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Les 12 espoirs les plus importants du CH – 2e partie, les positions 8 à 5

Pour les amateurs du Canadien, le repêchage – qu’on annoncera bien un jour – aura encore cette année un petit air de Noël avec fort probablement un autre choix dans le top 10 sous le sapin. Un deuxième en trois ans.

En attendant cette « grande » nouvelle et les résultats de la loterie qui devraient suivre – du moins, on pense –  on enchaîne avec la deuxième partie de notre décompte des 12 espoirs les plus importants du CH, question de faire une peu d’ordre avant l’arrivée de la nouvelle « batch. »

Et parlant d’ordre, la saison a été riche en émotions et en rebondissements pour plusieurs jeunes de l’organisation, particulièrement pour deux des quatre joueurs qu’on vous présente aujourd’hui.

Commençons par le premier, qui a monté de trois échelons dans notre classement depuis l’été dernier.

8. Jordan Harris | DG | 5’11, 185 lbs | 19 ans | 2018, ronde 3, 71e

Potentiel : 7.5
Assurance : 6.5
Utilité : 7
Valeur : 6.5
Total : 27.5
Classement précédent : 11e (26/40)

Harris a en quelque sorte été la « saveur du mois » parmi les espoirs du CH cette saison. Scott Wheeler en a même étonné plus d’un en classant Harris au 2e rang sur sa liste des espoirs du Canadien (liste qui ne compte cependant pas Kotkaniemi, Suzuki et Fleury…).

Tout juste avant le classement de Wheeler, le très mobile et polyvalent Harris qui a connu, il est vrai, une excellente campagne à Northeastern, venait de marquer le but gagnant du fameux Beanpot Tournament dans la région de Boston.

Harris, un jeune homme calme, absolument brillant et confiant en ses moyens, est adoré de tous les entraîneurs pour qui il a évolué. Il jouait régulièrement plus de 26 minutes par match cette saison et dans son cas la progression était palpable par rapport à l’an dernier.

Sans tout revirer à l’envers pour les USA au dernier CMJ, Harris a occupé un rôle important et été égal à lui-même en présentant un jeu efficace en récupération de rondelle et en relance de l’attaque.

À 5’11 et 185 lbs, on aimerait qu’il soit un peu plus gros et grand, mais il ne recule pas. S’il peut améliorer sa force physique et continuer sur sa belle courbe de progression, Harris pourrait devenir un bon 4e défenseur dans la LNH, capable d’évoluer dans toutes les situations de jeu.

Pourquoi n’est-il pas plus haut sur cette liste? Eh bien, de l’avis des principaux observateurs, dont Wheeler (!?!), Harris, comme Brook et Mete avant lui, demeure avant tout un « relanceur. » Un quart-arrière? C’est très loin d’être certain, puisque mise à part une excellente mobilité dans toutes les directions et une bonne intelligence générale, Harris ne possède pas des attributs offensifs exceptionnels.

Représentera-t-il une amélioration sur les Chariot, Mete et Kulak de ce monde? Potentiellement, mais pas avant 2, 3, ans, si tout va bien…

Pourquoi est-il devant Norlinder? C’est très serré entre les deux. On a peut-être un peu plus d’assurance par rapport à l’atteinte du potentiel dans le cas de Harris, et sa force physique semble déjà supérieure à celle du Suédois. Son potentiel de défenseur all around semble meilleur, même si le talent offensif de Norlinder est nettement supérieur. On peut aussi penser que sa valeur est légèrement supérieure dans l’esprit d’une majorité de dirigeants. Enfin, et c’est certainement discutable considérant le talent que présentait la brigade suédoise, mais son rôle plus prépondérant au dernier CMJ est un des éléments qui nous a aussi poussé à le placer devant Norlinder.

Autrement dit, à nos yeux, Norlinder représente à ce stade-ci un intriguant frappeur de coups de circuit avec une moyenne au bâton de .225, tandis que Harris ressemble davantage à un bon cogneur de doubles avec une moyenne de .285.

Faites votre choix!

Laissons donc le bon Harris continuer son développement, ça ne sert à rien de presser les choses dans son cas. On sait déjà qu’il sera de retour à Northeastern la saison prochaine.

7. Ryan Poehling : AG/C | 6’2, 204 lbs | 21 ans | 2017, ronde 1, 25e

Potentiel : 7.5
Assurance : 7
Utilité : 7
Valeur : 7
Total : 28.5
Classement précédent : 2e (34/40)

Après un mauvais début de saison suite à sa malheureuse commotion au camp d’entraînement, on a trop peu revu le « bon » Ryan Poehling, celui qui présente un style lourd en échec avant, qui termine ses jeux au filet, qui montre une certaine finesse avec la rondelle et effectue de belles passes à l’occasion. Ce Ryan Poehling là qui marque ici son seul but de la saison avec le Canadien :

C’est ce côté power forward avec une petite touche de finesse qui fera son pain et son beurre s’il est pour éclore comme on le souhaite.

On a fait grand état de sa faible production cette saison, mais dans son développement c’est davantage l’idée qu’il joue de la proverbiale bonne façon qui importe. Restera à voir si sa production se rapprochera un jour de ce qu’on anticipait l’été dernier alors qu’on parlait de lui comme d’un centre avec un potentiel à terme d’une soixantaine de points, soit légèrement supérieur à Danault.

S’il est vrai que Bergevin aurait pu obtenir Ryan O’Reilly en juin 2018 dans un échange en retour de Ryan Poehling comme pièce maîtresse de la transaction, ça en disait long sur la valeur de Poehling et le bien que l’organisation en pensait à l’époque.

Ou ça peut en dire long sur le manque de jugement de Bergevin, pourraient opiner certains…

Mais sa valeur a certainement baissé cette saison aux yeux de plusieurs et, pour l’heure, la côte semble maintenant très abrupte entre lui et O’Reilly. En incluant la blessure (commotion?) à la tête qu’il a subie à l’université tout juste avant son arrivée avec le Tricolore à la fin mars 2019, Poehling a subi deux blessures au coco en six mois, ce n’est pas rien…

Ça contribue aux sérieux doutes sur son potentiel optimal qui sont apparus en cours de saison.

Mais encore là, c’est aussi la la stratégie concernant son développement et sa présence un peu forcée à Montréal (because, les blessures…) dans un contexte défavorable qui a peut-être agacé davantage que ses qualités d’hockeyeur en tant que telles.

C’est pourquoi batailler dans une course aux séries et, qui sait, pour un championnat à Laval constituait un défi à sa mesure qu’on aurait aimé le voir relever. Il avait la chance de clore sa saison sur une bonne note et de nous montrer sa force de caractère questionnable par moments cette saison, même si le jeune Poehling faisait tout pour ne rien laisser paraître.

Par ailleurs, un éventuel déplacement permanent de Poehling à l’aile gauche n’est peut-être pas une mauvaise idée en soi étant donné le petit gabarit des ailiers de l’organisation.

Suzuki, Danault Domi, Kotkaniemi, et même Evans, sont aussi présentement tous devant lui au centre…

Ça commence à faire du monde

Le départ de Thompson, et, qui sait, peut-être celui d’un Domi, pourraient changer la donne. Mais même si Domi quittait, continuer à développer Poehling comme ailier gauche serait encore une avenue très défendable.

Il demeure que si l’on commence à avoir des doutes sur les chances de Poehling de jouer au centre avec le Canadien dans le middle 6, en plus de sa valeur, ça affecte quand même beaucoup sa cote en matière d’utilité et d’assurance.

Il y a un monde de différence entre un bon 2e centre et un ailier correct de 3e trio dans la hiérarchie d’une équipe…

Voilà donc une spectaculaire chute de cinq rangs pour Poehling qui ne nous en a juste pas assez montré cette saison pour conserver une place dans le top 5. Espérons presque que l’on fasse erreur et que tout cela était dû en majeure partie à sa commotion du début de saison qui a semblé profondément l’affecter, au point où l’on peut se demander s’il ne s’en est jamais complètement remis…

La saison prochaine, s’il ne se taille pas – par ses propres performances – une place avec le Canadien, une autre production nettement inférieure à un point par match dans la AHL sera un signal très inquiétant.

À 21 ans, il doit d’abord dominer à ce niveau, avant que l’on puisse retrouver confiance à son endroit, et surtout, avant que lui-même puisse reprendre pleinement confiance en ses habiletés.

Poehling demeure un espoir clé de l’organisation. Il peut encore, théoriquement, un jour, devenir un centre de deuxième trio, s’il se raplombe. On pourrait aussi très bien vivre avec lui s’il devient un gros ailier capable d’une quarantaine de points à la Jake Debrusk.

Mais une déception du côté de Poehling, un autre premier choix, ferait passablement mal à la progression intégrale du Tricolore… et à la fiche de certains recruteurs. C’en serait une autre de trop.

6. Jayden Struble : DG | 6’0, 194 lbs | 18 ans | 2019, ronde 2, 64e

Potentiel : 8
Assurance : 6.5
Utilité : 7.5
Valeur : 7
Total : 29
Classement précédent : 7e (29.5/40)

Tout en restant modéré, voilà un espoir qui devrait susciter un peu plus d’enthousiasme parmi les fans de la Flanelle. Suite à sa blessure en début de saison, à tout juste 18 ans (sa fête est en septembre, les premiers coups de patin de Struble furent plutôt timides dans la NCAA. Mais la « machine » s’est finalement mise en marche et le jeune, très jeune, Américain a impressionné un peu plus à chaque semaine qui passait. Et quand Struble débloque, ça ressemble à ça :

https://twitter.com/GoNUmhockey/status/1200857395569676289?s=20

S’il avait maintenu le cap des dernières semaines avant sa blessure, Struble, 3 buts, 10 pts en 21 matchs – mais  surtout 10 points à ses 13 derniers matchs – aurait enregistré aisément plus de 0,5 pt/m à sa première saison tout en étant l’un des plus jeunes joueurs de toute la NCAA, ce qui est très encourageant pour un défenseur.

À titre comparatif, son coéquipier Jordan Harris n’a pu faire mieux que 0,33 pt/m l’an dernier avec ces mêmes Huskies de Northeastern. Cam York, choisi tout juste devant Cole Caufield l’été dernier au 14e rang par les Flyers, a compilé 16 points en 31 matchs avec Michigan. On peut penser que Struble l’aurait devancé dans le dernier droit eût-il été en santé.

K’Andre Miller, un profil athlétique exceptionnel, semblable à Struble, a fait écarquillé bien des yeux l’an dernier au Wisconsin avec ses 22 points en 26 matchs, mais a connu un Championnat junior décevant et a semblé quelque peu plafonné cette saison dans le rôle de défenseur #1 des Badgers avec 14 points en 24 matchs et une fiche de -7.

Enfin, un certain Cale Makar montrait des statistiques légèrement supérieures à Struble à sa première saison à U-Mass (21 pts/34 matchs) avant d’exploser avec 49 points en 41 parties à sa deuxième année.

Struble devra polir sa prise de décision à et s’améliorer au plan stratégique, ce qu’il faisait déjà, mais une telle force de la nature munie d’un aussi beau talent brut mérite qu’on le garde à l’œil. Il y a un réel potentiel de coup de circuit ici.

À la lumière de ses 10 pts à ces 13 derniers matchs, juste avant cette autre blessure qui a mis un terme à sa saison prématurément, une explosion à la Makar en vue de sa deuxième saison dans la NCAA ne semble pas impossible pour Struble. Autrement dit, en santé et bien entouré, Struble pourrait peut-être s’approcher du point par match l’an prochain dans les rangs universitaires. On espère pour lui que sa blessure ne l’empêchera pas de connaître un bon entre-saison.

Une présence au prochain championnat mondial junior doit aussi être dans les cartes, si le monde se remet à tourner sur le sens du monde, évidemment.

Après cela? La sagesse nous dirait probablement une dernière année à Northeastern et un passage à Laval.

Mais la maturité physique de Struble et son talent pourrait accélérer certaines étapes du processus…

S’il améliore sa défensive et sa prise de décision, Struble a les atouts pour devenir un défenseur de première paire, sinon il saura se rendre fort utile par sa robustesse et se habiletés offensives.

Dans son cas, il faut juste que tout dans son jeu tombe en place et que le corps reste en un seul morceau. Même s’il monte d’un rang, les blessures lui ont fait perdre quelques points du côté de l’assurance par rapport au classement de l’été dernier …

5. Cayden Primeau : G | 6’3, 200 lbs | 20 ans | 2017, ronde 7, 199e

Potentiel : 8.5
Assurance : 7.5
Utilité : 7.5
Valeur :7.5
Total : 31
Classement précédent : 5e (31/40)

Après celle de Nick Suzuki, la progression de Cayden Primeau forme l’une des rares belles histoires concernant les espoirs évoluant dans la grande région montréalaise cette saison. En fait, si l’assurance de Suzuki en ont étonné plus d’un, de son côté, Primeau, a été exactement tel qu’annoncé : plutôt dominant dans la LAH. Il est même déjà capable de jouer dans la LNH au besoin. Comme il nous l’avait un ti-peu montré ici en match pré-saison :

Primeau conserve donc son rang et présente exactement le même total de point que l’été dernier dans notre évaluation.

Tout le monde croit en son grand potentiel, à commencer par son coach Joël Bouchard, qui n’hésite pas à l’identifier comme un talent spécial avec le Rocket.

S’il continue sur sa courbe ascendante, Primeau semble destiné à un poste de numéro un d’ici 3, 4, 5 ans, un peu comme Samsonov à Washington que l’on a fait mariner plutôt longtemps avant de lui donner sa vraie chance dans la LNH (trois saisons dans la KHL et une autre dans la AHL).

Le jeune gardien avait même fait très sérieusement réfléchir l’organisation en décembre alors que sa présence  avait semblé amener un vent de fraîcheur dans l’entourage de l’équipe.  Ce qui nous amène à la question suivante : Primeau pourrait-il devenir l’auxiliaire de Price dès 2020-2021? Pourrait-il sous peu mettre une saine pression sur Price et jouer une trentaine de matchs par saison? Cela revient à environ un départ par semaine, un rythme qui s’apparente à celui qu’on retrouve chez les clubs pouvant miser sur un bon second, la nouvelle tendance dans la LNH.

Mais plusieurs doutent que ce soit suffisant pour Primeau à court terme. Comme on l’a vu avec Samsonov, même les jeunes cerbères élite peuvent bénéficier d’un assez long passage dans des ligues inférieures à voir beaucoup de caoutchouc.

Bien installé parmi les 6-7 meilleurs espoirs de toute la LNH chez gardiens selon certains observateurs, l’ancien choix de 7e ronde possède sans doute une belle valeur marchande. Un paquet d’équipes, dont le CH (!) se cherchent un deuxième gardien pour compléter un solide tandem, voire même prendre la pôle position de ce duo dans les années à venir. À cet effet, Primeau ressemble un peu à un REER qui a déjà rapporté beaucoup, mais qu’on ferait peut-être mieux de garder en banque encore un peu avant de le sortir!

Entre temps, si on veut lui faire prendre encore un peu d’expérience à Laval, il serait bien que Bergevin déniche enfin un vrai second pour Carey Price… C’est d’ailleurs le plan avoué de l’organisation apprenait-on récemment.

On verra maintenant si Vasili Demchenko sera l’élu ou si un autre plus gros nom s’emmènera à Montréal…

Conclusion
On a donc une jolie hausse pour Harris, une sévère baisse pour Poehling et un statu quo relatif pour Struble et Primeau.

On surveillera avec intérêt la suite des choses à Northeastern pour Harris et Struble, deux défenseurs gauchers qui, avec Norlinder, n’ont certainement déçu personne depuis leur repêchage. Les 12 prochains mois établiront peut-être une plus nette démarcation entre les trois lascars.

On est aussi en droit de s’attendre à d’autres très solides performances de Primeau à Laval. Le talent est là, ça semble être une simple question de millage, de timing et de décision des patrons dans son cas.

Mais c’est bien sûr cette chute de Poehling qui frappe le plus l’imaginaire. Nous étions nombreux à voir Poehling pas si loin de Kotkaniemi tout en haut de la pyramide l’été dernier. Nous avions là les deux grands et costauds futurs premiers centres presque garantis du Tricolore pour la prochaine décennie, n’est-ce pas?

Huit mois plus tard, rien n’est moins sûr pour Poehling, et tout reste à voir pour Kotkaniemi…

On reconnecte bientôt pour la dernière partie de notre palmarès!

Qui se méritera la pôle position? Très chaude lutte à prévoir et débats garantis!

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