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Timmins peut-il se permettre d’ignorer un bon centre? | Tyson Jost: la bouffée de dynamisme pour fouetter le CH?

Durant les deux dernières décennies de sa glorieuse histoire, le CH a eu beaucoup de difficultés à pallier le départ de ses bons joueurs de centre. Vincent Damphousse, Pierre Turgeon et Saku Koivu ont à leur tour laissé des trous béants dans la structure organisationnelle de l’équipe lorsqu’ils ont levé les feutres.

En tant que premier pivot, Alex Galchenyuk a commencé à montrer de belles promesses quand Michel Therrien a bien voulu lui faire confiance, c’est-à-dire en lui accordant tout le temps nécessaire pour développer des atomes crochus avec le meilleur marqueur de l’équipe, Max Pacioretty.

En dépit de ses succès en fin de parcours, il est impossible d’affirmer avec certitude que Chucky sera, sans une once de doute, ce centre d’élite qui excelle dans les deux sens de la patinoire et laisse une marque indélébile sur chaque match. Il est toutefois très raisonnable de le vanter déjà comme un centre numéro un, si on adhère à la théorie toute simple qu’il en existe 30 dans la ligue nationale, soit autant que le nombre d’équipes. A-t-il le potentiel pour rejoindre l’élite? Certainement. Mais on reste dans le domaine du « si ».

Galchenyuk n’est pas un zéro dans l’aspect défensif du jeu. Loin de là. Même qu’il est la plupart du temps coriace dans les bagarres pour la possession de la rondelle. L’américain utilise activement son bâton, en plus d’être souvent bien positionné. Aux dernières nouvelles, il n’est toutefois pas systématiquement déployé en désavantage numérique, ou dans des scénarios où il faut protéger une avance. Ces besognes reviennent généralement à Tomas Plekanec. Bien qu’époustouflant dans le maniement de la rondelle, Galchenyuk devra corriger quelques détails, particulièrement sa prise de décisions en sorties de territoires alors qu’il lui arrive de tenter des passes dangereuses, avec un faible pourcentage de réussite.

Tout pour dire que, même après la récente éclosion du numéro 27, la position de centre représente un besoin pour le CH dans les années à venir. Un besoin à considérer en prévision du repêchage de 2016.

Marc Bergevin et son personnel hockey se rendent probablement déjà à l’évidence qu’ils ont bénéficié des meilleures années de la carrière de leur centre #2 et #3: Tomas Plekanec et David Desharnais. En fait, leur régression semble déjà poser problème. Si Desharnais ne peut plus fournir ses 50 points annuels et Plekanec n’a plus de saisons de 20 buts et plus dans le réservoir, il y a d’ores et déjà un gros manque à combler. Et le jeu des confrontations devient beaucoup plus délicat pour Michel Therrien, qui pourrait être forcé à surtaxer le jeune Galchenyuk, et pousser des vétérans dans des chaises qui ne leur sied pas.

Règle générale, un choix de 1re ronde n’atteint pas son apogée avant un minimum de cinq années. Lorsque le choix de 1er tour de Timmins en 2016 aura un impact significatif sur les succès du grand club – s’il en a un – Plekanec et Desharnais ne seront plus dans les parages. Une fatalité que ne peuvent ignorer les dirigeants de la Flanelle.

La puissance de la ligne de centre fait foi de tout dans cette ligue. Sans blague, « ma ligne de centre est plus forte que la tienne » serait probablement l’argument suprême du directeur général, un brin enfantin, voulant prouver la supériorité de son équipe.

De grands défenseurs ont été sélectionnés en fin de 1re ronde, ainsi qu’en 2e ronde. Mais rares sont les centres d’élite (et les attaquants, tout simplement) n’ayant pas trouvé preneur dans la première moitié du repêchage. C’est pourquoi le Canadien, qui est plutôt bien placé en ayant de bonnes chances de repêcher au 9e échelon, doit s’assurer d’évaluer au maximum les meilleurs pivots de cette cuvée pour maximiser la chance qu’il a de repêcher tôt. D’autant plus qu’il ne la reverra pas de sitôt quand Carey Price retournera au jeu.

Le CH doit-il impérativement repêcher un centre? Non, il n’a pas les mains liées si le meilleur espoir disponible est un défenseur. Il faudra bien remplacer Markov un jour. Néanmoins, l’organisation ne peut, malheureusement, se permettre de foirer en levant le nez sur un joueur qui finirait par devenir un excellent centre. Science inexacte ou pas, les partisans n’en ont rien à foutre. Ils mettront du temps à le pardonner à l’état major, particulièrement à la lumière de cette débandade.

No bueno, no bueno…

Tyson Jost, M. Dynamisme

À l’ouest du Canada, quelque part dans un aréna de la ténébreuse BCHL (BC queoiii?), Tyson Jost a inscrit 104 points en 48 points sans que personne ne vire fou et ne daigne de l’inclure dans son top-10.

Ah, pour info, il a fait ça avec les Vees de Penticton. Mais comme moi, vous ne connaissiez pas cette équipe.

En bref, la BCHL, c’est la ligue de la Colombie-Britannique.
Le calibre? Junior A. Une coche en dessous du junior majeur. Un brin inférieur à la USHL.
Fait intéressant? Une petite poignée de joueurs est passée par ce circuit avant de percer la LNH: Duncan Keith, Ryan Johansen, Milan Lucic, Kyle Turris, Andrew Ladd, Danny DeKeyser, Jamie Benn, Tyler Bozak, Justin Schultz et Travis Zajac. Pas tous à leur année d’admissibilité, par contre.

Rapidement, on comprend qu’il est facile de ne pas s’exciter avec les incroyables statistiques de Tyson Jost. Il peut dominer la BC-machin autant qu’il veut, pas question de le sélectionner avec un choix top-10 si on ne peut le comparer aux autres espoirs qui, contrairement à lui, ont fait leurs preuves dans des ligues connues.

Entre en jeu les compétitions internationales. Une occasion de voir les espoirs se faire valoir tous en même temps face à la même compétition de joueurs. Un outil de comparaison particulièrement utile pour en avoir le coeur net dans le cas de Tyson Jost.

Il y a eu premièrement le tournoi international U19 du Junior A, où Jost, capitaine de l’équipe canadienne, a été sacré joueur le plus utile (9 points en 4 matchs) et a raflé la médaille d’or.

Et tout dernièrement, le championnat international U18 qui est toujours en branle. Jost, qui a comme coéquipiers des espoirs classés plus haut que lui en Jakob Chychrun et Michael McLeod, a une jolie occasion de prouver une fois pour toutes que ses chiffres dans la BC-truc-chose ne sont pas de la frime.

En deux temps trois mouvements, Jost a fait évaporer cette grosse vague de scepticisme qui ne cessait de le guetter. 8 points en 3 petits matchs. La bougie d’allumage de son équipe. Le go-to guy qui a donné à Jordan Kyrou des airs de Jari Kurri face au Danemark. « Vous vouliez voir de quoi je suis capable? » V’là, merci bonsoir.  

De grands joueurs comme Connor McDavid et Sidney Crosby ont cette façon à eux de manier le disque de façon fluide, sans perdre de vitesse et on voit cette même subtilité dans le jeu de Jost lorsqu’il décampe en possession du disque (alerte rouge: ceci est une comparaison de style, je n’ai pas prédit que Jost allait devenir un joueur de concession). Sa capacité à repérer des options de passe que le spectateur n’identifie même pas avec une vue aérienne, sa rapidité d’exécution et son implication constante dans les trois zones en font un « M.Dynamisme » comme en connaît peu parmi les espoirs de cette cuvée. Faire aussi solide impression alors que Chychrun et McLeod tardent à prendre leur erre d’aller ne nuira certainement pas à son rang de repêchage, par ailleurs.

À l’instar du russe Denis Guryanov en 2015, Jost est-il la carte de cachée du repêchage de 2016? C’est une possibilité. Et une possibilité que le Canadien se devra d’étudier, lui qui a grandement besoin d’une bouffée de dynamisme en offensive.

En rafale
– Qui a dit que Kessel ne pouvait pas se lever dans les grands moments?

– Gabriel Dumont devra réfléchir sur son avenir avec le Canadien. Vraiment dommage que le CH n’ait pas eu l’élégance de le rappeler en fin de saison. (Journal de Montréal)

– Le dernier rapport de la saison des IceCaps. (Canadiens.nhl.com)

– Voilà dans quelles circonstances Conor McGregor a pris sa retraite!

– Mike Commodore a son opinion sur la suspension de Pierre-Édouard Bellemare…

– Alex Semin affirme qu’il n’y avait pas de conflit entre lui et Michel Therrien, mais ce dernier n’aimait manifestement pas sa manière de jouer. (RDS)

– Retenez ce nom: Andras Athanasiou.

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