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Manque de leadership = inconstance

Au mois de novembre on avait soulevé le problème de complaisance organisationnelle du CH pour expliquer un premier quart de saison insatisfaisant.

Les choses se sont replacées en grand lors des 10 matchs suivants, les 10 matchs au cours desquels la Flanelle a enregistré 19 points sur 20. Certains soirs lors de cette séquence on peut dire que le Tricolore nous a montré son plein potentiel.

On avait alors souligné que sur papier le CH avait tout de même de bons ingrédients et qu’avec un nombre fort intéressants de jeunes déjà productifs et peu coûteux dans son alignement, il n’était peut-être pas si loin d’avoir une recette gagnante.

Depuis cette très heureuse séquence c’est plus ou moins le retour de l’équipe du début de saison, un équipe qui roule plus souvent qu’autrement sur quatre cylindres au lieu de huit et qui semble une fois de plus s’être en quelque sorte enflée la tête suite à une séquence hors du commun. Grâce à ladite séquence miraculeuse, le Canadien a vu ses chances de se qualifier en séries monter au-delà de la barre des 95%…

N’en fallait pas plus pour lever le pied.


À la hauteur de la situation?

Source: www.nj.com

Je pense donc encore qu’il existe une certaine complaisance entourant cette organisation et que celle-ci part de l’objectif organisationnel peu ambitieux de simplement « faire les séries ». Un objectif lancé par le président, accepté par les fans, assez confortable pour les coachs et plutôt douillet pour les joueurs.

Mais c’est sans doute à la fois plus simple et plus complexe que ça.

Je n’ai pas la prétention d’avoir trouvé la clé de l’énigme une fois pour toute, mais ça ne m’empêchera pas de lancer une autre hypothèse, peut-être moins ambitieuse et générale que la première, mais toute aussi importante au final.

Et si le Canadien manquait cruellement de leadership dans le vestiaire? Et si ce manque de leadership expliquait en grande partie sa complaisance conduisant à son inconstance presque chronique?

Dans une équipe avec un leadership très fort – disons, chez les Hawks, les Bruins et les Kings – on peut très bien penser que peu importe ce que dirait le président en début d’année, pour les Toews, Keith, Sharp, Seabrook, Kane, Chara, Bergeron, Krejci, Richards, Williams, Dougthy et Brown, l’objectif dans la chambre demeurerait de gagner la Coupe, peu importe les pertes à l’entre saison.

Or qu’avons-nous chez le Canadien pour diriger le navire dans la chambre?

Capitaine Gionta. Assistant Markov. Assistant Gorges.

Ayoye! Me semble qu’on n’est pas dans la même catégorie que les meilleurs clubs à ce chapitre!

On est aussi très loin des grands capitaines et assistants de l’histoire du club, pensons aux Richards, Béliveau, Gainey, Robinson et j’en passe… On est même pas mal loin de Carbonneau, Muller et Damphousse si vous voulez mon avis.

Un leadership faible des vétérans du club
Gionta, un leader silencieux et un citoyen modèle, un joueur qui a déjà eu un certain don pour marquer de gros buts, ne fait malheureusement plus gagner son équipe très souvent. S’il ne gagnait pas 5 M$ et n’était pas capitaine du club aurait-il tout ce temps de glace? Il aura 35 ans le 18 janvier et en est à sa dernière année de contrat…

Markov, de son côté,  a toujours été un peu dans sa bulle et, pour une raison ou pour une autre, n’a jamais su performer en séries. C’est un joueur de grand talent qui est sans doute respecté, mais un grand leader? On peut en douter. Lui aussi a 35 ans et en est à sa dernière année de contrat…

Et puis Gorges, ben c’est Gorges. Un défenseur annuel de 15 points et de + 4 pour en rester dans les statistiques simples. Ah oui, à presque 30 ans, c’est toujours un des meneurs au chapitre des tirs bloqués… Mais, au final, malgré de beaux efforts défensifs, des discours qui viennent du cœur dans la chambre et des sacrifices dignes d’un guerrier sur la patinoire, il demeure que lui non plus, ne fait pas gagner son équipe très souvent… Dans le rôle de « leader spirituel », on a déjà fait pire, pas un si mauvais leader, mais on est loin de Scott Stevens, mettons…

Dernier détails sur ces trois amigos, on se rappellera encore comment Gorges, Markov et Gionta avaient accueilli on ne peut plus froidement le retour de Subban dans l’alignement l’an dernier suite à la signature de son fameux contrat.

Ils peuvent avoir des réserves personnelles par rapport au gars, ça les regarde, mais sur le plan hockey, ça ne faisait pas très rassembleurs et « leaders » comme propos…

Des jeunes vétérans sans grande envergure
Mais qu’a t’on après ces trois moineaux?

Théoriquement on devrait retrouver Max Pacioretty.

Idéalement, ce serait lui le prochain capitaine du Canadien. Tout juste 25 ans. Olympien. Bon athlète. Bon joueur de hockey. Ça devrait être lui notre David Backes.

Alors qu’est-ce qui cloche?

Pacioretty ne semble pas toujours jouer pour l’équipe. Il joue de plus en plus souvent quand ça lui tente. Il n’offre pas du tout le même rendement sur la route. Il baboune un peu pas mal. Bref, il est l’incarnation même de l’inconstance chronique qui caractérise si bien le CH cette saison. Il en est le baromètre. Puis, il y a tellement de rumeurs l’entourant qu’il est difficile de croire qu’il n’y a pas un feu quelque part qui produit toute cette fumée…

Ensuite, on devrait retrouver un gars comme Plekanec comme prétendant au titre de capitaine. 

Mais, encore là, même si on est en présence d’un bon joueur de hockey et d’un bon soldat qui est là depuis longtemps, on n’est pas en présence d’un grand meneur d’hommes.

Desharnais? Il semble apprécié par plusieurs. Il a travaillé fort pour se rendre où il est rendu. Mais un grand leader? Des gros doutes là-dessus…

Brière? Non. Ç’aurait pu dans le meilleur des scénarios être à tout le moins un bon leaders sans lettre sur son chandail. Mais non.

Ça fait déjà pas mal le tour des vétérans du club, de ceux qui « normalement » devraient porter bien haut le proverbial flambeau.

Et du lot, vous l’aurez compris, je ne confierais le titre de capitaine à aucun d’entre eux comme premier choix.

Ce manque de leadership met énormément de pression sur les coachs. Ce sont eux qui doivent alors plus souvent qu’autrement jouer les rôles de rassembleurs et de motivateurs.

Cela nous mènerait bien sûr à parler plus spécifiquement du travail de Therrien et de ses adjoints. Mais on va se garder cela pour un prochain rendez-vous si vous le voulez bien… Contentons pour l’instant de dire qu’il n’est pas très sain et naturel pour un club de hockey que son coach soit appelé à jouer le rôle de « capitaine »…

Solution à ce problème?
Bref, le Canadien affichera beaucoup plus de constance le jour où il n’aura plus peur de donner le plancher à des leaders forts, des joueurs dominants dans tous les sens du terme, qui seront capables de tracer le chemin à suivre soir après soir en faisant souvent la différence eux- mêmes. 

Pas juste des bons citoyens. Pas juste des bons gars dans la chambre. Pas juste des bons joueurs quand ça leur tente.

C’est pourquoi après avoir passé en revue les vétérans et les jeunes vétérans du club, des vétérans qui ne semblent pas vraiment avoir la prestance de futurs grands capitaines, il faudra vraiment plus tôt que tard regarder du côté des jeunes coqs de l’organisation.

À mon avis, ça devra se jouer entre Subban et Galchenyuk. Deux styles différents, mais deux gars qui doivent absolument faire partie des discussions pour le titre. Que le prochain capitaine soit élu par les joueurs ou nommé par l’organisation.

On a là deux joueurs type « concession » qui devraient être avec l’organisation pour longtemps, qui  se plaisent ici, qui ont à cœur les succès du club, qui ne ménage pas les efforts pour progresser d’année en année et qui ont le panache et les habilités pour regarder dans les yeux et inspirer leurs coéquipiers à en donner eux aussi un peu plus quand la situation le commande.

Disons qu’on aurait en eux deux leaders forts. Deux joueurs qui aideraient grandement l’équipe à ne pas s’endormir à la moindre occasion.

Mais pour cela, faudra justement peut-être commencer par ne pas avoir peur de leur faire plus de place et leur donner plus de responsabilités… Quitte à déplaire à certains vétérans neutres et au coaching staff!

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