Ceux qui me lisent ou m’écoutent via podcast savent bien qu’on peut me décrire comme un optimiste. J’ai cru jusqu’à tard durant la dernière saison que l’Impact saurait rebondir et se tailler une place en séries éliminatoires, tout comme je croyais en 2016 que l’Impact pouvait trouver une manière de battre Toronto et d’atteindre la finale de la MLS Cup.
Mais je suis avant tout réaliste, et il est de mise de réaliser que la saison 2018 devrait en être une de transition pour l’Impact de Montréal.
Attention, je ne tire pas ce constat après la cuisante défaite de 5-0 qu’a subie l’équipe B de l’Impact face à l’équipe A de l’Union de Philadelphie, tout comme je refuse de me laisser trop emballer par les 3 victoires précédentes, notamment 2 contre des adversaires de la USL.
Je ne dis pas non plus que l’Impact connaitra une saison de misère, ni même qu’ils rateront les séries, simplement qu’il faut se rendre à l’évidence que tous les changements ayant eu lieu au niveau du staff d’entraîneur ainsi que tous les changements qui n’ont pas encore eu lieu au niveau des joueurs font en sorte qu’il sera très très difficile pour Rémi Garde de donner à son équipe un look satisfaisant avant au moins un an.
On débute la deuxième année du fameux plan de 5 ans de Joey Saputo, et à moins d’une surprise ce ne sera pas durant celle-ci que l’Impact sera à son meilleur ni que la MLS Cup aboutira dans les terres d’Hochelaga.
Manque de profondeur
C’est de loin ce qui a le plus frappé dans cette défaite de 5-0 aux mains de l’Union. En dehors de son XI partant, l’Impact est démuni de joueurs de calibre MLS pouvant rivaliser chaque semaine avec les équipes du circuit. C’est loin d’être un désaveu envers les jeunes alors que certains comme Clément Bahiya ou même Ken Krolicki ont bien fait et pourraient à terme devenir de bons joueurs en MLS. Je fais le même constat pour Thomas Meilleure-Giguère qui, même s’il a très mal parut sur le premier but de l’Union, conserve une belle marge de progression, une bonne confiance et des aptitudes qui pourront le mener éventuellement vers un rôle de partant. Mais pas cette saison.
C’est ce manque de profondeur qui a fait échouer l’Impact face au TFC en finale de l’est il y a deux ans, et c’est une profondeur hors du commun qui a permis au TFC de remporter la triple couronne l’an dernier. C’est la réalité de ce championnat qui implique de longs voyages, qui n’arrête pas durant les pauses internationales et qui force encore trop souvent ses joueurs à jouer sur des terrains synthétiques ou carrément mauvais. Les blessures sont nombreuses, récurrentes, et pas seulement à Montréal. Il faut au moins avoir deux XI en mesure de tenir son bout face à des joueurs MLS, ce qui n’est pas le cas de l’Impact et qui coûtera fort probablement des points importants à quelques reprises cette saison. C’est la triste réalité.
Le point positif, c’est que Rémi Garde en est parfaitement conscient, qu’il ne cesse de répéter qu’il lui manque plusieurs joueurs clés. C’est encourageant comparé à l’année dernière où, à ce temps-ci, on affirmait avoir une équipe tout à fait compétitive et ne pas avoir de besoins pressants…
Installer son système
Ça prendra beaucoup plus que les quelque 6 semaines qu’a eues Rémi Garde avant le début de la saison pour bien installer son système. Tant ses systèmes offensifs que défensifs devront être répété et répété pour que les joueurs les assimilent totalement, tout comme pour que l’Académie les instaure et que les jeunes qui arrivent en équipe première soient déjà habitués à la manière de jouer. Ça prendra des erreurs, des problèmes en situation de match, des ajustements, une expérience qui ne s’achète pas et qui se retrouve difficilement autrement que dans un véritable match à enjeu.
Le principe est le même pour Joël Bats et ses gardiens, tout comme pour Robert Duverne. On sait que l’Impact a toujours eu de la difficulté à éviter les blessures durant la saison, et si Duverne peut être utile à ce niveau, il devra bien installer ses manières et ses exercices pour que les joueurs sachent exactement quoi faire pour bien se préparer, bien s’échauffer et ainsi éviter les blessures. Tout cela demande une période de transition.
Leadership à installer
Difficile actuellement de bien mesurer l’impact que peut avoir l’absence de Patrice Bernier sur le groupe. On peut nommer un capitaine pour le remplacer, mais qui sera réellement celui qui pourra rallier les troupes à la mi-temps d’un match difficile au mois de Juillet à Houston?
Samuel Piette semble s’installer comme un favori pour obtenir le titre, mais même si c’est le cas dès cette saison il devra trouver ses repères, comprendre comment bien travailler à la fois avec ses coéquipiers, avec le staff et avec les partisans. Tout cela vaut autant pour Nacho Piatti, Evan Bush ou Saphir Taïder, s’ils sont plutôt choisis.
Au-delà du brassard, on devient un véritable leader organiquement, par le regard que nos coéquipiers nous porte, par les petites actions qu’on ne peut pas voir de l’extérieur. Tout cela, au risque de me répéter, demande un moment de transition.
Il faudra être patient en 2018 en tant que partisan. Encore une fois, je ne dis pas que l’Impact ne sera pas des séries, son onze partant idéal est relativement solide et peut rivaliser positivement avec une grande majorité des équipes de la ligue, mais reste qu’il faut respecter une certaine transition avant de pouvoir porter un jugement sur le projet de Rémi Garde et sur la qualité du groupe qu’il a sous les mains.
En attendant, dernier match préparatoire à 17h aujourd’hui face au NYCFC, puis début de la saison dimanche prochain face aux Whitecaps.
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