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Top 12 des espoirs | 11e position : Le rapide Jesse Ylonen

On a jusqu’ici placé Jayden Struble tout juste devant Mattias Norlinder, le dernier « exclu » du top 12, un choix qui en a déjà fait réagir quelques-uns en amour avec l’énigmatique potentiel du Suédois.

C’est parfait comme ça!

Aujourd’hui, on essaiera de justifier la position de Jesse Ylonen au 11e rang de notre décompte, dont vous pouvez toujours revoir les principes et les autres exclus.

Jesse Ylonen | AD | 6’1, 173 lbs, 2e ronde, 35e, 2018

Dernier classement : 10e
Potentiel : 31.5/40
Assurance : 15.5/20
Utilité : 23/30
Valeur d’échange : 6.5/10
Total : 76.5/100

Potentiel

À la suite de son jeu inspiré au CMJ de 2019 (6 points en 7 matchs), les progrès d’Ylonen ont été plutôt mitigés dans la Liiga en Finlande. On était donc curieux de voir ses débuts avec le Rocket, mais les attentes n’étaient pas « à travers le plafond », comme disent les Yougoslaves…

Le moins que l’on puisse dire c’est que ses premiers matchs avec le Rocket de Laval ont fait tourner les têtes! Si on fait abstraction de son but dans son propre filet, son « premier dans la AHL » (!), sans être toujours magistral, Ylonen a su se démarquer à chaque match pour les bonnes raisons.

D’abord, ses deux premiers vrais buts nous ont vite fait oublier sa « gaffe » contre son coéquipier Demchenko. Deux superbes tirs dignes d’un joueur possédant des mains et un lancer au-dessus de la moyenne.

Voici justement son premier but :

Mais surtout, Ylonen se démarque au sens littéral comme au sens figuré par sa vitesse et son agilité sur patins. Voilà l’atout qui le fait sortir du lot. À mes yeux, il est le meilleur patineur overall de l’organisation et celle-ci en compte quelques bons, on pense à Byron, Drouin, Petry, Anderson, Mete, Harris, Romanov, Guhle… L’accélération, la vitesse brute, les pivots, les croisés, l’usage de ses carres (edges) : la technique de patinage de Jesse Ylonen est franchement impressionnante. Il n’a peut-être pas la puissance d’Anderson ni la vitesse pure et les changements de direction d’un McDavid, mais ça ne l’empêche pas de cocher toutes les cases en matière de patinage.

Ici, il survole la zone centrale, surprend le défenseur par sa vitesse et réalise une très belle passe :

Du reste, on a pu voir un joueur confiant, créatif, excellent en entrées de zone, efficace en avantage numérique, toujours en mouvement, bon passeur, et qui – on en est quelque peu surpris – ne craint pas de se présenter dans les zones payantes. Ajoutez à cela son efficacité en défensive, notamment au niveau de ses replis, et vous avez là un joueur assez complet, un attaquant digne du middle six en fait de potentiel.

Assurance

À cause de son éthique de travail, ses qualités exceptionnelles de patineur et ses gênes – son père, Juha, est un ancien de la LNH –  on a toujours cru aux chances d’Ylonen d’atteindre la LNH. Ce qui est nouveau et encourageant c’est bien sûr la vitesse avec laquelle il s’adapte au hockey nord-américain, lui que l’on décrivait souvent comme un joueur de périphérie, un peu frêle.

On a même pu constater qu’il est assez solide grâce à un bon équilibre sur patins:

À tout juste 21 ans, sa moyenne de point/match qui s’établissait à 0.75 à ses ses 12 premières parties, et le fait qu’il aurait pu facilement obtenir davantage de buts avec un peu de chances (nombreux poteaux!), voilà d’autres indicateurs de réussite assez fiables. En général, les recrues qui s’approchent du point par match dans la AHL obtiennent une chance assez rapidement dans leur carrière avec le grand club. À suivre…

Bref, c’est plutôt rassurant ce qu’on voit de lui avec Laval jusqu’ici. Joël Bouchard y est probablement pour quelque chose puisque ça détonne pas mal de sa production en Finlande…

Seule ombre au tableau, à 6’1, 173 livres, même s’il est solide sur ses patins, il a encore un peu tendance à s’effacer lorsqu’il se fait plaquer durement. Il doit rajouter un peu de viande autour de l’os…

Valeur d’usage

Pour être honnête, avant de débuter ce nouvel exercice de classement en janvier dernier je n’étais vraiment pas certain que Jesse Ylonen allait pouvoir conserver une place dans ce top 12. Bien sûr, le dernier repêchage de l’équipe ainsi que la congestion à l’aile droite y étaient pour quelque chose, mais c’est surtout la production outremer et la valeur générale d’Ylonen pour le CH qui me laissait de plus en plus circonspect. Des Ylonen choisis en 2e ronde, des beaux talents qui ne progressent pas trop vite ou qui plafonnent un peu, tous les clubs en ont, non? Vous voyez le genre…

Mais là, avec ses performances à Laval, on se surprend à regarder du côté de Joel Armia qui n’a pas de contrat en vue de l’an prochain et qui vacille entre le 3e et le 4e trio.

On se questionne sur Lehkonen qui saute même son tour dans l’alignement.

On se dit aussi que Perry en est peut-être bien à sa seule saison avec le CH (même s’il est encore très bon).

Enfin, on constate le manque de vitesse du club à l’attaque certains soirs et on en arrive à la conclusion qu’une petite dose de nitro ne fera pas de tort…

La liste des ailiers devant Ylonen dans l’organisation peut paraître longue, mais plusieurs sont loin d’être assurés de revenir à Montréal la saison prochaine. Certains pourraient même être de belles monnaies d’échange dès cette saison en vue des séries (Lehkonen? Armia?), surtout si on veut dégager de l’espace sous le plafond salarial pour combler des besoins ailleurs  dans la formation (Chariot? Evans???) et, qui sait, faire de la place pour un jeune moins coûteux…

Mais, pour l’instant, écoutons la voix de la sagesse. Ylonen est en train de progresser sous nos yeux à chaque match avec le Rocket. Ne brûlons pas d’étapes. On sait que le moment venu, il aura des attributs indéniables pour réussir dans la LNH.

Un flash comme ça : on le verrait très bien devenir le prochain super-dépanneur du CH, ouvert tous les jours pour jouer sur n’importe quel trio, autant à gauche qu’à droite. Et à le regarder aller avec Jordan Weal, qui ressemble presque à Patrick Kane dans la AHL certains soirs (!), on est curieux de voir ce que Ylonen pourrait faire dans la LNH avec des joueurs au talent supérieur.

Avec son habilité à monter la rondelle et à lancer au filet avec force, précision et agilité, il ne faudrait pas non plus sous-estimer son potentiel en avantage numérique quand on essaie d’anticiper sa valeur d’usage.

Voici d’ailleurs son puissant tir sur réception dans la victoire du Rocket hier contre le Heat de Stockton :

https://twitter.com/RocketLaval/status/1373398798244921351?s=20

 

Cela dit, gardons tout de même un pied sur la pédale de frein concernant l’utilité d’Ylonen. Au bout du compte, sera-t-il un ailier supérieur aux « dépanneurs» actuels que sont les Armia, Lehkonen et Byron? Si oui, il fera progresser le CH. Si non, il va au moins leur faire sauver des sous pendant quelques saisons.

Ça vaut déjà quelque chose…

Valeur d’échange

Un peu comme pour Norlinder et Struble qui sont « en surplus » chez les défenseurs gauchers, Ylonen, bien qu’il puisse jouer à l’aile gauche, est excédentaire chez les ailiers droitiers. C’est pourquoi la même logique pourrait encore s’appliquer ici : échanger à partir d’une position de force pour combler un besoin ailleurs.

Même si certains ailiers droitiers ne revenaient pas l’automne prochain (Armia? Perry?), Toffoli, Anderson, Gallagher, sont tous bien en selle et on se doit aussi de placer Caufield devant lui. En théorie, Ylonen serait donc le 5e ailier droitier en importance dans l’organisation.

Il pourrait donc être sacrifié sans affaiblir l’alignement du Canadien à court/moyen terme.

Mais sa valeur est en hausse en ce moment et tout indique qu’elle peut encore grimper un peu, puisqu’on le croit capable devenir un producteur d’environ un point par match dans la AHL dans un délais raisonnable.

Bref, rien ne presse dans son cas. C’est une belle situation pour lui ET le Canadien.

Mais on ne peut le considérer comme un espoir de premier plan comme ceux qu’on retrouvera dans notre top 6.

Pour l’instant Ylonen demeure un espoir de catégorie B et quand Bergevin s’informait pour Pierre-Luc Dubois, disons que son nom n’a pas dû sortir trop souvent de la bouche de Kekäläinen…

Alors voilà pour l’importance générale de Jesse Ylonen pour le CH!

Et vous, vous le mettez où dans votre liste?

On reconnecte plus tard cette semaine pour la 10e place! 

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