Connaissez-vous l’île Robidas ?
N’ouvrez pas Google Maps pour rien et n’essayez pas d’y réserver vos prochaines vacances.
L’île Robidas n’est pas un lieu physique.
C’est plutôt une expression utilisée dans la LNH issue de la fin de l’histoire entre Stéphane Robidas et les Maple Leafs de Toronto. À l’époque, à l’été 2015, l’actuel entraîneur des défenseurs du Canadien en était à l’avant-dernière saison d’un contrat de trois ans à un salaire de 3 M$/an avec l’équipe de la Ville-Reine. Au lieu d’assumer ce montant sur sa masse salariale, l’équipe avait plutôt décidé de l’envoyer sur la liste des blessés à long terme en prétextant une mystérieuse blessure au genou.
Le manège a duré deux saisons complètes avant que Robidas ne prenne officiellement sa retraite.
Autrement dit, on a profité d’une disposition de la convention collective pour se soustraire d’un impératif financier encombrant.
Pas de pénalité, pas d’argent bloqué sur la masse, rien. Juste du beau et du bon pour les Leafs. Ils y ont pris goût et on dirait bien que l’histoire se répètera à nouveau.
Retour dans le présent.
Matt Murray est un gardien de but fait en papier de soie. Un rien le blesse. #LeMartinHavlatDesTempsModernes
Et les Leafs, encore eux, aimeraient bien ne pas avoir à assumer son salaire de presque 4,7 M$ durant la prochaine saison. Ils ont donc annoncé très tôt cet été qu’ils plaçaient le cerbère sur leur liste de blessés à long terme.
Le hic, c’est que dans les coulisses de la LNH, ça grincerait pas mal des dents chez les dirigeants des autres équipes. Selon Renaud Lavoie, on soupçonnerait les feuilles d’érable d’avoir offert un billet d’avion, aller simple, à Matt Murray en direction de l’île Robidas.
Selon ce que Lavoie a entendu, on se questionnerait sur l’état de santé réel de Murray et son éligibilité à être placé sur la LTIR.
Pourquoi ?
Parce que sa dernière blessure était une commotion cérébrale. Celle-ci l’a empêché de terminer la dernière saison avec ses coéquipiers. Toutefois, en séries, Murray était revenu au jeu, si vous me permettez l’expression, en étant utilisé comme gardien substitut. Autrement dit, au printemps, il était apte à jouer selon les Leafs, mais en octobre prochain, il ne le sera pas.
C’est tout un revirement de situation si vous voyez ce que je veux dire !
Ah, et le personnel médical sait aussi qu’il sera encore blessé en mars prochain. C’est connu (Not) que les commotions cérébrales sont prévisibles des mois à l’avance. Dommage que les visières teintées n’existent pas pour les gardiens de but. #FrancisBouillon
Dans son entretien à la radio, Lavoie soulève un parallèle intéressant avec Carey Price. Ce dernier était revenu au jeu et avait été d’office pour quelques rencontres à la fin de la saison 2021-2022 et il est depuis sur la LTIR du Canadien.
La grande différence entre les cas Murray et Price, c’est que ce serait Carey qui aurait indiqué à l’équipe qu’il n’était plus capable de jouer, selon Lavoie. À l’inverse, on comprend donc que ce serait les Leafs qui auraient annoncé à Murray qu’il n’était plus en mesure de jouer.
Pour en revenir aux Torontois, je n’ai pas le choix de me faire la réflexion que ça débute très mal le règne de Brad Treliving à la tête de sa nouvelle équipe. J’ai bien hâte de voir comment les choses vont tourner et si les Maple Leafs recevront une quelconque sanction (Gagez que non, on parle quand même des Leafs et de la LNH ici. Pas besoin d’en dire plus.).
Aussi, je me demande si Murray va juste laisser passer la prochaine saison et tenter un retour ailleurs par la suite ? Ça me semble peu probable, mais pas impossible non plus.
De plus, je suis curieux de voir comment l’association des joueurs va gérer le dossier. Après tout, une équipe force la mise à la « retraite » d’un des siens alors qu’il a toujours un contrat valide et qu’il est, probablement, en santé et apte à jouer. Je veux bien que ça donne l’argent de disponible à offrir à d’autres joueurs, mais je trouve la pente très glissante si l’AJLHN ne rouspète pas.