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Retour sur les espoirs du CH au CMJ | Brandsegg-Nygard, un nom à retenir pour le Tricolore

Un autre CMJ est derrière nous.

Il n’y a pas eu de moments magiques comme nous avait fait vivre Connor Bedard l’an dernier, mais les partisans du Canadien avaient quand même pas mal de matière à analyser, autant au sein de la banque d’espoirs, qu’en vue du prochain repêchage.

On plonge!

Lane Hutson 
Est-ce que Lane Hutson a connu un tournoi spectaculaire? Pas tant. Mais il a été solide, constant et intense. En « relève » à Luke Hughes, meneur à ligne bleue américaine en 2023, Hutson a été le joueur le plus utilisé des USA, évoluant entre autres sur la première vague des deux unités spéciales.

Avec ses 6 passes en 7 matchs et sa fiche de +8, le #20 a montré un jeu plus sobre qu’anticipé, mais il a tout de même été un meneur pour les Américains à tous points de vue, autant en défense qu’en attaque.

Voici son plus gros jeu du tournoi contre la Tchéquie le 29 décembre :

Bien sûr, à l’occasion, son gabarit représente un désavantage dans les corps à corps devant le filet, mais le long des rampes, son acharnement et son talent lui permettent de gagner sa part de batailles.

Hutson est un individu très déterminé et hautement compétitif. Il apportera une étincelle offensive et une autre dimension à la brigade défensive du Tricolore, mais ce CMJ nous a aussi montré qu’il sera aussi capable de réduire le « facteur risque » dans son jeu quand la situation le commandera.

Jacob Fowler
Comme prévu, Fowler et Augustine se sont partagé le travail dans la phase préliminaire. C’est finalement celui qui partait avec une longueur d’avance, le vétéran de l’an dernier, Trey Augustine, qui a mené les Américains à la médaille d’or à partir des matchs éliminatoires.

Malgré un pourcentage d’arrêt modeste de .889, Fowler, gagnant à ses trois départs, n’a pas grand-chose à se reprocher et ce tournoi s’ajoute joliment à son CV. Il n’a rien fait pour affecter les beaux espoirs qu’on fonde sur lui à Montréal. On l’a vu réaliser quelques solides arrêts. C’est juste dommage qu’il ne pourra y retourner l’an prochain, puisqu’il aura déjà 20 ans. Augustine, de quelques mois son cadet, aura la chance d’y retourner pour une troisième fois, lui…

Pour l’instant, on s’attend à ce que Fowler continue son parcours à Boston College en 2024-2025, mais on suivra le dossier de près. Si jamais le Tricolore parvenait à échanger Allen ou Primeau, et qu’on ne s’était pas trop amouraché de Dobes à Laval, un poste pourrait s’ouvrir pour Fowler au pays du Cosmodôme. Fowler est déjà très mature mentalement et il a grandement amélioré sa forme physique depuis son repêchage. Un partage des tâches entre Jakub et Jacob n’est donc pas impossible dans un proche avenir…

Filip Mesar
La Slovaquie a bien failli se qualifier pour les demi-finales, mais a dû s’incliner en prolongation contre la Finlande. Dommage, car Mesar avait littéralement tout fait pour les Slovaques durant ce tournoi, étant le meilleur joueur des siens.

C’était justement encore lui qui avait conduit son club en temps supplémentaire contre la Finlande.

Auteur de deux buts et neufs points en cinq matchs (+2), Mesar nous a montré son talent à plusieurs reprises lors de la compétition, que ce soit avec son lancer et son coup de patin au-dessus de la moyenne, ou encore ses qualités de passeur et son très bon sens du jeu.

Bien sûr, il faut toujours relativiser un brin avec les performances des espoirs de 19 ans lors de cette compétition, mais au moins, comme espéré, Mesar s’est classé parmi les bons attaquants du tournoi.

Le bon ami de Slaf va très bien dans le junior à Kitchener cette année, mais les grandes surfaces semblent vraiment avantager son style de jeu, lui qui excelle en possession de rondelle. Qu’à cela ne tienne, rien ne presse avec le Slovaque. Les vilaines langues diront qu’une fois de plus, il n’est pas parvenu à éclipser son « éternel rival », l’ineffable Jiri Kulich (choisi tout juste derrière lui en 2022), auteur de 12 points et probablement meilleur attaquant du tournoi. Mais à ce stade, on souhaite juste que Mesar fasse sa petite affaire et continue à se développer à son rythme.

Je me répète, mais quand on pense à Mesar, il faut penser à des joueurs intelligents, mais frêles comme les jeunes Lehkonen et Ylönen, qui mettent souvent quelques année de plus avant de pouvoir s’établir dans la LNH.

Owen Beck
Rien de bien transcendant pour Owen Beck lors de ce CMJ, comme pour le reste de l’équipe canadienne, d’ailleurs… Fidèle à lui-même, l’Ontarien s’est classé parmi les meilleur du tournoi au cercle des mises en jeu. Cela dit, on ne s’attendait pas à une domination offensive de la part de Beck, dont les missions étaient plutôt défensives pour le Canada, mais on espérait quand même mieux qu’un seul petit point en cinq matchs… Mais, encore là, tous les attaquants, sauf Celebrini, ont déçu pour l’Unifolié.

Dans la OHL, comme on l’avait anticipé, Beck serait sur le point d’être échangé pour une deuxième année de suite au retour du CMJ. Ce serait Saginaw, ville hôtesse de la prochaine Coupe Memorial, qui l’aurait dans sa mire. Ce sera donc une autre fin de saison mouvementée pour l’espoir du CH, qui avait grandement aidé les Petes de Peterborough à se rendre au tournoi ultime de la CHL le printemps dernier. On ne saurait espérer mieux pour son développement que d’être une fois de plus l’homme de confiance d’une équipe qui vise les grands honneurs.

En somme, les quatre espoirs du CH ont été à la hauteur des attentes lors de cette compétition. Il ne faut pas s’en faire outre mesure avec la performance en demi-teinte d’Owen Beck. personne ne le voyait comme le Sauveur du Canada cette année.

En vue du repêchage 2024…

À part Macklin Celebrini, qui a survolé la compétition et qui sera assurément choisi au premier rang en juin prochain, qu’ont fait les autres principaux espoirs en vue du repêchage 2024 présents à Göteborg?

Y a-t-il un qui pourrait intéresser le CH qui devra normalement repêcher entre le 6e et le 10e rang?

Zeev Buium
On gardera à l’œil le jeune défenseur gaucher américain, Zeev Buium, 3 buts, 5 points (+11) lors du tournoi. Portant le #28, il ressemblait presque à s’y méprendre à Lane Hutson (#20) sur la patinoire. À l’œil, ils ont à peu près le même gabarit et le même style, Buium est légèrement plus costaud que l’espoir du CH. J’ai dû porter attention à plusieurs reprises pour ne pas les confondre!

C’est justement le Californien a porté le coup de grâce à la Suède au début de la 3e période du match final en y allant d’un plomb de la ligne bleue à la suite d’une mise au jeu.

Comme plusieurs, je n’espère pas que le CH repêche un défenseur dans le top-10 en juin, mais le dynamique Buium a fait écarquiller bien des yeux lors des dernières semaines et sa valeur est en hausse…

Konsta Helenius
Un joueur qui m’a cependant moins impressionné a été le centre/ailier droitier finlandais Konsta Helenius. Projeté partout comme un des 6-7 meilleurs attaquants en vue du prochain encan amateur, Helenius a été trop souvent discret lors de la compétition, n’enregistrant son seul but que lors du match pour la médaille de bronze.

Disons qu’il n’a pas dû gagner bien des points dans les cahiers des recruteurs lors de cette compétition.

On lui devine un bon sens du jeu, et d’excellentes mains – qu’il a pu nous montrer en fusillade contre la Slovaquie –  mais on ne l’a pas souvent senti très affamé pour la rondelle. Pas très costaud, ni très grand, un genre de croisement, moins flashy, entre Lucas Raymond et Filip Mesar, Helenius serait pas ma cible préférée si j’étais recruteur du CH et que j’avais à me prononcer dans le top-10 l’été prochain…

Michael Brandsegg-Nygard
Il n’y a pas si longtemps, je vous avais fait part de mon enthousiasme pour le gros centre gaucher canadien Cayden Lindstrom. Aujourd’hui je vais vous parler de l’ailier droit norvégien Michael Brandsegg-Nygard. Il ne sera pas le nom le plus agréable à écrire et à prononcer pour les commentateurs ces prochaines années, mais c’est lui mon coup de cœur de ce CMJ 2024.

Auteur de 3 buts et 5 points en 5 matchs ainsi que d’un spectaculaire différentiel de + 1 POUR LA NORVÈGE (qui a accordé 31 buts et n’en a marqué que 12!), Brandsegg-Nygard est une bombe sur patins qui fonce comme un train sur les défenseurs adverses. Et à 6’1, 198 livres, disons que le train avait l’air de faire peur à certains d’entre eux…

Le Norvégien semble affamé à chaque fois qu’il saute sur la glace. Sa vitesse, sa fougue, sa force et son tir sautent aux yeux dès qu’on le voit, mais il possède aussi un excellent sens du jeu qui lui permet d’intercepter plusieurs rondelles et causer des maux de tête à l’ennemi partout sur la patinoire. Il me fait penser à un croisement entre Juraj Slafkovsky et Tim Stützle, mais en droitier. Très dynamique, le jeune monsieur…

Voici ses deux (très beaux) buts contre la Slovaquie le 29 décembre :

Il évolue présentement au niveau professionnel à Mora dans la deuxième meilleure ligue en Suède (HockeyAllsvenskan) et ne casse apparemment rien au niveau statistique là-bas. Mais, comme on le sait, les jeunes ont peu de temps de jeu dans les ligues professionnelles en Suède, souvent dominées par des joueurs qui approchent la trentaine… Il s’éclate pas mal plus dans la filiale J20 Nationell de Mora avec 12 points en 7 matchs…

Enfin on notera que Brandsegg-Nygard est un « late », comme on dit dans la jargon. Il aura déjà 19 ans le 5 octobre prochain et considérant sa maturité physique et tactique, son entrée dans la LNH pourrait se faire très rapidement.

Si je suis un recruteur du CH et que Cayden Lindstrom n’est plus disponible entre les positions 6 à 10, je me tourne sans hésiter vers Michael Brandsegg-Nygard, qui serait toute une addition sur le futur top-6 de l’équipe. Il est loin devant Helenius à mes yeux, et à cause de son gabarit et de sa force, je le préfèrerait aussi à Berkly Catton.

Gardez son nom en tête.

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