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SLBAM : pourquoi les jeunes joueurs de la KHL n’ont pas de statistiques?

What’s up la gang et bienvenue encore une fois à sur le banc avec Mitch. Bon, je ne peux pas vous dire à quel point je suis content de voir le Colorado en finale. Depuis le temps que je veux que l’Avalanche gagne une Coupe Stanley avec une équipe aussi talentueuse. Cependant, il y a de fortes chances qu’ils affrontent le Lightning de Tampa Bay et ça, je n’aimerais pas tout simplement, car je veux voir le Lightning répéter le même exploit trois années de suite. À suivre.

Sinon, j’ai eu l’honneur pour une 2e fois d’aller sur le show The Sick Podcast with Tony Marinaro où nous avons parlé de la nomination de Marie-Philip Poulin avec le Canadien de Montréal. Une belle discussion encore une fois et surtout, un très gros exposure pour le hockey féminin. Même que je me suis rendu compte live que Marie-Philip avait parlé de ma fameuse vidéo avec Caufield/St-Louis que j’avais mise en ligne lors de son point de presse. WOW.

Comme à l’habitude, avant de débuter la série de questions, je veux seulement prendre le temps de féliciter encore une fois la gang de joueurs d’âge U18 que j’avais lors de la dernière fin de semaine au showcase au Mont-St-Hilaire, organisé par Redhawks. J’ai eu la chance d’être derrière le banc d’une équipe formidable, où les jeunes ont été en mesure de jouer selon leur force et surtout, d’avoir une superbe expérience lors des 3 jours. Avec une fiche de 7 victoires et 0 défaite, 3 buts contre en 7 parties, les gars m’ont impressionné dès les premières minutes de la première partie (je ne connaissais aucun joueur) et ils ont élevé leur jeu d’un cran partie après partie et je crois qu’ils avaient gardé le meilleur pour la finale.

J’avais la chance d’être derrière le banc avec LE meilleur recruteur du Québec, lui qui est l’assistant au recruteur en chef des Foreurs de Val-d’Or, nul autre que mon ami J-F Doré. Nous avons eu énormément de plaisir lors de la fin de semaine et il y aurait même une rumeur qu’il y aurait eu une danse de la victoire… Voici notre superbe équipe avec le trophée et oui… Le pointage derrière est le pointage final de la rencontre.

Crédit: Marc Lapointe (RHS)

Bon, j’ai pu remarquer via les réseaux sociaux que beaucoup de gens ne sont pas au courant du fonctionnement de la ligue CJHL au Canada, soit le Jr.AAA au Québec ou le JrA partout ailleurs. Pour commencer, je voudrais féliciter toute l’organisation du Collège Français pour leur parcours à la coupe RBC #Centennial.

Top-4 au Canada, ce n’est pas rien. Perdre contre Brooks Bandits lorsque l’élastique était plus qu’étirée, je vous lève mon chapeau.

Pour commencer, il faut comprendre que la ligue au Québec et si on prend la BCHL ou AJHL, il y a 2 mondes de différence. Pour commencer, aussi plate que ce soit, il n’y a pas de recruteurs de la NCAA qui viennent faire un tour au Québec. Oui il y a 2-3 camps par été, mais come on, ce n’est pas assez.

Dans l’Ouest, on parle du contraire. Les écoles américaines se déplacent et pas seulement pour voir le Junior, mais pour voir le U18 et le U16. Je me souviendrai toujours que j’avais parlé avec Penn State et ils étaient descendus un vendredi soir à Edmonton en avion, avaient regardé la partie le samedi matin en avant-midi pour regarder 3 de nos joueurs (2 sont listés en première ronde LNH maintenant) et étaient repartis immédiatement après, car ils avaient une partie le soir. Donc le recrutement commence tôt et c’est bien. Pas comme au Québec où les joueurs pour essayer d’influencer leur rang de sélection vont mentionner vouloir aller dans la NCAA.

Par la suite, tu as vraiment 2 choix dans l’Ouest canadien pour jouer au hockey et à un haut niveau. Si tu vas dans la AJHL, bien il y a des chances que tu sois repêché dans la LNH (plutôt rare, mais ça arrive) ou d’aller dans la NCAA. Par exemple, les Brooks Bandits avaient un peu plus de 16 joueurs qui appartenaient à une école américaine… c’est beaucoup. Alors oui, le calibre est complètement différent et la qualité des joueurs aussi. Juste à penser à Jost, Makar, Ceulemans, Newhook, Bernard-Docker, tous des joueurs repêchés dans la CJHL en première ronde. Tous des joueurs qui ont voulu prendre le chemin de la NCAA avant celui de la WHL.

L’autre énorme facteur sont les organisations ainsi que le recrutement. Ici au Québec, on parle d’un repêchage pour bâtir les équipes. Donc oui, les joueurs aimeraient jouer pour les grosses équipes et avoir une chance de gagner sinon, ils doivent demander un échange pour changer d’équipe. Ceci est la même chose dans la MJHL (Manitoba) et la SJHL (Saskatchewan).

Mais pour l’Alberta et la Colombie-Britannique, on parle de recrutement et non de repêchage. Pourquoi Penticton Vees (BCHL) ou Brooks Bandits (AJHL) sont capables d’avoir les meilleurs joueurs de leur province? Car leur structure, leur aréna, l’équipement fourni au joueur et le fait de gagner année après année font en sorte que les joueurs veulent jouer pour cette équipe, et non pour celle en de bas de classement. Il est alors beaucoup plus facile pour les grosses équipes d’attirer les gros noms. Chose qu’au Québec, il est quasi impossible de fonctionner ainsi actuellement. Une réalité qui fait une très grosse différence.

Maintenant, les règlements de joueurs étrangers, la limite de 20 ans sont tous les mêmes dans la CJHL. Dans l’Ouest, les joueurs qui n’ont pas joué un match dans le JrA à l’âge de 18 ans sont libres d’aller dans l’équipe de leur choix, et ce, peu importe la province d’origine. C’est donc dire que certains bons joueurs de l’Ontario, Manitoba ou Saskatchewan, voire même du Québec, peuvent décider d’appeler Brooks Bandits par exemple et leur dire, j’ai 18 ans et j’aimerais pouvoir venir jouer pour vous. L’organisation a le droit de dire oui et de lui faire signer un contrat.

Mais rare que nous allons voir l’inverse ici au Québec, un joueur de l’Alberta par exemple venir jouer ici au Québec, dans une province francophone. Même chose pour les joueurs américains, peu d’entre eux viendront jouer au Québec. Mais plusieurs feront le saut dans l’ouest avec un meilleur ‘’exposure’’ pour les collèges américains. Alors les règles sont les mêmes pour tous, mais c’est beaucoup plus difficile à appliquer au Québec.

Seulement pour démontrer l’étendue du recrutement des Brooks Bandits encore (il y a plein d’autres équipes, mais vu qu’ils ont gagné, je me dis que vous êtes un peu plus au courant). Leurs 5 meilleurs pointeurs en saison ne proviennent pas de l’Alberta. 3 joueurs proviennent de l’Ontario et 2 sont originaires des États-Unis. Si on regarde la suite de la liste des meilleurs pointeurs du club, en 6e et 7e place, on y retrouve les premiers joueurs de l’Alberta, pour ensuite avoir un autre Américain en 8e position.

Je pourrais parler aussi du fait que de remplir les arénas rapporte beaucoup d’argent, plus d’argent égale meilleur encadrement, meilleur encadrement meilleur équipement, meilleure infrastructure, plus de service et j’en passe. Ceci permet à plusieurs organisations d’avoir la moitié de l’équipe dans une famille de pension sans que le jeune ait à payer un sou de plus et j’en passe.

Donc en gros, toutes les équipes ont les mêmes règlements, mais plusieurs ont plusieurs cartes dans leur jeu pour faciliter le tout. Donc oui, les 2-3 camps d’été ici au Québec est bien, mais sa prend beaucoup plus. Il faut trouver des solutions, et ce, le plus rapidement possible. Je suis disponible pour aider ce n’est pas un problème. Alors l’exploit du Collège Français, à la suite de la lecture, est encore plus beau à mon humble avis.

Ouf la question. Pour être honnête, rares sont les fois où tu vas repêcher un défenseur en 4e ou en 7e ronde et espérer qu’il aura un impact dans la LNH et au niveau offensif. Juste à regarder Josh Brook lui qui brûlait la WHL et qui, malheureusement, n’a pas été capable de s’imposer au niveau supérieur. Être un défenseur dominant avec la rondelle au niveau Junior est OK, mais transporter le tout au niveau supérieur est très difficile et on le voit de plus en plus.

Je pourrais dire que je ne déteste pas Seamus Casey du programme américain, Kevin Korchinski du Seattle Thunderbirds, Mats Lindgren du Kamloops Blazers. Je n’ai pas le choix de dire Denton Mateychuk du Manitoba et mon poulain que j’ai eu la chance d’entraîner, Owen Pickering. Mais comme tu peux le voir, on parle de choix de première ou deuxième ronde. Alors plus loin, il est difficile, tu souhaites frapper un coup de circuit sans vraiment connaître le résultat.

La réponse est oui, non seulement à cause de l’incertitude de Carey Price, mais le manque peut-être de profondeur dans l’organisation. Pour dire ouvertement lors d’un point de presse qu’il n’y a pas de gardien numéro 1, nous avons le début de la réponse. Les 3 gardiens, Vrbetic, Dichow et Dobes, malheureusement, je ne peux pas me prononcer du tout.

Kevin Poulin n’est plus dans l’espoir de percer l’alignement du Canadien alors qu’il leur reste, Cayden Primeau, lui qui connaît des séries éliminatoires du tonnerre dans la LAH, mais il n’est pas encore au niveau d’être un gardien partant dans la LNH. Alors, est-ce qu’il sera capable un jour? Personne n’est encore capable de le dire avec certitude, donc dès que tu as des questionnements, tu n’as pas le choix de regarder pour repêcher un gardien, surtout avec la panoplie de choix que le Canadien a cette saison ainsi que l’an prochain.

En revanche, est-ce important de prendre un gardien en première ronde? Combien de gardiens ont eu du succès dans la LNH, mais qui était des choix tardifs? En contrepartie, combien ont eu du succès et sont sortis tôt aussi? Sorokin (3e ronde), Oettinger (1ere ronde), Markstrom (2e ronde), Demko (2e ronde), Shestyorkin (4e ronde), Quick (3e ronde).

J’adore la question et je me posais la question depuis si longtemps. Jusqu’à tant que j’aille en KHL et comprennent le fonctionnement. En gros, tu as la MHL (Junior Majeur), VHL (LAH) et la KHL (LNH). La différence majeure en Russie est que tu peux faire promener tes joueurs dans les 3 ligues en tout temps, joueurs d’âge junior. Ce qui est impossible ici, de prendre un Joshua Roy par exemple et de le faire jouer toute son année de 18 ans ou 19 ans dans la LAH.

Ce qui arrive en Russie, la VHL est comparable à la LAH, mais, et un gros, mais, on parle d’une ligue très difficile à jouer. Le développement n’existe pas et la game est différente. Donc les équipes de la KHL ne sont pas très en faveur d’envoyer leur jeune joueur dans la VHL, car il y a tellement de pression, que les entraîneurs veulent gagner aussi et risquent de mettre de côté les jeunes. Mais aussi, car mise à part être la ligue entre le junior et le pro, elle n’a pas de ressemblance avec la LAH.

Maintenant, chose que beaucoup de gens ignorent. Pourquoi un jeune joueur a autant de matchs, mais 0 point? Voici la première partie de la réponse. Tu as le droit d’habiller deux joueurs additionnels pour les parties s’ils ont l’âge junior encore. Donc par exemple, le Canadien joue ce soir contre Boston. Le Canadien rappelle Riley Kidney de Bathurst et Joshua Roy de Sherbrooke et les habille pour la rencontre, et ce, sans laisser un joueur dans les estrades. Alors on parle de 4 lignes d’avant, 3 duos de défenseur et on ajoute à tout cela Kidney et Roy. On parle de 20 joueurs avec des gardiens, plus les 2 nouveaux pour un total de 22 joueurs. Vous comprendrez que vu qu’il est dans l’alignement et sur la feuille de match, un jeune a officiellement un match ajouté au compteur, mais sans tenir compte du temps de jeu alloué.

Je vais prendre un exemple concret avec nous. Nous avons les frères Fedotov (Maxim & Ilya) dans notre équipe, un attaquant repêché en 2e ronde par l’Arizona et le défenseur Maxim Fedotov. Maxim a participé au camp d’entraînement du U20 avant Noël. Je ne vais pas rentrer dans les détails du camp, car personne ne va me croire, mais lorsqu’il est revenu, il était brûlé, à terre et n’avait plus d’énergie. Nous lui avons alors fait un programme sur et hors glace pour l’aider à récupérer et pour éviter les blessures.

Par contre, lui qui est avec le grand club (KHL), lors de nos matchs, on l’habillait, sachant très bien qu’il allait jouer 0 minute. Il était habillé pour, par exemple, prendre une punition ou si jamais, un joueur se blessait ou une suspension, nous pouvions l’embarquer pour éviter d’aligner seulement 5 défenseurs. Et oui, c’est déjà arrivé qu’un jeune n’aille pas jouer les 2 premières périodes, un joueur se blesse et il embarque comme un régulier en 3e période.

Voilà pourquoi il y a beaucoup de parties disputées avec peu de points au compteur pour certains jeunes joueurs. Et pour avoir été en KHL les deux dernières années, j’ai constaté que de garder un jeune avec le grand club n’est pas une mauvaise chose, car la VHL n’est pas faite pour les jeunes et la MHL, parfois les gars sont beaucoup trop dominants.

Pour la notion de gagner au lieu du développement, non, pas à ce point-là. Il faut comprendre une chose et je vais faire la comparaison. Beaucoup de joueurs d’âge junior ont de l’expérience en VHL ou KHL en Russie, car ils ont le droit de les promener.

Mais la réalité est que le joueur n’est pas nécessairement prêt et on essaie de lui donner du temps de qualité, mais nous ne voulons pas mettre par exemple notre attaquant Fedotov contre Komarov lorsqu’on joue contre le SKA. Dans le même sens que Evan Nause de Québec ou Riley Kidney, crois-tu qu’ils auraient été dominants s’ils avaient joué avec le Canadien cette année? Et crois-tu que si le Canadien ne les fait pas jouer, il pense à gagner au lieu de les développer?

Donc de la que le développement est important en Russie et qu’on fait beaucoup d’à-côtés avec les joueurs en pratique pour leur en donner plus. Mais en match, ce n’est pas mieux s’il ne touche pas à la rondelle du tout, car ils jouent contre la ligne numéro 1 l’autre bord. Voici en photo notre alignement du 5 janvier, avec 20 joueurs + 2 gardiens dans l’alignement.

(Crédit: )Torpedo

Je ne connais pas le terme en français et pour être honnête, je connais très peu de termes en français maintenant, mais on appelle cela un controlled breakout et controlled forecheck. Si tu regardes des matchs en KHL, tu vas voir que régulièrement, l’équipe qui a la rondelle va aller changer, laissant son défenseur seul derrière le but. Mais très souvent, l’équipe adverse va en profiter pour aller changer en même temps. Donc il y a 9 joueurs qui vont changer, ce qui est très comique. Si un joueur décide de le poursuivre derrière le filet, bien le joueur se fait battre automatiquement et l’équipe est capable de prendre sa vitesse. Ceci est une bonne raison.

En même temps, même dans la LNH, plusieurs joueurs des 2 équipes vont en profiter pour faire un changement. La stratégie derrière cela mise à part le changement d’effectif est pour faire une contre-attaque. Chaque équipe a dessiné plusieurs set/controlled breakout pour battre l’adversaire de vitesse, ou une entrée de zone en possession ou voir établir un échec avant. Il n’est pas rare de voir un but à la suite d’un controlled breakout. Il y a deux ans, le Lightning avait compté un but en finale là-dessus. En séries, on le voit de plus en plus pour calmer le jeu et pour essayer de descendre le momentum de l’adversaire aussi.

Voilà ce qui conclut ma chronique. N’hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux et à venir me jaser @Mitch_Giguere. Je suis très sociable et j’adore jaser hockey. Alors on se dit à la semaine prochaine avec une nouvelle chronique et de nouvelles questions. Ne soyez pas gênés de poser des questions sur à peu près tous les sujets. Merci à tous.

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