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Top 12 des espoirs du CH | 2e position : Le « cerveau » Nick Suzuki

Ça y est! Après des heures de cassage de tête, les jeux sont faits!

Notre décompte connaîtra son dénouement aujourd’hui avec la seconde place et demain avec le couronnement de celui qui s’est mérité la première position!

Après avoir identifié quelques exclus et rappelé nos principes sur les espoirs, nous avons jusqu’ici analysé : 

13. Mattias Norlinder
12. Jayden Struble
11. Jesse Ylonen
10. Jan Mysak
9. Luke Tuch
8. Ryan Poehling
7. Jordan Harris
6. Cayden Primeau
5. Alexander Romanov
4. Jesperi Kotkaniemi
3. Kaiden Guhle

À ce stade-ci, vous devez vous douter un peu de qui il nous reste à placer sur cette liste!

Lorsque j’ai débuté l’écriture de cette série d’articles en janvier dernier, j’avais provisoirement placé Nick Suzuki en tête de mon classement.

Après tout, il connaissait un début de saison du tonnerre, maintenant une moyenne d’un point par match, tout ça après des séries estivales où – faut-il le rappeler – il s’était montré supérieur aux Crosby, Malkin, Couturier et Giroux. Rien de moins.

En janvier, Suzuki s’avérait encore l’attaquant le plus constant et complet de la Flanelle soir après soir, après soir. Son jeu défensif et son calme avec la rondelle avaient encore monté d’une autre coche.

Les comparaisons avec Patrice Bergeron – de plus en plus soulignées par de nombreux commentateurs francophones et anglophones, et même ses propres coéquipiers – tenaient la route. En fait, elles crevaient presque les yeux.

À 21 ans, Suzuki n’avait à peu près plus rien à envier au maître des Bruins, si ce n’est de son taux de réussite au cercle des mises en jeu.

Mais même s’il avait terminé au premier rang de notre dernier décompte, on n’avait pas encore osé placer Suzuki parmi l’élite des espoirs de la LNH. Quand on pensait à sa capacité de devenir le prochain mvp annuel de l’équipe, des petits doutes sur son potentiel optimal persistaient encore.

Ces petits doutes avaient presque disparu avant de revenir une fois de plus lors d’une très difficile séquence où Suzuki nous est apparu très lent et peu engagé. En 31 matchs, du 10 février au 24 avril, Suzuki n’a en effet enregistré que 5 buts et 15 points en 31 matchs. Lors de cette période, je me suis même surpris à penser par moments que Kotkaniemi lui sera peut-être supérieur un jour après tout…

Mais c’était avant de revoir « Playoffs Suzie » terminer l’année en force en récoltant 14 points lors des 11 derniers duels! C’est donc dire que le jeune centre du CH a récolté 26 points dans les 23 matchs en dehors de son profond « sommeil » de milieu de saison.

Toujours est-il que ses 41 points en 56 matchs lui en auraient donné 60 en 82 matchs. Pas trop mal…

Mais élite?

Hmmm, pas encore…

Un jour?

Hmmm, peut-être…

Mais c’est fort possiblement la dernière fois que vous voyez Suzuki dans ce décompte des espoirs puisque, dans son cas, comme on a pu le voir en début puis en fin de saison, le plein potentiel est presque atteint.

2. Nick Suzuki, C | 21 ans, 5’11, 208 lbs | 1ère ronde, 13e 2017 (Vegas)
Dernier classement : 1er
Potentiel : 35.5/40
Assurance : 18/20
Utilité : 27.5/30
Valeur d’échange : 9/10
Total : 90/100

Potentiel : 35.5/40
Il est bien sûr très tentant de comparer encore une fois Nick Suzuki à Patrice Bergeron. Le principal intéressé dit lui-même depuis plusieurs années s’inspirer de la vedette des Bruins.

Mais, à mon sens, c’est à l’autre joueur de centre des Bruins, David Krejci, à qu’il faudrait aussi comparer Suzuki de façon peut-être plus réaliste.

Après avoir amorcé sa carrière directement dans la LNH à 18 ans, Bergeron connaissait déjà, à 19 ans, sa première saison de 60 points.

Suzuki l’aurait logiquement réussi à… 21 ans. C’est une assez grosse différence!

De son côté, après avoir été repêché en 2e ronde (63e) en 2004, Krejci amorça pour de bon sa carrière avec les Bruins à 21 ans, amassant 27 points (-3) en 56 matchs, avant d’exploser à 22 ans avec une récolte de 73 points (+37!) en 82 parties.

Joueur très cérébral, historiquement capable d’élever son jeu d’un cran en séries, plutôt convaincant sur le jeu de puissance, mais pas super dynamique sur une base constante et aussi capable de passage à vide en saison, Krejci fait énormément penser à Suzuki, non? Inverser leur chandail et la différence entre les deux ne serait pas toujours visible à l’œil nu certains soirs.

Voici un autre centre droitier, cérébral et plutôt « clutch »…

Krejci c’est 0.75 ppm, soit 62 points en moyenne par saison, en carrière, avec des pointes dans les 70 à quelques reprises.

Offensivement, il n’a jamais rien eu à envier à Patrice Bergeron, ou si peu, mais défensivement on n’a jamais osé lui donné les mêmes mandats en dépit du fait que Krejci est loin d’être mauvais dans cet aspect du jeu.

Encore ici, ça ressemble à Suzuki, bien que celui-ci ne soit pas encore parvenu à remettre un différentiel positif au terme de ses deux premières campagnes. Ça viendra.

Avec un note de 35.5/40 au niveau du potentiel, Suzuki flirte avec l’élite qui selon mon modèle débuterait à 36/37 sur 40  (O’Reilly, Barkov, Toews, Bergeron, genre).

Qui sait, s’il améliore son explosion sur patins, continue à développer son jeu en avantage numérique et qu’il s’impose encore davantage à cinq contre cinq, notamment au niveau des mises en jeu, il pourrait se rapprocher d’un Bergeron ou d’un O’Reilly, à qui André Tourigny l’a souvent comparé.

Pour atteindre ce niveau, je pense toutefois que Suzuki devrait jouer un peu moins lourd que ses 208 lbs actuelles afin d’avoir à la fois plus d’endurance tout au long de la saison et d’explosion sur ses départs, lui qui atteint quand même d’assez belles pointes de vitesse une fois sur son élan…

Mais pour l’instant, en fait de potentiel et de dynamisme, il se classe derrière celui qui occupera le premier rang de notre décompte. Et c’est au final ce qui fait la plus grosse différence entre les deux…

Assurance : 18/20
Malgré un long creux de vague, au bout du compte, Suzuki a trouvé le moyen de progresser cette saison, à tout le moins statistiquement parlant, lui qui, comme on le disait, aurait logiquement atteint la marque des 60 points sur 82 matchs à 21 ans. Cela a de quoi rassurer tous ceux qui pensent avec raison qu’il est en voie de devenir le premier centre du Tricolore pour un bon bout.

Avec un bon marqueur à ses côtés (insérez un nom ici), tout porte à croire que Suzuki pourrait lui aussi engranger 70 points et plus à quelques reprises au cours de sa carrière.

À plusieurs reprises? Ça reste à voir…

De tous les espoirs, en matière d’assurance d’atteindre son plein potentiel, Suzuki montre la meilleure note jusqu’ici à 18/20. On parle presque d’une quasi certitude rendu là. Dans son cas, la grosse progression rassurante dans son jeu a eu lieu entre 19 et 20 ans, alors qu’il avait gagné en force, en vitesse et en rythme.

Sa baisse de régime du milieu de saison nous a fait douter un peu, mais sa capacité à se ressaisir dans le dernier droit a su effacer tout ça. Suzuki devrait en toute logique atteindre très bientôt – et pour longtemps – son potentiel de premier pivot du Canadien de Montréal.

Évidemment, si on le compare aux McDavid, MacKinnon et Matthews, Suzuki n’est peut-être pas le centre numéro un rêvé en fait de dynamisme et de potentiel optimal, mais il présente une qualité de premier centre tout à fait « correct », en autant que les trois autres derrière lui assurent. Or, ça devrait être le cas avec le Tricolore dans les prochaines années surtout si, comme on le croit, Danault s’entend avec l’équipe.

Valeur d’usage : 27.5/30
Mise à part un certain marqueur élite dont il nous reste encore à discuter, aucun joueur sur cette liste ne devrait être plus important au succès de l’équipe que Suzuki. En fait, dévoilons tout de suite que sur ce critère très important, il y a égalité entre nos deux lauréats.

Un genre de dilemme «l’œuf ou la poule », si vous voulez.

Qui est le plus important entre le centre assez complet qui fait un bon travail partout sur la glace et aide son « super ailier » à marquer des buts ou le « super ailier » qui aide son centre à faire des points et son club à gagner des matchs en marquant des buts que seul lui peut marquer?

On l’a clairement vu lors de sa disette de mi-saison, si ton premier joueur de centre offensif ne produit pas, tes chances de gagner dans la LNH sont très minces. Mais vous aurez aussi remarqué que le « super ailier » n’était pas de la formation lors de cette disette de Suzuki et ce creux de vague de l’équipe…

Cela dit, Suzuki est une double menace offensive. Il peut marquer ET passer. C’est très utile ça.

Son tir du poignet est chirurgical et seulement surpassé par celui de Caufield au sein de l’équipe. Suzuki est en train d’établir son bureau du haut du cercle droit en supériorité numérique et lorsque Caufield obtiendra définitivement le sien dans le cercle gauche, le CH pourrait bien compter sur l’un des bons jeux de puissance du circuit, car Suzuki est au moins aussi habile à passer le disque qu’à le lancer.

Si, comme anticipé, Danault s’entend avec le CH et se charge du gros des missions défensives à la Bergeron, ça laissera le champ libre pour exploiter davantage les qualités offensives de Suzuki au sein d’une unité qui aura un mandat plus axé sur la production.

Ce gros mandat à l’attaque ne veut pas dire que Suzuki ne jouera jamais en désavantage numérique, mais je ne crois pas qu’on gagnerait à le surtaxer dans cette phase du jeu dans les prochaines années.

Suzuki devra être utilisé comme premier centre offensif du club et cerveau de l’avantage numérique, le reste ce sera de l’extra.

Valeur d’échange : 9/10
Seulement une minorité de partisans auraient échangé Suzuki contre Pierre-Luc Dubois en janvier dernier. Je serais toutefois curieux de savoir combien auraient été prêts à faire la transaction au milieu de la disette de l’Ontarien au mois de mars!

Qu’à cela ne tienne, Bergevin a probablement bien fait de ne pas sacrifier Suzuki pour acquérir les services de Dubois. Non seulement les performances de ce dernier à Winnipeg nous ont laissés plutôt perplexes, mais il est sérieusement permis de croire que le potentiel offensif de Suzuki est simplement supérieur à celui de Dubois, sans parler de l’éthique de travail en apparence à deux vitesses de ce dernier…

Il n’est pas le seul à s’être mérité une note de 9/10 en matière de valeur d’échange dans ce décompte (Romanov et Guhle jusqu’ici), mais son 9 à lui vaut plus cher, plus comme un 9,25!

Disons simplement pour terminer qu’avec la valeur d’usage anticipée qu’on voit pour lui avec le Canadien, Suzuki risque plus de faire sauter la banque à Montréal que d’être échangé dans un proche avenir…

Voilà donc pour Suzuki qui recule d’un rang par rapport à notre dernier classement, mais qui dans les faits a continué de progressé comme joueur de centre en se rapprochant peu à peu du niveau « élite », un niveau nécessaire à cette position si le CH veut se rapprocher un jour de la Coupe Stanley…

On reconnecte demain pour la conclusion de notre décompte, quelques heures avant le début de la série face au Leafs! 

Tout s’enligne pour qu’on parle d’un « grand » absent…

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