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Le Canadien misera bientôt sur deux avantages compétitifs majeurs

Un bon directeur général de club sportif professionnel a toujours un plan assez clair quant au futur à court, moyen et long terme de son équipe.

Aussi, son plan va-t-il presque toujours s’établir à partir de la matière brute dont il a hérité en prenant les rênes de l’organisation.

Par exemple, Kyle Dubas, nouveau DG des Penguins, était placé devant un choix : démanteler son noyau composé de supervedettes vieillissantes et démarrer tout de suite une reconstruction ou donner une dernière chance au trio Crosby-Malkin-Letang de remporter la Coupe Stanley, une option qui plaisait sans doute davantage aux nouveaux propriétaires de l’équipe.

Dans le très court terme, peut-être même un peu forcé,  il a choisi sans grande surprise cette dernière option. Et après les acquisitions de Reilly Smith et de Ryan Graves, on lui prête même l’intention d’ajouter une autre supervedette dans la trentaine en Erik Karlsson.

On va lui souhaiter bonne chance. Dans sa situation, c’est un risque qui mérite d’être essayé pour un an ou deux, le temps que Crosby termine son présent contrat.

À suivre…

Le plan de HuGo

La situation est bien sûr tout autre chez le Canadien de Montréal : il n’y a pas de supervedette à proprement parler dans l’équipe actuelle et personne ne peut garantir qu’il y en aura une dans un avenir raisonnable.

Mais les choses ne sont pas inintéressantes pour autant. Loin de là.

Avec l’ajout d’Alex Newhook pour deux hauts choix au dernier repêchage (31e et 37e), le CH a voulu ajouter rapidement – pour un prix honnête – un autre jeune talentueux pouvant se greffer son noyau è long terme. Ça lui fait donc un cinquième attaquant avec un potentiel variant entre 50 points et 80 points à maturité.

Il faut « payer » pour mettre la main sur un jeune joueur pouvant faire partie d’un noyau à long terme comme Alex Newhook .
(Crédit: Capture d’écran/Twitter)

Les voici donc avec un noyau dur composé de Suzuki, Caufield, Dach, Slafkovsky et Newhook à l’attaque ainsi que de Matheson et Guhle en défensive.

Sans avoir l’aura des Crosby, Malkin, Letang, McDavid, Ovechkin, McKinnon et Makar, on a quand même là sept joueurs qui méritent certainement de faire partie des quinze meilleurs joueurs de leur repêchage respectif.

Mais même s’ils n’ont encore joué aucun match dans la LNH, à ceux-ci il nous faut tout de suite ajouter les noms de Lane Hutson et David Reinbacher, car il est absolument certain que la haute direction les considère dans son noyau dur à moyen et long terme.

Et dans leurs cas, le « moyen terme », c’est la saison 2024-2025, voire peut-être même la fin de 2023-2024. Aussi bien dire que leur casier sera gardé au chaud dans le vestiaire au cours des prochains mois.

Quand Hutson et Reinbacher auront un peu de millage dans le corps, ça donnera quatre défenseur de très haut niveau dans l’alignement. Et du lot , si l’on se fit à ses exploits en NCAA et sur la scène internationale, Hutson a peut-être le profil pour devenir une supervedette. Peut-être.

Il ne sera pas un joueur parfait, mais ne sous-estimons pas Lane Hutson…
(Crédit: Tony Patoine)

Bien peu d’équipes aueont ce genre de défensive dans la division Atlantique et dans la LNH en général…

Et on n’a pas encore parlé de Mailloux, Barron et Engstrom, qui ont tous des potentiels dignes d’un top-4 dans la LNH. Au moins un des trois devrait y parvenir un jour…

À l’avant, Beck, Roy et Mesar ne seront peut-être pas des « vedettes », mais quand on pense à eux, les expressions « plombiers de luxe », « joueurs polyvalents » ou « solides joueurs de soutien » clignotent en grosses lettres.

On a donc une très solide base d’au moins neuf joueurs clairement au-dessus de la moyenne ou, si vous préférez, dignes du top-15 de leur repêchage, plus quelques autres qui ont encore des chances de se rapprocher de ce statut et faire une différence positive pour le club.

Or, une analyse des gagnants des 15 dernières années nous indique qu’il en faut en général entre 10 et 12 de ce genre rendus à maturité pour devenir un équipe prétendante.

En théorie, on n’est donc pas si loin du compte en quantité et en qualité…

Or, pour donner un petit coup d’accélérateur et s’approcher de cette convoitée douzaine de joueurs clairement au-dessus de la moyenne, on sait que Hughes et Gorton auront potentiellement 25 M$ à dépenser à compter de l’été 2024-2025…

En temps et lieu, le CH aura donc au moins la chance de faire du bruit sur les marchés des transactions des joueurs autonomes alors que des gros noms comme Sebastian Aho, Mikko Rantanen,  Elias Lindholm et d’autres pourraient être disponibles, voire même un certain Sidney Crosby en 2025-2026, qui sait……

Une défensive supérieure et une gestion exemplaire de l’échelle salariale

Pour fins de comparaison, les Knights de Vegas ont gagné la Coupe Stanley avec une attaque bien mûre qui comptait pas mal le même nombre de menaces offensives, soit 5-6. Mais il faut aussi dire que Vegas comptait sur la présence de deux, trois supervedettes au sommet de leur art en Eichel, Pietrangelo et Theodore, sans oublier un Marchessault en feu.

Mais c’est somme toute un modèle semblable à celui des Blues de 2019 et des Bruins en 2011, une super défensive avec juste ce qu’il faut d’offensive. Eichel n’est quand même pas Crosby ni Malkin…

Donc, on remarque que depuis quinze ans environ un championnat sur quatre ou cinq est gagné par une équipe avec un profil analogue à celui auquel aspire le Canadien : un club bien équilibré entre la défense et l’attaque, mais qui, au fond, misera surtout sur une brigade clairement supérieure à la moyenne à la ligne bleue, et qui dans son cas sera à la fois imposante, robuste, mobile et talentueuse.

Ce sera le premier avantage compétitif dont on a déjà parlé récemment.

Le second avantage que semble vouloir se donner le Tricolore en est un plus mathématique et économique. C’est un avantage qui semble particulièrement nécessaire pour n’importe quel club qui espère ramener un jour la Coupe Stanley au Canada : miser sur un noyau jeune et relativement peu dispendieux en respectant une gestion impeccable de l’échelle salariale.

Les acquisitions successives de Dach et Newhook sont des exemples très clairs de la mise en œuvre de cette partie du plan.

Et qui sait ce qui pourrait arriver avec le pari tenté avec Lias Andersson, 24 ans, un ancien 7e choix au total en 2017, auteur de 31 buts let 59 points l’an dernier dans la AHL, une genre d’éclosion tardive…

Mais ce qui est apparu aussi très clairement avec les négociations de contrat de Cole Caufield et les échos entourant la non venue de Pierre-Luc Dubois à Montréal, c’est que Kent Hughes et Jeff Gorton seront très prudents avec leur échelle salariale.

C’est exactement là que le plan de Kyle Dubas a foiré à Toronto. On verra si Brad Treliving saura changer la formule…

Ainsi, Nick Suzuki est le plus haut salarié de l’équipe et il faudra clairement être meilleur et plus important que lui aux succès de l’équipe pour espérer faire davantage que son 7.875 M$ annuel pour encore sept ans.

Bonne coupe, bon prix, Nick Suzuki…
(Crédit: Capture d’écran/Twitter)

Hughes et Gorton ne peuvent donc pas vraiment perdre en étant prudents avec leur échelle salariale.

D’un côté, dans cette phase du plan, payer leur « meilleur joueur » moins de 8M $ par année permet à l’équipe de donner des bons contrats à plusieurs autres bons joueurs comme on le voit déjà (Caufield, Dach, Newhook).

Mais de l’autre, à terme, cette stratégie permettra aussi à l’équipe d’avoir la marge de manœuvre nécessaire à l’acquisition d’un plus haut salarié qui vaudra la peine, voire deux si ça se trouve… D’ailleurs, de très gros noms pourraient être disponible en 2024 et en 2025.

Bien sûr, c’est l’été, c’est les vacances, on jase, on a du plaisir, on s’amuse, on rêve, mais théoriquement et mathématiquement, la façon d’opérer de HuGo rendrait au moins la chose possible.

Ce n’est pas le cas partout…

En tous les cas, leur plan a le mérite d’être clair (allo Vancouver et Calgary!), de tenir la route et, dans une large mesure, a fait ses preuves ailleurs à Boston, Saint-Louis et Vegas en particulier.

Dans un prochain article, on essaiera d’estimer un peu mieux quand le plan du CH montrera son vrai visage et s’il débouchera sur une vraie fenêtre d’opportunités qui sera plus longue que la dernière avec des Price et Weber en fin de parcours.

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