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L’Impact s’éloigne tranquillement d’une place en série

Suite à une performance très peu convaincante samedi dernier, le Bleu-Blanc-Noir devait absolument répondre présent face au Nashville SC. Installés au 9e rang dans l’Est, les Montréalais étaient seulement deux points derrière l’équipe d’expansion dirigée par Gary Smith. Cependant, malgré l’enjeu énorme de cette rencontre, l’Impact est sorti amorphe et n’a jamais réellement su déstabiliser les visiteurs. Encore une fois, l’équipe a offert une prestation décevante qui vient grandement compliquer les choses pour la course aux séries éliminatoires.

C’est frustrant de constater que le onze montréalais a su rivaliser avec des puissances de la MLS comme le Crew de Columbus et l’Union de Philadelphie il y a quelques semaines et que ce soir, face à un adversaire très prenable, l’équipe a semblé complètement dépassée. C’est surtout difficile de comprendre comment l’Impact a pu se présenter au Red Bull Arena avec autant peu d’envie sachant très bien que le gagnant de ce match pourrait pratiquement assurer sa place en série éliminatoire. Les joueurs n’ont démontré aucun sentiment d’urgence ou de désir de vaincre dans cette rencontre qui s’est finalement soldée par un coup franc joué rapidement.

Parlant du but qui a fait la différence dans ce match, c’est tout simplement inacceptable pour une défensive de se faire marquer de la sorte. Lorsqu’on commet une faute dans une position dangereuse, on doit toujours venir surveiller le jeu rapide, c’est quelque chose qu’on enseigne aux jeunes joueurs dès l’âge de huit ans. Eh bien, malgré toute son expérience en Angleterre, Victor Wanyama n’est jamais venu s’interposer devant le coup franc. Pendant ce temps, Luis Binks et Jorge Corrales, complètement endormis, ont laissé Randall Leal filer seul vers Clément Diop. Ce dernier a accepté la passe d’Alex Muyl pour ouvrir la marque et du même coup, marquer le but de la victoire. C’est impardonnable de manquer de concentration de cette façon dans un match aussi important que celui-ci. Cette erreur pourrait facilement venir hanter les hommes de Thierry Henry en fin de saison.

En plus du manque d’effort fragrant et de la créativité offensive quasi inexistante, les Montréalais éprouvaient beaucoup de difficulté à distribuer le ballon rapidement. Les automatismes n’étaient pas du tout au rendez-vous alors que les joueurs se cherchaient constamment sur le terrain. Malgré l’ajout d’un joueur offensif dans le dispositif, le Bleu-Blanc-Noir n’a su créer quoi que ce soit dans le dernier tiers. Si bien que les meilleures occasions de l’Impact (à l’exception du but refusé) sont venues des pieds de Samuel Piette, lui qui obtenu une belle occasion à l’entrée de la surface de réparation en début de deuxième demie.

Si la troupe de Thierry Henry pouvait compter sur le retour de plusieurs joueurs absents, disons qu’ils n’ont malheureusement pas su livrer la marchandise. En effet, puisque Zachary Brault-Guillard était blessé, c’est Jukka Raitala qui prenait sa place dans le couloir droit. Même si le Finlandais a l’habitude de jouer à cette position avec la sélection nationale, on a rapidement remarqué les limites que lui imposait son mauvais pied droit. Incapable de bien servir ses coéquipiers dans le dernier tiers, le défenseur devait souvent revenir sur son pied fort pour jouer vers l’arrière. Présent lors de la défaite face au NYCFC, ce ne fut guère mieux pour Jorge Corrales qui a connu une rencontre très difficile également. Outre Jukka Raitala, Emanuel Maciel reprenait finalement son poste dans le XI partant après avoir été tenu à l’écart pour les six derniers matchs. Toutefois, l’Argentin n’a clairement pas démontré le même aplomb qu’avant sa blessure. Plutôt effacé dans la construction du jeu et très peu influent défensivement, il a été incapable de faire une différence en relance, lui qui excelle dans ce domaine habituellement.

Sans prouver qu’il était un titulaire indiscutable, James Pantemis avait tout de même montré des signes très encourageants lors de ses trois départs. Beaucoup plus à l’aise ballon au pied, le Canadien semblait être un choix qui s’accordait bien mieux avec la philosophie de jeu que souhaite instaurer Thierry Henry. Toutefois, après un retour en France pour des raisons personnelles, c’est finalement Clément Diop qui reprenait son poste devant le filet. Le gardien a très bien fait, donnant une chance au Bleu-Blanc-Noir de rester dans la rencontre tout au long du match. Quelquefois chancelant, il a tout de même trouvé une façon de faire des arrêts clés pour préserver le retard à un seul but.

Honnêtement, c’est plutôt compliqué de savoir comment une équipe qui se bat présentement pour accéder aux séries éliminatoires a pu offrir une aussi mauvaise prestation. Il faut avouer que les circonstances actuelles ne sont pas du tout faciles et que certains joueurs sont rendus au bout du rouleau, mais il n’y avait aucune excuse pour que l’équipe ne se présente pas hier soir. Alors que l’Impact tente d’éviter de rater les séries pour une quatrième saison consécutive, si un match d’une telle envergure n’arrive pas à motiver les joueurs, je me demande bien ce qui réussira à les stimuler pour ces deux dernières rencontres qui s’annoncent cruciales.

Depuis quelques semaines, les « succès » de l’équipe dépendent de deux joueurs en particulier, soit Romell Quioto et Bojan qui ont su apporter une contribution offensive très intéressante. Si on a senti qu’ils ont voulu faire une différence dans ce match, ils ont toutefois été incapables d’être tranchants dans le dernier tiers. Le Bleu-Blanc-Noir a réussi à isoler le Hondurien en un contre un à quelques reprises, mais Romell Quioto a été incapable de prendre le dessus sur la défensive adverse. Alors que les Montréalais peinaient à attaquer le filet défendu par Joe Willis, le duo Bojan Quioto nous a offert un éclair de génie avec quelques minutes à faire à la rencontre. L’Espagnol a servi une magnifique passe en direction de l’attaquant qui s’est débarrassé du gardien adverse à l’aide d’un crochet pour ensuite marquer. Au grand désarroi des partisans, le but fut refusé en raison d’une position de hors-jeu.

L’Impact avait une chance en or de pratiquement consolider sa place en série éliminatoire en l’emportant face au Nashville SC. Malheureusement, l’équipe s’est tout simplement effondrée, n’offrant aucune adversité aux hommes de Gary Smith. Ce n’est pas le résultat de 1 à 0 qui est inquiétant en soi, mais bien plus la performance des joueurs qui n’ont démontré aucune conviction et désir de vaincre. C’est à se demander si les Montréalais sont réellement motivés à attaquer cette dernière portion du calendrier. Plusieurs joueurs ont l’air exténués alors que d’autres semblent avoir la tête ailleurs. Chose certaine, Thierry Henry devra trouver une façon de revigorer son effectif d’ici les deux prochains matchs si l’équipe souhaite accéder aux séries éliminatoires.

La saga Ballou Tabla se poursuit

Thierry Henry avait fait savoir son mécontentement envers Ballou Tabla lors de la victoire face à l’Inter Miami la semaine dernière. Durant les arrêts de jeu, l’entraineur avait crié au Québécois « Ballou, t’es rentré pour quoi? », une scène qui a fait le tour des réseaux sociaux. Ce ne fut guère mieux face au NYCFC, entré dans la rencontre à la 72e minute de jeu, il a été incapable de faire la différence, perdant la possession du ballon à plusieurs occasions. C’en était assez pour Thierry Henry qui a décidé de le substituer seulement quinze minutes plus tard pour Clément Bayiha. C’était sincèrement la première fois que je voyais un remplaçant débarquer après si peu de temps passé sur le terrain. Eh bien, les choses ne se sont pas améliorées pour lui alors qu’il n’était même pas habillé pour le match hier soir. C’est plutôt dommage de voir un jeune produit de l’Académie qui avait un potentiel énorme être incapable de s’établir avec l’équipe première.

Portrait des séries éliminatoire

Les dix premières formations dans l’Est accèderont aux séries éliminatoires cette saison et l’Impact figure actuellement au 9e rang. Toutefois, la majorité des équipes qui se bat pour une place en série détient un (Inter Miami, Atlanta, DC United) ou deux (Fire) matchs en main. Avec seulement deux points d’avance sur Miami et Chicago, les hommes de Thierry Henry devront absolument trouver un moyen d’accrocher des points lors des deux derniers matchs de la saison, sans quoi leur participation dépendra des résultats de leurs adversaires. Rien ne s’annonce facile pour les Montréalais qui affronteront Orlando City dimanche soir avant de terminer leur saison régulière face au DC United le 8 novembre prochain. Tout est à jouer pour le Bleu-Blanc-Noir qui peut, malgré une année remplie d’embuches, accéder aux séries éliminatoires pour la première fois depuis 2016.

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