On le dit souvent, les partisans n’ont pas été très gâtés depuis l’ouverture du Centre Bell Molson en 1996…
Oui, il y a eu le retour du cancer de Saku Koivu en 2001 qui a produit un grand moment d’émotion.
Mais si on parle de pure joie et d’exaltation à l’idée de voir évoluer un joueur-qui-n’est-pas-un-gardien, seuls Subban et Kovalev se sont élevés le temps de quelques saisons au rang des supervedettes de la LNH, au rang des joueurs qui provoquent des murmures dans la foule, qui la fait s’avancer sur le bout des sièges.
La peuplade du Centre Bell sait reconnaître le talent d’exception quand elle le voit et elle sait surtout l’apprécier.
Or, la saison en cours, malgré les résultats peu concluant jusqu’ici, nous présente deux nouveaux joueurs capables de lui faire revivre des émotions esthétiques sportives (Quel jeu! Quel tir! Quelle feinte! Quelle passe incroyable!) d’un ordre supérieur.
Top-4 des joueurs qui ont allumé la grande cathédrale de la rue de la Gauchetière depuis son ouverture.
1. Alex Kovalev : Oui, il y a eu Pierre Turgeon pendant un certain temps, et Koivu pendant les meilleures années de sa carrière, mais c’est incontestablement Kovalev – Kovy pour les intimes – qui a généré la première grande fièvre au nouveau domicile du Tricolore au milieu de la première décennie des années 2000.
Reconnu pour sa capacité à s’élever lors des grandes occasions, mais aussi de se faire beaucoup plus discret certains petits soirs de semaine, c’est Guy D’Aoust de Radio-Canada qui à l’époque avait peut-être évoqué la plus belle image pour saisir l’essence de l’Artiste : un pianiste de concerto et non un pianiste de saloon…
Dès les premier coups de patins de Pernell Karl dans la LNH, on a tout de suite compris qu’on avait affaire à un pur-sang ; un athlète qu’on aura à retenir plutôt qu’à motiver. Individu débordant de confiance, Subban n’avait-il pas dit à Bob Gainey sur le plancher du repêchage de 2007 qu’il ne regrettera pas de l’avoir sélectionné et qu’il voulait gagner la Coupe Stanley à Montréal?
Il est peut-être passé à un coup salaud de Chris Kreider près d’atteindre son objectif en 2014, au sommet de sa gloire, en même temps que son bon ami et victime dudit coup, Carey Price.
Subban voulait la rondelle et ADORAIT jouer contre les Bruins, les historiques ennemis jurés du Bleu-blanc-rouge
Happy to be a part of @nhlbruins 100 year history! 😂
Here are my top 5 favourite moments
Enjoy! #nhl #hockey #boston #bruins #montreal #canadiens pic.twitter.com/jk7qx8nQdH
— P.K. Subban (@PKSubban1) December 1, 2024
Très sous-estimé défensivement lorsqu’il était à son meilleur à Montréal, l’Ontarien pouvait jouer contre n’importe qui.
On se rappellera toujours de ses premières séries en 2010 alors qu’il avait causé des maux de tête à nul autre que Sidney Crosby, devenant un acteur important de la victoire surprise du CH contre les Penguins au deuxième tour…
Après cela, on peut dire que Subban a toujours été le meilleur patineur des siens lors des séries auxquelles il a participé à Montréal.
Juste dommage qu’il ne faisait suffisamment pas l’unanimité dans le vestiaire…
Un autre joueur au style plutôt éclectique! En fait, comme nous le rappelle souvent Simon « Snake » Boisvert, personne dans la LNH ne joue comme Lane Hutson. Personne dans l’histoire de la LNH n’a jamais joué comme Lane Hutson.
Hutson n’est pas le plus fluide sur patins, mais il est agile et explosif, et avez-vous déjà vu un défenseur avec d’aussi bonnes mains et des feintes aussi désarmantes?
Lane Hutson does a better zone entry with the fake drop pass than the Habs ever do with the actual drop pass. pic.twitter.com/3jEYU0sEN0
— Matt Drake (@DrakeMT) October 27, 2024
Contrairement au Snake, je ne crois cependant pas que Hutson ne soit qu’un « gadget player », un joueur d’utilité très spécifique. Même si on a encore intérêt à ne pas trop l’exposer en début de carrière, Hutson est capable de jouer dans toutes les situations. St-Louis rate d’ailleurs rarement une occasion de le souligner.
Le petit Américain est ultra-intelligent et hyper-combatif sur une patinoire, ce qui n’a d’autre choix que d’en faire un joueur plutôt bon défensivement, malgré son modeste physique; il compense tellement avec son bâton et son anticipation.
Bien sûr, il doit choisir ses combats. Mais avec son équilibre sur patins, sa base très large, Hutson est étonnamment solide pour sa taille et, quand le timing est bon, il peut même surprendre avec de solides mises en échec!
On verra en temps et lieu comment il pourra survivre au hockey des séries, mais le fait qu’il ait une nature plus guerrière que Quinn Hughes m’amène à penser qu’il pourrait s’en tirer mieux que ce dernier en pareilles circonstances…
Dès la première montée à l’emporte-pièce de Laine à ses premiers coups de patins en présaison, la foule a tout de suite compris que le Finlandais ne provenait pas de la même manufacture que la moyenne des ours.
Les joueurs avaient tous vu la même chose et sa blessure a donné un très dur coup au moral des troupes, elles qui nagent à contre-courant depuis quelques saisons déjà…
Laine, un grand droitier de 6’5, possède cette confiance et cette élégance avec la rondelle qui rappelle Mario Lemieux. Comme le « Magnifique » des beaux jours, Laine n’a pas l’air rapide, mais ces grandes enjambées sont très trompeuses, tout comme la souplesse de ses mains.
On remarque aussi son talent naturel et la vitesse de son processeur hockey, particulièrement en avantage numérique. Il semble toujours en mesure de se démarquer par-ci, de se faire oublier par-là, de faire la passe surprise, etc.
Et, comme tous les bons joueurs offensifs, il sait assez souvent quoi faire avec la rondelle avant qu’elle n’atterrisse sur sa lame de bâton. Le reste du temps, il peut vous sortir une improvisation assez jazzée…
Puis, il y a ce tir.
Patrik Laine scores again!
His second PP goal in as many games, 2-0 #GoHabsGo
Suzuki with the big save, Hutson got the other assist. pic.twitter.com/7Zlq9VgVRe
— Marc Dumont (@MarcPDumont) December 6, 2024
Un des meilleurs tirs du poignet qu’il m’ait été donné de voir lors des 40 dernières années. Sans doute un des meilleurs tirs de l’histoire de la LNH. Rien de moins.
Est-ce à Montréal, dans un environnement qui semble lui plaire au plus haut point, que Laine pourra connaître les meilleures moments de sa carrière, lui qui n’a que 26 ans?
Fidèles de la grande cathédrale, c’est peut-être le début d’une très belle histoire! Priez pour que tous les morceaux du corps et de l’esprit de Laine (Saint-Patrik?) tiennent le coup!
Il vous le redonnera au centuple… Si vous êtes fins!
Prolongation
Et dans tout ça, le « nouveau Canadien » – avec des joueurs en santé maintenant assis dans de meilleures chaises, et où ça sent bon l’air plus léger – bien qu’il soit toujours dernier de sa conférence, n’est qu’à cinq petits points d’une place en séries avec 56 matchs encore à jouer…C’est fou comment l’ajout quasi simultanée de deux joueurs au talent supérieur peut faire une différence! Et il ya un certain Demidov est au cercle d’attente…
Qui sait, peut-être que la saison en cours n’en sera pas une de reconstruction au sens fort et qu’il faudra oublier les Schaefer, Martone, Hagens et Misa…
On a peut-être eu tendance à oublier que huit autres clubs (incluant les Bruins) en arrachent pas mal depuis le début de la saison dans l’Est et montrent un différentiel de buts négatif…
Bref, si la Flanelle demeure en santé et connaît une irrésistible séquence de 10-15 matchs, la bonne vieille cassette du « mix » va redevenir très tendance…
On pourrait devoir ressortir nos vieux magnétos, et se faire jouer du Starship, du Journey et du Bon Jovi avec des titres classiques à l’avenant!
À suirrrrrrrrrrrrrrrrre!