betgrw

Nick Suzuki et la langue française : des gestes concrets qui dépassent les promesses vides

Est-ce que le capitaine du Canadien de Montréal doit parler français?

La question est vieille comme le monde et elle revient chaque fois qu’un nouveau capitaine est nommé chez le Canadien. Pas besoin de vous dire qu’elle est encore à l’avant-plan.

Il y a une partie de moi qui, à l’instar de François Legault, Paul St-Pierre Plamondon, Dominique Anglade, Gabriel Nadeau-Dubois et bien des gens, veut voir le capitaine être en mesure de parler la langue commune. Pourquoi?

Oui, pour l’entendre parler en français en tant que tel, mais aussi (surtout?) par respect pour la communauté.

On doit se demander si le respect de la communauté passe seulement par la langue parlée. Et à mes yeux, cela fait partie de la réponse, mais ce n’est pas absolu non plus.

Nick Suzuki a passé une bonne partie de son été à Montréal. Comme il l’a répété souvent depuis 48 heures, c’est une décision qui a été prise avec sa copine sans qu’on lui demande de le faire.

Il voulait prendre le pouls de la ville et il semble avoir aimé son été.

Et par la force des choses, avec ses cours de français suivis sur Babbel ainsi que le fait d’être souvent exposé à la langue quand il est en public, il s’améliore. À La semaine des 4 Julie, il a compris quelques questions posées en français seulement par l’animatrice Julie Snyder.

La différence était marquée quand on voyait Cole Caufield, un Américain, qui n’avait pas de repère.

J’ai aussi remarqué, en écoutant une table ronde lundi, que Suzuki a visiblement été en mesure de faire du chemin sur une réponse de Kent Hughes, qui avait parlé en français des attentes envers le club. Il avait compris l’essence de son propos.

Bref, ce sont des moments du genre qui font en sorte que déjà, on croit plus un gars comme Suzuki que ses prédécesseurs quant au fait français en raison des exemples concrets des derniers jours. Il parle peu en ce moment, mais il semble comprendre plus qu’on ne le croit.

Parce que c’est facile de faire ses promesses en l’air.

Quand on regarde la liste des plus récents capitaines du CH, on y voit Shea Weber, un gars de l’Ouest, ainsi que trois gars qui ne sont pas nés au Canada : Max Pacioretty, Brian Gionta et Saku Koivu.

Avant eux, les capitaines parlaient (majoritairement) français.

Évidemment, c’est quand même une question qui attire les passions. Il y a d’ailleurs des francophones pour qui ce n’est pas important, mais il y a des anglophones pour qui ce l’est – comme Eric Engels.

Ce n’est pas qu’un débat anglos c. francos.

Mais au final, il ne faut pas oublier que le #14 du Canadien a principalement été nommé parce qu’il est le meneur dans le vestiaire. Derrière le débat de la langue d’un gars, il y a un meneur qui va, dans le vestiaire, mener par l’exemple.

Et s’il y a deux langues qu’il parle, ce sont les suivantes : la langue du vestiaire et celle du hockey.

Sous les ordres de Martin St-Louis, Suzuki veut continuer de progresser afin de mener l’équipe à bon port. Clairement, le Canadien est SON club et il semble motivé pour la suite des choses.

Et en parlant de St-Louis, il va sûrement apprendre beaucoup de lui.

Tous les commentaires à son endroit sont élogieux et même s’il est jeune, il est présentement difficile de trouver des détracteurs de sa nomination. Il y en a, mais ils sont peu nombreux.

Reste à voir s’il saura mener l’équipe à bon port puisque le fait de ne pas nommer un capitaine de transition lance un message clair : c’est à lui de mener le Canadien à de jours meilleurs.

PLUS DE NOUVELLES