Patrick Sharp n’est pas un joueur fini

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Les médias sont souvent vites sur la gâchette et par conséquent, ils répandent l’analyse simple qui semble à première vue évidente.

Au cours de l’année, le mythe voulant que Patrick Sharp soit un joueur fini est devenu de plus en plus tenace. Sharp a été ennuyé par une blessure au genou pendant une bonne partie de la saison et a pris du temps à retrouver le synchronisme. Le franc-tireur a souvent été contrait à tirer en périphérie et il n’a pu établir une chimie avec ses coéquipiers en raison des changements de trios incessants de Joel Quenneville.

À l’oeil nu, on voit clairement que Sharp n’a rien perdu de ses habiletés. Il est toujours aussi rapide et vif sur le bout de ses lames. Ses tirs demeurent lourds et précis. Il manie la rondelle et exécute les jeux avec la même désinvolture. Le hic? Sharp est un marqueur naturel – un finisher en bon français –  et cette année, il n’a pas joui pas des chances de marquer de qualité qu’il obtenait auparavant. Comme Jennifer Lute Costella – une pionnière dans le mouvement des statistiques avancées et une saprée tête de hockey – le dit si bien, l’homme au numéro #10 maîtrise l’art de générer des occasions off the cycle (durant un mouvement cyclique de la rondelle en fond de territoire), mais Quenneville ne l’a pas employé en fonction de cette force (on ne peut satisfaire tout le monde avec une profondeur offensive ridicule).

Pas plus tôt que l’an dernier, Sharp disputait sa meilleure saison en carrière à 32 ans. Il serait pour le moins absurde de dire qu’il est devenu un joueur fini du jour au lendemain. Chez les joueurs vedettes, la régression causée par l’âge est lente et graduelle. S’il était brusquement passé de joueur d’élite à vétéran décrépit, la différence de style à l’oeil nu serait beaucoup plus frappante et on ne le verrait pas enfiler à l’occasion des buts typiques de marqueur naturel.

Sharp n’est pas qu’un bon franc-tireur, il est un attaquant fort dynamique, encore capable de rentabiliser les 5.8 millions qu’on lui verse chaque année en occupant un rôle prépondérant au sein d’une équipe moins profonde.

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