Noah Dobson, la reconstruction et « l'erreur Jesperi Kotkaniemi » enfin corrigée
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De quoi ai-je le goût de vous parler aujourd'hui dans le cadre de ma chronique hebdomadaire? Hmmm…

Voyons voir…

Le statut des différents espoirs de l'équipe? Bah, non, j'en ai parlé pas plus tard que la semaine dernière!

Demidov ou Schaefer pour le Calder? Bon, d'autres l'ont déjà fait

Mais même s'il est à mon sens encore trop tôt pour en débattre avec suffisamment d'arguments, tant qu'à dire n'importe quoi, je vais y aller de mon grain de sel prémonitoire : pour une deuxième année de suite, Schaefer va patiner trop vite, ne verra pas trop ce qui se passe autour de lui et va se faire mal, soit en se faisant rentrer dedans, soit en rentrant dans quelque chose ou quelqu'un. Un accident du genre était aussi arrivé à un autre bolide course, Connor McDavid, à sa première saison

Donc, c'est ça qui est ça, Demidov va gagner le Calder!

Next!

Ensuite, quoi?

Suzuki et Caufield qui performent au-delà des plus hautes attentes qu'on a eu pour eux jadis? Hmmm, pas mal… On pourrait s'amuser et retourner dans nos archives dans ce texte-là, ou encore celui-ci, alors que les deux s'étaient succédé au premier rang de notre palmarès estival des espoirs en 2020 et 2021…

Mais, s'il y a bien un sujet actuel dans le merveilleux monde de Canadien qu'à peu près tout le monde continue de négliger, c'est bien l'acquisition et l'impact de Noah Dobson.

Et c'est de Dobson dont je veux surtout vous parler aujourd'hui ; une façon appropriée de souligner son 400e match dans la LNH ce soir contre les Sénateurs!

L'erreur de Kotkaniemi enfin corrigée!

Ceux qui me lisent depuis longtemps – j'écris pour DLC et mon ami Max depuis 2011! –  se rappellent sûrement de ma prise de position en faveur de Quinn Hughes plusieurs semaines avant le repêchage de 2018.

Même si on pouvait comprendre l'idée de choisir un centre dans le contexte de l'époque, le petit Hughes était juste trop bon!

Et ce n'est pas comme si le CH, qui 1) avait déjà échangé Sergachev, 2) venait d'écouler une première saison sans Andrei Markov, 3) se fiait sur un Shea Weber vieillissant et 4) avait décidé de miser sur les Schlemko, Mete, Morrow, Davidson et autres Mike Rielly de ce monde, n'avait pas besoin d'un nouveau talent élite à la défense!

Au pire, il y avait toujours Brady Tkachuk vers qui les dirigeants auraient pu se tourner s'ils tenaient à repêcher un attaquant pouvant jouer au centre. C'est du moins, ce qu'on s'est dit pendant plusieurs années…

Ainsi donc, le pari KK a foiré (et foire encore en Caroline) et Bergevin a dû céder des choix de premier et deuxième tour pour le remplacer à peu près convenablement avec un Christian Dvorak alors dans la mi-vingtaine.

Puis, après quatre saisons à empocher 4,45 M$ à Montréal, le bon D-Vo est parti et a pu obtenir un joli petit contrat de 5,4 M$ pour un an à Philadelphie.

Or, il ne faut pas négliger que cette économie et ce refus de prolonger l'aventure dvrorakienne ont grandement aidé lorsqu'est venu le temps d'acquérir et de consentir 9,5 M$ pendant 8 ans à Noah Dobson!

Dobson, 25 ans, 6'4, 200 lbs, moyenne de 52 points lors des quatre dernières saisons, est clairement devenu un défenseur vedette, limite supervedette, dans la LNH. Il a tout de même connu une saison de 70 points (+12), il y a deux ans et serait défenseur #1 dans la moitié des clubs de la LNH.

Certains lui trouvent même des petits airs de Markov droitier…

En tout cas, présentement, au niveau des défenseurs droitiers, seuls Makar, Fox et peut-être McAvoy (lorsqu'en santé…) lui sont globalement supérieurs.

Le Prince-Édouardien présente déjà 7 points en 11 matchs en ce début de saison – tiens donc, une moyenne de 52 points sur 82 matchs! – en jouant peu sur l'avantage numérique.

Mais surtout, il joue à profusion sur une première paire des plus mobiles à forces égales en compagnie de Mike Matheson, sans doute un des meilleur partenariat de toute la LNH depuis le début de la saison. Voilà un premier duo pas trop gênant qui pourrait s'inscrire dans la durée si le Québécois prolonge son séjour dans sa ville natale…

Dobson dans le portrait chronologique de la reconstruction…

Bien sûr, on peut penser que la sélection de Lane Hutson en 2022 a fait oublier l'erreur de ne pas avoir choisi son jumeau cosmique, Quinn Hughes, en 2018.

Mais si on pense à l'acquisition de Dobson dans le portrait chronologique de la reconstruction, elle est pour ainsi dire venue combler le « vide de 2018 » suite à la perte de Kotkaniemi et l'échange de Romanov.

En effet, Dobson, choisi au 12e rang cette année-là, est à mon sens devenu le 4e meilleur joueur de cette cuvée, derrière Quinn Hughes, Rasmus Dahlin et Brady Tkachuk.

Je le prends dans mon équipe bien avant Andrei Svechnikov, toujours un peu décevant, très souvent blessé, ainsi que Evan Bouchard, beaucoup moins mobile, à risque défensivement, et dont la production ne serait pas la même sans les demi-dieux McDave et Dr. Drai devant lui.

Ainsi, si on inclut l'acquisition de Suzuki – peut-être en train de devenir le 2e meilleur joueur de 2017 derrière Cale Makar – et qu'on pense que Caufield est certainement dans le top 5 de 2019, le CH a donc un « choix équivalent top 5 » dans trois années consécutives au repêchage entre 2017 et 2019.

Ça te fait toute une base de reconstruction, ça! En 2025, tu te retrouves avec trois joueurs vedettes/supervedettes dans la mi-vingtaine!

Et ce n'est pas comme si, en attendant la prochaine batch de petits et grands prodiges choisis entre 2022 et 2025, les Newhook (16e, 2019), Guhle (16e, 2020), Dobes (136e, 2020) et Bolduc (17e, 21), étaient des manchots! Ça fait 4 autres joueur dignes du top-15/ top 20 en 3 ans…

Comme une petite odeur…

Autrement dit, quand ça fait neuf ans en ligne (en comptant Zharovsky en 2025) que ton organisation trouve le moyen de scorer au repêchage en greffant des joueurs dignes du top 20, top 15, top 10, top 5, voir top 3, ben, comme on le constate, tu te ramasses avec un noyau épeurant (Joyeux Halloween!) et un club aux aspirations très sérieuses.

On comprend donc un peu mieux d'où vient le petit parfum de stainless qui commence à planer sur Montréal…

Et, il faut dire que ça sent un peu plus fort depuis l'arrivée de Noah Dobson.