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Les 12 plus importants espoirs du CH : les positions 6 à 1 | Sergachev est dans une classe à part

On termine aujourd’hui notre décompte entamé la semaine dernière des 12 plus importants espoirs du CH avec les positions 6 à 1!

Dans mon esprit, l’écart entre ces 6 joueurs – à ce compte, incluons Andrighetto (#8) et Bitten (#7) – est infime dans bien des cas.

Il y a donc place pour la discussion!

Rappelons tout de même que l’importance de ces espoirs est ici déterminée en fonction de leur utilité à venir (du projet qu’on a pour eux), de leur unicité ou de leur irremplaçabilité dans l’organisation (ce qui les démarque des autres), de leur valeur sur le marché, du niveau de confiance qu’on semble leur démontrer, des contrats qu’on leur a consentis et surtout, ultimement, en quoi le joueur en question est-il le plus à même de faire progresser l’organisation, de lui donner un bon coup d’accélérateur ou, à tout le moins, de la maintenir à flot (en en remplaçant d’autres).

Dans les dernières années, des joueurs comme Galchenyuk, Gallagher et Subban auraient parfaitement exemplifié ce concept.

Je vais donc humblement tenter de justifier mon classement, du mieux que je le peux, en m’appuyant sur mes observations, mon analyse des faits et en élaborant des arguments qui me semblent permettre une certaine hiérarchie à l’intérieur de cette banque d’espoirs.

Les indications entre parenthèse réfèrent à mon classement de septembre dernier.

6. Martin Reway (6) : La chance de ressortir du lot

Photo : Tony Patoine

Reway maintient sa position dans ce classement, mais force est d’admettre que c’est un peu par la petite porte que Martin Reway fait son retour en Amérique du Nord. On se demandait si on devait encore l’attendre. Mais l’important c’est qu’il soit ici et qu’il saisisse la chance qui s’offre à lui de se refaire son nom dans l’organisation, que ce soit à Montréal ou dans la AHL. Qui sait, peut-être pourrait-il sortir du lot.

Pas plus tard que l’hiver dernier, Trevor Timmins avouait n’avoir aucune idée de se qui attendait Reway au sein de l’organisation. Difficile, donc, de le classer plus haut dans notre décompte, on en conviendra.

Puis, au printemps, après quelques rumeurs insistantes, peu après l’annonce de l’entente conclue avec Lehkonen, on apprenait que Reway s’était finalement à son tour entendu avec le Canadien, lui aussi pour trois ans, mais pour un montant légèrement inférieur à celui du Finlandais (122 000$ de moins par année). Cela nous en dit pas mal sur l’évaluation qu’on fait des deux joueurs chez le Canadien.

Qu’à cela ne tienne, l’importance de Reway au sein des espoirs de l’organisation, ce qui en fait un joueur unique qu’on ne peut ignorer et sous-estimé malgré son petit gabarit, c’est évidemment son talent. Je ne crois pas qu’il y ait un seul attaquant parmi les espoirs qui ait sa vision, ses talents de passeur, son hockey IQ, et d’aussi bonnes mains. La manière avec laquelle il découpe la glace en défensive, bien que peu orthodoxe, est elle aussi fort impressionnante. Reway ne patine pas pour rien.

Du reste, on pourrait avancer que, parmi les espoirs du CH, Reway a été l’attaquant qui a le plus dominé offensivement partout où il a joué. Un moment donné, ça doit vouloir dire quelque chose, tous ces points… Il a, entres autres, on s’en souviendra, livré des performances colossales lors des deux derniers U20 auxquels il a participé et dominé en République Tchèque et en Suisse depuis.

Reway, c’est le « Patrick Kane des pauvres », mais c’est aussi « M. Point-Par-Match » jusqu’ici dans sa carrière.

Peut-être que Bergevin – qui a déjà qualifié d’ « exceptionnel » le talent de Reway lors de son dernier U20 –  a eu une petite pensée pour lui lorsqu’il disait s’être entendu avec Radulov sur les termes d’un contrat d’une seule saison, entre autres, parce qu’il ne voulait pas fermer des portes trop vite à de jeunes espoirs offensifs de l’organisation.

Pour Reway, tout sera une question d’attitude, vous savez, l’Attitude que l’on recherche au sein du Canadien de Therrien et Bergevin. Et c’est à l’automne que le vrai test commencera dans son cas. Comment réagira-t-il si, malgré un camp extraordinaire, on le rétrograde à St. John’s?

En admettant qu’il se rende là-bas, comment se comportera-t-il dans la AHL? Quel genre de coéquipier est-il?

En attendant, il a été dominant comme on était en droit de s’attendre au dernier camp de développement dans des formules à 4 contre 4 et à 3 contre 3 qui mettaient en valeur ses habilités.

S’il n’est pas plus haut dans ce classement c’est aussi en raison du grand nombre de joueurs avec un profil semblable au sien et aussi parce qu’on ne sent pas le même emballement, le même niveau de confiance, des dirigeants vis-à-vis l’énigmatique Reway que pour certains autres jeunes de l’organisation.

Il sera intéressant de suivre le parcours et l’attitude de ce « garçon pas comme les autres »… Des échos de gens qui l’ont côtoyé chez les juniors et ses multiples destinations ces dernières années,  laissent encore planer des doutes quant à sa capacité à s’intégrer à un groupe d’athlètes.

5. Charles Hudon (1) : Ça passe ou ça casse?

Photo : Tony Patoine

Lors de notre dernier décompte qui remonte à l’automne dernier, Hudon occupait la pôle position grâce, entre autres, à sa versatilité et ses succès instantanés dans la AHL. Une adaptation, en apparence, du moins, fort réussie chez les pros.

Un an plus tard, Hudon est toujours aussi versatile et productif, il est même encore plus fort physiquement, mais on ne sait plus du tout où il se situe dans l’évaluation qu’en font les dirigeants montréalais. La dernière saison en a laissé plusieurs perplexes…

Comble-t-il les attentes de la direction ou non?

Appelons-ça le « mystère Hudon ».

Carr, McCarron, Andrighetto, De La Rose sont tous des attaquants qui n’ont pas mieux fait que Hudon à St-John’s, mais qui ont eu droit à de bien plus longues auditions avec le gros club.

Il y a quelque chose qu’on ne semble pas aimer chez lui. On parle de « constance », mais je pense qu’on cache quelque chose du côté de son attitude, encore la fameuse « Attitude » que recherche Bergevin et Therrien…

Il ne lui reste qu’un an de contrat, et un peu comme Andrighetto et, peut-être Reway, il est un candidat de choix pour changer d’adresse dans l’optique où Bergevin doit gagner maintenant. Sa valeur n’est sans doute pas mauvaise, lui qui est un des bons joueurs de la AHL depuis son arrivée.

Cela dit, le futur immédiat de David Desharnais pourrait être rattaché à celui de Hudon. Ce dernier doit démontrer aux dirigeants qu’il est prêt à remplir un rôle dans le top 9 s’il veut se voir offrir un nouveau contrat à Montréal.

Il n’y a pas si longtemps on pensait même qu’il avait ce qu’il fallait pour éventuellement remplacer convenablement Tomas Plekanec.

Est-ce que cette idée tient toujours la route?

4. Michael McCarron (3) : La progression normale du géant
Les expressions « flop » ou « choix gaspillé » étaient sorties de la bouche de plusieurs dans l’année suivant la sélection du gros McCarron. Mais depuis, les critiques se sont estompées : la progression de McCarron est bien réelle et elle est constante. Le « projet » est en train de devenir réalité, même si certains l’ont devancé dans la hiérarchie.

Mais il serait surprenant que ce progrès puisse le conduire sur un trio offensif régulier. Ma lecture reste sensiblement la même, McCarron, que je préfère au centre, pourrait évoluer sur un troisième ou un quatrième trio, avec quelques missions sur les unités spéciales devant le filet adverse. Il sera aussi intéressant de voir s’il peut jouer efficacement en désavantage numérique.

« Big Mac » est important par son unicité au sein de l’organisation. Aucun attaquant ne présente un pareil amalgame de présence physique, de leadership, sans oublier un certain talent. C’est un joueur que l’état-major a encore en haute estime.

En tout et partout, si les comparaisons avec Lucic sont passablement farfelues, les comparaisons modestes avec Brian Boyle tiennent encore la route, et, quand on y pense, ce n’est vraiment pas une mauvaise chose. Plusieurs équipes convoitent ce genre de joueurs de soutien costaud et teigneux, particulièrement en vue des séries. Il en faut.

Et, qui sait, si McCarron continue de progresser encore sur une longue période – et il est bien capable de le faire – il pourrait finir par tous nous surprendre.

À suivre…

3. Daniel Carr (n.c.) : Ici et maintenant
Si on doit encore parler de McCarron comme d’un « projet », il faut parler de Daniel Carr – 25 ans en novembre – comme un joueur déjà arrivé à maturité. L’utilité et l’importance de Carr dans les succès de l’équipe sont de l’ordre du « ici » et du « maintenant », des mots qui doivent sonner très, très, très bien aux oreilles de Bergevin et Therrien ces jours-ci…

Carr c’est une présence au filet, des buts durement arrachés, du sacrifice tout partout. C’est pas très beau, ni très élégant, mais c’est franchement efficace. C’est le seul espoir de l’organisation dont le style ressemble vraiment à celui de Gallagher.

Un peu comme Hudon et Andrighetto, Carr possède un tir du poignet supérieur à la moyenne, mais il semble plus enclin et désireux que les deux autres à s’en servir à la moindre occasion et à plus courte distance.

On a bien aimé la façon avec laquelle il s’est comporté à son retour au jeu en toute fin de saison. Sa blessure semblait complètement guérie et la chimie semblait opérer entre lui et Plekanec, un autre attaquant au style très simple, nord-sud, aimant placer la proverbiale rondelle au filet.

Il sera intéressant de voir les plans de Michel Therrien le concernant. Le « coach » semble l’aimer beaucoup et la compétition entre Carr et le prochain attaquant sur cette liste s’annonce particulièrement féroce au camp.

2. Artturi Lehkonen (7) : À la découverte de la « carte cachée »
Le deuxième rang enviable de Lehkonen et son bon prodigieux dans la hiérarchie des espoirs exemplifie très bien le concept fondamental de ce décompte : dans quelle mesure le joueur est-il important aux yeux de l’organisation et en quoi est-il à même de faire progresser cette même organisation?

Le teigneux et talentueux finlandais a explosé l’an dernier dans la SHL (Suède), la troisième meilleure ligue au monde. Il a été particulièrement fumant en séries, enregistrant pas moins de 19 points, dont 11 buts, en 16 matchs.

Disons que Lehkonen a envoyé des signaux très encourageants à ses employeurs. Des signaux disant quelque chose comme « Je suis un marqueur », « Je suis là quand ça compte » et « Je suis prêt ».

Des signaux assez fort pour convaincre l’organisation de lui laisser toutes les chances au prochain camp et en début de saison?

Ça se pourrait bien…

Surtout si, à ses talents offensifs, on rajoute son efficacité en défensive, qui en fait un joueur dont le profil rappelle un peu celui de son compatriote, l’ancien joueur des Stars de Dallas et récipiendaire du Trophée Selke, Jere Lehtinen.

Un peu comme Carr, Lehkonen semble jouir d’une réputation plus qu’enviable auprès des bonzes de la Flanelle. Ce qui le démarque de Reway, Hudon et Andrigettho, ses compétiteurs immédiats du même âge. On a même semblé lui faire une petite faveur en lui disant de rester chez lui à s’entraîner en Finlande plutôt que de venir s’éreinter avec les autres à Brossard au début du mois de juillet.

Avec le transfert de Galchenyuk au centre, Therrien devra trouver un moyen d’obtenir une quantité importante de buts à la gauche derrière Pacioretty. et Lehkonen – qui a ce petit côté « sniper », grâce lui aussi à un tir au-dessus de la moyenne – pourrait être exactement ce que le docteur recommande.

Je dis bien « pourrait ». Sinon, ce sera le retour en Suède…

Cela dit, malgré tout le bien qu’on puisse penser de Lehkonen et, dans une certaine mesure, de Carr et des autres jeunes attaquants de l’organisation,  on remarquera que suite la chute vertigineuse de Scherbak dans notre évaluation, aucun jeune attaquant ne semble avoir un profil d’attaquant top 3 dans un avenir raisonnable.

C’est dire à quel point la signature de Radulov est importante et à quel point on espère que le pari fonctionne en haut lieu à Montréal. Une prolongation de contrat avec la vedette russe comblerait rien de moins qu’un besoin organisationnel à moyen, voire à long terme.

Mais parlant de « besoin organisationnel », le détenteur de la pôle position de notre classement en comble tout un, voire deux!

1. Mikhail Sergachev (n.c.) : Dans une classe à part

Photo : Tony Patoine

Eh oui, le CH a repêché un défenseur et non un attaquant comme plusieurs le souhaitaient lors du dernier encan amateur de la LNH.

Mais quel défenseur!

En optant pour un défenseur offensif de cette qualité – il a le lancer, le coup de patin, la vision et les mains – ce n’est pas comme si le CH avait complètement oublié de régler ses problèmes en attaque.

Sergachev a récolté 57 points en 67 matchs. Et n’oublions pas qu’il a enregistré plus d’un point par match à ses 50 dernières parties, incluant les séries, une fois qu’il s’est acclimaté à son nouvel environnement.

Si on rajoute à ces statistiques ahurissantes, son physique de 6’2 et plus de 215 livres, a-t-il vraiment encore quelque chose à prouver dans la OHL?

Au niveau de sa valeur, un défenseur estimé top 2, de façon conservatrice, avec un potentiel LNH de plus de 50 pts, donc digne d’un numéro 1 – ça vaut généralement bien plus qu’un bon deuxième centre, ce que l’on peut prévoir dans des scénarios réalistes pour Brown et Jost.

Sergachev était tout simplement un choix plus prometteur et plus certain de réaliser son potentiel que les deux pivots.

Logan Brown sera-t-il davantage la réincarnation de Joe Thornton ou de Joe Colborne?

Tyson Jost sera-t-il plus près du prochain Sakic ou du prochain Plekanec?

Je ferais plus confiance à Jost, mais je fais encore plus confiance à Sergachev. Surtout que Jost pourrait passer 3-4 ans à l’université…

S’il vaut plus qu’un deuxième centre, cela le place aussi très, très confortablement en tête des espoirs de sa nouvelle organisation.

On ne se gêne pas pour dire de Sergachev qu’il remplacera sous peu Markov dans la bouche des dirigeants.

Ce qui est drôle c’est que son style est à peu près exactement à mi-chemin entre celui du Général et celui de Subban. Plus mobile et engagé offensivement que Markov, mais plus calme dans son jeu que Subban. On le sait aussi capable d’évoluer du côté droit si le besoin s’en faisait sentir.

Ça promet.

Disons simplement que dans la banque d’espoir de l’organisation, il y a Sergachev et « les autres ». L’écart entre lui et ses compères fait penser au Grand Canyon. C’est du moins ce qu’on a pu voir de nos propres yeux à Brossard, il y quelques semaines.

C’est à la fois une bonne et une mauvaise chose, cette suprématie de Sergachev.

Bonne, parce que Sergachev fait monter à lui seul la cote de cette banque d’espoirs.

Toutefois, c’est aussi le signe que les attentes envers tous les autres jeunes de l’organisation sont en fait de second ordre. À moins que l’un d’entre eux finisse par se démarquer, les autres n’auront probablement pas un gros impact sur le progrès du club aux cours des 5 prochaines années.

Au mieux, ils stabiliseront l’alignement ou seront échangés pour des joueurs plus aguerris. Remarquez que c’est déjà ça de gagner…

Mais, pour tout dire, avec le départ de Subban, Markov rendu à 38 ans, Weber qui déclinera lentement mais sûrement et l’avenir de Beaulieu qui nous laisse encore perplexe, l’importance de Sergachev au sein de l’organisation est simplement incomparable.

Récapitulatif :
12. Victor Mete
11. Brett Lernout
10. Nikita Scherbak
9. Noah Juulsen
8. Sven Andrighetto
7. William Bitten
6. Martin Reway
5. Charles Hudon
4. Michael McCarron
3. Daniel Carr
2. Arturri Lehkonen
1. Mikhail Sergachev

 

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