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Le CH a-t-il les clés du succès? | En rafale

Les séries éliminatoires ont ceci de fantastique. Peu importe le sport, elles offrent des modèles de succès. Et c’est pourquoi, on entend souvent des gens dire qu’ils suivent tel ou tel sport seulement en séries. Bon, si l’équipe locale n’y est pas cette théorie prend rapidement le bord, mais c’est un autre débat. Parlez-en à TVA Sports.

Les équipes qui se qualifient pour les séries sont déjà des équipes qui goûtent à la victoire plus souvent qu’autrement durant la saison. Ces équipes savent ce que ça prend pour gagner. Et lorsqu’elles s’affrontent, avec pour enjeu leur honneur, ça donne le spectacle qu’on cherche tant à voir et pour lequel on est prêt à payer. Parce que contrairement à la saison régulière où les joueurs jouent pour gagner, mais aussi pour leur salaire, en séries éliminatoires l’argent n’a rien à voir avec le sang et la sueur qui coulent. C’est l’honneur qui prend le dessus. Et c’est là qu’on voit ressortir les vrais. C’est la même chose aux Jeux olympiques ou à la Coupe du monde.

En observant des équipes gagnantes, on voit ressortir les clés du succès. Mais avant d’établir quelles sont ces clés, soulignons des erreurs fréquemment commises par les observateurs.

Erreur #1 : Tenter de copier un style

Les équipes qui gagnent établissent des standards. Mais on fait souvent l’erreur de penser que ce sont les styles de jeu des équipes qu’il faut tenter de reproduire pour gagner. Ainsi, quand les Ducks ou les Kings ont gagné, certains ont cru que pour arriver à remporter la victoire finale, il fallait se grossir. Quand les Red Wings ou les Blackhawks ont gagné, on a cru que la victoire résidait dans le contrôle de la rondelle. Avec les Devils, c’était le jeu défensif hermétique. Les Bruins et les Flyers ont misé sur la robustesse. Les Canadiens, sur la vitesse (et un bon gardien). Chacune de ces équipes avait son style propre. Il n’y a pas une façon de jouer qui mène à la victoire et d’autres non.

Erreur #2 : Croire à la magie

Il est faux de croire qu’un joueur pourra à lui seul apporter une contribution qui mènera son équipe à la coupe Stanley. Trop de monde (généralement les fans et les médias) a tendance à comparer l’équipe locale à celle qui gagne et conclure qu’il ne manque qu’un ou deux joueurs pour se rendre jusqu’au bout. C’est plus complexe que ça. Je ne le répéterai jamais assez, une équipe n’est pas simplement une somme d’individus.

Selon mes observations, les clés du succès sont nombreuses et peuvent prendre plusieurs formes si elles sont prises individuellement. Mais leur valeur réelle ne se mesure qu’à leur pertinence au sein d’un tout. Ainsi, un grand leader aura un moins gros impact sur une équipe mal dirigée; le meilleur marqueur de la ligue ne pourra aider son équipe à éliminer son adversaire si le comité de joueurs désigné pour œuvrer en infériorité numérique échoue; un gardien de buts ne pourra pas sauver les meubles si son équipe ne capitalise pas sur ses chances de marquer.

Clé #1 : Une organisation solide… et patiente

Il est très difficile de gagner la coupe Stanley (ou tout autre championnat). Les équipes qui gagnent arrivent rarement de nulle part et l’organisation est généralement composée de gens qui ont eu et pris le temps de bâtir leur équipe et d’instaurer une culture d’entreprise claire.

D’ailleurs, je vous invite à lire cet article paru en 2012 dans le Ivey Business Journal qui démontre à quel point un DG (1 sur 9) ou un entraîneur (3 sur 23) qui a gagné avec une équipe arrive très rarement à répéter l’exploit à la tête d’une autre formation.

Évidemment, une organisation est un amalgame de ressources. Il est donc difficile de déterminer jusqu’à quel point tous les individus qui la composent sont restés longtemps au sein de leur équipe. Mais en regardant seulement du côté des directeurs généraux, on constate que ceux qui ont mené leur équipe aux grands honneurs au cours des 25 dernières années sont habituellement des gens qui ont eu le temps d’imposer leur vision ou de poursuivre celle qu’ils ont toujours connue au sein de cette même organisation.

Lors de 20 des 25 dernières années, le DG de l’équipe championne faisait partie de l’organisation depuis au moins 5 ans. #PlanQuinquennal

Ainsi, les équipes qui gagnent la coupe Stanley misent généralement sur une direction stable qui a su créer les conditions et la culture propices au succès. C’est pourquoi il est préférable pour une organisation d’être patiente avec les gens en place.

Clé #2 : Le talent

On entend souvent que les joueurs qui font la différence en séries sont les joueurs de profondeur, mais cette interprétation n’est pas avérée dans les faits. Bien que chaque année, des joueurs marginaux arrivent à offrir un rendement inespéré, pour gagner la coupe Stanley, ce sont les joueurs de talent qui doivent s’illustrer.

Pour preuve, regardez la liste des gagnants du Conn-Smythe et vous verrez que la très vaste majorité d’entre eux sont ou iront au Temple de la Renommée.

Et il y des postes névralgiques dans une équipe où on doit trouver du talent. Le poste de centre #1 et celui de défenseur #1 exigent des joueurs élite pour espérer gagner. C’est immanquable.

Clé #3 : L’équipe avant tout

Les équipes qui gagnent ont un style bien à elles et ont été bâties par des décideurs qui ont pris le temps de mettre en place les bons morceaux aux bonnes places. Mais ces bons morceaux doivent avoir un objectif commun et surtout marcher à l’unisson. L’objectif commun est évidemment la coupe Stanley, mais si pour certains le désir de briller passe avant le désir d’aider ses coéquipiers, ça ne peut pas fonctionner.

Tous les joueurs et tous les entraîneurs qui gagnent la coupe ont le même discours. Ils s’émerveillent tous devant la force du groupe au sein duquel ils ont évolué. Personne ne parle de la fierté qu’il a d’avoir marqué un but. Non, les joueurs rendent hommage à leurs coéquipiers et à leur dévouement.

Et pour arriver à faire en sorte que tout le monde pousse ensemble dans la même direction, ça prend du leadership. Le leadership de l’entraîneur qui sait regrouper ses troupes et les motiver, le leadership des vétérans qui donnent tout ce qu’ils ont en toute circonstance et le leadership des jeunes qui n’hésitent pas à prendre leurs responsabilités au-delà de ce qu’on attend d’eux.

À la lumière de ces critères, est-ce que votre équipe favorite a ce qu’il faut? La mienne… non.

En rafale

– Bettman n’aime pas les traditions

– Le Huffington Post reprend lui aussi les fails du Breezer

– Bute peut-il réellement causer la surprise? Il y croit en tout cas.

– Pour ceux qui s’en font avec les 23 ans depuis la dernière conquête de la coupe par les Canadiens, il y a pire. (Forbes)

– Le match de l’Impact est sold out pour demain. Mais est-ce que M. Saputo est plus riche pour autant?

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