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Selon Richard Labbé, le Canadien n’a jamais envisagé de repêcher Patrice Bergeron

Comme je vous le mentionnais mardi, c’est facile de juger le travail d’une équipe de dépisteurs quelques années après un repêchage. On sait quels choix étaient bons et lesquels ne l’étaient pas.

Ce qui est encore plus intéressant, c’est de tenter de remonter le fil des événements pour essayer de découvrir pourquoi ces choix ont été faits. Qu’est-ce qui a fait pencher la balance? Qui étaient au sommet de la liste des équipes? Qui a eu le dernier mot sur les sélections?

D’habitude, la plupart de ces questions restent sans réponse à jamais.

Mais parfois, nous avons la chance d’avoir accès à des témoignages solides et on peut trouver des réponses partielles à ces questions. C’est le cas aujourd’hui après le passage de Richard Labbé, de La Presse, sur les ondes de BPM Sports.

Le journaliste a profité de l’annonce du départ à la retraite de Patrice Bergeron pour revisiter son repêchage.

Selon les discussions qu’il a pu avoir avec des gens bien placés chez le Canadien, l’équipe n’a jamais eu l’intention de sélectionner celui qui allait devenir le capitaine des Bruins de Boston et décrocher le record du plus grand nombre de trophées Frank-J.-Selke en carrière.

En fait, il fait cette déclaration en réalisant un genre de règle de trois. Vous savez, cette fameuse règle mathématique qui permet de découvrir une donnée inconnue. Dans le fond, il évoque ses nombreuses discussions avec des dirigeants du CH sur le thème du repêchage et selon ce qu’il avance, jamais le nom de Bergeron n’a été évoqué.

Comme il le dit si bien, ça aurait été facile de dire, des années plus tard, que l’équipe aurait voulu le repêcher, mais qu’il n’était plus disponible lorsqu’elle sélectionnait pour la seconde fois dans la deuxième ronde du repêchage de 2003.

Mais ce ne fut jamais le cas d’après lui. Il fait donc le calcul suivant : si le Canadien ne parle pas de Patrice Bergeron, c’est qu’ils ne l’avaient vraiment pas sur leur radar à l’époque.

Bien sûr, maintenant qu’il a connu la carrière qu’il a eue, c’est facile de clamer haut et fort que le Canadien s’est trompé. Mais à l’époque, Bergeron était loin d’avoir tous les projecteurs pointés vers lui. Dans un article datant de 2019, Mathias Brunet a eu la chance de s’entretenir avec Daniel Doré, qui était dépisteur chez les Bruins en 2003.

Dans l’article, il raconte que Bergeron n’attirait pas les recruteurs :

« Il y avait aussi Bruno Gervais avec le Titan, mais les équipes croyaient sans doute qu’il n’y avait pas grand-chose à aller recruter là-bas. En se basant sur le peu de recruteurs là-bas, on était convaincus d’ailleurs qu’il allait être disponible en deuxième ronde. » – Daniel Doré

C’est ce que les Bruins ont fait en sélectionnant plutôt Mark Stuart en première ronde. Une sélection qui n’aura pas eu autant d’impact que celle de Bergeron au 45e rang au total.

Pour en revenir au Canadien, Labbé révèle aussi que l’équipe avait beaucoup d’hésitation avec son choix de première ronde, 10e au total. Les discussions auraient été très nombreuses entre les différents dépisteurs et, finalement, ils ont jeté leur dévolu sur Andreï Kostitsyn et non sur Jeff Carter.

Dans les deux cas, c’étaient des joueurs au comportement hors glace assez problématique. Carter a fini par se calmer après avoir quitté les Flyers de Philadelphie alors que Kostitsyn n’a jamais semblé comprendre l’importance d’avoir une vie saine pour avoir du succès dans la LNH.

Pendant tellement longtemps, Trevor Timmins disait à qui voulait l’entendre que l’un des critères les plus importants pour lui était l’attitude. C’est drôle de voir qu’avec cela en tête, il voulait choisir soit Andreï Kostitsyn ou Jeff Carter cette année-là (sans parler des sélections d’Alex Galchenyuk et de Nathan Beaulieu quelques années plus tard).

Comme quoi, soit ce n’est pas un très bon critère d’évaluation, soit Timmins n’était pas très bon pour en faire une évaluation adéquate!

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