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SLBAM: Comment créer une chimie comme à Boston ou Tampa Bay?

What’s up la gang et bienvenue encore une fois a, sur le banc avec Mitch. Sincèrement, il y a du bon hockey pas à peu près.

J’adore tellement les séries éliminatoires, pas seulement pour le hockey, mais toutes les bonnes histoires qu’on entend, le rassemblement des équipes et j’en passe. J’ADORE.

(Crédit: Mitch Giguere)

Je voudrais commencer mon article pour parler rapidement du Montreal Meltdown que j’ai eu la chance de pouvoir coacher en fin de semaine passée. J’ai la chance de connaître Marc Lapointe, un des meilleurs recruteurs au Québec qui chaque année, donne la chance et l’exposure à plusieurs joueurs d’âge U18 et U15 de se faire voir une dernière fois avant le repêchage de la LHJMQ.

Le Montreal Meltdown est sûrement le plus gros tournoi au Canada de cette envergure et par le passé, j’ai eu la chance d’y participer comme entraîneur et de le gagner aussi avec un certain Devon Levi comme gardien. Bref, il ne manque aucune équipe de la LHJMQ, ce qui est très intéressant pour les joueurs. Plusieurs entrevues sur place aussi et très facile de comparer en ayant des parties sur les 4 glaces.

Le but est vraiment de donner la chance à tous de se faire voir une dernière fois. Faire jouer les jeunes au maximum et leur donner une belle expérience, faire de nouvelle rencontre, car il y a des joueurs des États-Unis, de l’Ontario et souvent, d’ailleurs aussi.

Par contre, comme dans tout bel événement, il y a du négatif et c’est un point qui, malheureusement, va à l’inverse de mes valeurs et du ‘’but’’ de ce genre d’événement qui est, à la base, fait pour les joueurs et pour leur donner une expérience.

Je vais seulement dire ceci. Il est dommage qu’en 2022, un certain programme qui se dit élite et développement fasse passer l’intérêt de gagner à tout prix au détriment de jeunes qui ont été sélectionnés pour faire partie d’une équipe étoile pour finalement les faire jouer que quelques ‘’shifts’’ par rencontre.

Je n’ai rien dit lors de la fin de semaine, mais même mes joueurs sur le banc en parlaient du comment ça devait être plate de ne pas jouer et rester assis sur le banc et à quel point les jeunes devaient détester l’expérience. Bref, j’espère que ceci changera, surtout pour ce genre d’événement.

J’ai eu la chance d’avoir une petite discussion rapide sur le sujet avec certains intervenants sur Twitter et aussi en privé et je me suis dit qu’il serait bien d’éclaircir le tout et surtout, d’essayer d’en apprendre davantage sur le hockey au Canada. Pour commencer, quelle malchance encore une fois pour les Cantonniers de Magog, équipe que j’ai eu la chance d’être entraîneur adjoint, de voir l’or leur échapper pour une 3e année de suite.

Une défaite crève-cœur surtout que comme plusieurs, personne n’y croyait a la fin, les Cantonniers font toute une remontée pour égaliser et finalement, perdre la rencontre sur un tir haut côté bloqueur, même genre de but en finale qu’il y a quelques années (je peux montrer le vidéo pour les curieux). Trop tard, le voici.

Parlons du midget AAA ou U18 AAA ou peu importe le nom maintenant. Au Québec, les joueurs de 15 ans, les meilleures jouent U18 AAA; les meilleurs 16 et 17 ans jouent dans la LHJMQ, sinon à partir de 17 ans, il y a la ligue collégiale et le LHJAAAQ. En gros, les meilleurs 15 ans jouent U18 de même que plusieurs 16 ans, car il n’y a pas d’autres ligues au Québec avec le même calibre. La grosse différence dans l’Ouest canadien est qu’il y a plusieurs ligues, mais surtout, la ligue ‘’midget AAA’’ n’est pas la plus forte. Je vais y revenir.

Le midget AAA dans l’Ouest canadien est un peu différent, mais pas tant. Oui, il y a des joueurs de 16 ans qui vont Jr.A au lieu de rester U18 AAA, mais pas autant qu’on peut le dire.

Par la suite, il y a plusieurs 17 ans pour renforcer le calibre et aussi, le fait que beaucoup de bons joueurs ne sont pas dans cette ligue. Notre Dame, par exemple, a une clause grand-père/mère qui leur permet d’avoir des joueurs d’un peu partout et qui ont une excellente culture comme organisation, de bas en haut. Déjà là, très différent du Québec, autant positivement que négativement.

Mais pour le reste, le tout se ressemble, mis à part qu’il n’y a pas un sport d’étude dans chaque ligue/équipe. Pour être franc, le principe et programme du Québec n’a pas à rougir, il est l’un des meilleurs du pays.

Maintenant, LA grosse différence est que dans l’Ouest, tu as la fameuse ligue CSSHL pour la Canadian Sport School Hockey League. Donc en gros, c’est une ligue où chaque équipe doit répondre à plusieurs critères, par exemple, doivent être en sports-études, doit avoir x nombres de pratiques de skills, de gardiens, de hors glace, de personnes pour les skills, d’entraîneurs et j’en passe. Avant de continuer, non, la CSSHL du Québec fait partie de cette ligue-là, mais dans la section Est et est complètement différente.

Je ne mets pas les 2 dans le même bateau. Par la suite, la CSSHL, le gros avantage est que les équipes se promènent du Manitoba à la Colombie-Britannique, donc tu ne joues pas seulement contre les joueurs de ta province, mais contre les 3 autres provinces, donc toutes les provinces qui sont éligibles pour la draft de la WHL. Il est beaucoup plus facile ainsi pour les recruteurs de pouvoir comparer un joueur du Manitoba avec celui de l’Alberta lorsqu’il vient jouer chez lui par exemple. Chose qui est difficile au Québec, puisqu’il y a moins de voyagements ou d’affrontements entre le Québec et les Maritimes.

Maintenant, pourquoi je parle de la CSSHL au fait? Bien, je pourrais vous dire que si vous pensez que le hockey coûte cher au Québec… svp, informez-vous pour la CSSHL et on s’en reparlera.

La CSSHL vient jouer dans les plats de bande du midget AAA, car la majorité des meilleurs joueurs dans l’Ouest canadien vont jouer dans la CSSHL et non dans la ligue provinciale midget AAA. On constate même que les joueurs de 16 ans restent dans la CSSHL pour ensuite faire le saut dans la WHL/Jr.A. On parle même d’une recommandation majoritaire de la part des équipes juniors dû au suivi, à l’encadrement, au calibre et j’en passe.

Donc le fait que les meilleurs 15-16 ans jouent dans la CSSHL, bien ils ne vont pas à la Coupe Telus. C’est ce qui explique pourquoi les équipes provinciales essaient de compenser avec des joueurs plus âgés et d’autres passes-passes. Vous pouvez aller voir sur leur site, il montre tous les choix année après année et même que cette année, ils ont encore une fois battu le record pour le nombre de choix de première ronde provenant de la CSSHL avec un total de 16 joueurs sur 22, 10 joueurs sur 22 en 2e ronde et 10 joueurs sur 22 en 3e ronde.

Vous comprenez ce que je tente de mentionner. Un peu plus de 54% des joueurs des 3 premières rondes proviennent de la CSSHL, plus de 59% pour la 1re et 2e ronde et plus de 72% en première ronde. J’espère sincèrement vous avoir fait comprendre un peu la différence dans l’Ouest canadien, mais surtout, j’espère de tout cœur que Magog pourra mettre la main sur l’or l’an prochain. Je suis toujours disponible pour d’autres questions à ce sujet.

(Crédit: CSSHL)

Comment construire une chimie, il faudrait demander à Boston ou Tampa Bay et éventuellement, la Caroline à savoir comment bien le faire? Construire une chimie, il n’y a pas de recette magique. Ça prend beaucoup d’essais-erreurs, beaucoup de connaissances avec les joueurs, des points rassembleurs et surtout, d’excellents leaders dans la chambre.

Le challenge d’aujourd’hui et, c’était la même chose dans le temps, mais c’était moins médiatisé, c’est le côté business (salaire, contrat, commandites, etc) qui joue un énorme rôle dans une chambre. Les réseaux sociaux peuvent être mortels aussi même si nous vivons dans cette réalité maintenant et que nous devons faire avec. Si on prend les Leafs, il y a eu beaucoup plus de positifs cette saison que les dernières années.

On a pu voir un duo Matthews/Marner en mission, une saison parfaite ou presque, des séries où l’équipe a su relever leur jeu comparativement à avant, mais encore une fois, ils ont perdu. L’arrivée de Tavares est en partie ce que je crois un des problèmes avec l’équipe.

J’adore JT, un modèle que la majorité des joueurs de la LNH pourrait suivre sans trouble, il est un leader par son éthique de travail et non verbale. Je crois que le fait de le signer à gros prix et de lui donner le C immédiatement a fait en sorte de diviser un peu la chambre. Par contre, à voir les gars jouer cette année, le tout était derrière eux et ils avaient un seul objectif, gagner.

Pour bâtir, une chimie, surtout au niveau professionnel, parle à n’importe quel joueur, sa part d’en haut et ça descend. Mais le mot qui revient dans toutes les conversations que j’ai est, est-ce que les gens ‘’care about you’’. On parle du DG, de l’entraîneur, des adjoints. Si les joueurs ressentent que les gens en haut en charge ‘’care’’, l’équipe est sur la bonne voie. Ensuite, comment sont les entraîneurs avec les joueurs, quelle est la relation. Souvent, coacher ce n’est pas faire des X et O sur un tableau.

Mais plutôt de comprendre les joueurs, comprendre l’équipe et essayer de faire prendre une chimie ensemble. Mieux tu les connais, mieux tu les comprends, meilleure gestion le personnel d’entraîneurs sera capable de faire. Le fait aussi de savoir gérer les joueurs vedettes est énorme. Tu dois être juste, mais tu dois aussi faire en sorte que tes meilleurs, qu’ils le sentent qu’ils sont les meilleurs. Juste à écouter Michel Therrien parler de Crosby et de Malkin et vous allez tout comprendre.

Ensuite, quel genre de leader dans une chambre? Ça prend de tout, mais vraiment de tout. Mais ça prend des gens vocaux aussi et non seulement des leaders respectés par leur éthique de travail. Ça prend de la prestance aussi, ce que Shea Weber avait et a toujours, et ça, pas tout le monde qui l’avait. Je me souviendrai toujours de la prestance de Weber avec cette histoire que je me suis fait raconter par un membre de l’équipe canadienne des JO en 2014. Weber marchait dans le corridor et Mike Babcock l’a vu passer devant le bureau et lui a demandé de venir.

Babcock lui fait un message qui doit être véhiculé à l’équipe, mais en le disant à Weber, Mike lui dit, tu le diras à Crosby, car je ne l’ai pas vu et il s’adressera à l’équipe vu qu’il est le capitaine. À ce moment, Shea s’est levé de sa chaise, a regardé Mike et lui a dit, je vais le dire à la chambre, merci. C’est ça Shea Weber.

Lorsque tes leaders sont tes meilleurs joueurs et sont capables d’amener avec eux ceux qui tirent la couverture dans l’autre sens, bien ça donne des organisations comme Tampa Bay, Boston et autres. Ils sont capables d’avoir une culture et les nouveaux joueurs qui arrivent, ils n’ont pas le choix d’embarquer et c’est ce qui fait la magie. Pour en apprendre plus, je recommande le livre You win in the locker room first.

La première fois que j’ai lu le livre, il m’a complètement jeté par terre et depuis, j’utilise énormément de principes du livre, autant au hockey qu’au quotidien avec ma famille.

La date de naissance ne va pas faire en sorte qu’un joueur listé en 7e ronde va sortir en 2e ronde, mais, à un certain moment, il peut y avoir un impact vis-à-vis du développement du joueur. Surtout, ça dépend pour quelle ligue! Par exemple, au niveau collégial au Québec, les recruteurs le fondent en fonction de l’année scolaire et non de l’année civile. Plusieurs recruteurs de la LNH regardent qui sont des ‘’lates’’.

Et de mémoire, il y avait une statistique/recherche qui parlait de cela sur internet. Pour le junior, tu recrutes en fonction de l’année civile, il est donc normal que tu retrouves davantage de early birth, car ce sont les plus vieux de leur groupe d’âge. Autrement dit, ça fait juste déterminer la classe des gars à recruter.

On s’entend, la puberté ne frappe pas au même âge pour personne, peu importe la date de naissance, late ou pas. Mais là où ça peut modifier la perception est si on prend, par exemple, Alexis Lafrenière qui était à quelque chose de faire partie du repêchage de l’année d’avant.

Ce qui veut dire qu’il était le plus vieux de son âge et nous pouvons dire que ça l’a aidé, même s’il a été toujours dominant à tous les niveaux, car il est bon en titi. S’il était né 1 mois plus tard (novembre), c’est quasi une certitude à 100% qu’il aurait été aussi bon.

De dire que la date de naissance change, encore une fois, à un certain point la perception pour les recruteurs. Il ne faut pas oublier non plus que s’il y a une différence de 7-9 mois entre 2 joueurs, on parle quand même de 7-9 mois de développement de plus, et je ne parle pas en hockey seulement, mais dans la vie, à l’école et tout. À cet âge-là, c’est énorme.

Pour la projection, je me répète, ça peut l’influencer, mais pas de là à dire, il sera un joueur de 4e ligne à la place d’un premier ailier. On peut seulement dire que le développement pourrait prendre plus de temps, mais pour être honnête, c’est surtout son encadrement qui va dicter le résultat final plus qu’autre chose.

Il aurait été intéressant de voir Wright avec Équipe Canada et pouvoir faire la comparaison avec Slaf, et de voir Cooley avec Team USA et pouvoir comparer les 3. Mais, chacun n’aurait pas eu le même rôle, le même temps de glace ce qui aurait facilement pu faire changer notre fusil d’épaule d’une partie à l’autre. Pour comparer les joueurs somme Slaf qui joue en Europe, si on regarde seulement les points, il est évident que ça fait peur.

Lors des deux dernières années à cause de mon travail dans la KHL, j’ai pu regarder toutes les ligues d’Europe et en comprendre davantage les rudiments. Tu n’as pas le choix de regarder le match en entier et te faire ta propre idée et c’est à partir de ce moment-là que tu peux faire une projection et surtout, de faire une comparaison.

Il ne faut pas oublier non plus que l’adaptation des joueurs européens est différente des Nord-Américains. Donc, quels sont les détails qu’il fait avec la rondelle en zone offensive, en zone restreinte? Comment il agit sans la rondelle, loin de la rondelle? Toutes des petites choses que peu importe où il joue, il est facile de comparer. Mais je peux détaillé davantage au besoin, seulement à me faire signe.

Donc pour répondre à ta question tout simplement. Il faut comparer la partie du joueur et non seulement les performances pour avoir une meilleure idée.

Je crois qu’elles sont plus minces qu’on le croit. Oui, Ottawa serait un retour à la maison pour lui, sa famille et surtout, terminer sa carrière à la maison. Ottawa a beaucoup de place sur la masse et ils voudront assurément améliorer leur équipe à très court terme pour pouvoir performer. C’est beau la reconstruction, mais tu as besoin de gagner un moment donné aussi. Ce serait un fit parfait à Ottawa, un leader et un vétéran qui  a encore de bonnes années à donner.

Par contre, un Claude Giroux qui renonce à poursuivre son rêve de gagner la coupe, je ne vois pas cela arriver immédiatement. Il a connu la misère avec les Flyers et a joué avec des ailiers de second plan, pas convaincu qu’il voudra revivre cela.

On va se le dire, Claude lorsqu’il est entouré d’excellents ailiers, il est un joueur dominant. Donc oui, bon fit pour l’organisation, l’équipe et les joueurs, mais je ne pense pas que ça arrive. Tant mieux si je me trompe, le temps le dira. Je n’ai aucun scoop ou inside là-dessus, seulement de la pure spéculation. Surtout après la fin amère avec la Floride qui avait ‘’le’’ club pour aller jusqu’au bout.

Voilà ce qui conclut ma chronique. N’hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux et à venir me jaser @Mitch_Giguere. Je suis très sociable et j’adore jaser hockey. Alors on se dit à la semaine prochaine avec une nouvelle chronique et de nouvelles questions. Ne soyez pas gêné de poser des questions sur à peu près tous les sujets. Merci à tous.

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