Le vent de positivisme caressant Montréal masque le chaos entourant les six défaites consécutives des troupes de Claude Julien en présaison. Désormais, les excuses sont permises dans le vestiaire du Canadien, laissant Jeff Petry se lâcher lousse en admettant que l’adaptation au système du nouvel entraineur ne fût pas de tout repos.
L’an dernier, le nouveau pilote franco-ontarien n’a pas bénéficié de l’occasion d’établir son empreinte au sein d’une Flanelle pas si sainte, s’improvisant plutôt pompier dans le contexte où les espoirs de séries éliminatoires semblaient s’affaisser en cendres.
Fort d’un été passé à concocter une recette victorieuse, Julien a trouvé un aspect du jeu dans lequel il souhaite voir ses hommes se démarquer : la récupération de rondelle.
Même si TVA Sports n’a cru bon souligner que le mot «marde» dans ce segment, Paul Byron a donné un excellent indice du devoir qui sera assigné aux attaquants du CH en zone défensive.
Si l’on se fie à ses paroles, la stratégie adoptée par les avants du Tricolore sera donc le Swarm.
Quessé ça?
C’est une notion qui peut être appliquée à plusieurs patrons de jeu. Grosso modo, lorsqu’on parle de Swarm, on évoque une pression sur le porteur de la rondelle étant appliqué par plus d’un joueur à la fois. Plutôt que de simplement couvrir son homme, chaque joueur sur la patinoire s’installe dans une zone, selon la position de la rondelle, réduisant ainsi les chances de l’adversaire de refiler le disque à un coéquipier et augmentant la probabilité de revirements.
Selon les différents échos, l’apparition de cette stratégie au sein de la LNH provient de l’arrivée de Guy Boucher, qui était répugné par l’idée que ses ailiers stagnent au cercle des mises en jeu en attendant le disque en territoire défensif. Chez le Canadien, il n’y aura pas de touristes : tout le monde devra être impliqué sur la surface glacée.
Cette agressivité ne s’affichera pas qu’en territoire défensif : trois joueurs sautaient régulièrement sur le joueur détenant le disque lors d’entrée de zones lors de la présaison. Cette trappe en zone neutre utilisée par plusieurs équipes au travers du circuit Bettman se veut un gage de succès.
L’attaquant dégage, un défenseur attend patiemment en arrière puis relance l’attaque. Pas trop sorcier, non? D’autant plus que le schéma utilisé par les entraineurs du CH, soit un 2-1-2, mettra souvent en valeur la vitesse de ses ailiers.
Deux hommes auront donc le mandat de se rendre disponibles afin de recevoir une rondelle en zone neutre ou de mettre en exécution l’échec avant. Définitivement, chaque rotation sur la patinoire sera éreintante pour les attaquants du Canadien.
Ne cherchez pas de midi à quatorze heure la raison pour laquelle Jaromir Jagr n’a pas été embauché à Montréal : à 45 ans, la cadence déchainée de ce système ne lui aurait pas permis d’exploiter l’entièreté de son talent.
Idem du côté de Chris Neil, qui s’avèrerait un fardeau au sein de cette équipe dynamique…