CH 2025-2050 : Les prochaines équipes « quart de siècle » sont déjà prometteuses

Les récentes équipes de « quart de siècle » dévoilées par les différentes formations de la LNH ont suscité beaucoup de débats aux quatre coins de la ligue.

À Montréal, on a d’abord constaté que les partisans ont été peu gâtés avec, entre autres, un Tomas Plekanec sur la première équipe…

On a ensuite débattu sur quelques choix discutables, dont celui de placer Weber devant Subban sur la première équipe, malgré les exploits supérieurs de ce dernier à Montréal…

Mais bon, comme dirait notre Premier ministre François Legault (en parlant du mode de scrutin): « à part pour une couple d’intellectuels, rien pour se battre dans les autobus sur ce sujet-là »…

Les joueurs qui devaient se retrouver sur ces deux équipes méritaient tous de l’être.

Pour les besoins de notre exercice comparatif du jour, on ira donc avec les résultats officiels issus des votes des médias, ainsi que d’anciens joueurs et quelques dirigeants.

Or, en misant sur une force de frappe aussi modeste à l’attaque durant cette période, c’est sans surprise que le Tricolore n’est pas parvenu à remporter sa 25e Coupe Stanley. La présence en finale et les deux autres présences en demi-finale ont toutes été fortement attribuables à l’excellence des gardiens et à de bonnes défensives.

Le punch offensif a manqué. L’équilibre idéal défense/attaque n’a pas souvent été au rendez-vous.

À cet égard, un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler les deux prochaines équipes « quart de siècle » nous semble déjà annonciateur de plus belles soirées au Centre Bell et de succès encore plus substantiels en séries.

On se lance!

Première équipe 2025-2050

Slafkovsky-Suzuki-Demidov
Hutson-Reinbacher
Fowler

VS

Kovalev-Koivu-Plekanec 
Markov-Weber
Price

Si nos dernières analyses prospectives sont à peu près bonnes, le Canadien devrait pouvoir miser sur une première équipe supérieure à celle de 2000-2025, notamment grâce à deux joueurs « élite »

L’attaque

Slafkovsky vs Kovalev
Lorsqu’il joue à son meilleur, Slafkovsky frappe dur, fonce au filet (littéralement!), exécute de merveilleuses passes et fait davantage confiance à son tir.

Deviendra-t-il un marqueur de 35 buts sur une base régulière? On peut en douter, mais comme en témoignent ses 35 points à ses 41 derniers matchs la saison dernière à 19 ans, il a clairement un potentiel d’au moins 70 points par saison tout en rendant ses coéquipiers meilleurs et plus confortables sur la glace.

On défend encore notre première impression dans son cas : il a le potentiel de devenir un des meilleurs attaquants de puissance de sa génération.

De son côté, Kovalev, qui n’est pas exactement un « petit bonhomme lui-même », a été un des joueurs les plus talentueux de sa génération. Il a inscrit 264 points en 314 parties avec le Canadien (0.84 ppp, -11), mais mis à part sa saison magique de 84 points où il avait pris très peu de « soirées de congé », le charismatique Russe offrait souvent un rendement qui ne faisait pas hommage à ses capacités hors normes.

Cela dit, même dans la trentaine bien entamée, il aura connu trois bonnes saisons sur quatre avec le Canadien.

Rien ne garantit que Slafkovsky aura un jour un impact plus grand que celui qu’a eu Kovy lors de son passage à Montréal, surtout en séries (31 pts en 33 matchs), mais on aime ses chances. Contrairement à Kovy, Slaf devrait normalement jouer ses années de prime dans la ville du smoked meat et des cônes oranges.

En tout respect pour l’Artiste du Canadien des années 2000, tout considéré, on anticipe un impact un peu plus substantiel sur une plus longue période pour Slafkovsky.

Léger avantage Slaf.

Suzuki vs Koivu
On ne saura jamais exactement quelle genre de carrière aurait pu avoir Koivu avec le Canadien, car celle-ci a pour ainsi dire basculé dès sa deuxième campagne en 96-97 alors qu’il trônait, à 22 ans, dans les sommets du classement des marqueurs en compagnie de Mark Recchi. Puis, il y a eu ce cancer quelques années plus tard…

Dans les années 2000, Koivu (418 pts en 502, -18, 0.83 ppp) était moins explosif, mais se voulait encore un joueur agile, instinctif, vif, doté d’excellentes mains, d’un très bon sens du jeu et d’un fort esprit de compétition. Il ne possédait pas le meilleur tir (c’était surtout un passeur), mais réussissait ses buts à proximité du filet et savait aussi exceller lors des matchs importants ainsi qu’en séries (35 pts en 37 matchs).

Jusqu’ici, Suzuki, beaucoup plus costaud et cérébral que Koivu, a su éviter les blessures, se présentant même comme l’un des hommes de fer de la LNH lors des dernières années. En apparence moins dynamique que le Finlandais, l’Ontarien montre tout de même une belle créativité et est davantage une double menace que ne l’était Koivu, lui qui a inscrit pas moins de 33 buts la saison dernière (77 points) alors que Saku n’en a jamais marqué plus de 22.

On ne parlera pas d’un slam dunk ici, mais le Suzuki des années 2020 est tout simplement un joueur supérieur au Koivu des années 2000. Et il pourrait aussi devenir un meilleur capitaine, disons, plus rassembleur…

Demidov vs Plekanec
Demidov s’annonce comme un attaquant nettement plus dangereux que Plekanec. La plupart des experts voient en lui un futur joueur de 90, voire 100 points dans la LNH et le comparent tantôt à Kucherov, tantôt à Kaprizov. Rien de moins.

C’est donc en misant surtout sur un Demidov qui remplit les attentes que l’équipe A du prochain quart de siècle pourrait supplanter son édition précédente.

Plekanec a beau avoir été un très bon joueur sur 200 pieds, le verdict devrait ici être sans appel : Demidov par un mille.

La défense

Hutson vs Markov
En défensive, si Markov était sans contredit parmi les défenseurs « vedettes » les sous-estimés de sa génération, Lane Hutson, favori logique au Calder, semble être en voie de s’établir rapidement comme un joueur « élite » dans la LNH, alors que son nom se retrouve de plus en plus souvent aux côtés des Makar, Hughes, Fox et compagnie. Il remplit littéralement toutes les attentes les plus folles placées en lui par ses plus fervents croyants de la première heure, dont je faisais aussi partie.

Markov avait bien quelques qualités supérieures à celles de Hutson, mais nul ne sert de s’expliquer davantage : avantage Hutson!

Reinbacher vs Weber
Si on a déjà de sérieux candidats pour deux trios à l’attaque, l’échantillon est encore mince en défensive pour le prochain quart de siècle. Quoi qu’il en soit, on ose encore penser que Reinbacher pourra être le partenaire de jeu idéal pour Lane Hutson pendant de longues années, mais on ne lui prédira quand même pas une carrière de Hall of famer à la Shea Weber…

Avantage Weber!

Fowler vs Price
Price sera un autre Hall of famer, personne n’en doute. Même que je n’hésiterais pas à le qualifier de gardien de but « générationnel » tellement on a voulu copier son style, un peu comme on l’avait fait avec Patrick Roy lors de la génération précédente.

À son meilleur, Price intimidait l’adversaire et Ken Hitchcock a déjà dit que l’équipe adverse avait l’impression de commencer le match avec un but de retard lorsque Price était devant la cage du Canadien.

Du côté de Fowler, aussi injuste que ça puisse être pour lui, il devra d’abord devenir un gardien no. 1 et engranger quelques saisons dignes de mention avant qu’on puisse penser le comparer avec le maître.

Mais puisque pour toutes sortes de raisons la carrière de Price a aussi été ponctuée de quelques bas, ne sous-estimons pas les chances de Fowler de lui livrer une belle lutte…

Équipe

Laine-Dach-Caufield
Guhle-Matheson
Dobes

vs

Pacioretty-Suzuki-Gallagher
Souray-Subban
Théodore

Comme on peut le voir, l’équipe B 2025-2050, est paradoxalement un peu plus spéculative même si on ne parle que de joueurs qui évoluent présentement dans la LNH.

Si l’avenir de Caufield et Guhle est assuré pour encore plusieurs années avec le Tricolore, combien de saisons Laine, Dach et Matheson joueront-ils à Montréal?

Bien malin celui qui peut le prédire en ce 25 janvier 2025…

Qu’à cela ne tienne, puisqu’ils pourraient tous être productifs pour encore plusieurs années, plusieurs militeraient présentement pour une prolongation de contrat dans les trois cas dès cet été.

Jouons le jeu, ça justifierait au moins une mention sur une potentielle équipe B!

Laine vs Pacioretty
Après la blessure subie aux mains de Zdeno Chara, Pacioretty n’a plus jamais autant montré le désir de foncer au filet comme il en avait l’habitude en début de carrière. Il est devenu un très bon marqueur « mid-range », mais est demeuré un passeur très moyen. Et, en séries, disons que c’était plutôt tranquille : 19 points en 38 matchs…

Cela dit, personne ne pourra lui enlever ses 448 points en 626 matchs (0.72 ppp), incluant 5 saisons de 30 buts et plus.

Le talent brut de Laine à lui seul pourrait lui garantir des saisons de 30 buts, presque sur une jambe. Mais il lui faudra quand même demeurer 1) à Montréal, 2) en santé pendant quelques saisons pour pouvoir se mériter une place de choix dans un pareil classement… en 2050!

En 17 matchs à Montréal, l’iconoclaste finlandais produit à un rythme légèrement supérieur (0.89 ppp) à sa moyenne en carrière (0.82 ppp), et on le sent plutôt heureux en ville, mais l’échantillon est très mince.

Soyons donc un brin conservateur, et donnons un petit avantage à Pacioretty.

Dach vs Suzuki (2019-2024)
Exercice un peu bizarre que celui-là. Mais bon, on essaiera de se demander si le Dach de, disons, 2025 à 2030 sera supérieur au jeune Suzuki de 2019-à 2024, qui a enregistré 286 en 373 parties (0.77 ppp) sans oublier ses jolis 23 points en 32 matchs de séries.

Avec un retour en forme de Dach et une prolongation de contrat à l’avenant, ça pourrait être plus serré que plusieurs le croient, mais donnons tout de même un léger avantage au jeune Suzuki, ne serait que pour sa fiabilité et son endurance.

Sans oublier qu’il y a aussi un certain Michael Hage qui pourrait venir jouer dans les plates-bandes de Dach…

Caufield vs Gallagher
Un peu comme pour Demidov vs Plekanec, c’est sur le choc Caufield/Gallagher que l’équipe B de 2025-2050 frappe un coup de circuit.

Gallagher a représenté et représente encore fièrement l’âme du club, mais Caufield, par sa bonne humeur, apporte aussi beaucoup d’intangibles en plus de marquer des buts à profusion (en moyenne 34 par tranches 82 matchs) alors qu’il n’est âgé que de de 24 ans.

Allons-y donc avec Cole « Goal » Caufield et sa dégaine de feu.

Guhle vs Souray
Voici deux défenseurs albertain au style robuste, mais là s’arrêtent les similitudes! Guhle pourrait ne plus jamais une minute complète d’avantage numérique du reste de sa carrière alors que le pp représentait le pain et le beurre du beau Sheldon de ces dames, au demeurant plutôt mauvais défensivement…

Parce que l’on croit qu’il demeurera longtemps au sein du top-4 défensif et qu’il en sera un grand leader, avantage Guhle!

Matheson vs Subban
Mine de rien, Subban n’aura jamais la chance de battre la marque de 62 points établis par Matheson l’an dernier. Mais à sa défense, Subban a déjà connu une saison de 60 points tout en terminant avec un différentiel de + 21, en plus d’avoir remporté le Norris avec un production de 38 points en 42 parties (+12) quelques années plus tôt…

Net avantage Subbanator, plutôt sous-estimé défensivement durant son passage à Montréal (+35)…

En héritage, un des plus beaux « hit » de l’histoire de la LNH :

Dobes vs Théodore
On serait très surpris que Dobes puisse un jour remporter le trophée Hart remis au joueur le plus utile à son équipe, justement parce que le club devant lui risque d’être supérieur à n’importe laquelle des éditions ayant évoluées pendant le règne de Théo…

Cela dit, Théodore n’aura connu que quatre bonnes saisons complètes dans l’uniforme du CH, ce n’est pas énorme…

Le début de carrière spectaculaire de Dobes annonce un avenir très prometteur au jeune colosse de 23 ans. Mais il reste à voir si ce dernier pourra supplanter assez rapidement Montembault et résister ensuite à un Fowler qui arrivera avec les dents longues…

Donc, l’avenir à moyen et long termes de Dobes à Montréal étant loin d’être coulé dans le béton, rendons prudemment à Théo ce qui lui appartient et accordons lui un léger avantage.

Conclusion

Puisque j’ai été été plutôt conservateur avec l’équipe B du prochain quart de siècle, ça pourrait être tentant d’accorder la victoire aux Théo, Pacioretty et compagnie. Mais rappelons-nous que beaucoup dépendra de l’avenir de Laine, Matheson, Dach, Hage et Dobes à Montréal, sans oublier que plusieurs autres joueurs dominants ont tout le temps de s’ajouter à l’équipe d’ici 2045!

Des perles pourraient même se hisser sur l’équipe A, déjà plus prometteuse que sa précédente mouture.

Bien sûr, si on compare le futur (Hutson, Reinbacher, Guhle) au passé (Subban, Markov, Weber), il faudra sans doute penser à consolider un peu la ligne bleue, mais dans l’ensemble, on voit déjà un meilleur équilibre entre la défense et l’attaque poindre à l’horizon.

Le Canadien de 2000 à 2025 n’a jamais pu compter sur deux patineurs « élite » en même temps, ce que l’édition actuelle s’apprête à faire au cours de 10-12 prochaines années avec Demidov et Hutson. Avec des joueurs vedettes en soutien comme Suzuki, Caufield, Slafkovsky et possiblement Laine, ceux-ci seront aussi mieux supportés que les meneurs de l’époque.

Sans garantir de Coupe Stanley, la reconstruction montre donc ses premiers fruits et d’autres sont sur le point d’éclore. Les partisans ont raison d’être emballés.

Après tout, comme le confirme le très rigoureux Martin Leclerc (à partir de 53:30), et comme je me tue à le répéter depuis 1 an, 2018, ça commence à faire un bout! Après 7-8 ans d’accumulation de choix, il était temps de voir le début de la fin!

Il serait aussi surtout temps que les fans soient récompensés sur une assez longue période.

PLUS DE NOUVELLES