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Desharnais : La première « grave erreur » de Bergevin?

Vous le savez, j’ai toujours admiré et défendu Desharnais. Pas parce que c’est un Québécois, mais parce qu’il jouait très bien au hockey et surtout parce que c’était un battant.

Dominer à tous les niveaux au hockey quand tu mesures 5’6, surmonter tous les préjugés et faire taire tous les dénigreurs, année après année, étape par étape, jusqu’au premier trio dans le LNH, cela mérite un grand respect.

Et c’est toute une saison de hockey qu’il nous avait servi au centre de Pacioretty et Cole, il y a deux ans.

Ahhh, le bon vieux temps!


Pas 40, pas 50, mais bien 60 points, sorti de nulle part, au milieu des deux gros gaillards qu’il a grandement aidé à faire marquer plus de 30 buts chacun.

Meilleure saison en carrière d’Erik Cole qui a pourtant joué avec Eric Staal une bonne partie de sa vie…

Meilleure saison en carrière de Pacioretty qui avait été gravement blessé la saison précédente.

Mais depuis? Pas grand-chhhhhooooooooooose, comme dirait l’autre.

On a tendance à penser que c’est surtout depuis la signature de son fameux contrat, le 15 mars dernier, que ça s’est mis à mal aller pour le #51.

Mais c’est un peu un mythe.

La moyenne de points par match de Desharnais était de 0,59 avant la signature dudit contrat et 0,57 après. Il avait 16 points en 27 matchs avant la signature de son contrat. Il en a fait 12 autres dans les 21 derniers.

Donc, une mauvaise saison d’un bout à l’autre. 

Une première question se pose alors : Pourquoi Bergevin a-t-il voulu s’entendre aussi vite avec David Desharnais qui allait devenir joueur autonome AVEC restriction au terme de la saison? Qu’est-ce qui pressait tant?

Desharnais ne connaissait pas un début de saison fracassant annonçant qu’il pourrait faire sauter la banque. Il était très irrégulier.

A-t-il voulu enlever des petits tracas à son joueurs en réglant le dossier de son contrat en pleine saison?

Peut-être. Mais force est d’admettre que ça n’a rien changé à la saison du principal intéressé…

Mais en creusant une peu, c’est ici qu’une deuxième question devient très intéressante : si Marc Bergevin n’avait pas été l’ami de Pat Brisson, l’agent que venait tout juste d’embaucher Desharnais comme nous l’avait rapporté DLC, Desharnais aurait-il dû attendre à la fin de la saison avant de parapher une nouvelle entente avec le Canadien?

Disons que son agent avait été Meehan à la place de Brisson…

Parce que rationnellement et stratégiquement parlant, on le répète, rien ne pressait tant que ça dans le cas de Desharnais.

L’amitié entre les deux hommes a-t-elle joué un rôle dans ce dossier?

Télécino!

– Marc! C’est Pat! Pis, ça va avec ta femme et tes enfants à Chicago? Quoi? Pis Moi? Ah, tsé, ici à L.A., les femmes c’est pas ça qui… Anyway, c’est pas pour ça que je t’appelle! D’abord, je tiens à te féliciter pour P.K.! Meehan devait être en es… Anyway, tu le sais, je t’appelle pour qu’on règle pour DD, le p’tit gars est un peu inquiet par les temps qui courent, ça le tracasse son contrat, tsé

– Ben oui Pat, j’attendais ton appel. ‘Fourré d’aplomb Meehan, hein! Ben oui, pis j’ai su que DD t’avait embauché, le p’tit snoro! Il sait comment ça marche…!

– ‘Garde ben ça, Marc, l’année passé DD t’as fait 60 points, y’a fait scorer 30 goals à ses deux ailiers.  Un gars de 60 points, ça peut coûter environ 5 M$ aujourd’hui, on s’entend là-dessus, right?  Grabomachinchose fait 5,5 à Toronto…

Right. Mais on sait tous les deux, Pat, que DD est restricted, qu’il veut jouer à Montréal, que c’est pas le joueur le plus complet et que son rôle va peut-être changer dans l’organisation au cours des prochaines années, avec Galchenyuk et Eller qui prendront plus de place, pis toute la patente… Fait que je t’offre 3 M$ par année.

Right. Right. Right. Tu joues dur! Pas le plus complet DD, en effet, Marc. Je te donne ça. Ok, Ok, fait que, je pensais à genre 4 M$, mais bon, je suis prêt à céder un peu sur le montant si tu me garanties un bon nombre d’années. Un p’tit gars de la place, signé pour longtemps, tsé

– Combien t’en veux des années?

– Cinq.

– Trois.

– On deal-tu pour 4 ans à 3,5 M$?

– Ok, Pat.

Deal, mon chum! Tu vas avoir un bon p’tit Québécois à Montréal pour pas trop cher pendant 4 ans! Tout le monde est heureux! Merci bonsoir!

– C’est ben correct Pat, je t’envoie la paperasse! Tu viens signer ça à Montréal pis on s’en prend une couple mon tanant!? En attendant, si tu sort à L.A., mets-toi un chapeau! Hahahaha! À’ prochaine chicane!

– Correct Marc, pareil pour toé, HAHAHAHA! Maudit malade!

Mon scénario est évidemment fictif, mais peu importe comment s’est déroulé la négociation dans ce dossier, il y a comme une petite odeur d’erreur de débutant, vous ne trouvez pas?

Leçon #1 pour Bergevin : Il n’y a pas d’ami en affaires? Business is business?

La question se pose…

Disons que DD fait à peu près la même saison de chnoutte et que Bergevin attend à l’été avant de s’entendre avec lui, pensez-vous qu’il lui offre un contrat de 4 ans/14 millions?

Jamais de la vie!

Ç’aurait plus ressemblé à 2 ans, 6 millions au total. 

Aouch. Ayoye. Ça fait mal, rien que d’y penser. Mais, trop tard. Faut pas vivre dans le passé. Bergevin, les partisans et le porte-feuille de Molson vont devoir faire avec.

Cela dit, Desharnais peut toujours retrouver sa confiance et rebondir, rien n’est impossible. Surtout si on le replace un jour avec Max Pac et un autre costaud et talentueux de l’autre côté. Et surtout si le principal intéressé retrouve le proverbial « oeil du tigre »!

Mais, en attendant, ça va prendre plus que 3 matchs encourageants par-ci, par-là pour convaincre même ses plus ardents défenseurs. À l’époque, on se demandait si ce contrait allait s’avérer être une aubaine.

Aujourd’hui, on penche pas mal vers le « non ».

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