Sur le plan comptable, le départ d’Andrew Shaw est une très belle opération. Son contrat allait sans aucun doute poser des problèmes dans quelques années, puisque le Canadien devra vraisemblablement octroyer de lourdes ententes à Max Domi, Victor Mete, Jesperi Kotkaniemi ou encore Ryan Poehling dès l’année prochaine dans le cas des deux premiers cités, et à l’été 2020 pour les deux derniers nommés.
Marc Bergevin a profité de l’excellente saison d’Andrew Shaw pour l’envoyer ailleurs. Il savait que cette occasion n’allait certainement pas se représenter, et il a bien fait de tirer sur la gâchette rapidement.
À long terme, l’aile droite du CH sera compétitive avec Brendan Gallagher et Cole Caufield. Mais à court terme, le départ d’Andrew Shaw laisse tout de même un trou sur le deuxième trio. En sachant que la ligne de Danault sera inchangée lors du premier match de la saison, et que Kotkaniemi devrait commencer au centre du troisième trio, on se demande désormais qui pourrait assurer le rôle de Shaw aux côtés de Max Domi, et vraisemblablement Jonathan Drouin.
Et le premier nom qui me vient en tête, c’est Jordan Weal.
Fort d’une fin de saison où il aura étonné tous les spécialistes de par sa versatilité, mais également son potentiel offensif, Weal pourrait être le candidat idéal pour être l’ailier droit de Domi.
Les portraits robots de Shaw et Weal sont similaires. Ils n’ont qu’un an de différence, un gabarit identique et ils sont tous les deux droitiers. À partir de là, on a quand même une bonne base.
Le style de jeu des deux joueurs est aussi assez similaire : bons le long des coins, capables de déranger les gardiens, mais possédant aussi de bonnes mains et un flair offensif. Mais surtout, Weal, à l’instar de Shaw, amènera un certain équilibre sur ce trio. Il est très bon dans sa zone, ce qui palliera aux quelques manquements défensifs de Domi et Drouin.
Bon, ne comptez pas sur Weal pour aller se battre contre un adversaire qui aura dérangé l’un de ses coéquipiers…
Autre point commun : comme Shaw l’an dernier, Weal pourra venir en aide à Domi dans le cercle des mises en jeu. Depuis le 5 mars, où Weal a joué sa première joute avec le Canadien, seul Phillip Danault a affiché un meilleur pourcentage sur les mises en jeu que Jordan Weal – 59.7% pour Danault contre 55.2% pour Weal.
En arrivant à Montréal, personne n’a donné cher de la peau de Weal. Mais ce dernier est devenu rapidement l’un des plus valeureux soldats de Claude Julien. À 5 contre 5, en avantage et désavantage numérique, lors des situations où il a fallu garder des avances pour remporter le match, Weal a toujours donné entière satisfaction à son entraîneur.
Mais le plus intéressant dans tout cela, c’est que Weal a su produire en attaque. Ses 10 points lors des 16 dernières parties du Tricolore l’ont placé au 5e rang des pointeurs du club en fin de campagne.
Une question a cependant prédominé, lorsqu’il a fallu faire le bilan de la saison : Weal saura-t-il confirmer, l’an prochain ? L’attaquant de 5 pieds 10 pouces avait connu une séquence similaire avec les Flyers de Philadelphie, il y a deux ans.
Il n’a jamais réussi à reproduire ce genre de performance par la suite.
Mais si on le place avec des joueurs plus habiles offensivement, Weal pourra peut-être exploser. N’oublions pas que lors de sa séquence heureuse avec les Flyers, le #43 du Tricolore jouait sur les deux premiers trios, ce qui n’a pas été le cas avec le Canadien.
Au fait, il a principalement évolué avec Drouin (qui vivait un cauchemar) et Armia.
En 2016-17, Weal a maintenu une moyenne de point par match de 0.52. Avec le Canadien, cette moyenne est montée à 0.62.
Comparons maintenant les statistiques de Shaw et Weal, cette saison avec le Canadien, à 5 contre 5.
En regardant ces statistiques, la première chose qui m’a étonné, c’est le PDO de Weal. Tandis que celui de Shaw montre clairement qu’il a joué au-dessus de ses moyens, c’est tout le contraire pour Jordan Weal. Et pourtant, il a réussi à être bon en attaque.
L’échantillon est mince pour Weal, mais il a réussi à se créer (beaucoup) plus d’occasions que Shaw lors du dernier mois de la saison.
Weal a tout pour connaître une bonne saison. Son potentiel en attaque est bel et bien présent. Le choix de 3e ronde des Kings en 2010 doit maintenant l’exploiter sur des bases régulières, et avec des coéquipiers comme Domi et Drouin, il sera dans les bonnes conditions pour le faire.