betgrw

Les 12 espoirs les plus importants du CH : 1ère partie, les positions 12 à 9

Personne ne sait quand et comment tout cela se terminera. Pas vous, pas moi, pas Gary Bettman.

Bien campé chez soi, on fait attention, on suit les règles, on travaille si on peut, on aide si on peut, et on espère juste être – avec nos proches, amis, voisins et collègues – parmi les 998 personnes sur 1000 pour qui ça va bien aller au Québec, sans aucune infection.

Au poker, on avancerait que les probabilités sont assez bonnes (!), mais c’est pas une raison pour lécher les paniers d’épicerie et finir les bouteilles d’eau du jogger devant vous!

En tous cas, arc-en-ciel ou non, ça va bien finir par finir, dites-vous ça!

En attendant, côté sports, voici peut-être un bon moment pour revoir l’inventaire des espoirs les plus importants du Tricolore avant l’arrivée de la prochaine cuvée… qui elle aussi arrivera bien un jour!

Jusqu’où le prochain repêchage du Canadien relèvera le niveau d’une banque d’espoirs que d’aucuns jugent déjà très bien garnie?

Pour ma part, même si le virage coïncidant avec l’arrivée de Shane Churla en 2017 au poste de directeur du recrutement amateur a de quoi donner confiance, après mon analyse des repêchages de Timmins couvrant la période 2003 à 2016, je suis peut-être devenu un peu plus méfiant et sceptique que par le passé.

Mis à part Price, McDonagh, Pacioretty et Sergachev, tous les choix de première ronde de l’organisation ont déçu durant la période analysée.

Trop de beaux jouets tout neufs se sont avérés de formidables citrons…

Seulement quatre bons choix sur 13.

C’est bien en bas de la moyenne au bâton des bons recruteurs au premier tour.

Et aujourd’hui, suite à une saison plutôt décevante de la part de jeunes joueurs clés de l’organisation, dont deux récents premiers choix (Kotkaniemi et Poehling), mon niveau d’enthousiasme sur les espoirs les plus importants de l’organisation a lui aussi quelque peu vacillé.

Est-ce dire que je me méfie de certaines évaluations qu’on avait faites pas plus tard que l’été dernier sur ce site?

Oui, c’est exactement ça!

Mais avant de se lancer dans un nouveau palmarès, faisons un petit rappel de notre méthodologie et ajoutons quelques petites précisions.

On reprendra donc notre méthode d’évaluation en additionnant :
1) le potentiel (10 points)
2) l’assurance ou les probabilités d’atteindre ce plein potentiel (10 pts)
3) l’utilité, le rôle anticipé, la rareté dans l’organisation (10 points)
4) la valeur marchande (10 points).

On obtient alors un résultat sur 40 qui, on le souhaite, nous permettra le classement le plus juste possible des espoirs les plus importants de l’organisation.

Ensuite, les petites précisions.

Victor Mete qui paraissait au 9e rang de notre décompte estival, n’est plus considéré comme un espoir dans ce classement de mi-saison. Pourquoi? Tout simplement parce qu’on n’a maintenant trop peu de raisons d’espérer beaucoup plus de sa part. Après plus de 160 parties dans la LNH, le Mete qu’on connaît est grosso modo le Mete qu’on connaîtra. Il est pas mal rendu.

Jesperi Kotkaniemi sera toujours présent dans notre décompte. Je comprends encore moins pourquoi certains analystes l’avaient déjà retiré de leur liste l’été dernier et continuent de le faire. Kotkaniemi n’était clairement pas rendu. Encore aujourd’hui, on n’a aucune idée espèce du produit fini.

Nick Suzuki sera lui aussi une fois de plus du rendez-vous, mais vous vous douterez qu’il a gravit quelques échelons dans mon évaluation! Même si on sait un peu plus quoi espérer dans son cas, Suzuki doit encore améliorer plusieurs détails dans son jeu. Il est peut-être à 80% du joueur qu’il sera d’ici 2-3 ans.

Enfin, Josh Brook, huitième lors de notre dernier classement, s’est avéré une surprenant déception et se voit exclu du top 12. Même si tout n’est pas perdu dans son cas, loin de là, notamment en raison de sa bonne fin de saison, écoutez cette entrevue de Joël Bouchard au 98,5 (à partir de 11:30) pour comprendre un peu plus l’importante révision des attentes qui s’impose dans son cas.

Alors, voilà!

On est prêt?

Allons-y avec les position 12 à 9!

 

12. Jake Evans | Centre | 6’1, 186 lbs | 23 ans | 2014, 7e ronde, 207e
Potentiel : 6
Assurance  : 7
Utilité : 6
Valeur : 6
Total : 25/40
Classement précédent : non classé

Voici un cas plutôt rare dans l’histoire récente du club. Un attaquant repêché très tard et qui met cinq, six ans avant d’atteindre la LNH sans jamais avoir régressé ou plafonné en cours de route!

Evans m’a grandement impressionné lorsque je l’ai vu évoluer aux côtés de Kotkaniemi et Hudon à Laval lors d’un match au cours duquel il avait enregistré trois points, dont un but de toute beauté. Il avait été le meilleur des trois comparses.

Beaucoup plus rapide que par le passé, il possède également un tir du poignet vif et précis qu’on ne lui connaissait pas. En fait, c’est simple, Evans s’est amélioré dans tous les aspects du jeu depuis son arrivée sous la tutelle de Joël Bouchard.

Après un bon camp, même s’il a connu un autre très lent début de saison, il s’est très bien repris en maintenant une moyenne de près d’un point par matchs à ses 30 derniers duels dans la LAH.

Juste avant l’arrêt des activités, ses premiers coups de patins avec le grand club avaient été plutôt concluants. Il semblait prêt. Il avait le dynamisme nécessaire pour tenir son bout et surprendre l’adversaire.

S’il peut gagner un peu en force musculaire, le Canadien pourrait bien s’être trouvé un bon centre de 4e trio pour plusieurs années. Mais il s’est peut-être aussi trouvé un modèle de développement. Ça ne sert à rien de presser un joueur qui n’est pas prêt. Tant que le joueur progresse là où il se trouve, ça veut dire qu’il est au bon endroit.

 

11. Cale Fleury | DD | 6’1, 211 lbs | 21 ans | 2017, 3e ronde, 87e
Potentiel : 6.5
Assurance : 7
Utilité : 6
Valeur : 6
Total : 25.5/40
Classement précédent : égalité au 12e rang (23.5/40)

https://twitter.com/HeresYourReplay/status/1195877195799023616?s=20

Le fait que Fleury ait atteint la LNH à 20 ans serait normalement de nature à nous réjouir. Mais voilà justement un bon exemple des problèmes de développement et de manque de profondeur à la défense cette saison chez le Canadien.

Sans l’ombre d’un doute, Cale Fleury a connu un bon camp. Un solide camp. Personne ne dira le contraire.

Mais pensez-vous qu’il aurait été proche de se mériter un poste et jouer 41 matchs dans bien d’autres clubs de la LNH cette saison?

La réalité c’est que Fleury commençait à peine à dominer à Laval l’an dernier en deuxième moitié de saison. Mais, encore là, dominer est peut-être un brin exagéré lorsque qu’on termine la saison avec 23 points en 60 matchs et une fiche de -16… Disons plutôt que dans un mauvais club, il avait trouvé le moyen de devenir un joueur très efficace, un défenseur au-dessus de la moyenne de la AHL.

La blessure à Juulsen et les camps sans saveur de Reilly, Kulak et Folin ont sans doute ouvert la voie à Fleury l’automne dernier. Or, voilà une leçon qu’il faudra retenir : ce n’est pas parce qu’une recrue joue bien ou mieux que certains vétérans lors d’un camp donné qu’il faut nécessairement la faire graduer immédiatement.

Pourquoi?

Parce que très souvent le développement du joueur n’a pas été encore suffisamment optimalisé. Dans ces situations, le jeune sera peut-être capable de survivre dans la LNH quelques semaines ou quelques mois. Mais attention! Plafonnement en vue.

C’est en plein ce qui s’est produit avec Fleury cette saison.

Fleury, un ancien attaquant, possède un puissant coup de patin et d’assez bonnes mains, en plus d’un sens du jeu tout à fait adéquat. Ce sont surtout ces points forts – sans oublier sa robustesse – qu’il doit continuer à développer dans la LAH, là où il a connu un retour plutôt difficile, bien que les choses s’étaient déjà replacées en fin de parcours.

Qui sait si une macération supplémentaire à Laval pourrait un jour faire la différence entre un 6e-7e défenseur et un 4e-5e, capable d’une vingtaine de points par saison tout en étant très étanche défensivement?

Mais il ne fait nul doute que Fleury possède les outils pour s’établir comme régulier dans la LNH d’ici peu. On n’avait pas cette certitude à son endroit l’été dernier

 

10. Jesse Ylonen | AD | 6’1, 172 lbs | 20 ans | 2018, 2e ronde, 36e
Potentiel : 7
Assurance : 6.5
Utilité : 6.5
Valeur : 6
Total : 26
Classement précédent : 10e (26,5/40)

Ylonen semblait emprunter un chemin qui rappelait un peu celui de Lekhonen il n’y a pas si longtemps. À sa deuxième saison dans la Liiga au sein d’un club qui en arrache, Ylonen montrait une certaine progression, participant à un plus gros pourcentage des buts de son équipe que la saison dernière.

Puis, à la surprise de tous, on annonça son arrivée à Laval.

Il y avait quelque chose d’intriguant à l’idée de le voir jouer dans la LAH sur une patinoire nord-américaine. Malheureusement, on n’a pas eu le temps de l’évaluer. L’occasion eût été belle, en pleine course aux séries… Dommage.

Avec la signature de son contrat d’entrée, il est maintenant acquis que Ylonen aura sa chance à Montréal/Laval l’automne prochain, lui qui ambitionnait déjà en juillet dernier d’être retenu par le grand club en 2020.

À quoi s’attendre dans les prochaines années?

Étant donné son manque de finition, il est difficile d’anticiper plus qu’un éventuel rôle de contributeur honnête du middle 6. Mais le fait qu’il cadre parfaitement avec l’identité du club basée sur la vitesse et les habiletés tend à monter sa cote dans le département de l’utilité. Après tout, Ylonen est incontestablement le meilleur patineur parmi les espoirs de l’organisation. Agile, rapide, explosif.

Je continue de voir en lui un genre d’Ales Hemsky en beaucoup moins talentueux.

Après une saison dans un club minable en Finlande, c’est un athlète qu’on a tout de même hâte de voir évoluer en compagnie de joueurs plus compétents, lui qui n’est pas un vilain passeur. Du reste, l’ensemble de ses qualités offensives et défensives le rendent très polyvalent.

Qui sait à quoi pourrait ressembler un trio de fusées en compagnie de Domi et Drouin?

Ou un trio de Finlandais aux côtés de KK et de Lehkonen?

Malgré un doute qui s’installe sur son potentiel, Ylonen se maintient dans notre classement. Mais il pourrait remonter un peu si tout tombe en place pour lui et qu’il devient une acteur positif aux côtés de joueurs de talent.

 

9. Mattias Norlinder :  DG | 6’0, 179 lbs | 19 ans | 2019, ronde 3, 64e
Potentiel : 7.5
Assurance : 6
Utilité : 6.5
Valeur : 6.5
Total : 26.5
Classement précédent : 12e (23,5/40)

S’il est plutôt difficile d’évaluer Norlinder dans ce classement, entre autres, parce qu’on l’a très peu vu au plus récent CMJ, on se doit tout de même de lui faire gravir quelques échelons en raison d’une très solide campagne avec Modo qui lui a valu les éloges de la planète hockey tout entière.

C’est avec Norlinder qu’on commence déjà à entrer dans la catégorie des espoirs qui nous font douter positivement, ceux qui pourraient – un peu comme l’a fait Suzuki – se retrouver beaucoup plus haut sur cette liste dans les douze prochains mois si les astres s’alignent parfaitement.

Malgré son talent bien documenté, son coup de patin fluide, ses feintes, son tir, sa vision et une belle intelligence défensive, il demeure toutefois difficile de le placer plus haut actuellement. À presque vingt ans (sa fête est le 12 avril), et ayant évoluer en deuxième division suédoise, personne ne sait encore comment se traduiront toutes ses belles qualités en Amérique dans des ligues beaucoup plus fortes et il faudra probablement attendre encore une autre saison pour le savoir.

On s’attendait aussi à ce qu’il ait davantage de responsabilités avec l’équipe junior de Suède. Or, en plus d’avoir été surclassé – sans surprise – par Rasmus Sandin des Leafs et Nils Lundkvist des Rangers, des choix de 1ère ronde en 2018, il a été supplanté dans la hiérarchie de la Tre Kronor par une flopée de blancs becs choisis en première ronde l’été dernier : Broberg, Soderstrom et Bjornfort.

On peut comprendre que tous ces choix de première ronde ne sont pas des manchots, mais on pouvait raisonnablement penser que Norlinder, leur aîné, allait au moins rivaliser avec eux au niveau du temps de glace. Ce ne fut pas le cas. Il a dû se contenter du rôle de 7e défenseur, jouant souvent moins de 10 minutes par rencontre. À sa défense, le coach de la Suède a déclaré que s’il y avait eu une place pour lui dans le top 4, il « aurait pu la combler ».

Pour mettre les choses en perspective, P.K. Subban, à qui certains l’ont comparé, avait dû se contenter du rôle de 7e défenseur à 18 ans en 2008 à Pardubice, mais à 19 ans en 2009, à Ottawa, il avait tout cassé dans le rôle de défenseur #1 de l’équipe championne, étant élu sur l’équipe d’étoiles du tournoi.

J’imagine qu’on ne parle pas de la même catégorie de joueur.

N’empêche, avec tous les commentaires dithyrambiques et les comparaisons qui émanent de la Suède à son sujet – du Lidstrom par-ci, du Hedman par-là et encore du Dahlin – la valeur de Norlinder a de quoi intriguer. Quelle équipe a trop de défenseurs mobiles et talentueux avec la rondelle?

Mais pour l’instant, considérant la compétition à venir chez les défenseurs gauchers au sein de l’organisation montréalaise, dont les prochains sur cette liste, il est très difficile de lui prédire mieux qu’une chaise sur la troisième paire à moyen terme, soit peut-être celle qu’occupe Victor Mete…

Mais son flair offensif et ses qualités de quart-arrière lui donne un profil à la Mark Streit qui laisse planer le mystère quant à son rôle éventuel.

En attendant, Norlinder choisira-t-il de demeurer en Europe l’an prochain – il a un contrat en 2020-2021 avec Modo – ou viendra-t-il tenter sa chance dans la Belle Province?

 

Conclusion des positions 12 à 9
Norlinder a fait un bon très appréciable qui compense pour la forte régression de Brook. Fleury se mérite des félicitations pour s’être inséré officiellement dans le top 12. Ylonen a pour sa part consolidé sa place dans une évaluation conservatrice et Evans y fait une entrée discrète en douzième place.

Ce n’est donc pas ici qu’on s’enthousiasmera outre mesure. À moins que Norlinder ne se mette à réaliser nos rêves les plus fous…

Plus réalistement, on parle ici de défenseurs de dernière paire, d’un ailier droit qui ne se veut pas une nette amélioration par rapport à ceux en place et d’un rarissime quatrième centre produit localement au lieu de provenir d’une autre organisation.

Rien ici pour faire faire un bon prodigieux à une organisation dans le besoin!

Mais c’est de la belle profondeur…

On risque de changer de registre avec les positions 8 à 5 où nous retrouverons deux nouveaux visages mais pour des raisons fort différentes…

À bientôt!

PLUS DE NOUVELLES