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Les 12 espoirs les plus importants du CH : 3e partie, les positions 5 à 3

On poursuit notre décompte des 12 espoirs les plus importants du CH avec les névralgiques positions 5 à 3. Les deux premiers articles de la série de quatre sont ici et ici, et jusqu’à maintenant ça nous donne ceci :

12. Mattias Norlinder
11. Jordan Harris
10. Jesse Ylonen
9. Victor Mete
8. Josh Brook
7. Jayden Struble
6. Nick Suzuki

Avec les Brook, Struble et Suzuki on était déjà entré dans la catégorie d’espoirs qui feront ultimement du CH une meilleure formation, eux qui montrent des profils supérieurs à plusieurs joueurs de l’édition actuelle.

Les joueurs que nous présenterons aujourd’hui ont une petite coche de plus : ils ont le potentiel pour devenir des joueurs vedettes dans la LNH ou, à tout le moins, il serait très surprenant qu’ils n’y occupent pas un jour un rôle prépondérant. Dans le cas contraire, il faudrait parler de déception. On peut même avancer qu’ils joueront probablement tous pour le CH en 2020-2021, une année charnière dans les plans de l’organisation.

On pourrait aussi ajouter une autre dimension aux espoirs analysés aujourd’hui sous la forme d’une interrogation. Les trois prochains joueurs pourraient-ils, au final, avoir des carrières qui n’auront rien à envier à celles des deux premiers sur cette liste?

Ça nous apparaît loin d’être impossible…

Témoignant de la qualité des trois espoirs du jour, aucun ne montre une note en bas de 7,5/10 dans nos quatre catégories, soit tant au niveau du potentiel, de l’assurance, de l’utilité que de la valeur marchande. Incidemment, on notera que la différence au niveau de leur valeur globale sur 40 est minime, oscillant entre 31 et 33.5.

Qui sont-ils?

5. Cayden Primeau – 20 ans – G
Repêchage : 2017, ronde 7
Valeur globale : 31/40

Potentiel 8.5/10 : Le meilleur gardien de but de la NCAA la saison dernière a également extrêmement bien paru pour le compte des USA au dernier CMJ, tout ça avec une charpente et un style fluide qui n’est pas sans rappeler un certain Carey Price. C’est donc tout un joyau que Timmins et sa bande ont déniché en 7ronde en 2017. Cayden Primeau possède un potentiel de futur numéro un dans la LNH et est de plus en plus souvent classé parmi les meilleurs jeunes espoirs chez les gardiens. 

Assurance 7.5/10 : Mais bon, parlant du loup, Price n’est pas sur le point de perdre son filet à Montréal et, si tout se passe comme prévu, on prendra tout le temps qu’il faut pour bien développer Primeau pendant une saison ou deux à Laval. Pas pour rien qu’on n’a pas voulu consentir un contrat de plus d’une saison à Keith Kinkaid. Si Primeau montre qu’il est prêt à passer à l’étape suivante au terme de la prochaine campagne, on dira au revoir à Kinkaid. C’est donc dire que malgré la présence de Price et même si « on ne sait jamais » avec les gardiens de but, l’assurance de le voir devenir un excellent gardien demeure assez grande considérant la gestion des contrats des gardiens substituts de Price, ses exploits passés, sa constance, sa progression et un certain facteur héréditaire. Son père Keith, pan de mur et ancien haut choix de première ronde, a été un leader et un joueur plutôt dominant aux meilleures heures de sa carrière de 15 saisons, une carrière qui s’est paradoxalement terminée au Centre Bell suite à une mise en échec sévère d’Alexander Perezoghin du Canadien de Montréal…

Utilité 7.5/10 : La rareté de Primeau au sein de l’organisation fait aussi de lui un espoir spécial. En effet, si on estime que les chances de voir le Canadien faire partie des équipes aspirantes à la Coupe Stanley dans les cinq prochaines années sont plutôt bonnes, les 25 à 35 matchs annuels que l’on confiera théoriquement à Primeau au cours de cette période seront absolument cruciaux dans la réalisation de l’objectif ultime. Price – s’il n’est pas échangé ou s’il ne se fait pas voler son poste par Primeau! – aura de plus en plus besoin de repos pour réduire l’usure du temps et performer à la hauteur de son talent en séries.

Valeur marchande 7.5/10 : Il est toujours difficile d’évaluer la valeur marchande des jeunes gardiens de but qui n’ont pas encore disputé un seul match chez les pros. On peut aussi remarquer que la valeur générale des gardiens de but a été revue à la baisse dans les 10 dernières années. Il est premièrement très rare d’en voir être repêché en première ronde. Puis, de bons gardiens comme Ben Bishop ont été échangés pour des prix fort raisonnables. Ensuite, il semble y a un facteur aléatoire propre à la profession de cerbère. Les Blues ne viennent-ils pas de remporter la Coupe Stanley avec un gardien dans la mi-vingtaine payé 650 000$, que personne ne connaissait il y a six mois à peine? Mais considérons aussi que lorsque les équipes font l’acquisition d’un jeune gardien de but sur le point d’éclore au grand jour, c’est en général pour le voir occuper un rôle clé dans l’immédiat. On pense notamment à des Bernier, Varlamov qui ont changé d’organisation relativement tôt dans leur carrière pour devenir des partants à Toronto et au Colorado (avec des succès toutefois mitigés). Même chose avec un certain Jaroslav Halak au printemps 2010. Il ne suffit donc qu’un DG voit en un jeune gardien un potentiel de numéro un à court terme pour généralement le voir refiler un choix de première ronde, ou l’équivalent, à son homologue. Si Primeau ne se développe pas comme prévu on parlera bien sûr de considérations beaucoup plus marginales sur le marché… Or, s’il progresse comme on l’anticipe et qu’il pousse dans le derrière de Price d’ici quelques saisons, il vaudra son pesant d’or et, au moment opportun, c’est peut-être par voie de transaction que l’utilité et l’importance de Primeau s’avérera la plus grande. Avoir un Primeau bien mûr derrière un Price encore très performant sous contrat pour encore plusieurs saisons pourrait donc s’avérer une richesse considérable… Des Kinkaid, on pourra toujours en trouver…

 

4. Alexander Romanov
Repêchage : 2018 – ronde 2 – 38e

Valeur globale : 32.5

Potentiel 8/10 : Le potentiel de Romanov s’évalue un peu comme celui d’un dragon à deux têtes. D’un côté, vous avez ses prouesses au dernier CMJ où il a reçu le titre du meilleur défenseur à seulement 18 ans, après avoir accumulé 8 points en 8 matchs, tout en patrouillant la ligne bleue de façon incisive et parfois même percutante. Puis, de l’autre côté, vous avez des statistiques offensives somme toute très modestes dans la KHL à vous mettre sous la dent. Mais, à sa décharge, son rôle offensif était très restreint, tout comme son temps de glace en première moitié de saison. Sans oublier que la KHL n’est pas exactement un paradis du hockey offensif… Cela dit, Romanov n’a pas la vision de Markov en territoire offensif et sa sélection de tirs n’est pas la meilleure parmi les espoirs à la défensive sur cette liste. Mais c’est en combinant les deux têtes du monstre, un certain potentiel offensif et un solide potentiel défensif qu’on en arrive à un assez beau résultat. Un potentiel global peut-être quelque peu intrigant, mais un profil très enviable au final : celui d’un solide défenseur # 3, voire #2. Un genre de McDonagh en plus agressif.

Assurance 8.5/10 : Les paroles de Bergevin qui revenait d’un séjour en Russie l’hiver dernier ont aussi de quoi nous rassurer par rapport à la réalisation du potentiel du jeune Russe. Selon le DG de l’équipe, Romanov aurait pu évoluer dans la LNH aussi tôt que… la saison dernière! Ça s’explique en bonne partie par sa maturité physique avancée pour son jeune âge, mais aussi par une bonne dose de confiance et d’instinct, ainsi qu’une mobilité supérieure à la moyenne. Si le produit fini n’est pas totalement connu, il n’y a cependant pas de drapeaux rouges à l’horizon, seulement quelques questions demeurent. On sait déjà que Romanov sera difficile à affronter, car mobile et robuste, mais sera-t-il plus intelligent défensivement que Emelin sur une patinoire? Montrera-t-il un côté offensif digne de l’avantage numérique? Combien de points pourra-t-il inscrire de plus au compteur que des Mete et des Beaulieu de ce monde? Jusqu’où pourra-t-il continuer à se développer après son passage dans la KHL? Voilà où on en est : on sait qu’il sera bon, on ne sait juste pas à quelle hauteur. Il demeure que dans son cas, une déception serait plus inattendue qu’une carrière fructueuse.

Utilité 8.5/10 : Si on se mouille un peu et que l’on voit en lui un potentiel offensif d’une trentaine de points dans un avenir très raisonnable, ça en ferait déjà un défenseur gaucher assez utile merci pour le CH. Vous savez le fameux défenseur gaucher qu’on ramène sans cesse dans les conversations… Un arrière gaucher capable d’une telle production offensive, intimidant défensivement, tout en passant 23-24 minutes sur la patinoire, il n’y en a pas présentement dans l’alignement à Montréal. C’est donc un 8.5/10 conservateur qu’on lui donne pour son utilité. Avec sa mobilité et sa force, Romanov a le profil d’un cheval capable de coucher sur la patinoire.

Valeur marchande 7.5/10 : C’est plate à dire, mais la nationalité de Romanov lui enlève sans doute passablement de valeur aux yeux de plusieurs DG de la LNH. On a pu le voir dès son repêchage alors que personne ne semblait s’attendre à le voir sortir avant la 5eronde. Vous pouvez parier votre maison et les placements pour les études de vos enfants que si Alexander Romanov, s’appelait Alex Romanow et qu’il avait grandi sur une ferme près de Melfort en Saskatchewan, il serait la coqueluche de TSN, de Hockey Canada, de Don Cherry, de Pierre McGuire et de tout ce qui sent de près ou de loin le Tim Horton’s… et il aurait été repêché en première ronde. Mais dès qu’il aura donné ses premiers coups de patin dans la LNH, pariez aussi que sa valeur va monter assez rapidement…

 

3. Cole Caufield – 18 ans – AD
Repêchage : 2019, ronde 1, 15e
Valeur globale : 33.5/40

Potentiel 8.5/10 : Alex Debrincat. C’est le nom qui revient sur toutes les lèvres lorsqu’on évalue et compare le potentiel et le style de Caufield. Et si le principal concerné n’a aucun problème avec ça, soit. Ça établit le potentiel offensif de l’Américain dans les eaux des 40 buts/80 points. Pas mal! Juste le fait qu’on évoque la possibilité que Caufield puisse un jour remporter le trophée de Maurice Richard a de quoi faire rêver jeunes et moins jeunes. Tous les observateurs semblaient également s’entendre qu’il était le meilleur marqueur naturel du dernier encan. La cour est donc déjà pas mal pleine en ce qui concerne ses talents de marqueurs, mais il y a plus. De ce qu’on a pu voir au dernier camp de développement – où il a très clairement été parmi les meilleurs joueurs, certainement un des trois plus dynamique – Caufield peut également transporter la rondelle, créer des jeux et réaliser de très belles passes. Après une entrée de zone réussie et quelques tours de magie avec la rondelle, il en a d’ailleurs fait une, tout juste sous nos yeux, en plein sur la palette de Brook qui venait de se pointer le nez dans l’enclave. Brook a par la suite loger son tir dans la lucarne pour un magnifique but. La séquence a suscité pas mal de « Oh Wow! », d’applaudissements et de longs murmures dans les estrades à Brossard… Il a remis ça en deuxième période avec une autre passe parfaite à Harvey-Pinard qui a réussi son tir sur réception. Au niveau de la LNH, je vois Caufield présenter un ratio buts/passes beaucoup plus équilibré que lors de son passage avec le programme de développement américain, où son travail consistait essentiellement à la mettre dedans. Enfin, c’est aussi un travailleur acharné.

Assurance 8/10 : Mais c’est bien sûr sa capacité à marquer des buts qui nous intéressera toujours le plus et qui lui garantira ou non un avenir fructueux dans la LNH. À ce titre, Caufield, qui transpire la confiance en ses moyens, a battu tous les records de buts de Phil Kessel au sein du programme de développement américain. Il en a inscrit 72 en 64 matchs, l’an dernier et, au total, 125 en 123 matchs passés avec ce même programme lors des deux dernières campagnes… C’est des buts en ta…! Nous sommes maintenant au début août, et après un camp de développement du tonnerre, puis une très solide performance au Summer Showcase, on pourrait évaluer très sérieusement la possibilité de voir Caufield au gros camp d’entraînement en septembre. Au pire, il pourrait très bien se développer à Laval et participer au prochain CMJ. Bien sûr, il y aura toujours des doutes à cause de son gabarit, mais Caufield semble davantage être dans la catégorie des Debrincat, Gaudreau, St-Louis et Theo Fleury que dans celle de Nathan Gerbe, disons.

Utilité 9/10 : Par de trop longs moments, le Canadien édition 2019-2020 ressemblait littéralement à une équipe de tire-pois, particulièrement en avantage numérique, particulièrement chez les attaquants. Du zigonnage à n’en plus finir, des p’tites passes ou des p’tites feintes fancy qui ne fonctionnaient pas, et tout ça pour finir, à l’occasion, avec un faible tir télégraphié de Drouin, un tir ordinaire de Domi et un trop rare one-timer réussi de Kotkaniemi. Et on ne mentionne pas toutes les difficultés qu’on a eues à refiler la rondelle à Weber au bon moment… L’utilité première de Caufield, elle est là, en avantage numérique, dans le bureau de Stamkos et d’Ovechkin, au cercle gauche. Et comme ces deux derniers, Caufield n’est pas juste un one trick poney. En plus de pouvoir marquer de 1001 façons, il peut aussi préparer des jeux, s’approcher du filet ou remonter vers la ligne bleue, déjouer l’adversaire avec des mains vives, des feintes de tirs ou de passes. Bref, les buts et l’apport offensif général de Caufield, particulièrement en avantage numérique ont de quoi d’assez unique pour le Canadien. Et considérant que Bergevin n’a pas attiré de marqueur digne de ce nom au cours de l’été, le talent spécial de Caufield pourrait déjà avoir de quoi les faire réfléchir sérieusement en vue de la prochaine saison. La grosse acquisition de l’été, ça pourrait être lui… Ce qui a le plus manqué au CH l’an dernier, c’est une machine à marquer des buts qui réussi des tirs du genre :

Valeur marchande 8/10 : Les équipes championnes ont souvent besoin de ce genre de dynamo offensif et tireur d’élite qui fait douter l’adversaire, donnant du coup temps et espace à ces coéquipiers. Pensez aux Tarasenko, Kessel, Kane, Ovechkin ces dernières années, ou encore à Brett Hull pour les plus vieux. Le gars capable de faire le gros but… Mais considérant que 14 directeurs généraux ont levé le nez sur Caufield le mois dernier, on ne peut pas lui accorder une note parfaite côté valeur marchande. Dans leurs esprits si un très petit ailier, aussi marqueur soit-il, valait moins qu’un joueur de centre de deuxième trio (Ex. : Zegras) ou qu’un défenseur numéro deux, voire trois (Broberg, Soderstrom, York), que voulez-vous y faire? Outre sa taille qui en a sans doute rebuté plus d’un (lire Martin Leclerc à ce sujet), il y a aussi que plusieurs ont relativisé sa production phénoménale de buts en regardant l’équipe toute étoile qui jouait avec lui, équipe dont faisait partie un certain Jack Hughes… Mais comme le remarquait Caufield lui-même avec une bonne dose d’assurance, Hughes aurait-il pu accumuler tous ces points la saison dernière (114) – dont sans doute un bon nombre de deuxièmes passes – sans ses conversions souvent sublimes? Par contre, comme le notait Martin Leclerc, lorsqu’on regarde le très viril hockey des séries, les équipes championnes comptent très rarement sur de nombreux joueurs de petite taille. Ils ne doivent pas être trop nombreux et il faut bien les entourer. Le Canadien aura des choix à faire…


Vos impressions… et la suite!

J’ai longtemps hésité entre Caufield et Romanov pour la troisième place. Le Canadien a tellement besoin d’un Romanov maintenant! Mais voilà, il a aussi besoin de marquer des buts, beaucoup plus de buts! Et si les défenseurs en place me semblent capables de faire un travail honnête une fois de plus l’an prochain – surtout avec un Weber en santé pour une saison entière –  on ne voit toujours pas de marqueur naturel dans l’alignement et toujours aucun attaquant dominant en avantage numérique.

Le récent Summer Showcase a aussi fait gagner quelques points à Caufield en me rassurant encore davantage sur son potentiel. Il m’a surtout fait réaliser que, peu importe sa taille, le risque est trop grand de sous-évaluer, une fois de plus, son talent unique de tireur et l’importance de ce talent pour le CH.

Comme vous le verrez, Caufield s’est même dangereusement rapproché de la seconde place de ce palmarès. En fait, il a terminé plus près de la seconde place que de la troisième…

Du côté de Romanov, j’ai beau être un de ses plus grands fans depuis le dernier CMJ, je conserve encore quelques doutes notables sur la réalisation de son potentiel offensif… Les sélections de Struble et Norlinder ainsi que les présences plutôt rassurantes des jeunes Mete et Kulak le rendent peut-être aussi un peu moins indispensable qu’il y a quelques mois.

Mais pas de doute que l’arrivée prochaine de ces deux dynamos fera instantanément du CH un meilleur club.

Aussi tôt que la fin des séries dans la KHL au printemps 2020 pour Romanov?

Aussi tôt que le mois d’octobre pour Caufield? Tant qu’il n’aura pas donné un coup de patin pour l’Université du Wisconsin, je ne l’écarterai pas du portrait…

N’hésitez pas à commenter respectueusement sur Facebook! Quel serait votre top 5?

On reconnecte prochainement pour notre duel final entre vous savez probablement qui et qui.

Qui placeriez-vous en première place? Quel espoir sera LE plus instrumental dans les succès de l’équipe dans les années à venir?

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