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Top 12 des espoirs les plus importants du CH : Introduction… et les exclus

Après des séries éliminatoires sorties de nulle part qui nous ont fait rêver un brin, un intéressant repêchage qui a renfloué encore un peu plus une banque déjà bien garnie, ainsi qu’un début de saison en trois temps qui soulève des interrogations sur certains et rassure sur d’autres, le moment est maintenant venu de vous présenter notre nouveau décompte des 12 espoirs les plus importants du CH!

Retour sur les principes de bases de ce décompte

Mais avant de se lancer dans le classement en tant que tel, revoyons-en les principes.

Contrairement à d’autres, notre décompte n’est pas élaboré quasi exclusivement en fonction du potentiel et du talent brut des joueurs.

Notre évaluation se calque davantage sur la perspective que doit avoir un DG, c’est-à-dire, en fonction de l’importance générale de chacun des jeunes espoirs au sein de son organigramme.

 

(Crédit : Stu Cowan) : Comment Marc Bergevin classe-t-il ses espoirs?

Le talent c’est bien. Le talent qui évolue à une position névralgique pour le futur de ton organisation, qui a de grandes chances de réaliser son plein potentiel, et qui possède une grande valeur sur le marché, c’est mieux!

Voici les questions qu’un DG devrait toujours avoir en tête lorsqu’il classe les espoirs qu’il a entre les mains : lequel a le plus de chances de devenir son futur MVP – son joueur le plus utile année après année? Ou encore, lequel de ces jeunots sera le plus à même de le rapprocher d’une Coupe Stanley?

Contrairement à d’autres listes qui s’en tiennent aux joueurs sans expérience (ou presque) de la LNH, notre liste comportera une fois de plus des joueurs comme Kotkaniemi (20 ans) et Suzuki (21 ans). La raison? La seule différence dans leur cas c’est qu’ils apprennent sur le tas dans la meilleure ligue au monde. C’est dans la LNH que se poursuit sous nos yeux leur développement. À notre sens, ils sont donc encore des espoirs au sens fort du terme : on espère encore de grandes choses d’eux!

De la nouveauté!
Mais si nos principes de base n’ont pas changé par rapport à nos décomptes précédents, un nouveau système de notation nous a semblé s’imposer afin d’être plus précis, plus représentatif de la valeur des joueurs et plus cohérent.

Ainsi, pour mieux départager les joueurs et pour mieux éclairer les lecteurs, nous noterons désormais les espoirs sur 100 comme à l’école… ou comme à NHL 94, c’est selon!

Or, la plus grosse amélioration sera la suivante. Plutôt que d’accorder une valeur égale à nos quatre critères comme par le passé, nous évaluerons l’importance des espoirs en établissant une hiérarchie parmi ces critères.

On vous présente ici ces critères selon la valeur hiérarchique qu’on devrait leur attribuer en en donnant un exemple : Tim Stützle, l’impressionnante recrue des Sénateurs d’Ottawa et futur joueur étoile de la LNH.

Potentiel/talent : 38/40
Assurance d’atteindre ce potentiel : 19/20
Valeur d’usage/utilité/rareté : 29/30
Valeur d’échange : 9,5/10
Total : 95.5/100

Pour encore mieux vous repérer, à leur entrée dans la LNH, seuls McDavid et Crosby se seraient mérité des notes parfaites de 100% dans un tel décompte lors des 15-20 dernières années.

Et, à regret, vous pouvez aussi déjà assumer qu’aucun espoir du Canadien ne s’approchera de Stützle et de son statut d’espoir élite dans notre classement!

Potentiel vs utilité
En matière d’évaluation, notre répartition 40/30 entre le potentiel et la valeur d’usage (utilité) fait écho à la grande question qui revient à chaque repêchage : doit-on sélectionner davantage en fonction du potentiel et du talent brut ou en fonction des besoins de l’organisation?

Nous concédons qu’il faut en général accorder plus d’importance au talent et au potentiel, car sans celui-ci, le joueur n’est tout simplement pas considéré par les différentes organisations. On reconnaît aussi que les besoins d’une organisation peuvent changer vite et donc que le talent brut doit généralement prévaloir.

Mais on a aussi vu au fil des ans, notamment à Montréal, plusieurs exemples de sélections basées en bonne partie sur les différents besoins organisationnels, l’utilité envisagée ou encore la rareté dudit joueur.

Sans entrer dans les détails, ce fut clairement le cas lors de sélections comme Galchenyuk, McCarron, de la Rose, Crisp, Poehling, Kotkaniemi, auxquelles j’ajouterais même un Caufield dans une certaine mesure, sans oublier la surdose de défenseurs gauchers suite à de nombreux départs qui ont été lamentablement remplacés par Bergevin à cette position.

Assurance et valeur d’échange
Pour ce qui est de ces deux autres catégories, l’assurance et la valeur d’échange, elles seront considérées comme étant un peu moins déterminantes, car plus approximatives et incertaines par nature – Scherbak n’était-il pas supposé marquer 30 buts un jour? – mais elles ne sont pas à négliger. Elles vont d’ailleurs généralement gagner en importance pour le DG dans les mois et les années qui vont suivre le repêchage des joueurs. On ne repêche pas un joueur pour l’échanger, mais parfois il y a des occasions qui peuvent le faire réfléchir…

L’assurance du jeune de réaliser son potentiel peut faire écho à l’idée du fameux « plancher élevé » dont on entend souvent parler dans les cercles de recruteurs. C’est un critère qui peut souvent gagner en importance vers la fin de la première ronde. C’est sur cette base qu’on avait par exemple repêché un Noah Juulsen à la place d’un Beauvillier et d’un Aho… Juulsen était perçu comme un choix plus sécure. Passons…

Cela dit, un plancher élevé peut parfois se transformer en plafond surprenant

Kaiden Guhle, on te regarde!

Enfin, pour ce qui est de la valeur d’échange, elle dépend toujours du marché, de l’offre et de la demande. Mais on sait qu’en général ces dernières années, la valeur des jeunes joueurs de centre de talent et des jeunes défenseurs prometteurs a été très élevée. À titre d’exemples, on peut penser à Nick Suzuki comme joueur clé dans l’échange pour Max Pacioretty, ainsi qu’au défenseur Erik Brannstrom dans la transaction pour Mark Stone, Mikail Sergachev pour Jonathan Drouin, ou encore, au fait qu’il a fallu donner Laine ET Roslovic pour obtenir le jeune Pierre-Luc Dubois.

Voilà donc pour les principes, les nouveautés, les précisions et les justifications.

Maintenant, qui fera la coupe de ce top 12 et qui ne la fera pas?

En premier lieu, sans en faire l’analyse exhaustive à partir de nos critères, on présentera quelques joueurs qui mériteront d’être suivis étroitement dans les prochaines années, mais qui pour l’instant ne semblent pas être en mesure de déclasser quiconque dans ce qui nous paraît être un solide top 12.

Puis, pour terminer ce premier article de la longue série qu’on s’apprête à vous servir dans les prochains jours, on dévoilera le nom de ceux qui ont clairement perdu leur place depuis mai dernier, date de notre dernier classement.

Ils seront à surveiller…

Sean Farrell | AG, 19 ans, 5’9, 175 lbs | 4e rd, 124e, 2020
En voilà un qui impressionne déjà pas mal de monde, lui qui vient d’établir une marque importante en devenant le meilleur marqueur de l’histoire du Steel de Chicago dans la USHL. Le diminutif Farrell possède de beaux instincts offensifs, patine bien, lance avec vélocité et précision, passe admirablement la rondelle et accumule des points à la tonne. Sa sélection par le CH a entre autres été saluée par un certain Cole Caufield qui le connaît bien…

Mais justement, avant de voir en lui le sosie de Jack Hughes – il n’a pas vraiment le même style de jeu de toute façon –  il faut souligner à gros traits que tous les récents exploits de Farrell ont eu lieu dans la USHL alors qu’il est maintenant âgé de… 19 ans! Ce n’est bien sûr pas de sa faute si Harvard n’a pas joué cette saison en raison des contraintes liées à la Covid-19, mais côté assurance de déployer tout ce talent à un plus haut niveau, il serait sage d’attendre à l’an prochain avant de se prononcer. Mais, encore là, il faudra prendre en considération que Harvard joue dans une des divisions les plus faibles aux États-Unis… N’empêche, un intéressant projet à long terme ce Farrell! Dans le genre « petit format talentueux », on préfère ses chances de percer à celles de Cam Hillis dont la fragilité inquiète.

Gianni Fairbrother | DG, 20 ans, 6’1, 200 lbs | 3e rd, 77e, 2019
Fairbrother n’a pas juste un nom de bon pasteur protestant, il possède aussi un lancer frappé digne des ligues majeures! Il vient de terminer une très belle audition avec le Rocket qui lui a valu un contrat d’entrée de trois ans avec le Tricolore.

Plutôt reconnu pour son jeu robuste, le natif de la Colombie-Britannique a quand même enregistré 25 points en 37 matchs l’an dernier à Everett. Pas rien.

Mais étant donné les limites de son potentiel et la congestion chez les défenseurs gauchers, on doit le placer sur le réchaud à l’arrière du poêle.

Rafael Harvey-Pinard | AG, 22 ans, 5’9, 173 lbs | 7e ronde, 201e, 2019
Par sa fougue, sa production et la maturité de son jeu, le Québécois de 22 ans intrigue à ses premiers coups de patin chez les pros avec le Rocket. Possédant un bon tir, de bonnes mains et un nez pour le filet, Harvey-Pinard a récolté pas moins de 88 buts à ses 148 derniers matchs junior si on inclut les séries de 2019 (13 buts en 20 matchs). C’est quand même énorme, et même si ça s’est calmé dernièrement, c’est plutôt bien parti pour lui dans la AHL.

Rajoutez à cela que son coup de patin est tout à fait correct et vous avez là un joueur dont le profil ressemble étrangement à celui de Brendan Gallagher à qui il est constamment comparé et de qui il s’inspire. Mais dans son cas, contrairement à d’autres, la comparaison tient vraiment la route tant au niveau du style « pédale au plancher » que de son jeu fatiguant autour du filet.

Ne pariez pas contre les chances de Harvey-Pinard d’être rappelé par le Canadien dans un proche avenir tellement son effort maximal est constant et son jeu mature. En voilà un qui pourrait s’avérer une option économique sur le 4e trio en remplacement de Lehkonen ou Byron dans les prochaines années. Belle prise en 7e ronde pour le CH!

Lukas Vejdemo | C, 25 ans, 6’2, 196 lbs | 3e rd, 87e, 2015
Parlant d’option économique sur le 4e trio, Lukas Vejdemo, alias « Lars Eller Light », en est un autre qu’il faudra avoir à l’oeil dans les prochaines semaines lui qui, à 25 ans, et présentement le meilleur attaquant du Rocket de Laval à tous points de vue.

Vejdemo demeure un des patineurs les plus rapides de l’organisation et, après une maturation lente, il est maintenant plus fort et plus confiant en ses moyens, on le voit d’ailleurs converger davantage au filet. Ajoutez à cela son intelligence sur la patinoire et vous avez un joueur qui ressemble à un produit fini, tout à fait prêt pour une sérieuse audition dans la grande ligue. Il n’avait d’ailleurs pas mal paru l’an dernier à Montréal dans les derniers jours avant la pandémie et on raconte même qu’il possède une certaine valeur sur le marché

Ils sont exclus du Top 12 : Cale Fleury, Josh Brook et Jake Evans

Il ne faudrait pas diminuer l’importance pour l’organisation de Fleury et de Brook du fait qu’ils sont droitiers (rareté) et qu’à 22 ans, ils n’ont clairement pas encore atteint leur plein potentiel en tant que défenseurs. Mais ils devront tôt ou tard commencer à nous en démontrer davantage à Laval pour qu’on les considère à nouveau comme des espoirs LNH avec un certain impact. Brook montre encore d’importantes carences défensives et on en attend plus de lui offensivement. Du côté de Fleury, on aimerait le voir davantage impliqué offensivement et physiquement, lui qui possède pourtant de bons outils.

Pour sa part, après un étonnant début de saison, Jake Evans nous montre un jeu d’ensemble adéquat, mais qui demeure plutôt modeste en fait de production. Quoi qu’en pensait Nate Thompson, à bientôt 25 ans, il apparaît évident que Evans ne sera jamais plus qu’un centre de quatrième trio dans la LNH. C’est excellent pour un choix de 7e ronde, mais ce n’est pas assez pour demeurer dans un top 12 amélioré des espoirs les plus importants du CH. Que voulez-vous, le plus récent repêchage du Tricolore a aussi fait des victimes collatérales!

Mais qu’on retrouve trois joueurs, Vejdemo, Evans et Fleury, qui possèdent une certaine expérience de la LNH à l’extérieur du top 12 a aussi quelque chose de fort rassurant et d’encourageant pour la suite de ce décompte.

En d’autres mots, du côté de la banque d’espoirs – comme partout ailleurs dans l’organisation – la barre a aussi été placée plus haut.

On reconnecte au cours des prochains jours avec un texte en profondeur sur chacun des joueurs restants, à commencer par celui qui a manqué la coupure de justesse et qui occupera l’épineuse 13position, j’ai nommé… (placez un nom ici!).

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