Après une embellie d’environ deux mois, la débâcle des dernières semaines a fait retourner le regard des partisans sur le repêchage où le CH aurait présentement deux tours de parole dans le top-20.
C’est bon pour la reconstruction, ça.
On vous propose aujourd’hui la première partie de notre top-20 qui comporte plusieurs joueurs pouvant faire saliver les dirigeants de la Flanelle.
1. Matthew Schaefer
Schaefer est rapidement devenu le favori de tous les observateurs après son retour de mononucléose l’automne dernier. À 17 ans, joueur le plus dominant de l’équipe canadienne junior, Schaefer ne passe pas inaperçu sur une patinoire. Le Canada ne s’est jamais remis de la blessure à la clavicule qu’il s’est infligé en rentrant dans le poteau à très vive allure. S’il y a une chose, Schaefer devra apprendre à mieux évaluer sa vitesse (fulgurante) en relation avec son positionnement dans l’espace…
Canada’s Matthew Schaefer went down the tunnel after running into the goal at full speed with his shoulder then hitting the boards pic.twitter.com/TJoyQ3Qcui
— CJ Fogler 🫡 (@cjzero) December 28, 2024
Sinon, tout a déjà été dit à son sujet. Un défenseur complet avec un potentiel offensif considérable. Pensez à un mélange de Heiskanen, Makar et Niedermeyer. Fait que c’est ça…
Je ne crois pas qu’il y ait une meilleure touche de marqueur que celle de Misa dans ce repêchage. L’auteur de 40 buts et 88 points en 44 parties domine outrageusement la compétition cette saison, sa 3e dans la OHL. Ayant reçu le statut de joueur exceptionnel à 15 ans, Misa, 6’1, 185 lbs, a littéralement TOUT ce qu’on peut rechercher chez un centre offensif, en plus d’être responsable défensivement. Nommez une qualité offensive, il la possède.
Michael Misa 🇨🇦 (#77 | DY | Three Games) #2025NHLDraft
Talent Analysis: Misa is a complete offensive player that attacks with a lot of pace. Even though he attacks with pace, he does have the ability to change direction, cut, and delay. His passing is strong. He can pass… pic.twitter.com/UAyBYRsvpr
— AMScouting (@AMScouting) January 20, 2025
Certains le voient cependant avoir plus de succès à l’aile dans la LNH, mais j’avoue ne pas trop comprendre pourquoi. Ma seule préoccupation avec Misa serait la suivante : est-il bon sous pression? Ses performances et ses statistiques ne sont pas si reluisantes sous les plus gros projecteurs, particulièrement en séries et à la Coupe Memorial. On verra cette année s’il fera mieux. Quoi qu’il en soit, pour l’instant, Misa semble se démarquer au 2e rang, mais ça peut encore changer.
3. Anton Frondell
On hésite un peu entre Frondell, Desnoyers et Hagens au troisième rang – une lutte à finir -, mais on a l’impression que les clubs seront très attirés par le plafond de Frondell comme centre complet. En plus d’un sens du jeu aiguisé partout sur la patinoire, Frondell possède déjà une maturité physique impressionnante, ainsi qu’un coup de patin et un tir puissants. C’est un peu la version plus défensive de Misa, avec peut-être un peu moins de chance de devenir un joueur de premier trio et un grand producteur de points. C’est néanmoins le genre de pivot qui va jouer de grosses minutes tard en saison et en séries…
Un véritable centre 1B ou un 2e centre parfait dans n’importe quelle organisation, le Québécois formerait entre autres un one-two punch fort intéressant à Montréal avec Nick Suzuki. Desnoyers, 6’2, 173 lbs, se démarque par son intelligence supérieure et son positionnement sur la glace sans pour autant être un joueur strictement cérébral. C’est aussi un travaillant et un patineur techniquement quasi parfait (il pourrait gagner en explosion), capable de beaux changements de direction. Sans être très flashy sur une base régulière, Desnoyers est habile en protection de rondelle, fort le long des rampes et se révèle comme un passeur bien au-dessus de la moyenne.
All 5 of Caleb Desnoyers’ points against the St. John Sea Dogs on Oct. 17th. He’s got 8 in his last 4 games played.
A bit of everything on display — transition skill, cross-ice passing, net-front game, power play, defensive skill… kid’s smart. #2025NHLDraft pic.twitter.com/Y9GqmEoB7N
— Hadi Kalakeche (@HadiK_Scouting) October 21, 2024
Il fait beaucoup penser à Jonathan Toews, mais en un peu moins dynamique. On sait que le Canadien l’aime déjà, mais advenant que Desnoyers, qui a progressé en cours de saison, ne se rende pas à eux, Hughes et Gorton l’aimeraient-ils assez pour faire une offre irrésistible à l’équipe qui s’apprêterait à le repêcher? Ils auront quelques cartouches à dépenser et de quoi faire réfléchir quelques DG… Mais il est sans doute un peu tôt pour ce genre de considérations. On y reviendra après la loterie…
Peut-être Hagens est-il le deuxième plus « beau talent » du repêchage, mais on ne peut pas dire qu’il a enflammé les esprits cette saison à Boston College alors qu’il évolue pourtant au centre de Ryan Leonard (8e, 2023) et Gabriel Perreault (23e, 2023). L’Américain a néanmoins connu un bon mondial junior au centre des deux mêmes moineaux, mais a-t-il dominé la compétition pour autant? Peut-être avions-nous simplement trop d’attentes envers lui après son U18 absolument phénoménal du printemps dernier suite auquel tout le monde – moi le premier – le voyait sortir au premier rang en 2025… Il n’est maintenant plus exclu qu’il quitte le top-5 en juin. Peut-être vit-il mal avec la pression de son année de repêchage? Le saut dans la NCAA était-il plus compliqué qu’anticipé pour lui? Allez savoir…
Hagens demeure assez rapide, mais étant donné son physique peu avantageux, il pourra difficilement devenir un premier centre dominant dans la LNH. Un transfert à l’aile est donc loin d’être impossible dans son cas. Mais il pourrait aussi tout simplement devenir un bon deuxième centre. Pour le reste, son moule est assez connu : un petit attaquant américain créatif et dynamique semblable aux Clayton Keller et Logan Cooley.
6. Porter Martone
Autant du côté de Grant MacCagg que de Simon « Snake » Boisvert, on craint que Martone – qu’on retrouve encore souvent dans le top-3 – ne devienne pas le gros attaquant de puissance vedette que plusieurs voient en lui. Patineur moyen, plus ou moins intéressé par moments en défensive, Martone s’illustre surtout autour du filet adverse où son gabarit et ses mains vives lui permettent de faire des ravages. On pense encore à Corey Perry et Mark Stone lorsqu’on l’observe en zone offensive.
Porter Martone (#2025NHLdraft) has just 1 point in his last 5 games, but I watched one of those scoreless games and he easily could’ve had 3 points.
I don’t care about his WJC or recent production: his playmaking is elite.
Here are some highlights of that one game. pic.twitter.com/Wt8XaJ3Cet
— Briser la glace (@Briserlaglace_) January 30, 2025
Personnellement, je l’ai trouvé bon, engagé, intelligent et gamer à chaque fois que je l’ai vu, et je n’oserais pas le placer plus bas pour le moment. Mais on peut effectivement se demander s’il ne domine pas un peu trop au niveau junior à cause de son physique avantageux. Cela dit, je crois qu’il ne faut pas sous-estimer son intelligence et son sens du timing. Il aurait selon moi dû jouer davantage avec Équipe Canada junior aux Fêtes et je vois toujours en lui un futur ailier top-6 dans la LNH et un joueur de séries.
Intensité, vivacité, dynamisme, responsabilité, efficacité. Sixième marqueur et deuxième buteur de la WHL, Bear, 6’0, plus souvent qu’autrement le F1 en échec avant, est une « double menace » constante en territoire offensif. Son profil général fait un peu penser à Tij Iginla que j’aimais bien l’an dernier. Patineur au style peu orthodoxe (trop penché vers l’avant), Bear se rend tout de même du point A au point B la pédale au plancher. Mais il pense aussi le jeu à une vitesse élevée et gagne régulièrement ses batailles pour la rondelle avec une approche « dog on a bone ». Il marque plusieurs de ses buts dans l’enclave, à l’aide de tirs vifs et précis ou de déviation, des qualités qui se transposent très bien dans la LNH.
Carter Bear 🐻
Fidèle à lui-même. 2 buts et 1 passe hier soir.
Un GAMER.
60 points en 35 matchs cette saison 🔥 pic.twitter.com/R2WhnIcl6i
— La Première Ronde (@1ereronde) January 18, 2025
Il trouve également le moyen d’exceller en désavantage numérique où on le voit souvent très agressif sur le porteur de la rondelle. Connaissant une progression fulgurante lors des trois dernières saisons, Bear – l’espoir « chouchou » de Simon Boisvert en 2025 et coéquipier du super espoir de 2027, Landon Dupont – nous apparaît comme une future valeur sûre dans n’importe quel top-6 de la LNH. Une « bougie d’allumage » qui ne ferait pas de tort à un club comme le Canadien…
8. Radim Mrtka
Il serait surprenant qu’il n’y ait pas au moins deux défenseurs dans le top-10 et Mrtka est clairement le deuxième meilleur défenseur du repêchage selon mes observations et selon celles de plus en plus de monde. Mrtka, mon « chouchou » personnel en 2025 (après Brandseeg-Nygard l’an dernier!), a réussi sans difficultés apparentes son transfert à Seattle (WHL) depuis la meilleure ligue professionnelle de sa Tchéquie natale. Auteur de presque un point par match dans le junior canadien, le géant de 6’6 se déplace avec une aisance qui rappelle celle des Tylers Myers et Vladimir Malakhov en plus de tirer et de distribuer la rondelle sèchement, proprement et sans effort, comme ce dernier.
Radim Mrtka 🇨🇿 (#21 | DY | Three Games) #2025NHLDraft
Talent Analysis: Mrtka is a big, right handed defender that displays good mobility. His offensive game is simple, but he is capable of making a play in the offensive zone or with pressure from forecheckers. In terms of… pic.twitter.com/nnTG8UcQ34
— AMScouting (@AMScouting) February 3, 2025
Défenseur complet avec un physique hors norme, il serait une sacré belle option pour le CH du côté droit de la défensive. On délibère encore à savoir si, à terme, il ne pourrait pas être supérieur à un David Reinbacher… Vu d’ici, c’est proche entre les deux… Même s’il se présente un peu comme un « projet » à cause de sa taille et de son adaptation au style nord-américain, Mrtka n’est quand même pas si loin de la LNH. Il doit simplement devenir un peu plus fort et être un peu plus méchant devant son filet.
Joueur de centre droitier, 6’2, 11e rang des marqueurs de la OHL à 17 ans, intelligent dans les deux sens de la patinoire, superbe passeur, grande créativité, bonne éthique de travail, bon tir, production bien au-delà du point par match (68 en 49) : O’Brien devrait lui aussi s’immiscer dans le top-10 en juin prochain. Il devra cependant améliorer la mécanique de sa foulée (patineur moyen pour l’instant), ses mises en jeu et sa force physique (175 lbs…).
Jake O’Brien 🇨🇦 (#44 | DY | Three Games) #2025NHLDraft
Talent Analysis: O’Brien’s best traits are his passing and hockey sense. He has great vision and patience with puck. While he has offensive talent, he still works hard on the defensive side. I think he projects as a 2nd or… pic.twitter.com/m6z0xlbkhq
— AMScouting (@AMScouting) February 6, 2025
Plafond élevé (centre top-6), mais il faudra prévoir quelques années de développement… Très agréable à regarder jouer. Beaucoup de talent. Assez pour devenir un « riser » à la Sennecke en vue du prochain repêchage? Il lui manque peut-être un peu de patin et de force…
10. Victor Eklund
Eklund, un ailier tirant de la droite, est un peu le Carter Bear suédois de cette cuvée, en ce sens qu’il se présente lui aussi comme une bougie d’allumage à chaque soir, à chaque présence. Pour le reste, le frère de William se révèle également créatif, rapide, habile et dynamique dans un petit format. Même s’il aime bourdonner autour du filet adverse, son gabarit pourrait le faire reculer un peu en juin, mais il sera une jolie prise pour l’équipe qui le choisira. Une valeur sûre, mais peut-être pas un ailier de premier trio dans un bon club.
Conclusion
Je ne sais pas pour vous, mais il n’y a pas grand joueur que je ne prendrais pas à Montréal là-dedans. Que l’on pense en fonction du talent ou des besoin, ils ont tous au moins un petit quelque chose que j’aime beaucoup…
Comme à chaque année, entre les rangs 6 et 10, il restera sûrement encore un joyau qu’on dira digne du top-5 dans quelques années.
Si c’est bel et bien là qu’ils parleront pour première fois – ils sont présentement à égalité avec Utah au « 10e rang » – à Bobrov, Lapointe, Hughes et Gorton de l’identifier.
Et n’oublions pas qu’ils ont ce qu’il faut pour s’avancer un peu, même si pareil exercice est très rare dans le top-10…
On reconnecte la semaine prochaine avec la conclusion du top-20. Il restera encore pas mal de bons joueurs, mais il n’y aura vraiment pas autant de « valeurs sûres »…