Le 6 novembre dernier, Pierre Dorion souriait jusqu’aux oreilles. Enfin, il avait l’occasion de montrer sa nouvelle prise aux médias.
Ce n’était certainement pas une acquisition comme les autres : le DG s’était démené des mois avec son moulinet afin de sortir le plus gros poisson de l’océan! Aux yeux de son entraineur, qui voit Matt Duchene tel un légitime centre de premier trio, Dorion venait d’accomplir un exploit notoire. Pas mal pour un dirigeant n’ayant même pas deux saisons complètes sous la cravate!
Le potentiel du nouveau #95 rendait l’exercice d’autant plus excitant : à Ottawa, on commençait à se lasser du style de jeu peu excitant de Kyle Turris. Enfin, l’équipe allait compter sur un bâton de dynamite prêt à exploser, alors qu’un ancien troisième choix au total, enfin heureux de sa situation professionnelle, était prêt à démontrer l’ampleur de son talent.
Disons que ce scénario prend une tangente plutôt inattendue dans la Capitale nationale…
Duchene n’a accumulé qu’un point lors de ses neuf premières joutes dans l’uniforme des Sens. Son différentiel est actuellement pire que celui amassé avec l’Avalanche! Pourtant les conditions gagnantes lui sont présentées : avantage numérique, partenaires de qualité, utilisation adéquate… rien n’explique cette léthargie!
Un passage à vide lors d’un nouveau départ n’a rien de dramatique : Duchene s’adapte. Il prendra un certain temps avant de s’acclimater au style de jeu unique de Guy Boucher.
Sauf que le pacte censé fouetter les patineurs des Sénateurs semble créer l’effet inverse! L’équipe n’a emporté que deux duels depuis son arrivée!
Est-ce un mauvais timing? A-t-on sous-estimé l’apport de Turris dans le vestiaire? A-t-on surestimé le talent de Matt Duchene ?
Une chose est certaine, la différence de talent entre les deux hommes ne justifie pas le sacrifice de Shane Bowers puis d’un choix de premier et de troisième tour…
Réalisez-vous qu’Alex Galchenyuk, Ryan Poehling, puis ces choix provenant du Tricolore n’auraient potentiellement pas suffi à attirer le centre du Colorado à Montréal? D’autant plus qu’en 2019, Duchene aura le loisir de s’entendre avec l’équipe de son choix dans la LNH…
Bien sûr, le Canadien n’aurait jamais cédé autant d’actifs pour acquérir ce joueur qui n’est à leurs yeux qu’un ailier…
Sauf qu’il faut se rendre à une évidence bien simple : blâmer Marc Bergevin à chaque fois qu’un centre ou un défenseur est transigé pour son inactivité n’est pas justifié.