNH?

Voici cinq facteurs expliquant son bond vertigineux depuis notre classement estival :

1) Suzuki a prouvé qu’il pouvait jouer au centre dans la LNH, ce qui était plutôt hypothétique l’été dernier, alors que plusieurs voyaient en lui un futur ailier dans la LNH. Or, dès qu’on lui en a donner la chance, il a fait une chaude lutte à Max Domi pour un poste de centre sur le top 6.

S’il maintient sa progression, il pourrait devenir un premier centre digne de ce nom dans un avenir rapproché. Suzuki possède le talent offensif qui manque à Danault pour justifier un tel titre sans que personne hausse les sourcils. Reste à voir s’il possèdera le dynamisme nécessaire pour atteindre le niveau des grandes vedettes offensives de la LNH. Ça, ce n’est pas si certain…

Par ailleurs, cette percée rapide presque inespérée de Suzuki au poste de pivot donne des options à Bergevin dans le dossier Domi, un sujet pour un autre jour, mais c’est une carte qui lui confère beaucoup d’utilité et de valeur au sein de son club.

2) Toutes ses qualités annoncées se sont effectivement révélées. Son intelligence au jeu, tant vantée, lui a permis de rapidement s’adapter à la vitesse de la LNH, si bien qu’on le voit régulièrement anticiper des jeux autant défensivement qu’offensivement. En fait, pour lui – comme pour Patrice Bergeron, un joueur qu’il admire – l’attaque commence souvent avec une bonne défense, que ce soit par un bon positionnement en territoire défensif, un bon appui à ses défenseur ou un revirement en zone centrale, sa spécialité. Il est aussi apte à jouer sur la bande droite lors des avantages numériques, même si on aimerait le voir marquer et produire encore davantage de cette position. Ça viendra peut-être.

3) Autre élément très, très important dans son cas, son coup de patin ne pose pas vraiment problème. C’était pourtant la principale crainte à son sujet. Son accélération peut encore s’améliorer, mais sa vitesse de pointe est loin d’être mauvaise et son agilité générale ainsi que son équilibre sont excellents. On notera encore une fois que son intelligence lui permet d’être au bon endroit bien avant une flopée de patineur plus explosifs…

4) Il est surprenamment fort physiquement. À 5’11, 201 lbs, Suzuki n’est pas « petit ». Il remporte la plupart de ses duels à 1 contre 1 le long des rampes en jouant un peu à l’anguille ratoureuse comme le faisait Mike Ribeiro à ses belles années, mais en étant aussi capable de se servir de ses muscles pour gagner ses batailles.

5) On pourrait aussi parlé son développement au niveau de la LNH. Plus tôt cette saison, alors que plusieurs s’en étaient offusqués, j’étais entièrement d’accord avec la façon de faire un peu « tough love » de Julien à l’endroit de Suzuki, alors que le coach avait répondu à un journaliste qui questionnait le temps de glace du jeune : « Suzuki n’est pas encore  une supervedette », avait sèchement répondu Julien. Il devait entre autres terminer plus souvent ses jeux au filet. Voilà qui était une manière claire et honnête de mettre les choses en perspectives pour tout le monde. C’est justement peu après cette déclaration que Suzuki allait connaître ses meilleurs moment de la saison. Un très bon signe.

Suzuki est bon, mais voilà : il n’est pas encore une supervedette. Et, à l’heure actuelle, personne ne peut être sûr à 100% qu’il le sera un jour. Mais il est le type de joueur qui répond bien quand on le pique un peu. Je vois là la marque des très bons joueurs et des leaders qui sont capables de reconnaître qu’ils peuvent toujours en donner un peu plus car ils ont le potentiel et le caractère pour le faire.

On suspecterait Julien de vouloir faire de Suzuki le prochain Bergeron qu’il ne s’y prendrait pas mieux…

Suzuki est un premier de classe, peu importe les consignes et l’enseignement qu’on semble lui proposer, il s’adapte et performe. Sa spectaculaire progression dans la dernière année et le rôle de premier centre qui l’attend selon toute vraisemblance lui permettent de mériter la pôle position de ce palmarès.

Bref, à l’heure actuelle, il est mon choix pour le titre du prochain MVP du CH quand le moment sera venu de tourner la page sur l’ère Carey Price.

Mais est-ce un titre par défaut? Voilà la question à laquelle il nous faut encore répondre…

Récapitulatif : 
13 à la douzaine) Josh Brook (suivi de près par Cam Hillis)
12) Jake Evans
11) Cale Fleury
10) Jesse Ylonen
9) Mathias Norlinder
8) Jordan Harris
7) Ryan Poehling
6) Jayden Struble
5) Cayden Primeau
4) Cole Caufield
3) Jesperi Kotkaniemi
2) Alexander Romanov
1) Nick Suzuki

Conclusion

Est-ce que ce beau classement par ordre d’importance annonce de grandes choses? Hmmmm

Un léger scepticisme plane depuis le début de cette nouvelle série d’articles dont l’écriture avait commencé bien avant la pandémie, dans l’ancien temps, quelque part en janvier, en plein coeur d’une saison de misère.

Le top 6 nous emballe un peu moins que l’été dernier, même si les Primeau et Struble pourraient devenir d’excellents joueurs eux aussi. En revanche le top 10, voire le top 12 dans son entièreté, nous paraît peut-être encore plus solide avec les Norlinder et Harris qui poussent très fort, sans oublier Ylonen qui possède un potentiel d’ailier offensif tout à fait légitime et qui est le meilleur patineur du lot. Ce n’est pas rien…

Mais, contrairement à l’été dernier où Kotkaniemi (35/40) avait très sérieusement un pied dans la prestigieuse catégorie « élite », il n’y a plus un espoir que j’oserais qualifier de la sorte au sein de la banque du CH, c’est-à-dire des espoirs qui se méritent une note de 9 (et plus) dans la majorité des catégories analysées.

Pour cela, il faudrait que je sois encore plus convaincu que Suzuki devienne le prochain Bergeron.

Il aurait fallu que Kotkaniemi montre une certaine progression dans la LNH à sa deuxième saison, pas qu’il nous fasse regretter Quinn Hughes à chaque coup de patin ou chaque chute sur la patinoire.

Que Caufield épate davantage à cinq contre cinq dans la NCAA et au CMJ.

Et que Romanov soit plus souvent comparé à Dahlin qu’à Emelin…

Juste pour se remémorer notre ordre de grandeur, dans notre évaluation, seuls McDavid et de Crosby se seraient mérités des notes parfaites de 40/40 au moment de leur repêchage. Auston Matthews, facilement un 38/40. Vous voyez le genre.

Suzuki avec son 34/40 n’est pas très loin du niveau élite qui débuterait à 35, voire 36/40 avec des Barkov et des Toews, par exemple.

Mais jusqu’à preuve du contraire, Suzuki ça demeure la coche en dessous. Et cette coche elle fait souvent toute la différence. Pour la surmonter, il faut miser sur la quantité, sur une profondeur exceptionnelle.

Le CH compte très, très peu de ces joueurs d’élite si on compare avec les gagnants de la Coupe Stanley des 15 dernières années. Je ne nommerai pas une autre fois tous les grands joueurs associés à ces équipes championnes et tous les potentiels « futurs champions », les MacKinnon, Makar, et autres MacDavid et Draisaitl de ce monde.

En revanche, le Tricolore possède-t-il cette profondeur très enviable qui se rapproche un peu du modèle des Blues de St-Louis, un club rempli de très bons joueurs rendus à maturité qui entourent quelques joueurs d’élite (O’Reilly, Tarasenko et Pietrangelo)?

Soyons objectifs. Les jours de Price au niveau élite sont déjà sur le back nine, ceux de Weber sont presque terminés et après eux c’est le désert dans cette catégorie de joueurs.

Domi, Drouin, Petry, Gallagher, Tatar, Danault, ne sont pas et ne deviendront jamais des superstars.

Et maintenant, on peut se demander très sérieusement si le destin des Suzuki, Romanov, Kotkaniemi, Caufield et compagnie sera bien différent au bout du compte…

Que deviendras-tu Jesperi Kotkaniemi?
(Crédit: Capture d’écran : Twitter) 

 

Des bons joueurs, de solides contributeurs. Nul doute. Mais seront-ils clairement supérieurs à ceux qui sont en place présentement? Aideront-ils le CH à former un tout qui ressemble aux Blues?

Pas sûr. 

Ils devront tous devenir bons et très bons rapidement si le CH veut espérer figurer parmi les aspirants dans un avenir raisonnable. Les flops devront se faire très rares…

Ce qui nous fait réaliser que lorsqu’on a la chance de repêcher au 3e rang deux fois en l’espace de sept repêchages (2012 et 2018) et trois fois dans le top 10 au cours de la même période, il faut sortir la balle du stade à chaque fois si on veut espérer jouer dans la cours des grands. Il faut choisir ceux qui deviendront des superstars, car à ces rangs de sélection il en reste toujours plus d’un sur la table.

Le CH a sélectionné Galchenyuk, Sergachev et Kotkaniemi… Je vous laisse le soin de rechercher vous-même ceux qu’il aurait pu sélectionner gratis.

S’il y a toujours une part de chance, même aussi tôt dans le repêchage, on n’a jamais semblé miser sur les meilleurs chevaux disponibles. Sauf peut-être pour Sergagchev (et encore. puisqu’on l’a échangé lui aussi…), on a pris des paris douteux et jusqu’ici passablement infructueux, bien qu’il soit encore très tôt pour KK, je sais…

Bref, ce qui manque encore et toujours le plus à cette banque d’espoirs, et au CH en général, c’est un vrai futur MVP, idéalement deux.

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