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SLBAM : L’Ukraine, les flops LNH et la deuxième division universitaire

What’s up la gang. Me voici encore une fois pour mon blog bimensuel. Une très grosse semaine d’activité dans le monde du hockey avec la date limite de transactions. Nous avons vu plusieurs échanges, des joueurs connus et moins connus. J’ai moi aussi très actif lors de cette date. Pour avoir une meilleure idée en vidéo des joueurs qui ont changé d’équipe, voici le lien sur les vidéos que j’ai fait. Pour avoir un aperçu en vidéo des joueurs. J’ai aussi eu la chance d’être chroniqueur cette semaine pour CHOI FM ainsi que DanRadioSport. 

Commençons avec les questions de la semaine.

(Crédit: JF Doré)

Un espion? Oui, j’étais derrière un banc jeudi et vendredi pour UQAC et ce n’était pas ma première expérience au niveau universitaire, ayant œuvré avec le USport. Je ne sais pas si au Québec on en parle beaucoup (je viens de revenir il n’y a pas longtemps), mais le réseau universitaire du Québec aimerait bien avoir une Division 2 pour donner la chance à plus de joueurs de continuer leur carrière après le cégep et après leur année 20 ans. J’ai reçu un appel mardi de mon bon ami JF, recruteur dans la LHJMQ, pour me demander si je voulais lui donner un coup de main pour les premiers coups de patin de l’équipe de hockey de l’UQAC. Nous avons joué 2 parties contre l’ÉTS à Montréal. 2 autres parties sont au menu le 7 et 8 avril à l’UQAC cette fois-ci.

J’ai adoré mon expérience et j’y vois beaucoup de positif autant pour les joueurs que pour la ligue universitaire. Il y a beaucoup d’intérêt, ce qui est très prometteur et un programme comme l’UQAC serait grandement gagnante. L’organisation a été faite par Mathieu Tremblay. Marie-Claude Duchesne, responsable de la mise en œuvre du projet, était ravie de la tournure du déroulement des activités et Charles Girard a été notre joueur étoile lors des deux rencontres. En ce qui me concerne, c’est toujours plaisant de redonner et surtout à une région où j’ai beaucoup de beaux souvenirs et aussi, là où ma conjointe a donné naissance à notre plus jeune fille.

Pour répondre à ta première question, j’ai déjà abordé le sujet lors de mon dernier article que tu peux retrouver ICI.

Pour ta 2e question. Il ne faut pas se cacher que l’Ukraine n’est pas un gros marché de producteur de joueurs de hockey comme le Canada ou les États-Unis par exemple. Cependant, ce qui se produit présentement aura certainement des répercussions autant à l’Ukraine que la Russie. Non seulement l’Ukraine prendra beaucoup de temps à s’en remettre (et c’est normal), mais la Russie semble se faire rejeter par de plus en plus de pays dans le monde. Ce qui fera en sorte que de jeunes joueurs ne pourront pas aller par exemple au championnat mondial junior, à la Coupe du Monde et fort probablement à d’autres événements internationaux. Ils devront rester en Russie et jouer seulement contre les joueurs de la Russie.

Le développement des espoirs pourrait avoir un impact aussi ne sachant pas si les jeunes vont vouloir/pouvoir partir et aussi, si les équipes de la LNH vont les repêcher ou décider de passer par-dessus. Je pourrais aller aussi loin qu’allons-nous voir des joueurs importés dans la KHL l’an prochain et dans la ligue de l’Ukraine? Qu’arrivera-t-il avec la LCH et le repêchage des joueurs Euros? Est-ce qu’ils vont interdire ceux venant de la Biélorussie et de la Russie?

Excellente question, mais très difficile à y répondre, car il y a une multitude de facteurs qui rentre en jeu et le temps aussi rentre en jeu. Pour qualifier un joueur de ‘’bust’’, il faut surtout savoir quels sont nos paramètres pour le qualifier de ‘’bust’’. Pour ma part, dès qu’un joueur a joué 1 match dans la LNH, je ne le considère pas comme un ‘’bust’’, peu importe son rang. La LNH reste un privilège et la meilleure ligue au monde. Je parlerais plus d’un joueur qui ne répond pas aux attentes placées en lui. L’argent, les amis, les agents, le manque d’éthique de travail, le manque de sérieux sont quelques raisons qui font en sorte qu’un joueur ne réussit pas. Pour comparer la grande glace versus petite glace (LNH 26 pieds, KHL 28 pieds, Glace olympique 30 pieds), il faut surtout comparer le style de jeu avant tout.

Premièrement, la LNH mesure 26pi de large et la KHL, la moitié des patinoires 28pi (l’an prochain, ils devraient tous être 26pi). Le fait d’avoir plus de temps et plus d’espace y est pour beaucoup. Le 2 pieds de plus est immense sur une patinoire, alors imaginez-en 4. Qui dit plus de temps et plus d’espace dit moins de pression immédiate. Si on compare la LAH/LNH comparativement aux équipes de l’Europe, la pression sur l’échec avant est différente; on voit plus souvent un 1-2-2 qu’un 2-1-2 agressif comme Bob Hartley. Beaucoup plus de ‘’control breakout’’ que de joueurs bougent la rondelle vers le nord! Encore une fois, la grosse différence est sur la pression de l’équipe défensive, autant en zone offensive qu’en zone neutre.

À l’inverse, ceci peut devenir problématique pour des joueurs européens et nous pouvons le voir parfois que l’adaptation n’est pas superbe dans leur cas. Justement, car ils ont moins de temps et moins d’espace et ne sont pas habitués à un jeu physique de la sorte. Seulement à regarder les meilleurs pointeurs de la KHL et regarder ceux qui ont eu des essais dans la LNH, plusieurs n’ont pas été en mesure de s’installer dans la LNH du tout. Les ‘’skills’’ sont souvent là, mais le temps de réaction, la fraction de seconde pour read/react n’étant pas la même, ça devient difficile pour eux. Pour notre équipe en KHL, depuis 2 ans nous avons vu une différence significative depuis que nous avons introduit les ‘’small area game’’, chose que les joueurs adorent énormément.

L’approche change beaucoup, mais pas seulement de ligue, mais d’équipe, de joueurs et du personnel hockey aussi. C’est ce que j’ai pu remarquer au fil des ans et à travailler à plusieurs niveaux. Si je prends l’approche face aux joueurs. Tout d’abord, le plus important est de connaitre ses joueurs. Sans cela, les entraineurs se tirent une balle dans le pied, et ce, à plusieurs niveaux. Certains n’aimeront pas se faire dire quelque chose sur le banc, d’autres en redemandent. Il faut savoir bien gérer, mais surtout, être très précis dans ses interventions. Souvent, nous les entraineurs, on prend trop de temps lors des explications. La grosse différence au niveau professionnel est la technologie et la maturité. Ayant des iPads derrière le banc, les joueurs peuvent regarder immédiatement leur erreur ou à l’inverse, nous pouvons leur montrer ce que nous voulons leur dire aussi. La maturité fait en sorte que les joueurs sont au courant de leur erreur et souvent, nous n’avons pas besoin de leur dire. Dernier point, les entraineurs passent beaucoup de temps à la gestion de la partie et des changements de ligne.

Dans le cadre de développement, le mot le dit, le développement est la base. Apprendre à connaitre le joueur est le plus important pour mieux permettre le développement. Par la suite, n’ayant pas la même technologie, les explications doivent être toujours aussi précises et courtes. L’enseignement se continue derrière le banc aussi et non seulement durant les pratiques. Il faut savoir aussi quand arrêter de faire des corrections ou parler de points positifs aussi. Car souvent, on parle beaucoup trop et ce n’est pas mieux. L’aide des entraineurs adjoints est très important aussi. Souvent, on voit un entraineur-chef et deux entraineurs adjoints, mais peu de correctifs. Ce qui ne devrait pas être.

Voilà ce qui conclut ma chronique. N’hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux et à venir me jaser @Mitch_Giguere. Alors on se dit à dans deux semaines avec une nouvelle chronique et de nouvelles questions. Ne soyez pas gêné de poser des questions sur à peu près tous les sujets et non juste sur la KHL. Merci à tous.

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