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Bâtir une équipe, quel casse-tête!

Si l’objectif d’une équipe de la LNH est de gagner la coupe Stanley, la façon d’y arriver peut passer par des chemins bien différents. Et si la recette fonctionne une année, il est possible qu’elle ne fonctionne plus jamais par la suite. Pour cette raison, j’ai l’habitude de comparer la construction d’une équipe au montage d’un casse-tête, mais sans modèle et avec une image constamment en mouvement.

Les conditions pour avoir tous les bons morceaux au bon moment sont difficiles à réunir. Et à la fin, même si on le trouve complet et beau, c’est peut-être celui d’un autre qui gagnera le concours.

Connaître ses morceaux

Chaque DG a en main des morceaux et en tête une image de ce qu’il veut faire avec. Parfois, il croit avoir tout ce qui lui faut jusqu’à ce qu’il affronte un ennemi qui a su profiter de sa plus petite faille : un gardien faible entre les oreilles, un manque de leadership, un coach qui ne sait pas s’ajuster ou des blessures.

À certains moments, un DG se retrouve avec des morceaux dont il ne pensait pas pouvoir faire grand-chose pour finalement se rendre compte que son entraîneur a su trouver la colle pour les garder unis ou que ses jeunes joueurs avaient un aplomb de vétérans qu’il ne pouvait soupçonner avant de les avoir vus face à l’adversité.

Ceci démontre d’abord qu’un directeur général se doit de bien connaître ses ouailles avant de savoir quelle image il pourra possiblement former et surtout de savoir ce qui manque pour que l’image soit la plus belle et la plus cohérente possible. Combien de temps ça prend pour y arriver? Ce n’est habituellement pas très long, mais la beauté de tout ça, c’est que c’est constamment en mouvement. Vos joueurs et vos entraîneurs évoluent, font face à des situations différentes d’une saison à l’autre, voire d’un match à l’autre et, bien sûr, vivent des choses en-dehors de la patinoire qui ont un impact sur la qualité de leur implication sur la surface de jeu.

Conclusion, le directeur général doit tendre l’oreille et ouvrir l’œil pour comprendre son organisation et cerner ce qui doit être fait pour que le casse-tête garde une bonne forme.

 

 

Le noyau

La base du casse-tête, c’est le noyau de l’équipe. Ce sont les joueurs que l’on connaît le mieux, les plus constants.

On voit souvent des athlètes qui arrivent à faire des choses extraordinaires grâce à leur talent et parfois un peu de chance, mais c’est leur capacité à refaire ces choses avec régularité et face à une opposition toujours plus forte qui fait de ces athlètes des joueurs étoiles. Lars Eller a déjà inscrit 4 buts dans un match. Est-ce que ça fait de lui une vedette? Non, parce qu’il n’a jamais réussi à marquer des buts avec régularité. Pourtant il a prouvé qu’il était capable de le faire.

Mais, un noyau, c’est un mélange de plein de choses. Du talent, de l’expérience, de la robustesse, de la vitesse, de l’enthousiasme, du caractère, de la finesse…

Bref, un DG cherchera d’abord et avant tout à former un noyau autour duquel il greffera les morceaux qui feront solidifieront son noyau et feront la différence entre son casse-tête et celui des autres. Et toutes les équipes ne sont pas au même niveau à ce chapitre. Certaines équipes ont un noyau important et très solide, d’autres plus petit et plus faible.

Et un noyau ne signifie pas la même chose pour chaque équipe. Il ne faut pas s’arrêter aux six attaquants qui forment les deux premières lignes d’attaque, au top 4 en défense et au gardien de buts. La définition de noyau est assez élastique. Mais si le noyau n’a pas la même forme partout, son importance est capitale partout.

 

 

La touche finale

Enfin, les derniers morceaux qu’on pose sur un casse-tête ne sont pas nécessairement les plus beaux. En fait, c’est rarement le cas. On a commencé notre casse-tête en établissant le contour puis en choisissant les morceaux qui s’harmonisent pour créer les éléments-clés de notre image finale.

En fait, ces morceaux n’ont souvent rien de spécial. Mais ce sont ceux qui apportent le plus de satisfaction. Ils sont parfois dans la boîte à attendre leur tour comme les autres, mais il arrive qu’il faille se pencher pour les ramasser ou qu’on doive les chercher dans des racoins. Et parfois, on ne les trouve jamais.

Et ce sont ces morceaux qu’il faut remplacer d’une fois à l’autre parce que notre casse-tête est une image en mouvement. Un noyau solide fera que l’équipe sera toujours en mesure de faire bonne impression, mais parce que l’image est en mouvement, des morceaux vont inévitablement perdre de leur utilité et il faudra en trouver d’autre.

Par contre, certains morceaux secondaires vont se transformer en éléments du noyau solide pour venir remplacer des pièces défraîchies dont la capacité à offrir un rendement constant se sera effritée avec le temps.

Ça aussi, ça fait partie de l’art d’être un bon DG. Savoir quand remplacer un morceau du noyau et savoir quel impact ça aura sur le résultat final.

 

 

À la recherche des plus beaux morceaux

Si je vous explique ma théorie du casse-tête c’est parce que les discussions concernant la prochaine séance de repêchage vont bon train. Aussi parce que les noms des principaux agents libres circulent. Mais surtout parce que dès qu’on pense à un joueur possiblement disponible, on cherche à savoir quel salaire on serait prêt à lui consentir ou quel joueur on devrait laisser aller en contrepartie pour qu’il fasse partie de notre équipe favorite.

Je vais laisser à mes collègues Truman, Drouin, Cloutier et Kingsley le soin de vous faire part de leur mock draft. Personnellement, je connais les noms des joueurs qui seront repêchés en première ronde. J’ai lu bien des analyses et j’ai vu les matchs du championnat mondial junior ainsi qu’une ou deux périodes du U18 et quelques matchs de la LHJMQ, mais je suis loin d’être assez connaisseur pour prédire dans quel ordre seront repêchés les espoirs qui suivent le top 3 consacré.

De plus, contrairement au repêchage de la NFL actuellement en cours, les équipes de la LNH ne repêchent pas en fonction de besoins actuels. C’est donc beaucoup plus difficile de prévoir quel recruteur-chef préfère quel joueur.

Par contre, en ce qui concerne les joueurs autonomes, l’intérêt des équipes est directement lié à leurs besoins et aux ressources qu’elles ont de disponibles. Au cours des prochaines semaines, je vous ferai part de mes observations à propos des joueurs qui pourront offrir leurs services et des besoins des différentes équipes.

Vous verrez qu’il ne s’agit pas seulement d’embaucher le maximum de bons joueurs en fonction de l’argent disponible sous le plafond, mais d’évaluer ses besoins et de cibler les bonnes prises.

Les plus beaux morceaux ne sont pas nécessairement ceux qui complètent le mieux le casse-tête.

En rafale
– Aux fans inconditionnels, non P.K. ne gagnera pas le Norris cette saison.

– Patrice Bergeron est pas mal ce qui se fait de mieux quand vient le temps de gagner des batailles pour la possession de la rondelle.

– Les Blues vont-ils vaincre leurs bibittes cette année?

– Les problèmes et des solutions pour le CH. (RDS.ca)

– Pierre-Luc Dubois se définit comme un joueur complet. (TVA Sports)

– Les prévisions pour la deuxième ronde faite par les gars de The Players’ Tribune. Un must.

– GSP est au travail.

https://twitter.com/GeorgesStPierre/status/726199382152908801

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